• « En amour, la douleur est proportionnelle à la beauté de l'histoire qu'on a vécue. »

    J'ai Failli Te Dire Je T'Aime ; Federico Moccia

    Publié en 2007 en Italie ; en 2010 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Scusa ma ti chiamo amore

    Editions Le Livre de Poche

    762 pages

    Premier tome de la saga J'ai Failli Te dire 

    Résumé : 

    Niki va bientôt passer son bac. Avec ses amies, elle est bien décidée à profiter de sa jeunesse et de sa liberté. Défilés de mode, concours de surf, fêtes, courses de voitures improvisées...Tous les moyens sont bons pour s'amuser à Rome, cet été-là. 
    Alex, lui, broie du noir. A trente-sept ans, ce publicitaire talentueux vient de se faire plaquer par sa fiancée ! En plus, voilà que son patron le met en concurrence avec un jeune collègue ambitieux sur une nouvelle campagne publicitaire. Et tout cela ne serait rien si, ce matin-là, il n'avait pas croisé la route de Niki...Ou plutôt si tous les deux ne s'étaient pas rentrés de dans. C'est le coup de foudre réciproque. Juste un petit détail : elle a dix-sept ans. Vingt ans de moins qu'Alex...Une fois encore, Federico Moccia nous invite à un plongeon là où l'eau est la plus bleue. Pour notre plus grand plaisir. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Avec ce roman, je découvre la littérature italienne contemporaine. Finalement, ma connaissance très limitée s'arrêtait à Umberto Eco et encore, de lui je n'avais lu que le fameux Nom de la Rose. Un peu réducteur, quand même ! Je vous avoue que, si on ne m'avait pas prêté ce roman, je ne l'aurais certainement pas lu.
    Là pour le coup l'auteur est contemporain et brosse un portrait de la jeunesse italienne des années 2000, mais pas que...ce n'est pas forcément un sujet qui m'emballe spécialement mais je me suis dit, allez, lançons-nous, pourquoi pas, après tout ? 
    Niki l'héroïne, est une jeune fille de 17 ans, elle est au lycée et va passer son BAC. Un jour, alors qu'elle se déplace en scooter dans les rues de Rome, elle se fait renverser par une voiture et de cette voiture descend celui qui va bouleverser sa vie.
    Justement, Alessandro, surnommé Alex, est à un carrefour de sa vie. Il vient de se séparer de sa fiancée et, à trente-sept ans, il n'a encore rien construit de solide et de durable. Directeur créatif d'une agence de pub en train de monter, il est aussi à un tournant de son existence professionnelle et un nouveau projet, bien qu'exaltant, pourrait tout remettre en question.
    Niki et Alex. Deux personnages totalement opposés, venus d'univers radicalement différents et qui ne devaient pas se rencontrer. Ni se plaire. Déjà, il y'a la différence d'âge... ces dix-neuf ans, presque vingt, qui les séparent, autant dire, plus d'une génération. Alors que Niki est encore une très jeune femme, une adolescente, Alex lui, est déjà un homme avec un passé et qui s'achemine doucement vers la maturité. Et pourtant, ils vont se plaire et s'aimer, malgré leurs divergences de point de vue, malgré la conception différente qu'ils se font de la vie. Ce n'est pas d'un coup de foudre amical dont l'auteur va nous parler ici mais bien de la passion amoureuse, pure et véritable. Seulement voilà, l'équation se complique avec l'énorme écart qui sépare les deux amants. Si la différence d'âge n'est pas insurmontable, elle va forcément empêcher Niki et Alex de vivre leur amour sereinement : préjugés de la société, les leurs aussi, qu'il faut mettre de côté, les jugements hâtifs, les prédictions funestes et blagues parfois un peu maladroites des amis, qui croient bien faire mais insinuent le doute...
    Justement c'est en dehors de ces raccourcis un peu faciles que Federico Moccia va traiter cette histoire hors normes il faut bien le dire, mais pas isolée non plus. Les couples avec une grande différence d'âge ont toujours existé et existeront sûrement pendant encore longtemps. Une attirance ne se choisit pas : on peut l'être par quelqu'un de notre âge ou pas, par quelqu'un du sexe opposé...ou pas. Ici, Niki et Alex se rencontrent et plus rien ne compte. Peu importe qu'ils aient vingt ans d'écart, ils veulent vivre et cette étape de leur existence, ils veulent la vivre ensemble. J'ai trouvé par exemple intéressant que l'auteur mêle les deux mondes des personnages, en faisant se rencontrer les amis respectifs, comme si malgré la différence d'âge et de mode de vie, on peut s'entendre malgré tout, se confier et se comprendre. Bon, il y'a des déconvenues quand même, des amies d'Alessandro qui ont du mal à se positionner devant cette nouvelle histoire, parce que Niki, à quelques années près, pourrait être une de leurs filles...tout n'est pas exceptionnellement paradisiaque non plus dans le roman, c'est ça qui est intéressant. Tout en s'émancipant de toutes les idées reçues que l'on a en général sur ce genre de couples, Federico Moccia pointe aussi de manière assez juste les problèmes qui ne peuvent manquer de survenir et les reproches que l'on peut alors se faire
