• « Il n'y a rien qui me soit plus antipathique que les cœurs froids. »

    Lucie de La Tour du Pin (1770-1853), marquise courage ; Madeleine Lassère

    Publié en 2014

    Editions Sud-Ouest

    204 pages

     

    Résumé : 

    Lucie Dillon, marquise de La Tour du Pin, est une femme exceptionnelle, tant par sa personnalité que par les péripéties de l'Histoire qu'elle a connues. Cette châtelaine du Bouilh (Gironde) se révèle d'un courage et d'une audace peu communes, traversant les tempêtes de la Révolution, de l'Empire et des régimes qui ont suivi avec un force de caractère admirable, aussi bien à Bordeaux qu'en Angleterre, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en Belgique ou...dans la campagne de Saint-André-de-Cubzac !
    Avec la marquise, on vit, on s'émeut, on voyage, on s'instruit...Madeleine Lassère propose avec ce récit, historiquement rigoureux et d'un style alerte, des « retrouvailles » avec la marquise, célèbre mémorialiste.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    On dit que, parfois, la réalité dépasse la fiction, en livrant des destins hors du commun et romanesques à souhait. Si l'on ne devait en garder qu'un, ce serait bien celui de Lucie Dillon, marquise de La Tour du Pin, que Madeleine Lassère fait revivre dans ce livre.
    Née en 1770, l'année même du mariage de la jeune Marie-Antoinette et du Dauphin Louis, futur Louis XVI, Henriette Lucy (ou Lucie) Dillon est d'origine anglaise, irlandaise plus précisément. Jacobites -c'est-à-dire qu'ils soutenaient les droits des Stuarts sur le trône anglais-, les Dillon émigrèrent en France à la fin du XVIIème siècle et y firent souche. Fille d'Arthur Dillon et de sa cousine Thérèse Lucy de la Rothe, la petite Henriette Lucy perd sa mère alors qu'elle a une dizaine d'années et est confiée à sa grand-mère maternelle tandis que son père se trouve au loin, dans son gouvernement colonial des Antilles -il fut notamment, entre autres, gouverneur de Saint-Christophe et Tobago. La grand-mère de Lucy ou Lucie, une femme très dure, le sera autant avec sa petite-fille qu'elle l'a été, plus jeune, avec ses propres enfants et la jeune fille connaîtra une fin d'enfance et une adolescence sinon très malheureuse, du moins relativement morose et pas particulièrement chaleureuse.

    Lucie de La Tour du Pin (1770-1853), marquise courage ; Madeleine Lassère

    Gravure représentant la marquise de La Tour du Pin, Lucie Dillon (XIXème siècle)


    Elle a dix-sept ans lorsqu'elle épouse Frédéric-Séraphin, comte de Gouvernet, futur marquis de La Tour du Pin. Mais la France se prépare à connaître des heures sombres et bouleversantes. La Révolution menace...moins de deux ans plus tard, ce sont les Etats-Généraux, la prise de la Bastille, le retour de la famille royale dans la capitale à l'issue des Journées d'Octobre 1789...Le père de Lucie, Arthur Dillon, qui fut notamment député de la noblesse aux Etats-Généraux puis à l'Assemblée constituante, sera guillotiné en 1794, tandis que sa fille, retirée dans la propriété de son mari en Gironde, le Bouilh, reçoit contre toute attente le soutien de Thérésia Cabarrus et de Tallien, pour fuir en Amérique, où elle restera quelques années. Les Gouvernet s'établissent alors comme fermiers dans le comté d'Albany, sur les rives de l'Hudson, près de New York. Auparavant, son époux avait été également ministre plénipotentiaire à La Haye. Les La Tour du Pin de Gouvernet connaîtront, après la Révolution, une vie nomade, entre l'Angleterre, la Suisse, l'Italie, la Belgique actuelle et toujours, la chère propriété du Bouilh, à Saint-André-de-Cubzac, que Lucie et son époux se verront obligés de vendre à la fin de leur vie. Lucie de La Tour du Pin, qui meurt en 1853, aux tout débuts du Second Empire, aura connu bien des bouleversements. Toute jeune encore, elle fréquenta les salons dorés de Versailles, quand sa mère était au service de la reine Marie-Antoinette, elle affronta avec courage les bouleversements de la Révolution, qui virent la famille de son époux ruinée, son père et son beau-père mourir sur l'échafaud, à quelques jours de différence, en avril 1794. Elle reviendra à l'époque du Directoire, quand Merveilleuses et Incroyables se partageaient le haut du pavé. Par la suite, les La Tour du Pin surent se faire estimer de Napoléon Ier -c'est lui, d'ailleurs, qui nomma l'époux de Lucie préfet du département de la Dyle, la Belgique actuelle. Après la seconde abdication de Napoléon, à la suite des Cent-Jours et du désastre de Waterloo, les La Tour du Pin surent se maintenir sous la Restauration et c'est finalement la Monarchie de Juillet, à laquelle Frédéric de La Tour du Pin refusa de se rallier, reconnaissant comme roi légitime Henri V, le comte de Chambord et unique petit-fils de Charles X, qui verra la disgrâce de la famille. La forte et exaltée Lucie n'aura pas été à l'abri des malheurs publics mais aussi privés, perdant plusieurs de ses enfants, dont Humbert, son aîné, en 1816, la jeune Cécile, l'année suivante et sa fille Alix-Charlotte en 1822. Des six enfants qu'elle mit au monde, il ne lui en resta qu'un au soir de sa vie, son benjamin Aymar, qui se maria un an après la mort de sa mère. 

