• « La discipline militaire et son règlement s'adressent à des hommes, certes pétris dans la glaise du courage, mais qui ont aussi leurs petites faiblesses et quelques défauts. »

    Amitiés rouge Sang - Le Sang des Âmes

    Publié en 2018

    Editions Librinova (livre numérique)

    503 pages

    Résumé :

    1914, Franz Reihmann trouve l’amour mais déjà la guerre le happe et le cloue dans les tranchées à Neuve-Chapelle, (62). 1916, Francisco et Amilcar, enrôlés côté portugais, se battent dans le même bourg. Un Christ, tombé de sa croix, devient un symbole face à l’ennemi. Bientôt l’Allemand et les deux Portugais sont face à face.
    1956, Francisco, chargé des cimetières Portugais en France, orchestre la remise du Christ qu’il fait transporter à Batalha. Instable, il papillonne tandis qu’Amalia, sa maîtresse, l’attend.
    Mutilé, Franz épouse Cornélia à Karlsruhe. Le couple fait face à moult revers.
    Mai 1968. Franz et son petit-fils découvrent un cliché du Christ des tranchées. Les recherches les mènent à Paris en pleine insurrection et au Portugal où Francisco se morfond, honteux d'avoir fomenté une vengeance machiavélique envers l'ex maîtresse de son ami Amilcar.
    Tissé entre des faits historiques avérés, largement méconnus, ce roman s’étale sur une soixantaine d’années.