    En effet, tout ne sera pas tout rose et ils vont aussi traverser des moments difficiles, ceux que tous les couples traversent mais aussi ceux que le grand écart entre la jeune femme et l'homme qui forment ce couple induisent de manière, peut-être pas logique, mais inéluctable.
    Federico Moccia traite ce sujet assez sensible avec beaucoup de maîtrise. Il ne donne aucun avis, il raconte, c'est tout. C'est vrai, la différence d'âge, dans le couple, fait parler. Même si l'on est pas concerné, on a l'impression de l'être et on a un avis. Est-ce malsain ? Au contraire, est-ce beau ? Je ne sais pas s'il faut se questionner là dessus. En tous cas ce n'est pas ce que cherche l'auteur. Il se contente de dérouler l'histoire de Niki et Alex sur plusieurs mois, en cet été 2007 riche en événements, tant pour elle que pour lui. Et on oublie finalement assez rapidement qu'ils n'ont pas le même âge parce que sous une carapace de rebelle, Niki est en fait une adolescente très mature et équilibrée et Alex, à près de quarante ans, a échappé au schéma traditionnel du mariage et des enfants et se sent donc plus jeune dans sa tête que ses amis enfermés dans une spirale conjugale qui ne les satisfait plus mais de laquelle il est difficile de s'émanciper. Alex et Niki se comprennent aussitôt et se rendent compte qu'ils ont les mêmes attentes et les mêmes aspirations au même moment. Partant de là, où est le problème ?
    Déjà Federico Moccia se refuse à traiter l'histoire d'amour de façon raisonnable : c'est un coup de foudre, la chose au monde qui est la plus inexplicable. Il n'y a pas à chercher à comprendre, à chercher des explications... peut-être que certains de ces couples se forment tout d'abord sur une carence affective, un père ou une mère absent qui pousse la personne à aller chercher, dans ses histoires amoureuses, un modèle parental plus mûr et protecteur. Peut-être les hommes qui cherchent une histoire avec une fille plus jeune ont-ils peur de vieillir et cherchent-ils une échappatoire ? C'est possible effectivement, il y'a des choses inconscientes qui nous poussent à agir comme on le fait, c'est sûr. Mais là, rien de tout ça. L'auteur ne cherche pas à donner une analyse psychologique ou sociétale de l' histoire d'Alex et Niki. On suit uniquement ces deux protagonistes, très attachants, dans leurs beaux moments comme dans les moins évidents.
    Le début du roman m'a fait peur et ne m'a pas vraiment convaincue. Du coup, quand j'ai vu le pavé, je me suis dit : oh mon dieu je ne suis pas rendue ! Et finalement, non. La confusion de chronologie, au début, m'a un peu gênée, je ne savais pas trop où me situer, certains personnages apparaissent brusquement sans qu'on sache ni pourquoi ni comment... et puis les fils se dénouent doucement dans les derniers chapitres et on commence à tout comprendre.
    Du coup, c'est le genre de roman avec lequel il faut persévérer même si le début semble un peu laborieux. L'histoire devient de plus en plus prenante, et si le début est un peu long, c'est parce que l'auteur prend le temps de bien poser son intrigue et de nous présenter les différents personnages notamment les entourages proches de Niki et Alex : parents, amis, collègues...
    Le côté un peu vulgaire ou cru des premiers chapitres m'a aussi un peu gênée, je me suis dit que ça allait être compliqué parce que les successions de blagues salaces et grasses, c'est particulièrement lassant au bout d'un moment. Et puis contre toute attente, l'auteur peut aussi se faire très classe voire romantique et le livre est plein de jolies petites phrases très belles, sur l'amour, l'amour physique, les relations homme/femme etc...
    Je ne sais pas si je lirai le second tome mais assurément J'ai failli te dire je t'aime est une bonne lecture, un roman très juste. Pour moi une bonne surprise. 