    Lucie de La Tour du Pin (1770-1853), marquise courage ; Madeleine Lassère

    Le corps-de-logis du château du Bouilh (Gironde) vu depuis le parc : le château appartint aux La Tour du Pin jusqu'en 1835


    Dans ce livre, qui n'est pas vraiment une biographie, Madeleine Lassère établit le portrait de son héroïne à l'aide de faux mémoires basés cependant sur les vrais, puisque la marquise de La Tour du Pin fut une mémorialiste relativement renommée, dont l'oeuvre est parue, récemment, au Mercure de France, en 1979, dans la collection Le Temps Retrouvé. Mêlant récit de son invention et passages issus des véritables écrits de Lucie Dillon, l'historienne et biographe nous livre un portrait nerveux, exalté et foisonnant, à l'image de ce que fut la vie de la marquise de La Tour du Pin, une femme au destin, nous l'avons déjà dit, complètement fou et digne d'un roman d'aventures. Si le style de l'auteure ne parvient pas, parfois, à égaler celui de la marquise -on ressent assez nettement les différences entre les styles respectifs de Madeleine Lassère et de Lucie Dillon, même si la volonté de l'auteure était de nous livrer un récit linéaire dans lequel ses interventions se mêlent étroitement à celles tirées des mémoires de Lucy-, il n'empêche que ce récit relativement court -à peine 200 pages-, ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer, bien au contraire. Il est enlevé, captivant et touchant puisqu'au soir de sa vie, alors que Lucie, déjà âgée et vivant dans le dénuement, s'adresse à sa petite-fille Cécile, la fille d'Alix-Charlotte, l'un des rares membres de sa famille à ne pas être mort. Tandis qu'elle a vu mourir cinq de ses enfants puis son mari, en exil -Frédéric-Séraphin de La Tour du Pin sera d'ailleurs enterré en Suisse-, Lucie revient sur son destin pour se raconter à la jeune Cécile, qui vient tout juste de se marier et entre doucement dans sa vie tandis que celle de sa grand-mère s'achève, dans l'amertume mais pas dans les regrets. Témoin d'un monde aujourd'hui disparu, la marquise fait revivre, pour les yeux de sa petite-fille, des yeux résolument tournés vers l'avenir et les bouleversements du XIXème siècle, les fastes de l'Ancien Régime, les avancées mais aussi les horreurs de la Révolution, que Lucie affronta courageusement alors qu'elle était chargée de famille et n'avait pas trente ans. C'est aussi une belle histoire d'amour que la vraie-fausse marquise nous relate ici puisque son union avec Frédéric de La Tour du Pin, bien qu'arrangée, se révéla particulièrement heureuse. Profondément unis par les épreuves qu'ils traversèrent ensemble, les époux s'aimèrent et s'estimèrent sincèrement et il est touchant de voir ce couple vivre si conjointement et si harmonieusement jusqu'à la mort du marquis, en 1837 -Lucie survivra tout de même seize ans à son mari, avant de mourir à son tour, dans son exil italien, à Pise, en 1853, à l'âge relativement avancé pour l'époque de quatre-vingt-trois ans.

    Lucie de La Tour du Pin (1770-1853), marquise courage ; Madeleine Lassère

    Louis-Philippe, duc d'Orléans, nommé lieutenant général du Royaume, arrive à l'Hôtel de Ville de Paris (tableau de Féron, 1837)


    Je ne marquerai sûrement pas ce livre d'une pierre blanche, pour autant, il m'aura appris pas mal de choses sur une femme au destin flamboyant, que je ne connaissais absolument pas mais qui mérite, je crois, de l'être. Je dois dire que j'ai été assez déroutée par la forme du livre -mais finalement j'ai trouvé le parti-pris assez original après la surprise du départ-, et même si parfois je n'ai pas été convaincue par le style de Madeleine Lassère -comment pourrait dire Lucie, notre franco-anglaise ? certaines tournures sont un peu...too much sarcastic-, eh bien je dois dire que j'ai trouvé cette lecture tout à fait plaisante et, qui plus est, servie par la rigoureuse recherche d'une historienne de formation, ce qui ne fait pas de mal. En bref, une bonne lecture.