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Il y'a quelques semaines, j'ai été contactée par les éditions Librinova qui me proposaient la lecture du roman Amitiés rouge Sang, de Jean-Pierre Schackis. C'est une maison d'édition qui ne propose que des livres numériques et, si vous me suivez depuis un moment, vous avez pu constater que je ne lis pas sur liseuse : je n'ai rien contre et c'est vrai que c'est réaliser de vraies économies, en place comme en argent, que d'avoir recours à la lecture numérique... Malgré tout, je n'ai pas encore franchi le pas et nul doute que ce ne sera pas pour tout de suite. Au-delà du plaisir de la lecture, j'aime le livre en tant qu'objet et j'ai bien du mal avec un ouvrage dématérialisé qui a, malgré toute sa qualité, moins d'âme.
    Ceci étant dit, je ne me voyais pas non plus refuser cette lecture et c'est donc via l'application Google Play Books que j'ai lu ce conséquent roman d'un peu plus de 450 pages.
    Alors, justement, qu'est-ce qui m'a motivée à lire ce roman ? L'époque, tout simplement, car Amitiés rouge Sang est un roman historique qui se déroule sur près de cinquante ans, de 1914 au début des années 1970... Au travers des journaux de nos deux protagonistes, Francisco et Franz, nous traversons toute la première moitié du XXème siècle, entre conflits mondiaux, croissance économique, réaménagement des frontières et émeutes étudiantes et ouvrières de mai 1968.
    Que partagent Franz et Francisco, hormis un prénom presque semblable et qui rappelle notre pays, la France ? L'un est un Allemand, de Karlsruhe, fils d'industriel. L'autre est un Portugais de Lisbonne. En apparence, rien ne devrait les réunir et pourtant... Ils ont vingt ans ou presque en Quatorze quand la Première guerre est déclarée et chacun va se retrouver au cœur des combats, dans les tranchées, mais dans des camps ennemis. Et, en 1968, lors d'un voyage à Verdun avec son petit-fils, Franz reconnaît sur une photo, un Christ qui, pendant plusieurs mois, a surplombé les lignes portugaises et allemandes, une photo qui va l'emmener jusqu'à Neuve-Chapelle, dans le Pas-de-Calais et jusqu'à Lisbonne, où Franz retrouvera Francisco cinquante ans après leur première rencontre.
    Cette grande fresque historique avait tout pour me plaire et je l'ai effectivement trouvée très dense et bien menée, avec un contexte maîtrisé par l'auteur. Jean-Pierre Schackis ne ménage pas son lecteur avec des passages parfois particulièrement durs et éprouvants mais nécessaires. Beaucoup de chapitres sont consacrés au récit de la vie dans les tranchées, entre promiscuité, froid, boue, attaques ennemies régulières, faites pour démoraliser, système militaire et propagande habile qui broient le combattant, même le plus volontaire... Quant à sa réflexion sur la guerre en général et ses conséquences dans le temps, je l'ai trouvée aussi très juste. Enfin, les points de vue adoptés s'ils ne sont sûrement pas inédits, n'en sont pas moins originaux... ici les protagonistes ne sont ni anglais, ni français... Ils sont allemands et portugais... Pour le premier, c'est, disons, le point de vue de celui que l'on considère comme l'ennemi, dès lors que l'on étudie les deux conflits mondiaux. Pour le second, très honnêtement je l'avoue, je ne savais pas du tout que des contingents portugais s'étaient battus en France aux côtés des Alliés. Du coup, j'ai trouvé vraiment intéressant que l'auteur prête sa plume à ces deux personnages, qui nous livrent une vision différente du conflit qu'ils vivent et en même temps, si semblable : la détresse, la peur, l'espérance, l'instinct de survie n'ont pas de nationalité et n'appartiennent à aucun peuple, comme l'illustrent bien Franz et Francisco.
    Quant au Christ des tranchées, qui unit nos deux personnages, d'abord sur les lieux du conflit, dans ce Nord de la France ravagé par les obus puis qui, à la fin des années 60 leur permet de se retrouver, sans haine et sans ressentiment, c'est une histoire vraie et j'ai trouvé très intéressant que l'auteur intègre cet épisode à son récit. Alors, justement, qui est-il, ce Christ ? Au plus fort des combats, les soldats pouvaient voir un grand Christ, initialement placé sur un calvaire détruit. Sa croix l'avait été aussi et, amputée des deux jambes, fichée en terre, la statue avec ses bras ouverts semble implorer l'arrêt de ces combats fratricides. En 1958, quarante ans après l'armistice, le Christ quitte la France pour le Portugal, où il est encore visible, veillant sur les tombes des soldats inconnus portugais, l'un tombé en Afrique et l'autre en France.
    Personnellement je ne connaissais pas cet épisode de la Première guerre mondiale et j'ai trouvé plaisant de le découvrir, d'autant plus que l'auteur l'intègre avec beaucoup d'habileté à son récit.
    Enfin, l'alternance de narrateur nous permet d'avoir toujours, comme dans un miroir, la vision de l'un puis celle de l'autre.
    Bref, Amitiés rouge Sang est un bon roman MAIS...car il y'a un mais, j'ai été très déçue des erreurs récurrentes qui donnent l'impression de lire des épreuves non corrigées alors que, vraisemblablement, ce n'est pas le cas ! Qu'un auteur fasse des erreurs, en soi, c'est normal. Ça peut arriver à tout le monde mais justement, il y'a des phases de correction qui permettent d'éliminer erreurs et coquilles...or, là, à mesure que j’avançais, j'avais l'impression que les erreurs se faisaient de plus en plus nombreuses : erreurs de syntaxe, parfois de conjugaison, absence d'un mot, chronologie parfois un peu confuse. J'avoue que j'ai eu du mal à réfréner mon agacement à mesure que j’avançais dans ma lecture ! Quelques erreurs passent encore mais quand il y'en a toutes les deux pages, au bout d'un moment, c'est non ! Je trouve que c'est décourageant et que le rythme de lecture en est perturbé ! C'est comme regarder un film avec plein de faux raccords et c'est dommage, d'autant plus que le fond, en lui-même, est bon. L'auteur a travaillé son sujet et le connaît bien, en sortant parfois des sentiers battus, s'éloignant des grands épisodes connus pour s'arrêter sur d'autres, perdus dans les brouillards de l'Histoire. Je n'aurais eu aucun déplaisir à lire ce roman si ces erreurs n'avaient pas si été nombreuses. Au contraire, je crois que j'aurais été captivée ! Et d'ailleurs, je ne serais pas sincère si je disais que je n'ai pas aimé ce roman car ce n'est pas vrai... Jean-Pierre Schackis a imaginé un roman cohérent intercalant faits imaginaires et historiques. Entre violence, émotion et réflexions justes, on s'attache tout autant à Franz et à Francisco. Voilà une bonne lecture mais qui aurait pu être encore meilleure si la forme avait été à la hauteur du fond !

    Je remercie ceci étant dit -et très chaleureusement- les éditions Librinova de m'avoir proposé cette lecture ! !

    En Bref :

    Les + : un roman historique assis sur des bases solides, une intrigue percutante et bien menée. 
    Les - :
    des erreurs récurrentes et c'est vraiment dommage. Sans ça, le roman aurait été bien meilleur. 


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  • « On ne construit rien de durable si on méconnaît les leçons du passé. Puisse la figure de la dernière impératrice éclairer ce débat. »

    Zita, Impératrice Courage ; Jean Sévillia

    Publié en 2016

    Editions Perrin (collection Tempus)

    398 pages

    Résumé :