    En Bref :

    Les + : un roman intéressant, bien écrit, des personnages attachants. 
    Les - : un début un peu lent à démarrer. 


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  • « La recherche de la vérité est chose douloureuse et notre monde est cruel. »

    Récits Cruels et Sanglants durant la Guerre des Trois Henri ; Jean d'Aillon

    Publié en 2011

    Editions J'ai Lu

    472 pages

    Quatrième tome de la saga Les Aventures d'Olivier Hauteville 

    Résumé : 

    Durant la guerre civile entre Henri III, Henri de Guise et Henri de Navarre, le prévôt Nicolas Poulain et son ami Olivier Hauteville enquêtent : une jeune femme rencontrée à la foire Saint-Laurent porte une médaille d'exorcisme identique à celle trouvée sur un cadavre, des faux-monnayeurs sévissent à Paris, et un mystérieux loup-garou hante les montagnes du Béarn, s'attaquant aux pèlerins de Compostelle...

    Autant d'énigmes portées par la plume aiguisée de Jean d'Aillon, qui ranime l'époque cruelle et sanglante des Guerres de Religion. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Quel plaisir de retrouver Nicolas Poulain et son ami Olivier Hauteville pour de nouvelles aventures !
    Pendant les guerres de Religion qui ravagent la France, Nicolas Poulain, lieutenant général du prévôt d’Île-de-France et son ami Olivier Hauteville, qui participe à la bataille de Coutras et se voit adoubé par Henri de Navarre -alors qu'il est lui-même catholique convaincu... c'est vraiment ca qui est intéressant chez Jean d'Aillon ! Il nous trouve toujours des histoires qui sortent de l'ordinaire mais qui fonctionnent-, se voient entraînés dans tout un tas de péripéties plus ou moins aventureuses voire criminelles. Il faut dire que le contexte s'y prête : en temps de guerre civile, vols, rapines en tous genres, viols, meurtres se multiplient et reste parfois, malheureusement, impunis. Nicolas Poulain, magistrat zélé, va pourtant s'attacher, même en cette période troublée, à faire justice, sans tenir compte des camps et des idées de chacun et il est aidé en cela par l'intègre Olivier de Hauteville qui a vu l'un de ses proches assassiné par la Ligue, pour d'obscures raisons politiques, à la veille de la Saint-Barthélemy.
    On pourrait penser que, logiquement, Récits cruels et sanglants durant la Guerre des Trois Henri est le quatrième tome des Aventures d'Olivier Hauteville démarrée avec la trilogie La Guerre des Trois Henri. Les sagas à rallonge sont monnaie courante chez Jean d'Aillon il n'y a qu'à voir sa saga médiévale des Aventures de Guilhem d'Ussel ou ses Enquêtes de Louis Fronsac qui composent toutes de nombreux tomes !
    Mais en cours de lecture on comprend en fait que cet opus n'est pas le successeur, à proprement parler, de La Guerre des Trois Henri mais plutôt un complément. Les trois nouvelles qui composent ce tome viennent en effet s'intercaler dans les différentes intrigues de la trilogie. J'ai trouvé l'idée pour le moins originale et innovante et même si ma lecture de La Guerre des Trois Henri remonte un peu maintenant j'ai aimé retrouver les personnages principaux et l'ambiance particulière de cette saga qui, je m'en souviens, m'avait beaucoup emballée !
    Ces récits cruels et sanglants sont au nombre de trois et se déroulent sur une période allant de 1584 à 1587. Ils ont pour cadre Paris et sa région, la Champagne ou bien encore le Béarn. Dans la première nouvelle, Le Capucin exorciste, nous suivons les pérégrinations d'un moine en association avec des drapiers escrocs, qui manipule ses victimes en les faisant tomber en une transe proche de la possession démoniaque. Pourquoi et pour quelles raisons cet homme de Dieu joue-t-il des peurs ancestrales de la population ? La jeune Louise, tisserande rémoise dont la famille a été volée par les drapiers, sera l'une des victimes du moine mais parviendra à faire la lumière sur ses agissements...
    Dans Le faux-monnayeur bouilli tout vif c'est un vaste réseau de fausse monnaie qui est démantelé au début de l'année 1587 alors que ce crime est alors sévèrement puni. Et il se pourrait bien que cette affaire concerne des magistrats royaux voire des membres de la Ligue... et si cette entreprise n'avait finalement rien à voir avec la fausse monnaie et n'était destinée qu'à maquiller une autre affaire ? Nicolas Poulain, revenu de son voyage en compagnie de la reine-mère, enquête.
    Enfin, dans Mourir sur les chemins de Compostelle, nous retrouvons Olivier Hauteville, fraîchement adoubé et heureux détenteur d'un fief non loin de Saint-Jean-Pied-de-Port, dont il va prendre possession lorsqu'il croise la route d'une colonne de pèlerins arrivés de Normandie, en partance pour la Galice, mais qui semblent connaître bien des déconvenues depuis leur départ et ne sont, visiblement, pas au bout de leurs peines. Cette dernière enquête, la plus longue, qui nous fait voyager dans le Béarn protestant de Henri de Navarre est d'ailleurs celle qui m'a le plus emballée, je l'ai vraiment beaucoup aimée, elle est plus détaillée que les deux précédentes et on tombe des nues quand la vérité apparaît enfin.
    En mélangeant savamment, comme il le fait toujours, réalité et fiction, textes d'époque et enquête policière, personnages historiques ou imaginaires -voire un savant mélange des deux-, Jean d'Aillon nous fait immédiatement voyager dans le temps et nous fait revenirà cette période difficile de la fin du règne d'Henri III, de plus en plus isolé et décrié. Monsieur, le duc d'Anjou, son frère, est mort en 1584. Héritier de la couronne car le mariage du roi avec Louise de Vaudémont est resté stérile, sans postérité lui-même, le duc d'Anjou a emporté dans la tombe les derniers espoirs des catholiques de voir un prince de leur religion monter sur le trône. Et parce que la probabilité est grande que le roi et la reine n'engendrent pas, la couronne va donc échoir, à plus ou moins long terme, au dernier cousin en ligne direct et masculine du roi Henri III, c'est-à-dire Henri de Navarre qui, en plus d'être le roitelet d'un petit état près de la frontière espagnole, est en plus un protestant convaincu. En parallèle, la famille de Guise, princes lorrains et ultra catholiques, elle aussi cousine du roi et revendiquant une filiation directe avec Charlemagne, estime avoir aussi des droits à la couronne de France et se révulse à l'idée de voir un huguenot devenir roi de France tandis que la politique de balance d'Henri III va pousser le duc de Guise et ses frères à fonder la fameuse Ligue.
    Quant à la population du royaume, pressurée d'impôts, elle doit faire face aux pillages et exactions des armées qui traversent et ravagent les territoires et à une misère grandissante.
    Le XVIème siècle, commencé en France sous les auspices favorables de la Renaissance et de la douceur de vivre qui fait suite à la Guerre de Cent Ans, se termine dans la guerre et le sang.
    Le contexte est donc très propice à des récits cruels et sanglants et ceux-ci fonctionnent d'ailleurs très bien. J'ai apprécié le côté nouvelle, de changer de personnages, d'intrigue et de lieu par trois fois au cours de ma lecture. Les enquêtes sont bien sûr plus simples et l'auteur s'y attarde moins que d'habitude mais j'ai trouvé qu'elles tenaient la route et étaient maîtrisées. Elles sont peut-être moins haletantes mais restent intéressantes à lire, originales et toujours aussi bien documentées. C'est ça qui fait la force de l'univers de Jean D'Aillon à mon avis. Il va rechercher beaucoup d'information parfois méconnues et cela donne beaucoup d'authenticité à ses romans : je suis toujours fascinée par la précision des informations collectées par l'auteur et ses descriptions ! On dirait qu'il visite chaque lieu qu'il choisit pour situer ses intrigues ou même mieux, on dirait que Jean d'Aillon a le don de voyager dans le temps et d'aller parcourir les anciennes rues de Paris, les routes du royaume de France et de rencontrer les personnages qui vont venir émailler ses récits !
    Alors même si ses livres sont un peu inégaux au final ça passe et ils s'avèrent être très agréables à lire.
    Récit cruels et sanglants durant la Guerre des Trois Henri et finalement un roman très dynamique et que l'on prend plaisir à découvrir ! C'est en tous cas avec un grand plaisir qu'on retrouve Olivier et Nicolas même si j'aurais bien aimé les voir un peu plus ensemble.