    En Bref :

    Les + : un livre enlevé et captivant, sur un destin hors du commun et qui n'a rien à envier à celui d'une héroïne de roman.
    Les - : 
    quelques passages, écrits de la main de l'auteure, qui jurent avec les passages écrits par la marquise.

     


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  • « Le Val de Loire est une terre d'accueil. Elle fut chantée par les poètes, de Joachim du Bellay à Maurice Genevoix, en passant par Balzac et Alain-Fournier.  »

    Châteaux de la Loire, drames et passions ; Jean-François Blondel

    Publié en 2008

    Editions Trajectoire (collection Les Mystères de l'Histoire)

    280 pages

    Résumé :

    « Cent vingt châteaux lui font une suite courtoise » écrivait Charles Péguy en parlant de la Loire. Vestiges merveilleux d'une époque révolue, la Renaissance, ils témoignent des fastes de cette époque. Sous la brillante apparence, ce sont les siècles qui trépignent : assassinats, pendaisons, amours interdites, exils, emprisonnements, pratiques magiques rythment cette vie de château ! Certes, en cette vallée des rois, les palais sont œuvre d'architectes géniaux, parmi lesquels le célèbre Léonard à qui l'on attribue, sans en être certain, le plan de Chambord, mais également Bohier, Lescot et Philibert Delorme. 

    C'est à Amboise que l'on massacre les huguenots sous les yeux du petit roi François II et que Charles VIII se tue en se heurtant le front, à Blois que la monarchie française élimine férocement les Guise vendus à l'Espagne, à Chambord que Molière jouera la première du très célèbre « Bourgeois Gentilhomme », à Chinon que Jeanne la Pucelle reconnaîtra son roi et obtiendra le commandement de l'ost, à Chenonceaux que s'affronteront Diane et Catherine, à Loches que régnera la Dame de Beauté alorsque le cardinal Ballue gémit, en sous-sol, dans sa cage de fer, à Ussé que Charles Perrault compose sa « Belle au Bois Dormant », à Cheverny qu'Hergé trouvera, peut-être, l'inspiration pour son château de Moulinsart...

    Bref, que d'aventures, de toutes natures, si intensément présentées par Jean-François Blondel : drames, passions, mystères, rien ne manque à ce récit épique qui vous propose une visite effrénée de l'histoire de tous les châteaux du Val de Loire. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

     

    Mon Avis :

    Le Val de Loire...il suffit de dire ces trois mots pour être instantanément transporté cinq siècles plus tôt, en pleine Renaissance, quand rois et reines de France avaient élu domicile dans cette petite partie de la France, au bord du plus grand fleuve sauvage d'Europe. Mais l'Histoire du Val du Loire royal commence bien plus tôt, en 1418, quand le jeune Dauphin Charles, futur Charles VII, est arraché par quelques fidèles à la capitale, Paris, alors à feu et à sang et assiégée par les Anglais. Le jeune homme, marié à Marie d'Anjou, fille de Louis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon, sera élevé sur les bords de Loire, vivra à Chinon notamment et donnera à sa belle favorite, Agnès Sorel, la forteresse de Loches. Tous les rois qui lui succéderont, jusqu'aux derniers Valois à la fin du XVIème siècle, éliront domicile dans ce territoire béni des dieux et chanté des poètes, comme Joachim du Bellay qui, dans Les Regrets, adressa une ode vibrante et mélancolique à son Anjou natal, chantant la douceur angevine et son ardoise fine. Après l'avènement d'Henri IV, les rois reviendront vers Paris et les châteaux de la Loire, qui ne seront plus visités que de loin en loin, perdront leur caractère royal pour jouer aux beaux endormis.
    Mais ces châteaux ne sont pas uniquement royaux, loin s'en faut. Thomas Bohier, un financier, secondé de son épouse Katherine Briçonnet, fera construire un rêve au bord du Cher, achevé ensuite par une favorite et une reine : Chenonceau. Berthelot, argentier du roi François Ier et son épouse Philippa Lesbahy, feront construire, sur une île de l'Indre, Azay-le-Rideau, à l'emplacement d'une ancienne forteresse défensive. Valençay, le superbe château de Talleyrand, appartint à des particuliers avant d'être la propriété du célèbre ministre de l'Empire et de la Restauration. Jean Bourré, un proche de Louis XI, a laissé sa marque au Plessis-Bourré, un château de transition entre les anciennes forteresses défensives des siècles précédents et les premières demeures de plaisance qui ne cesseront plus d'être construites à partir du XVIème siècle.