    Zita de Bourbon-Parme (1892 - 1989), dernière impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, a tout connu du XXe siècle : les fastes de l'empire des Habsbourg, l'accession au trône en pleine guerre de 1914, la fin de l'empire, l'exil, la ruine de l'Europe, avant le retour triomphal dans une Autriche enfin apaisée. La biographie magistrale d'une femme d'exception.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Lire une biographie de Zita, c'est aussitôt s'attacher au personnage. On peut penser ce qu'on veut de la monarchie, quand on a sous les yeux une figure comme celle-ci, si grande humainement et historiquement, on ne peut que s'attacher et être admiratif. La fascination exercée par la dernière impératrice n'est pas la même que celle que l'on peut éprouver pour Sissi...Mais elle est présente quand même. Par sa simplicité, son humanité, Zita est un personnage grandiose.
    Zita, c'est cette silhouette noire tenant un petit garçon par la main, lors des funérailles de François-Joseph en 1916. C'est cette ombre discrète mais toujours présente, soutenant et conseillant son époux aux pires heures de la guerre puis de la chute de l'empire. C'est cette vieille dame au beau sourire, de solides lunettes sur le nez, dans les années 1980, quand elle fut autorisée à rentrer en Autriche, plus de soixante ans après l'avoir quittée... Mais entre ces deux images, entre ces deux stades d'une existence longue et bien remplie, qui est-elle ?
    Née en 1892, elle a connu le vieux monde. Par son père, elle descend du duc de Berry et de Marie-Caroline de Naples. Par sa mère, des Bragance, la famille royale portugaise. Les Bourbon-Parme, italiens, sont, comme leur nom l'indique, issus de Louis XIV et descendent notamment de la fille de Louis XV, par sa fille Élisabeth. Elle est donc apparentée à tout ce que l'Europe compte ou a compté de grandes familles.
    Elle a connu François-Joseph, qui lui-même a côtoyé, enfant, le duc de Reichstadt, le fils de Napoléon Ier. Et elle est morte en 1989, à l'aube d'une ère nouvelle, la nôtre, alors que le mur de Berlin se fissure et que l'empire soviétique craque de toutes parts. Elle a traversé un siècle immensément riche en événements de toute sorte, joyeux, tragiques, horrifiants à l'image de son propre destin.


    Zita est une figure historique mais en même temps très proche de nous. Décédée il y'a moins de trente ans, elle a laissé un souvenir vivace, en Autriche mais aussi dans tous les pays où elle vécut exilée (en Espagne, Belgique, à Madère, aux États-Unis) et même en France, où elle eut des attaches profondes : non seulement elle descendait de la dernière dynastie régnante mais deux de ses frères, Xavier et Sixte, y vécurent aussi et y participèrent à la Première guerre mondiale, contre l'Allemagne. On possède d'elle des photos, des films puisqu'elle accorda des entretiens, notamment pour la télévision autrichienne. Des historiens comme Jean des Cars eurent le privilège, au début des années 1980, de s'entretenir avec elle. Les souvenirs sont bien présents, comme ceux d'une attachante grand-mère. Zita n'est pas un personnage historique figé dans une époque révolue. Ou plutôt, elle n'est pas que cela. Elle est un trait d'union entre l'Histoire, la grande et notre époque, qui est en train de l'écrire.
    Jean Sévillia a su prendre la mesure de cette femme au destin surprenant et hors du commun. Sans bons sentiments ou admiration naïve, il a su brosser de Zita de Bourbon-Parme un portrait objectif et documenté, en l'inscrivant complètement dans son contexte. L'impératrice ne fut pas que la douce jeune femme que les photographies peuvent laisser croire. Épouse et mère certes dévouée et aimante, elle fut aussi une femme politique clairvoyante et combative, qui traversa des époques troublées : les conflit mondiaux, la guerre froide, la montée du nazisme puis l'éclatement est-ouest, sur tous ces événements, Zita eut un avis, une opinion. C'est elle qui apprit à son fils aîné Otto (mort en 2011) son métier d'empereur, après la mort prématurée de Charles. C'est elle qui supporta ses huit enfants jusqu'à ce qu'ils soient indépendants. Forte, combattive, courageuse, portée par une foi sincère, cultivée, polyglotte, voyageuse -même si c'est par la force des choses- , libre et engagée Zita est une femme moderne dans un monde qui ne l'est pas encore tout à fait. Je crois qu'elle aurait très bien pu comprendre notre monde et le faire sien...
    Avec ce livre, l'image que l'on a de Zita se nuance et se renforce. On oublie les portraits brossés à la va-vite, ne consacrant à Zita qu'un encart dans la grande histoire des Habsbourg. Elle n'a pas été que l'épouse de l'empereur Charles et la mère de ses enfants, un simple trait d'union qui permet d'assurer la continuité de la lignée. La jeune femme aux ascendances multiples est devenue, viscéralement, sincèrement, autrichienne. Elle a vécu avec douleur la chute de l'empire puis l'invasion de l'Autriche par le Reich. Le combat monarchiste est devenu le sien et elle n'a jamais lâché. Sa constance et sa détermination ne peuvent que faire naître chez le lecteur un sentiment sincère d'admiration. Zita, par sa proximité avec nous, est un personnage que l'on visualise, que l'on connaîtrait presque ou que l'on croit connaître.
    Je suis ressortie de cette lecture avec une connaissance meilleure de l'Histoire autrichienne, de la chute de son empire et de cette femme admirable qui se battit toute sa vie pour sa souveraineté : car finalement, plus qu'à l'idée d'une Autriche monarchiste et impériale, c'est surtout à une Autriche souveraine, une Autriche en tant que nation et non pas en tant que région allemande que Zita croyait et elle n'en varia jamais.
    On termine cette lecture avec le sentiment que Zita fait partie de ces femmes que l'on peut prendre comme modèle. Une femme qui ne fut jamais terrassée par l'adversité et qui illustre à merveille l'adage : « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » et à laquelle on peut volontiers penser quand ça ne va pas : elle aussi a traversé des heures sombres et si elle a flanché, elle a toujours relevé la tête, pour ses enfants, pour sa patrie, pour ses convictions. Une femme amoureuse aussi et qui forma avec l'empereur Charles un couple romantique et touchant.
    Peut-être moins fascinante que Sissi parce que moins insaisissable, elle est surtout plus chaleureuse et moins figée par le papier glacé de l'Histoire. En lisant cette biographie j'ai eu l'impression de lire l'histoire de la grand-mère de l'Europe et qui est un peu la nôtre un peu, aussi.