    En Bref :

    Les + : trois enquêtes ciselées et passionnantes, situées dans un contexte travaillé et plus qu'intéressant ! 
    Les - : quelques coquilles d'impression. 

     


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  • Colis reçu le : 14 octobre 2016

     

    Aujourd'hui, je vous présente un colis un peu atypique qui n'est pas vraiment un swap mais qui, dans le principe, peut s'en rapprocher un peu. La seule différence, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'échange...mais on reçoit un colis chaque mois et c'est toujours la surprise à chaque fois, un peu comme pour les swaps ! ! Donc j'ai décidé que je vous présenterai mes Thé Box dans la catégorie des Swaps puisqu'il faut bien les classer quelque part !

    Pour octobre, la Thé Box nous a concocté un thème au top pour affronter les premiers frimas automnaux, annonciateurs de l'hiver. Quoi de mieux qu'un peu de gourmandise pour affronter le froid et la pluie ? En un mot, pour se réconforter ? Avec La Crème de la Crème, la Box d'Octobre, ce sont des thés aux saveurs fruitées et pâtissières que La Thé Box nous propose de découvrir. 

    Sortez vos moules et votre rouleau à pâtisserie...c'est parti ! 

     

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

     

    Et voici la Thé box ! ! A peine le colis ouvert, la couleur est annoncée avec ce beau torchon (qui ne va pas servir à essuyer la vaisselle, ça, je vous le dis) et le packaging, vraiment, vraiment engageant...ils ne font pas envie tous ces petits gâteaux ? Miam ! ! Dommage qu'il n'y en ait pas un ou deux (ou trois) à l'intérieur de la Box ! 

     

     

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

    La Crème de la Crème, huuum...ça annonce de bons moments de dégustation, ça ! 

     

     

     

     

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

     

    Et voici la bête ! Oh là là, ça donne encore plus envie une fois ouverte, avec ces petites gourmandises qui ne cherchent qu'à s'échapper et ces jolies couleurs allant du rose au rouge ! C'est engageant et ça ouvre l'appétit ! 

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

     

    Pour La Thé Box d'octobre, Tamia et Julia, les créatrices, ont réédité L'Envol. Hâte de goûter ce thé au goût de fruit presque printanier alors que les frimas de l'automne s’annoncent doucement. 