    Châteaux de la Loire, drames et passions ; Jean-François Blondel

    Le château de Chambord, en Sologne, indissociable du règne de François Ier 


    Le livre de Blondel, écrivain spécialisé dans l'histoire des métiers et du compagnonnage -un sujet pas souvent traité mais très intéressant au demeurant-, se décompose en plusieurs parties. Parties plus techniques, d'autres plus thématiques, avec de belles illustrations, qui viennent appuyer le propos de l'auteur. Jusque là, me direz-vous, tout va bien. Oui, tout va bien. Mais ça pèche et la sauce ne prend pas, si je peux m'exprimer ainsi. Pourtant, la première partie du livre, consacrée à l'Histoire de l'architecture, est relativement intéressante mais rapidement, des erreurs récurrentes surviennent et gâchent un peu le plaisir de la lecture. Et pourtant, ce livre aurait pu être tout à fait intéressant car il y a de très bonnes choses dedans mais voilà, ces erreurs qui ne peuvent pas s'avérer, au bout d'un moment, être des coquilles, m'ont considérablement gênée, surtout dans un livre qui est tout sauf romancé. Si l'on peut éventuellement passer sur une petite entorse historique dans un roman, ce n'est pas le cas dans un livre à vocation informative comme celui-là. Malheureusement, c'est ce genre de livres qui peut faire dire que la vulgarisation est un mal de l'Histoire. Vouloir la mettre au niveau de tout le monde est un souhait juste et légitime mais ne doit pas impliquer tout et n'importe quoi non plus ! Or, ici, les erreurs sont trop fréquentes pour qu'on puisse, au bout d'un moment, prendre le livre au sérieux. Ainsi, successivement, Léonard de Vinci meurt en 1517 et 1519 - 1519 étant la bonne date- et il faut finir par choisir car ce brave homme, aussi génial qu'il était, n'a pas pu mourir deux fois à deux ans d'intervalle ! Quant à son arrivée en France en 1514 appelé par François Ier, permettez-moi d'en douter...déjà parce que François Ier n'était pas encore roi à ce moment-là et qu'il n'était pas encore allé en Italie. Il ceindra la couronne de France le 1er janvier 1515 et remportera la victoire de Marignan au mois de septembre suivant. Et, quelques pages plus tard, Léonard de Vinci arrive en 1516 puis, de nouveau, en 1514...au bout d'un moment, il faut choisir ! Enfin, dernière erreur relativement grossière : l'épouse de François II, Elisabeth d'Autriche...alors que François II a été marié à Marie Stuart -de suffisamment célèbre et tragique mémoire pour qu'on s'en souvienne- et Elisabeth d'Autriche était l'épouse de Charles IX.

    Châteaux de la Loire, drames et passions ; Jean-François Blondel

    Le château d'Azay-le-Rideau, bijou commandité par le financier Berthelot et son épouse Philippa Lesbahy


    Du coup, avec ces erreurs récurrentes, j'ai trouvé le livre nettement moins crédible, ce qui est dommage, car la bibliographie est relativement exhaustive -même si citer Wikipédia dans un travail scientifique est quand même relativement mal vu-, et j'ai finalement appris pas mal de choses, notamment au niveau de la conception de l'architecture à ce moment-là -c'est à la Renaissance qu'on commence à adopter le terme d'architecte à la place de maître-maçon-, l'organisation du travail ouvrier à cette époque et la symbolique que l'on retrouve dans l'architecture des différents châteaux. Bien évidemment, tout n'y est pas faux mais malheureusement, je ne marquerai certainement pas ce livre d'une pierre blanche et ne le conseillerai pas. Dommage, cette lecture partait bien pourtant. 

    Châteaux de la Loire, drames et passions ; Jean-François Blondel

    Chenonceau, sur le Cher, désir des Bohier, rêve d'une favorite et revanche d'une reine

     

    En Bref :

    Les + : de belles illustrations et des passages techniques relativement intéressants, notamment sur l'évolution de l'architecture.
    Les - :
    beaucoup trop d'erreurs récurrentes, c'est dommage.


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  • Série coup de  de cette fin d'année...