     

    Zita et Charles avec leurs enfants, en exil en Suisse (1921)

    En Bref :

    Les + : une biographie riche et bien écrite, qui aborde le personnage de Zita sous plein de facettes différentes.
    Les - : Aucun point négatif à soulever.


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  • « Le délire des hommes n'a point de limites quand il n'a pas de frein. »

    Mousseline la Sérieuse ; Sylvie Yvert

    Publié en 2016

    Editions Héloïse d'Ormesson

    336 pages

    Résumé :

    Venise, 1850. La duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, entreprend, au couchant de sa vie, de raconter la singulière histoire qui est la sienne.

    Née en 1778, la jeune princesse mène une enfance heureuse au château de Versailles. Mais le 14 juillet 1789, son univers bascule dans les ténèbres de la nuit révolutionnaire. Commence alors pour Marie-Thérèse Charlotte de France un parcours tragique. Son père, sa mère, sa tante sont décapités ; son dernier frère, Louis XVII, meurt peu après. Unique survivante du Temple, son avenir sera ponctué de deuils, d'exils et de trop éphémères bonheurs.

    D'une plume délicate et poignante, Sylvie Yvert se glisse dans les pas de Madame Royale et donne voix à cette femme au destin hors du commun qui traversa les événements avec fierté et détermination. Une plongée dans cette histoire de France que nous croyons connaître.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En 1850, au soir de sa vie, la duchesse d'Angoulême se retourne sur son passé. Elle a plus de soixante-dix ans et a connu une époque extrêmement troublée. Elle est née en 1778, à Versailles. Premier enfant de Louis XVI et Marie-Antoinette, Marie-Thérèse Charlotte reçoit le titre de Madame Royale. Elle n'est pas destinée à régner mais sera une princesse royale, vouée à devenir une ambassadrice de la France, par sa conduite, comme Madame Élisabeth ou par son mariage. Madame Royale est une princesse comme il y'en a tant en Europe à cette époque. Pourtant, son destin ne sera celui de personne ; ce que Madame Royale va connaître, elle est la seule à l'avoir connu et son personnage, pour l'Histoire, restera façonné et induit par ce destin qui la marquera au fer rouge...
    Elle a dix ans quand éclate la Révolution, treize quand la famille royale est arrêtée à Varennes, elle est orpheline à quinze ans, seule survivante de sa famille à dix-sept... Après sa libération en 1795, elle connaîtra une existence floue, entre exils multiples et retour des Bourbons sur le trône de France. Elle mourra d'ailleurs en Autriche, à Frohsdorf, sans avoir revu le royaume de France, après l'abdication de Charles X et celle de son mari, le duc d'Angoulême. Elle a connu l'Ancien Régime, la République, le Directoire, le Consulat, l'Empire, la Restauration et même...le suffrages universel ! Dernier témoin d'une époque révolue, elle n'en est pourtant pas une relique, participant activement à la politique de son temps, ce qui fera dire à Napoléon Ier qu'elle était le seul homme de sa famille.

    Portrait de  Marie-Thérèse Charlotte à son arrivée en Autriche, en 1795 (tableau Heinrich Friedrich Füger, 1796)