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

     

    Jardins de l'Hermitage nous propose le Thé des Demoiselles ! Joli nom ! Mais qui y'a-t-il dedans ? Un thé noir de Chine aromatisé à la pomme façon tatin. Miam ! Et le thé Ladurée, dans son joli paquet rose à pois noirs me fait de l'oeil depuis que j'ai ouvert la Box ! On connaît tous leurs macarons, j'ai hâte de découvrir ce thé ! La fameuse maison parisienne, fondée en 1862, élargit sa gamme en proposant désormais des thés, qui seront présentés dans une boutique spécialement dédiée et qui va ouvrir à Paris prochainement. On peut donc dire que c'est une exclu et je suis vraiment ravie de posséder ce petit sachet qui recèle donc un thé noir aromatisé à la rose, à l'orange, à la bergamote (avec la thé box, je me réconcilie petit à petit avec cette saveur que je n'aimais pas vraiment avant), avec des notes de caramel, de jasmin, d'agrumes et de cassis. Un grand thé apparemment, on pourrait même dire, une vraie fragrance. 

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

     

    La Crème de la Crème ne serait rien sans quelques gourmandises. Voici des petites madeleines à la framboise, présentées dans un joli sachet rose et du nougat, histoire d'accompagner mes lectures comme il se doit. 

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

     

    Dammann Frères nous propose deux thés aromatisés aux saveurs pâtissières. Charlotte aux fruits et macarons cassis/violette, voilà de quoi faire saliver même les plus difficiles. Charlotte aux fruits est un mélange de thés noirs de Chine et de Ceylan, avec un arôme de biscuits et de fruits rouges tandis que Macaron cassis/violette est un thé vert Sencha avec des notes de fruits et des saveurs rappelant le croquant du macaron. Miam ! Miam ! Je suis une fan des macarons, je suis sûre que je vais juste AD-O-RER ! ! 

    La Thé Box, Octobre 2016 ; La Crème de la Crème

     

    Et les petits derniers : quatres sachets de thé Nina's, une marque que je croyais ne pas connaître et en fait, si ! Comme son nom ne l'indique pas, c'est une maison de thé française, qui remonte au XVIIème siècle et qui commercialise aujourd'hui de très belles boîtes de thés, en lien avec Versailles, la Cour du Roi-Soleil ou Marie-Antoinette ! Ca ne peut que me plaire ! Nina's Paris est un thé noir fruité, avec des touches d'orange sanguine, de pêche, de fraise et de cerise tandis qu'Eve (oh oh...quel nom !) est un thé noir aux notes vanillées, avec des goûts de fruits comme la pomme, l'abricot et la pêche qui viennent s'entremêler. Tout un programme ! ! Quant à Flower Heaven, de Higher Living, c'est une petite infusion de camomille, de lavande et autres plantes bienfaisantes qui promettent de jolies nuits ! Hâte de découvrir toutes ces saveurs ! 

     


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  • « Ne juge pas les autres tant que tu n'as pas connu leurs souffrances. »

    La Quête ; Robert Lyndon

    Publié en 2013 en Angleterre ; en 2014 en France (pour la présente édition)

    Titre original : The Hawk Quest

    Editions Pocket

    1022 pages

     

    Résumé :

    Fin du XIe siècle, à la veille de la Première Croisade. 
    Ce jour-là, Vallon, chevalier et mercenaire franc, croise le chemin d'Hero aux portes de l'Italie. Cet étudiant est porteur d'une demande de rançon pour un seigneur, dont le fils est prisonnier des musulmans. Le prix de sa libération : quatre faucons blancs, d'une espèce rare, qu'il faut aller chercher en Norvège. 
    Vallon et Hero embarquent alors pour un long périple, du Groenland à Constantinople, en passant par la Russie, à travers des continents dévastés par la guerre. Une quête de rédemption pour le chevalier, doublée d'une quête secrète pour Hero, qui recherche bien plus que de simples faucons...