     

    Downton Abbey (série télévisée)

    Série historique (Costume Drama) créée par Julian Fellowes pour ITV1

    Pays d'origine : Royaume-Uni

    Première diffusion : 26 septembre 2010

    Première diffusion en France : 10 décembre 2011 sur TMC

     

    Downton Abbey (série télévisée)

     

    Distribution :

       -La famille Crawley (« Upstairs » ) : Hugh Bonneville (Robert Crawley, lord Grantham) ; Elizabeth McGovern (Cora Crawley, lady Grantham) ; Michelle Dockery (Lady Mary Crawley, la fille aînée de lord et lady Grantham) ; Laura Carmichael (Lady Edith Crawley, fille cadette de lord et lady Grantham) ; Jessica Brown Findlay (Lady Sybil Crawley, benjamine de lord et lady Grantham) ; Maggie Smith (Violet Crawley, la comtesse douairière, mère de Robert) ; Dan Stevens (Matthew Crawley, cousin des Grantham et héritier de Robert) ; Samantha Bond (Lady Rosamund Painswick, soeur de Robert) ; Penelope Wilton (Isobel Crawley, mère de Matthew) ; Allen Leech (Thomas Branson, chauffeur des Grantham puis époux de lady Sybil) ; Lily James (Lady Rose McClare) ; Peter Egan (Lord Hugh McClare) ; Phoebe Nicolls (Lady Susan McClare) Shirley McLaine (Martha Levinson, mère de lady Grantham) ...

     

    Downton Abbey (série télévisée)

     -Les domestiques ( « Downstairs » ) : Jim Carter (Charles Carson, majordome) ; Phyllis Logan (Elsie Hughes, gouvernante) ; Brendan Coyle (John Bates, valet de chambre de lord Grantham) ; Siobhan Finneran (Sarah O'Brien, femme de chambre de lady Grantham) ; Rob James-Collier (Thomas Barrow, premier valet de pied, puis valet de chambre de lord Grantham et sous-majordome) ; Joanne Froggatt (Anna Smith, épouse Bates, première femme de chambre puis femme de chambre de lady Mary) ; Lesley Nicol (Beryl Patmore, cuisinière) ; Sophie McShera (Daisy Robinson, épouse Mason, aide de cuisine puis cuisinière) ; Thomas Howes (William Mason, valet de pied) ; Rose Leslie (Gwen Dawson, femme de chambre) ; Kevin Doyle (Joseph Molesley, valet d'Isobel et Matthew Crawley) ; Matt Milne (Alfred Nugent, neveu de Sarah O'Brien, valet de pied) ; Edward Speleers (James Kent, valet puis premier valet de pied) ...

     

    Downton Abbey (série télévisée)

     

    Synopsis :

    La série démarre en avril 1912, au moment du naufrage du Titanic et de la disparition des deux héritiers de lord Robert Grantham, propriétaire du domaine de Downton Abbey, dans cette tragédie. Soumis à l'entail, le domaine doit revenir uniquement à un héritier mâle et les trois filles du comte, Mary, Edith et Sybil, ne peuvent prétentre à hériter de leur père.
    Downton Abbey décrit la vie à Downton, au début du XXème siècle, successivement du point de vue des membres de la famille Grantham et des domestiques. La première saison démarre deux ans avant le début de la Grande Guerre qui sera traitée dans la saison suivante (saison 2) tandis que les saisons qui leur succèdent se déroulent dans les années 1920.

     

    Downton Abbey (série télévisée)

     

    Bande-Annonce :


    Downton Abbey
    Downton Abbey - saison 1 Bande-annonce VO

     

    Mon Avis :

    Il y'avait longtemps que je n'avais pas regardé une série aussi bien ciselée, travaillée et captivante malgré, il faut bien le dire, le manque d'action : mais c'est ça aussi qui fait le charme de cette série. La reconstitution historique est rigoureuse, les personnages particulièrement bien incarnés et le parti-pris de faire alterner les points de vue entre la famille et les domestiques est intéressant également. Le cadre de tournage (Highclere Castle) est également de toute beauté et nous donne un bel aperçu de ce que pouvait être l'existence de cette high society britannique au début du XXème siècle, alors que le monde s'apprête à vivre de grands bouleversements...

     

    Downton Abbey (série télévisée)

     


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  • « Les sanglots d'un homme ont des sécheresses navrantes. » 

    Publié en 2009

    Date de publication originale : 1871

    Editions Le Livre de Poche (collection Les Classiques de Poche)

    475 pages 

    Premier tome de la série Les Rougon-Macquart

     

    Résumé :

    Dans la petite ville provençale de Plassans, au lendemain du coup d'Etat d'où va naître le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se mêlent aux insurgés. Leur histoire d'amour comme le soulèvement des républicains traversent le roman, mais, au-delà d'eux, c'est aussi la naissance d'une famille qui se trouve évoquée : les Rougon en même temps que les Macquart dont la double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante Dide. Et entre Pierre Rougon et son demi-frère Antoine Macquart, la lutte rapidement va s'ouvrir. 