    Humainement, j'ai toujours trouvé infiniment triste le destin de Madame Royale et de son frère, le jeune Dauphin...Et inadmissible... Aucune révolution ne peut se faire sans une goutte de sang versée, je le conçois. Comme une guerre, elle sera sale, injuste et elle fera mal, certes. Mais, à mon sens, rien ne justifie de faire vivre un martyre et un calvaire à des enfants. Et je déplore qu'on ne nous présente, trop souvent, la Révolution que d'une manière unilatérale, en oubliant quelque peu sa part plus sombres : les exactions de Fouché à Lyon, les noyades de Nantes, les horreurs de la Terreur... Cela n'empêche pas de reconnaître ses aspects positifs : on ne peut remettre en cause la liberté et l'égalité en droits, l'abolition des privilèges... Mais il serait bon aussi d'imputer à la République le traitement que l'on infligea aux enfants des souverains détrônés qui, en somme, n'étaient accusés que de la chose dont aucun être humain ne peut être accusé d'être responsable : sa naissance. On a laissé mourir le petit Dauphin Louis, un enfant de dix ans, dans une solitude terrible et dans de longues souffrances, seulement parce que le sort l'avait destiné à hériter du trône de France. On a laissé sa sœur dans l'ignorance de la mort des siens, livrée à elle-même, parce qu'elle était la fille aînée de ceux que l'on ne considérait plus que comme des tyrans. La fin justifiait-elle les moyens et surtout les horreurs endurées par ces deux enfants ?
    Il y'a quelques années, j'avais été touchée et, déjà, révoltée à la lecture de La Princesse Effacée d'Alexandra de Broca et de La Chambre de Françoise Chandernagor où, sans misérabilisme ni faux pathos, les deux auteures parvenaient à retranscrire la captivité des deux enfants royaux.
    Le roman de Sylvie Yvert est à placer au même rang que ces deux-là. Un roman historique intéressant et bien écrit, soucieux avant tout de rendre hommage à un personnage que la postérité a toujours un peu malmené... Madame Royale a toujours été présentée comme une femme austère, bigote, un peu revêche... On oublie trop souvent que ce qu'elle a vécu dans sa jeunesse a conditionné ensuite toute sa vie et que, certainement, on le serait à moins. Personnellement, je l'ai toujours trouvée touchante. Madame Royale fait partie de ces personnages auxquels on peut s'identifier et alors, on se demande : que serais-je devenu dans le même cas ? Qu'aurais-je fait ? Sûrement bien moins qu'elle.
    Et c'est ce qui transparaît dans ce roman : c'est un très bel hommage que Sylvie Yvert rend à la fille de Louis XVI. Et en quelque sorte aussi, elle lui rend justice, nuançant l'image que l'on garde d'elle.
    Au départ, le roman ne m'a pas paru facile d'accès, j'ai même eu peur de ne pas aimer. J'ai mis du temps avant de m'habituer et avant de l'apprécier mais au final, je me suis rendu compte que le roman était très bien écrit. Le style de l'auteure est très fin, il s'adapte et se fait malléable, épousant les sentiments de Madame Royale. Comment ne pas être touché par ce destin glorieux et tragique à la fois ? Comment ne pas s'attacher à cette jeune femme qui a connu les pires horreurs à une époque incertaine, celle de l'adolescence, où l'on se construit, où l'âge adulte se forme et se détermine ? Comment peut-on, encore aujourd'hui, considérer qu'elle fut une femme revêche et bigote, brusque et désagréable quand on sait, grâce aux avancées de la médecine, que le psychique est aussi important voire plus, parfois, que le physique ? Comment ne peut-on pas s'émouvoir devant les blessures d'enfance de Madame Royale ? La plume de Sylvie Yvert, qui sait se faire pudique mais aussi incisive, parvient à nous faire sentir très proche de la princesse et on compatit à ses peines en se mettant à sa place. Avoir choisi d'écrire un récit en forme de Mémoires, de souvenirs, était finalement très habile ! Lire un récit à la première personne permet évidemment de se mettre plus facilement à la place du personnage, de s'en sentir plus proche.
    Il faut savoir que Madame Royale n'a laissé aucun écrit. L'auteure ainsi, n'usurpe rien. A l'exception de quelques feuillets écrits au Temple et que Louis XVIII lui demandera d'ailleurs de reprendre, celle qui allait devenir duchesse d'Angoulême n'a pas laissé de véritables mémoires. En lui prêtant sa plume, l'auteure en quelque sorte lui rend sa voix, perdue, oubliée par l'Histoire.
    Voilà un roman historique comme je les aime, tout en douceur et en finesse, bien écrit et sensible, malgré l'immense tristesse et la mélancolie qu'il recèle.
    Si vous aimez cette période de notre Histoire et les beaux récits, alors n'hésitez plus !

    En Bref :

    Les + : une écriture toute en finesse qui pourrait être celle de Madame Royale ; un récit pudique et bien écrit, qui permet d'entrapercevoir la Révolution française autrement.
    Les - : des premiers chapitres qui ont peiné à me captiver. A part ça, rien à signaler.