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    À la fin du XIème siècle, un voyageur franc répondant au nom de Vallon échappe à une tempête dans les Alpes en se réfugiant dans une bergerie où il rencontre deux hommes, dont Hero, jeune Sicilien étudiant la médecine et dont l'ancien maître s’était vu confier une mission d'importance : celle d'apporter, aux confins de l'Angleterre, la demande de rançon d'un jeune noble normand, fait prisonnier lors de la fameuse bataille de Manzikert, qui opposa chrétiens et Turcs Seldjoukides.
    Le 26 août 1071, les troupes de l'empereur Romain IV Diogène sont défaites à Manzikert par les troupes du sultan turc Alp Arslan. Cette défaite chrétienne aura notamment comme résultat la perte de l'Anatolie, qui devient progressivement une terre turque.
    Le jeune Normand prisonnier du sultan attend une rançon extraordinaire contre sa libération : l'envoi de magnifiques gerfauts blancs, que l'on ne trouve qu'en Europe du Nord.
    Va alors commencer pour Vallon, embarqué par Hero dans cette quête formidable, un long périple jusqu'en Islande ou en Norvège où ils sont sûrs de trouver les plus beaux oiseaux. Mais les routes d'Europe sont peu sûres à la veille de la Première Croisade, et c'est un long voyage à travers la Rus (Russie actuelle) et l'Europe de l'Est, jusqu'en Orient, qui attend la petite troupe, qui se compose au gré des pérégrinations des deux personnages principaux. Au cours de leur périple, Vallon découvre également que le jeune otage aurait peut-être une importance bien plus évidente que ce qu'il avait pu penser au départ et posséderait des documents susceptibles de changer l'histoire de la chrétienté. Rien que ça !
    Leur chemin sera bien évidemment semé d'embûches et de désillusions et la capture des faucons risque d'être difficile. Pour Vallon, qui cherche, par ce voyage, à expier d'anciens péchés, le périple pourrait bien s'avérer devenir un véritable pèlerinage et même, un chemin de croix. 
    Entre légendes (il est question d'un Évangile inédit et de la fameuse légende du Prêtre Jean), aventures et histoire, Robert Lyndon nous livre ce gros pavé de plus de 1000 pages, intitulé sobrement La Quête. Mais si c'est surtout celle des gerfauts blancs qui est mise en avant dans le résumé, on se rend compte qu' elle n'est pas la seule au cœur du récit et que le jeune homme que l'ancien maître de Hero souhaite voir libérer possède par devers lui des documents on-ne-peut-plus importants.
    Hormis cela, le récit est porté par la figure mystérieuse de Vallon, aventurier franc qui a tout du chevalier errant. Cassant et hostile au départ, il se dévoile peu à peu, jusqu'à devenir moins énigmatique et plus humain sans perdre pour autant de ce mystère, cette étrangeté qui l'entoure et en fait un personnage extrêmement charismatique et donc suscitant la curiosité.
    Hero lui, est un jeune savant, un érudit originaire de Sicile, de culture grecque et étudiant la médecine. Il est un peu le pendant de Vallon tout en étant moins téméraire que lui. À l'action du chevalier et de l'homme de guerre, le jeune homme oppose la réflexion de l'intellectuel mais s'il agace son nouveau maître au premier abord on se rend compte que Vallon finit, un peu malgré lui, à s'attacher à lui comme à un fils sont il serait fier sans vouloir l'avouer. Pour le reste de l'équipe, on s'y attache, ou pas. On y rencontre un jeune Anglais au sang mêlé, héritier des Vikings et des premiers colons de l'Angleterre, victime lui et les siens, de la toute neuve oppression normande, un Germain au langage fleuri, une jeune fille mystérieuse et un molosse aussi noir que la nuit ! Un roman d'aventures ne le serait pas, bien sûr, sans une profusion de personnages hétéroclites et des voyages pleins de péripéties et de rebondissements. Et pour le coup, l'auteur a vu très grand, en faisant traverser à ses personnages l'Europe médiévale de bout en bout, des sommets enneigés des Alpes jusqu'aux portes de l'Orient musulman, en passant par les fjords scandinaves et les glaciers russes. En plus de l'intrigue historique, on se balade avec les personnages dans des paysages exceptionnels et pour le moins dépaysants parce que c'est au travers du regard d'hommes du XIème siècle que Robert Lyndon nous fait découvrir l'Europe -point positif d'ailleurs : la jolie carte au début du livre qui permet de se repérer tout au long du récit.
    Si aujourd'hui, le prétendu immobilisme des Hommes du Moyen Âge est franchement infirmé par les historiens, il n'était cependant pas donné à tous de voyager aussi loin et longuement que nos héros. Seuls les commerçants avaient cette chance -si tant est que voyager à cette époque en soit une- et, par exemple, la route des Varègues aux Grecs, qui traversait l'Europe centrale du Nord vers le Sud est attestée depuis bien longtemps au moment du récit. Mise en place à l'époque viking, on comprend donc que les peuples du Nord entretenaient des relations suivies avec les habitants de l'actuelle Russie et de l'Orient, chrétien ou musulman. Ces voyages n’étaient cependant pas à la portée de chacun et c'est donc, malgré les épreuves, un grand émerveillement qui anime les membres de l'expédition, découvrant des terres dépassant l'entendement et donnant lieu alors à des récits effrayants ou fantasmagoriques... il est vrai qu'à l'heure de Google Earth, alors que le monde est accessible en images en un clic, il est difficile d'imaginer ce que pouvaient ressentir les habitants de ce Moyen Âge central débutant et quelle perception ils pouvaient avoir de leur monde et de leur environnement.
    Justement, en parlant du contexte historique, celui choisi par l'auteur est particulièrement intéressant. Pour les besoins de l'intrigue, il fallait choisir un lendemain de bataille, et Robert Lyndon en a choisi une tout à fait déterminante, celle de Manzikert, à ne pas confondre avec celle de 1054, qui vit la défense byzantine de la ville mettre en déroute les armées turques. Moins de vingt ans plus tard, c'est tout le contraire qui se passe, les armées du sultan menant un siège victorieux contre la cité anatolienne, mettant progressivement fin à la mainmise des orthodoxes sur cette partie de l'Orient...
    Cette fin de XIème siècle est riche de bien des bouleversements.... le Haut Moyen Âge laisse place au Moyen Âge central et toutes les avancées et richesses que celui-ci recèle... l'Europe des premiers siècles médiévaux étaient un lacis de petits peuples souverains, parfois réunis sous la férule d'un grand chef comme Charlemagne, par exemple, mais la configuration des états se met progressivement en place à cette époque là... L'Angleterre vient d'être colonisée par les Normands, qui vont progressivement imposer leur pouvoir aux autre royaumes et installer une dynastie pérenne ; en France, si le pays n'est pas encore complètement réunifié, le pouvoir des Capétiens se met en place sur des bases solides jusqu'à aboutir au règne fondateur de Philippe Auguste qui verra le royaume des Francs revenir le royaume de France ; en Scandinavie, notamment sous l'influence des missions et du monachisme germanique, les anciennes peuplades vikings se convertissent et des royaumes -Norvège, Suède, Danemark- se mettent en place tandis qu'en Russie, les puissantes cités commerçantes jettent les bases de ce qui sera un jour l'immense empire des tsars.
    Le XIème siècle est plein d'essor et d'émulation. Plus brièvement, c'est un contexte des plus captivants que l'auteur a choisi et j'ai pris un grand plaisir à y évoluer en compagnie de nos personnages, que l'on apprend à aimer -ou pas- au fil des pages.
    Maintenant, il y'a quand même quelques petits bémols : j'ai été gênée par la trop grande modernité de certains termes employés comme les mots météo ou surf, qui choquent un peu dans un récit censé se passer au Moyen Âge ! Quelques petits anachronismes sont également venus se glisser au détour des pages : Vallon est souvent appelé franc au cours du récit mais aussi français, notion qui n'existait pas à cette époque. Les personnages se nourrissent de haricots, légumineuse inconnue en Europe au Moyen Âge et importée seulement d'Amérique après sa découverte au XVème siècle.