    Premier roman de la longue série des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon que Zola fait paraître en 1871 est bien le roman des origines. Au moment où s'installe le régime impérial que l'écrivain pourfend, c'est ici que commence la patiente conquête du pouvoir et de l'argent, une lente ascension familiale qui doit faire oublier les commencements sordides dans la misère et dans le crime. 

    « Votre comédie est tragique», écrit Hugo juste après avoir lu le livre : « Vous avez le dessin ferme, la couleur franche, le relief, la vérité, la vie. Continuez ces études profondes. »

     Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Décembre 1851. A Paris, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la Deuxième République, effectue un coup d'Etat afin de rétablir l'Empire -ce qui sera effectif un an plus tard, le 2 décembre, date anniversaire d'Austerlitz. Alors que la France s'apprête à basculer de nouveau dans le régime impérial, le Midi se soulève et les républicains prennent les armes, s'insurgent, bien déterminés à sauver leur régime. A Plassans, petite ville proche de Marseille -il s'agit en fait d'Aix-en-Provence-, les ouvriers rejoignent les cohortes républicaines. Parmi eux, deux jeunes enfants, Miette et Silvère, deux déshérités, jeunes amoureux qui se rallient, peut-être sans trop savoir pourquoi, aux colonnes insurgées qui promettent de reprendre, un à un, les villages autour de Plassans.
    Miette, de son vrai nom Marie Chantegreil, est la fille d'un bagnard. Alors qu'elle était toute petite, elle a perdu sa mère puis son père a tué un gendarme et est parti au bagne, ce qui fait d'elle une paria, pauvre fille recueillie par la seule famille qui lui reste, les Rémusat, exploitants du Jas-Meiffren, mais qui sont tout sauf bienveillants envers elle. Silvère, lui, est un jeune charron d'à peine dix-sept ans. Né à Marseille, le jeune homme a perdu sa mère très jeune, à six ans, et il a été recueilli par sa grand-mère, Adélaïde Fouque, qu'il surnomme affectueusement Tante Dide, à Plassans. Par sa mère, Silvère fait partie de cette scandaleuse lignée de Plassans, les Rougon-Macquart, aux ramifications légitimes et bâtardes mais possédant la même racine : ladite grand-mère, Adélaïde, dont l'esprit malade et faible est sujet à la folie.
    Née en 1768, Adélaïde Fouque se trouve orpheline à dix-huit ans : elle est originaire de Plassans et a passé toute sa jeunesse sur la petite parcelle de ses parents, jouxtant le Jas-Meiffren et que l'on appelle l'enclos des Fouque. Elle se marie avec Marius Rougon, ancien employé de ses parents,  paysan mal dégrossi, qui lui donne un fils, Pierre. Après la mort de son époux, la jeune femme prend un amant, un certain Macquart, contrebandier à la plus mauvaise réputation, dont elle aura deux enfants : Ursule et Antoine, des bâtards qu'elle élèvera auprès de son unique fils légitime, Pierre Rougon. Celui-là même qui saura, le moment venu, lui faire payer sa vie passée, ses scandales et la naissance de son frère et de sa sœur.
    La Fortune des Rougon est le roman des origines et, en parallèle de l'histoire de Silvère et Miette, se met en place la trame familiale que va ensuite suivre le lecteur jusqu'au vingtième tome, Le Docteur Pascal. A la débauche et l'oisiveté de Macquart s'oppose l'ambition et la cupidité de Rougon, poussé par sa femme Félicité et qui décide que le coup d'Etat de Napoléon III sera son propre tremplin. Ancien marchand d'huile, Pierre Rougon aspire à une vie petite bourgeoise, à des responsabilités : bref, à se faire un nom à Plassans, après avoir dilapidé consciencieusement l'argent de sa mère. Et tandis que son neveu Mouret se lance sur les fatals sentiers de la guerre, aux côtés de Miette, non moins exaltée, Rougon, resté à Plassans, va trouver le moyen, tranquillement, de se tailler un costume à sa taille. Alors que l'aventure des insurgés républicains s'achève de bien triste manière -et préfigurant, en cela, la destinée tragique des Rougon comme des Macquart-, un jour nouveau se lève sur Plassans, qui verra bientôt la fortune des Rougon se parachever.