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  • « Survivre, ma belle, il n'y a rien d'autre à faire, endurer et survivre, et si tu y parviens, alors le temps t'accordera ta vengeance. »

    La Malédiction de Norfolk ; Karen Maitland

    Publié en 2011 ; en 2015 en France (pour la présente édition)

    Titre original : The Gallows Curse

    Editions Pocket

    765 pages

    Résumé :

    Angleterre, 1208. Le roi Jean refusant de se soumettre à l'autorité du pape, églises et cimetières demeurent fermés. Les enfants ne sont plus baptisés et l'on craint de mourir sans avoir pu expier ses péchés. Mais en ces temps de sorcellerie, il existe plusieurs façons de sauver une âme. Pour libérer celle de son fils, décédé d'une étrange maladie, Lady Anne est prête à tout. Elle découvre un rituel permettant de transmettre les péchés après la mort. Encore faut-il trouver une conscience prête à les accepter. La jeune Elena, servante au château, n'aura pas le choix...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En 1210, sous le règne de Jean sans Terre, l'Angleterre est plongée depuis deux ans dans le chaos de l'Interdit. L'Interdit ? C'est quand plus aucun sacrement n'est administré : on ne se marie plus, les enfants ne sont plus baptisés, les morts ne sont plus enterrés en terre consacrée et ne peuvent se confesser ni recevoir l'extrême-onction. Dans tout le pays, les églises sont fermées et les prêtres en fuite, fuyant la colère royale.
    A Gastmere, village du Norfolk, lady Anne, châtelaine du lieu, ne peut se résoudre à laisser inhumer son fils unique alors qu'il n'a pu recevoir l'absolution avant sa mort. Elle est prête à tout pour qu'il ne parte pas avec les lourds péchés qui l'encombraient. Même à avoir recours à la coutume du mangeur de péché, c'est-à-dire charger les épaules d'une personne du fardeau des fautes de quelqu'un d'autre. Et son choix va se porter sur une jeune serve de Gastmere, Elena. Elena dont la vie, à partir de là, va se transformer en un cauchemar sans fin, car c'est pire qu'un venin mortel qui lui a été inoculé.
    Si le résumé était très alléchant et que j'ai, malgré tout, passé un bon moment, j'ai trouvé ce roman un peu en dessous des autres récits de Karen Maitland. Découverte en 2016, l'auteure m'a accompagnée depuis. J'ai beaucoup aimé Les Âges Sombres et par la suite, j'ai aussi fait une très agréable découverte avec La Compagnie des Menteurs, son roman le plus connu en France. Étrangement, moi qui ne suis pas fan de tout ce qui est gore ou flippant, j'avais aimé l'ambiance très noire et angoissante de ces deux romans. Karen Maitland a su, en quelques romans, créer de toutes pièces un univers unique qu'on ne trouvera nulle part. C'est vraiment ça qui m'a plu chez elle et qui a réussi à m'accrocher, au-delà du fait que toutes ses intrigues, du moins celles qui ont été traduites en France, se passent au Moyen Âge. C'est une époque qui m'a toujours plu ! Elle est énorme, non ? Au propre comme au figuré... Dix siècles, ce n'est quand même pas rien. Il y'a toujours quelque chose d'intéressant dans cette longue période et l'Europe médiévale est un sujet passionnant à elle toute seule !
    Cela dit, dans mes deux premières lectures, j'avais justement trouvé le contexte politique et historique peu présent et plus qu'à l'Histoire avec un grand H c'était plus aux petites histoires, aux déshérités, aux malheureux que s'intéressait Karen Maitland -les vagabonds, les malades, le petit peuple- . Finalement, l'époque servait plus de prétexte mais s'y prêtait bien.
    Là, c'est en se basant sur un contexte historique bien précis que l'auteure tisse ensuite la trame de son intrigue. Certes, dans La Compagnie des Menteurs, c'est la Grande Peste de 1349, un fait avéré, qui sert de toile de fond. Mais ici, dans La Malédiction de Norfolk, j'ai eu l'impression que l'auteure se servait bien plus du contexte de l'époque -le règne chaotique de Jean sans Terre, l'Interdit jeté sur l'Angleterre suite au conflit entre la papauté et le roi concernant la nomination de l'archevêque de Canterbury-. Finalement, toute l'intrigue découle de ça : l'absence de réconfort religieux suite à une crise politique et théologique plutôt violente. Finalement, le sentiment que j'ai eu à la lecture de ce livre, c'est de lire un roman historique traditionnel ou disons, plus traditionnel que les deux précédents. Et ce n'est pas mal du tout, bien au contraire mais je m'attendais, quelque chose de peut-être plus torturé, avec des manifestations surnaturelles ou autres et en fait je n'ai rien eu de tout ça. Si une certaine tension est présente, je n'ai jamais eu la gorge serrée ou le cœur qui s'emballe comme dans Les Âges Sombres ou La Compagnie des Menteurs ! !
    Je crois que mon erreur, c'est d'avoir lu ce roman en dernier. Si je l'avais lu en premier, je l'aurais apprécié sans être tentée de le comparer aux deux autres. Là, immanquablement, je ne pouvais pas faire autrement. Mais, attention, malgré cette petite déconvenue quant à l'ambiance du roman, je suis loin de l'avoir détesté et j'ai au contraire passé un bon moment. Karen Maitland a réussi à signer un roman historique fiable et cohérent, en utilisant, comme elle le fait toujours très bien, l'aspect religieux et superstitieux inhérent à l'époque médiévale. En fait, on ne peut pas dire que l'angoisse est absente mais disons qu'elle est subtilement distillée et c'est notre capacité à se mettre à la place de quelqu'un d'autre qui l'instaure. On se met à la place d'Elena et on imagine vivre ce qu'elle vit et c'est finalement l'aspect le plus terrorisant du roman car pour rien au monde on ne voudrait connaître ce qu'Elena, pendant quelques mois, va vivre, basculant dangereusement au bord de la folie.
    Au-delà de ça, le personnage d'Elena est intéressant aussi pour une autre de ses facettes. Elle est une serve, comme ses parents et comme la plupart des habitants du village de Gastmere, d'ailleurs ce qui signifie qu'elle ne s'appartient pas mais est la propriété du seigneur des lieux, en l'occurrence lady Anne, qui pourra en faire ce qu'elle veut, comme par exemple lui faire porter le fardeau des péchés inavouables de son fils défunt. Et même si l'auteure force peut-être un peu le trait, c'est aussi par ce biais qu'elle pointe du doigt
    le servage, comme elle avait pu montrer, dans Les Âges Sombres ou La Compagnie des Menteurs, les limites et les paradoxes d'une Église toute-puissante mais corrompue et gangrénée. C'est affreux finalement de se dire que cette jeune fille n'a aucun droit, à part celui de servir ceux qui veulent bien lui assurer d'avoir de quoi manger et un toit sous lequel dormir. Elle n'a le choix de rien et sûrement pas celui de dire non ou de se soustraire à ce qu'on veut l'obliger à faire. Elena fait partie de ces déshérités, de ces pauvres du Moyen Âge qui formaient la majeure partie de la société et la faisaient vivre.
    La Malédiction de Norfolk est donc un roman historique qui tient la route et s'avère être efficace. Je crois au final que ma légère déconvenue ne vient que des attentes que j'avais pu former concernant cette lecture ; il est vrai que j'en attendais beaucoup et que je n'ai peut-être pas retrouvé dans cette lecture tout ce que j'en escomptais. Mais l'essentiel est d'avoir passé un bon moment et ça a été le cas ! Entre Histoire, superstitions ancestrales, croisades et secrets inavouables, Karen Maitland nous livre là encore un roman où le Moyen Âge se révèle grandiose et extrême, jusque dans ses aspects les plus négatifs