    Un gerfaut blanc du Groenland 


    Quant à l'intrigue autour du Prêtre Jean, la légende est en fait postérieure d'une centaine d'années au récit de Lyndon et n'apparaît en Europe qu'au cours du XIIème siècle mais c'est peut-être la petite entorse qui m'a le moins gênée.
    Le récit a cependant beaucoup de qualités qui permettent de minorer un peu ces quelques points négatifs. Déjà Lyndon est fauconnier de formation c'est donc un récit hyper précis sur les rapaces et les techniques de dressage qu'il nous livre ici. Pas historien de formation, du moins je ne le pense pas, il a aussi fait un effort de recherche considérable ! Situer son intrigue dans divers pays implique bien sûr de se renseigner sur leur langue, religion ou coutumes respectives et ces différences étaient alors très marquées à l'époque, faisant déjà d'un pays voisin une terre dont on ne connait pas les codes.
    Point positif aussi aux personnages, travaillés et qui gagnent en consistance au fil du récit. Comme je le disais plus tôt on s'attache vite à Vallon, un personnage mystérieux mais qui est en même touchant. Coup de cœur aussi pour Wayland et Syth, deux adolescents, dont la vie n'a pas toujours été drôle mais qui font face. Le charisme de la belle Caitlin est aussi assez vite hypnotique.
    Bref, La Quête a des qualités comme des défauts. On pourrait même dire que, comme beaucoup de romans de ce genre, il a les défauts de ses qualités... l'aventure prend parfois le pas au détriment de l'Histoire -l'Histoire avec un grand H voyez, j'insiste bien là dessus- alors que, justement, ce contexte devrait être une colonne vertébrale pour le récit... cela donne donc lieu aux anachronismes que je citais un peu plus haut. Mais en même temps ça n'est pas si gênant que cela non plus, l'intrigue est assez linéaire et plausible pour marcher ! Bon, évidemment, j'aurais préféré que les personnages mangent autre chose que des haricots et que la météo et le surf soient des mots bannis d'un récit historique mais je me suis fait violence pour faire abstraction de ça et me concentrer sur autre chose, sur l'important, à savoir la trame historique et le récit d'aventures particulièrement bien maîtrisé. Les descriptions des paysages et milieux naturels sont aussi très précises et nous permettent donc d'avoir des images claires des lieux traversés par nos héros ! Certainement qu'une grande partie de ces descriptions est baséé sur une part d'imaginaire car les lieux ont dû bien changer depuis le XIème siècle mais l'auteur relève le défi et le réussit haut la main !
    La Quête est un roman avec des défauts certes, mais qui n'en est pas pour autant inégal et il est très intéressant ! On dévore les 1120 pages mais on les savoure aussi ! Une bonne découverte.

    En Bref :

    Les + : un récit d'aventures maîtrisé, une époque riche, des personnages intéressants...un roman efficace.
    Les - : quelques termes trop contemporains, des coquilles, notamment dans la seconde partie du livre. 

     

     


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  • « La charité ne va pas toujours sans un prix à payer ou des faveurs à rendre. »

    Les Mots entre mes Mains ; Guinevere Glasfurd

     

    Publié en 2016 en Angleterre et en France

    Titre original : The Words in My Hands

    Editions Préludes

    448 pages

    Résumé :

    Helena Jans van der Strom n'est pas une servante comme les autres. Quand elle arrive à Amsterdam pour travailler chez un libraire anglais, la jeune femme, fascinée par les mots, a appris seule à lire et à écrire.
    Son indépendance et sa soif de savoir trouveront des échos dans le cœur et l'esprit du philosophe René Descartes. Mais dans ce XVIIe siècle d'ombres et de lumières, leur liaison pourrait les perdre.
    Descartes est catholique, Helena protestante. Il est philosophe, elle est servante. Quel peut être leur avenir ?