     

    La Fortune des Rougon ; Emile Zola

    La Liberté Guidant le Peuple, célèbre tableau de Delacroix : on peut supposer que Zola s'est inspiré de son allégorie de la République pour le personnage de Miette


    Malgré quelques longueurs nécessaires pour l'établissement des bases du récit, ce premier tome donne envie de se plonger dans les suivants : en tous cas, c'est avec émotion que je me suis replongée dans ce livre découvert il y'a déjà près de cinq ans. Nous y faisons la connaissance de personnages hauts en couleur et que l'on retrouvera, ensuite, au gré des volumes et qui sont tous, plus ou moins marqués par l'hérédité, sujet pivot de cette saga, Zola souhaitant étudier dans sa série les tares congénitales et les mauvais gènes qui se transmettent dans les familles -c'est le personnage du docteur Pascal, dans l'ultime tome de la saga, qui donnera d'ailleurs toutes les explications quant à l'importance de l'hérédité dans les tares d'une famille, en prenant les siens pour exemple dans des études approfondies -mais nous en reparlerons en temps voulu. En somme, si le destin de nos personnages est aussi tragique, c'est en grande partie à cause du sang délicat et fragile de Tante Dide, l'aïeule commune, qui transmet ensuite, par le biais de Pierre, pour les Rougon et par le biais d'Antoine et d'Ursule pour les Macquart et les Mouret, ces gènes de paresse et d'alcoolisme qui vont faire le malheur des différents membres de la famille -à quelques exceptions près, mais il y'a tout de même peu d'existences joyeuses chez les Rougon-Macquart, il faut bien le dire. Et, alors que Miette et Silvère, dans la fureur de la jeunesse, deviennent les égéries de la République agonisante -Miette, telle une nouvelle Marianne, arbore ainsi le grand drapeau rouge des insurgés-, Pierre Rougon, bien déterminé à laver son nom des scandales hérités de la conduite de sa mère, va se débrouiller pour débarrasser Plassans de son frère Antoine, pour devenir un tout-puissant notable.
    Si nous parlions, après avoir écrit quelques lignes sur les personnages, du style, je crois qu'il n'y a rien à dire. C'est du Zola. Un style fort, moins descriptif que celui de Hugo par exemple, percutant et drôle. Grave quand il le faut. Bref, savemment dosé. C'est un plaisir de lire les romans de Zola uniquement pour le style car il a une façon bien à lui et tout à fait géniale de tourner ses histoires. Il y'a du bon et du moins bon dans Les Rougon-Macquart mais, en général, ces classiques de notre littérature restent des romans d'une étonnante vigueur et qui se laissent dévorer avec un plaisir évident. Une relecture qui a tenu ses promesses : je me suis replongée dans La Fortune des Rougon avec beaucoup de satisfaction et, décidément, mon histoire d'amour avec cette formidable série n'est pas terminée.

    En Bref :

    Les + : un style puissant au service d'une belle intrigue.
    Les - : je ne me rappelais plus des longueurs au début du livre mais elles sont tout de même relativement nécessaires donc à demi négatives seulement.

     

    Coup de coeur


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  • « Ceux que nous aimons, c'est à l'aune de leurs vertus et de leurs défauts confondus qu'il nous faut les apprécier. »

    Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, tome 8, Le Noyé du Grand Canal ; Jean-François Parot

    Publié en 2012

    Editions 10/18 (collection Grands Détectives)

    435 pages

    Huitième tome de la saga Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet

     

    Résumé :

    A la cour de Versailles, la reine s'ennuie.
    D'escapades nocturnes en bals costumés, Marie-Antoinette s'étourdit de plaisirs... mais la fête tourne court lorsqu'un de ses précieux bijoux, volé pendant le Bal de l'Opéra, devient l'enjeu d'une affaire aux multiples ramifications. Alors que la guerre navale se développe contre l'Angleterre, Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet et familier des arcanes du pouvoir, plonge dans un jeu de dupes au parfum de trahison.
    Entre les frasques du duc de Chartres, les manigances du comte de Provence, le double jeu de l'inspecteur Renard et un assassin qui le défie avec orgueil, Le Floch n'aura pas la tâche facile. Car à la cour, ce royaume du mystère et de l'indiscrétion, toutes les batailles ne se jouent pas à fleurets mouchetés !