    En Bref :

    Les + : un roman historique et médiéval bien mené, très bien écrit et maîtrisé.
    Les - : peut-être un univers un peu moins angoissant dans ce roman...j'avoue avoir été un peu déçue de ne pas retrouver la tension instaurée dans La Compagnie des Menteurs ou Les Âges Sombres.

     

    Brooklyn ; Colm Tóibín

     Thème d'octobre, « Jack O'Lantern », 10/12


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  • « Mon seul désir de représenter ce paradis de mon vivant serait de le retrouver dans l'au-delà. »

    Concours pour le Paradis ; Clélia Renucci

    Publié en 2018

    Editions Albin Michel

    272 pages

    Résumé :

    « Tout était dévasté, consumé, calciné. C'est de cet enfer qu'allait renaître le Paradis. »

    Dans le décor spectaculaire de la Venise renaissante, l'immense toile du Paradis devient un personnage vivant, opposant le génie de Véronèse, du Tintoret et des plus grands maîtres de la ville. Entre rivalités artistiques, trahisons familiales, déchirements politiques, Clélia Renucci fait revivre dans ce premier roman le prodige de la création, ses vertiges et ses drames.

    Ma Note : ★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    C'est un voyage à Venise qui a donné l'idée de son roman à Clélia Renucci et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a été bien inspirée.
    C'est dans un réel périple artistique que l'auteure nous propose de nous emmener, à la découverte de la Venise de la fin du XVIème siècle. L'époque post concile de Trente est synonyme, en Italie, d'émulation artistique sans précédent. Les artistes sont mis à disposition de la cause religieuse et se voient imposer des clauses rigoureuses pour que leurs œuvres soient acceptées et pour qu'eux-mêmes bénéficient du mécénat des plus grands. C'est l'époque bénie du Titien, du Caravage, du Tintoret, de Véronèse... A Venise, où les peintres ne manquent pas, il va bientôt leur être demandé de relever un grand défi et de mettre leur génie au service de la République... Quand le palais des doges brûle, au mois de décembre 1577, les grands dignitaires de Venise décident alors de lancer un concours où seront en compétition les meilleurs artistes de l'époque. Chacun devra livrer une esquisse d'un futur tableau, Le Paradis, destiné à décorer la grande salle du Conseil du palais des doges. Le tableau d'origine, datant du Moyen Âge, avait été détruit dans l'incendie. Une grande compétition est lancée, entre les meilleurs. Mais seul l'un d'entre eux en sortira vainqueur.
    Si vous tapez sur n'importe quel moteur de recherche : Le Paradis, palais des doges, Venise vous pourrez voir une toile immense, grandiose, qui occupe tout un pan de mur derrière la tribune du doge. Vous trouverez aussi le nom de ses auteurs : Jacopo et Domenico Tintoret.
    Vous croyez que je vous révèle LE SCOOP ? Non. Car l'information est facilement identifiable, n'importe où. Il suffit de se connecter à Internet... D'ailleurs, ce n'est pas de la finalité de l’œuvre dont il est question dans le roman mais tout le travail en amont. Finalement, peu importe qui remporte le concours, ce n'est pas ça qui compte mais la fureur créatrice des artistes devant un projet d'une telle ampleur, un projet qui peut devenir celui de toute une vie.