    En dévoilant cette relation amoureuse avérée et méconnue, Guinevere Glasfurd dresse le portrait fascinant d'une femme lumineuse, en avance sur son temps, et révèle une autre facette du célèbre philosophe français. 
    Un roman de passion et de liberté qui nous plonge dans une fresque envoûtante des Pays-Bas au « siècle d'or », à la manière de La Jeune Fille à la Perle

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 1634, René Descartes arrive à Amsterdam, après avoir séjourné à Leyde. Il loge au numéro 6, Westermarkt, chez un libraire anglais, Thomas Sergeant. Le célèbre philosophe travaille alors sur son Discours de la Méthode mais s'intéresse aussi à divers travaux scientifiques ou médicaux, en s'adonnant à de nombreuses expériences.
    Son logeur vit seul, aidé par une unique jeune servante, à son service depuis peu. Elle s'appelle Helena Jans et est originaire de Leyde : son père était un pêcheur -on apprend qu'il est mort au début de l'histoire et que c'est à cause de cela que sa mère est obligée de la placer comme servante. Son frère Thomas s'est engagé comme marin au sein de la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie), la Compagnie des Indes Orientales hollandaises. Amoureuse des mots, la jeune fille, issue d'un milieu modeste, a appris à lire et écrire toute seule. D'elle, on ne sait que peu de choses, si ce n'est qu'elle est originaire de Leyde, est née en 1618 et la servante de Thomas Sergeant depuis plus d'un an quand Descartes débarque à Amsterdam.
    Contre toute attente, Descartes, de vingt-deux ans l'aîné de la jeune Helena, s'éprend d'elle et elle de lui. Au mois de juillet 1635 naît leur fille Francine, unique enfant connu de Descartes et certainement le seul avéré.
    Cette liaison est authentique et assez bien documentée. Suffisamment en tous cas pour pouvoir la reconstruire et lui faire prendre corps. Guinevere Glasfurd nous livre ici une oeuvre de fiction assise cependant solidement sur des bases historiques tangibles. Helena et Francine ont bien existé et permettent de mieux connaître un personnage important de notre Histoire scientifique et philosophique. Descartes devient un peu plus humain grâce à ce roman et l’auteure nous permet de le voir autrement qu'à travers ses œuvres, car derrière l'intellectuel et le penseur, il y'a aussi un homme qui aspirait, au-delà des controverses et disputes théologiques ou scientifiques, à mener une existence comme les autres.
    Malgré tout, il ne trouvera pas la quiétude auprès d'Helena... la naissance de la petite Francine en juillet 1635 complique leur situation. Ils ne sont pas mariés et il n'en est pas question ; Helena se retrouve mère célibataire à une époque où l'on est pas tendre avec les femmes à plus forte raison si elles ont péché. Quant à Descartes, l'existence d'un enfant illégitime, si elle venait à se savoir, pourrait avoir des conséquences néfastes quant à sa carrière, car utilisée comme une arme contre lui par ses ennemis et adversaires : et ils sont nombreux. La différence de religion n'est pas non plus pour faciliter les choses.
    Descartes et Helena vivront pourtant quelques années sinon dans le bonheur du moins avec une certaine stabilité. Partageant le même foyer, le philosophe prendra le temps d'enseigner et instruire la petite Francine, qu'il prévoit d'ailleurs d'envoyer parfaire son éducation en France, projet brutalement arrêté par la mort de l'enfant en septembre 1640. Ils seront soumis aux jugements impitoyables de la société mais connaîtront somme toute quelques épisodes amoureux plutôt harmonieux. La mort de leur enfant les unira aussi dans une même détresse.
    Dans une ambiance feutrée et intimiste qui rappelle les tableaux de Vermeer mais aussi le fameux roman de Tracy Chevalier, La Jeune Fille à la Perle, Guinevere Glasfurd nous raconte une très belle histoire, qui prend une toute autre teneur quand on sait qu'elle est authentique !
    Rien à dire quant au style. Il est très poétique sans être ampoulé pour autant. On y ressent toute la fragilité d'Helena mais aussi la force du lien qui l'unit à Descartes. Pas beaucoup de descriptions ce qui nous permet de faire naître dans notre imagination de lecteur une atmosphère propre à chacun. Guinevere Glasfurd a su trouver les mots justes pour parler de l'amour, de la maternité, de la vie, de la mort.
    Son roman se savoure comme une douceur sucrée, du début jusqu'à la fin. J'ai été époustouflée par la qualité des recherches et de la langue, c'est un roman sans anachronisme, complètement inséré à son époque mais questionnant en même temps un aspect universel de l'être humain. Pas un coup de cœur mais on le frôle dangereusement ! Une lecture qui m'a en tous cas transportée. 

    En Bref :

    Les + : un roman savoureux et émouvant, qui apporte un éclairage nouveau sur l'un de nos plus grands penseurs. 
    Les - :
    Aucun ! ! 

     


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