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Eté 1778. A Versailes, la reine Marie-Antoinette s'ennuie. Elle est enceinte, peut-être attend-t-elle enfin l'héritier du trône que tout le monde attend ? Mais à la joie de la grossesse de la reine s'ajoute l'inquiétude car la France est en guerre contre l'Angleterre. Et, de plus, il se trouve qu'un bijou très apprécié de Sa Majesté a disparu lors d'un bal au début de l'année et que ledit bijou est introuvable...enfin, la police du royaume a fort à faire pour empêcher d'immondes pamphlets et libelles d'inonder la Cour, fustigeant le comportement frivole et léger de la jeune souveraine. Et, pour couronner le tout, une affreuse canicule afflige le royaume depuis la fin du printemps et ne semble pas décidée à laisser le pas à la fraîcheur.
    C'est dans ce contexte que nous retrouvons notre cher commissaire Le Floch, qui a du pain sur la planche ! Alors qu'il est mandaté par le roi lui-même pour accompagner le duc de Chartres à Ouessant, où une bataille doit opposer les flottes françaises et anglaises -la bataille d'Ouessant, le 27 juillet 1778-, le commissaire, par ailleurs marquis de Ranreuil, connaît le baptême du feu sur les navires royaux. Mais, bien vite, c'est sa casquette -ou plutôt devrions-nous dire, son tricorne - de commissaire que Nicolas va être obligé de remettre quand il se rend compte que l'enquête sur la disparition du bijou de la reine prend des tours et détours de plus en plus sinistres. Et, comme cela ne manque pas, encore une fois, ce sont de nombreux cadavres que va semer sous ses pas notre cher commissaire et ce seront bien des embûches que ses adversaires ne vont pas manquer de placer sur sa route ! Mais, flanqué de son fidèle Bourdeau, inspecteur de police, de Semacgus, ancien médecin de marine, de Le Noir, lieutenant général de police et de l'éternel Sartine, Nicolas ne se laisse pas impressionner et est bien décidé à démêler les fils d'un écheveau qui semble toucher au plus près les intérêts du trône et de la reine, trop souvent calomniée. Et voici qu'un noyé, qui donne d'ailleurs son titre au livre, va être retrouvé dans le Grand Canal de Versailles et va amorcer une enquête de longue haleine pour nos chers personnages et surtout, notre commissaire préféré ! 

     

    Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, tome 8, Le Noyé du Grand Canal ; Jean-François Parot

    La Bataille d'Ouessant par Thédore Gudin (XIXème siècle)


    Après Le Cadavre Anglais, dont l'intrigue était relativement peu enlevée -disons que Nicolas nous avait habitué à mieux-, nous retrouvons enfin une enquête rythmée, dynamique, malgré les longueurs. En effet, si les enquêtes se déroulent en général sur quelques semaines, ici, le roman s'ouvre en février 1778 pour ne s'achever que le 19 décembre 1778...ceux qui aiment l'Histoire ou Marie-Antoinette -où les deux, comme moi-, reconnaîtront immédiatement cette date comme étant celle de la naissance du premier enfant des souverains : Marie-Thérèse, dite Madame Royale. Nous avons donc presque toute une année qui se déroule ici, même si l'intrigue policière à proprement parler ne se déroule que sur quelques semaines de l'été 1778 -encore un changement : Jean-François Parot a souvent habitué ses lecteurs à des intrigues qui se situent en hiver, là, c'est en plein cœur d'un été torride que se trame de sombres menées. Paradoxalement, le tome est relativement lent à démarrer puisque les premiers chapitres traitent surtout de la mission de Nicolas auprès du duc de Chartres en Bretagne mais l'intrigue policière est haletante et le suspense, puissant. Autant l'enquête dans Le Cadavre Anglais était relativement facile à suivre, là, je dois avouer que, dans Le Noyé du Grand Canal, j'en ai retrouvé une particulièrement retorse, ficelée et re-ficelée, qui fait se perdre le lecteur dans de nombreuses conjectures et je dois avouer que, à la fin, lorsqu'enfin la lumière se fait et que le voile se lève, il m'a fallu parfois relire deux-ou trois fois un passage pour être bien sûre de comprendre et encore, parfois, je n'arrivais pas forcément à relier tous les éléments entre eux tant les faits se croisent pour ne former finalement plus qu'une enquête...Ainsi, la disparition du bijou passe-partout de la reine et l'empêchement des libelles à circuler dans le royaume se trouvent bientôt liées à une affaire étrange d'opéra, de vols particulièrement incongrus au Grand Commun...l'auteur prend un malin plaisir à nous balader comme le -ou les- meurtrier (s) balade (nt) Nicolas et ses fidèles suivants.
    Bref, la seule chose que je reprocherais finalement à ce roman, ce sont les longueurs et la lenteur à démarrer mais elles sont très vite compensées par la qualité de l'intrigue policière qui leur succède...quant au style, je n'en dirai rien : les amateurs de notre cher commissaire le connaissent déjà, pour les autres, je vous engage à le découvrir rapidement. Entre truculence, recettes de cuisines qui mettent l'eau à la bouche et citations qui font sens, Nicolas Le Floch reste décidément une saga historique qui tient la route et se lit avec plaisir.

     

    Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, tome 8, Le Noyé du Grand Canal ; Jean-François Parot

    Nicolas Le Floch (Jérome Robart) et sa maîtresse, Aimée d'Arranet (Nora Lehembre) dans l'adaptation télévisée

    En Bref :

    Les + : une enquête dynamique, enlevée, compliquée à suivre mais c'est ça aussi qui fait son charme.
    Les - :
     des longueurs, heureusement compensées par la qualité de l'intrigue policière. yes


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