    Clélia Renucci s'intéresse à la façon dont chaque artiste va aborder le projet, comment chacun, en partant d'une idée de départ identique va ensuite se l'approprier pour en donner sa vision la plus personnelle. Pour Véronèse et Tintoret, dont l'expérience n'est plus à faire, se disputer le Paradis, c'est mesurer son talent à celui de l'autre ; pour le jeune peintre Bassano, cela devient le moyen de s'émanciper de la tutelle paternelle et de se faire enfin un prénom.
    C'est avec un style plein de douceur et d'une grande qualité, technique et précis au bon moment, documenté, nuancé que Clélia Renucci, dans ce premier roman, nous raconte plus de vingt ans de l'histoire picturale vénitienne, entre génie, labeur, investissement, concurrence, jalousies...
    J'avoue que le début m'a un peu fait peur et si j'ai tout de suite pris plaisir à découvrir le style très fin de l'auteure, j'ai parfois eu l'impression de lire surtout une juxtaposition de faits et je n'arrivais pas à me sentir vraiment investie dans ma lecture. Peut-être aussi n'ai-je pas pu lire au rythme que je souhaitais et cela a-t-il émoussé mon intérêt...Mais j'ai persévéré et j'ai bien fait, me rendant compte effectivement que le livre n'était pas réellement à l'origine du léger ennui que j'avais pu ressentir ! Alors que je pensais, passés les premiers chapitres, que ce roman était un peu plat, je me suis aperçue qu'il n'en était rien ! Certes, si vous cherchez aventures et rebondissements, passez votre chemin... Mais découvrir le processus de la création, le cheminement de la pensée du peintre, son génie créateur, les techniques -car les peintres à cette époque, étaient aussi des artisans et des inventeurs...cela vaut finalement toutes les aventures ! C'est tellement riche, tellement foisonnant...une véritable immersion dans cette mystérieuse Venise de la fin du XVIème siècle, dans le sillage grandiloquent ou plus discret de peintres dont l'Histoire a retenu le nom, ou pas.
    Si l'auteure pousse la porte de l'atelier du peintre, c'est aussi dans l'intimité de la famille Robusti qu'elle nous emmène. Jacopo Robusti, dit Le Tintoret était à la tête d'une grande famille...son fils Domenico, d'ailleurs, réalisera conjointement le tableau avec son père, diminué après la mort de sa fille aînée adorée, portraitiste de talent, Marietta, que l'on surnommera La Tintoretta. Si le reste de la famille n'apparaît qu'en arrière-plan, Clélia Renucci met en avant la relation privilégiée, familiale mais aussi professionnelle, qui a lié Le Tintoret à deux de ses enfants, tandis qu'un autre de ses fils, le jouisseur Marco, ne cessait de le décevoir. J'ai retrouvé un peu dans ce roman, de La Longue Attente de l'Ange, de Melania G. Mazzucco, sensible biographie romancée du Tintoret. J'ai retrouvé aussi Parle-leur de Batailles, de Rois et d'Eléphants, de Mathias Enard, roman sur le fabuleux destin de Michel-Ange. Comme la plupart des auteurs choisissant de s'intéresser aux grands peintres, Clélia Renucci a été bellement inspirée et a su dresser un portrait tout en nuances, entre ombres et lumières, d'une cité-Etat à la riche Histoire, complexe et paradoxale.
    Concours pour le Paradis est à lire, pour la beauté de l'écriture mais aussi pour son sujet, passionnant, et qui attire l'attention sur une œuvre méconnue mais grandiose de l'Histoire des arts italienne. 

     

    Le Paradis, Jacopo (Tintoret) et Domenico Robusti, salle du Conseil du Palais des Doges (1588)

     

    En Bref :

    Les + : un roman historique et humain, abouti et bien écrit, avec un style fin et de qualité.
    Les - : pas vraiment de points négatifs à soulever. Concours pour le Paradis est un bon premier roman.

     

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