• Alchemia, tome 2, L'Homme au Masque de Verre ; Vivane Moore

    « Notre royaume de France est devenu celui du crime, du soupçon et de la superstition. »

    Alchemia, tome 2, L'Homme au Masque de Verre ; Vivane Moore

     

    Publié en 2016

    Editions 10/18 (collection Grands Détectives)

    312 pages

    Deuxième tome de la saga Alchemia

    Résumé : 

    Paris, en l'an 1584. Une année troublée par la mort de « Monsieur », le frère du roi et par l'assassinat du prince d'Orange, un mois d'octobre avec des pluies de sang en Anjou et la peste à Chenonceau. Tandis que rumeurs et pamphlets circulent sur les pratiques occultes du roi Henri III et de la reine mère Catherine de Médicis, le jeune commissaire au Châtelet Jean du Moncel est chargé d'enquêter sur un vol de cadavres au gibet de Montfaucon. Une affaire qui va le ramener, bien malgré lui, vers l'alchimie et ses mystères, mais aussi vers les envoûteurs et sorciers au service des puissants. Une enquête, enfin, qui le remettra sur la trace de celle qu'il n'a jamais cessé d'aimer, la fascinante et singulière Sybille le Noir.

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En juin 1584 meurt Monsieur, le duc d'Alençon, frère du roi et son héritier. Henri III, qui n'a pas pu avoir d'enfant, n'a plus qu'un héritier en ligne directe, son cousin le roi de Navarre, Henri. Henri, le futur Henri IV qui est protestant, ce qui plonge le royaume dans une instabilité de plus en plus importante.
    Les protestants et les catholiques s'affrontent et le pouvoir royal est de plus en plus isolé. Dans le royaume, des signes, des présages funestes sont aperçus : des pluies de sang en Touraine, des vols de cadavres au gibet de Montfaucon...
    A Paris, nous retrouvons Jean du Moncel, jeune commissaire enquêteur au Châtelet, qui représente alors la justice suprême et que les Parisiens considèrent non sans crainte. Jeune homme perspicace, arrivé de Normandie, il a fait ses preuves auprès du lieutenant criminel et m'a vraiment fait penser à Nicolas Le Floch, comme je le disais dans la chronique du premier tome ! Et cet effet s'est renforcé dans ce deuxième opus ! J'ai surtout retrouvé ces ambiances historiques, policières et un peu mystérieuses qui me plaisent beaucoup et j'ai même eu l'impression que le contexte historique était plus présent.
    A nouveau, on retrouve l'alchimie en ligne directrice. Science étrange qui fleure la sorcellerie, associée à la figure charismatique de Nicolas Flamel et à la quête de la vie éternelle ainsi que la Pierre Philosophale, l'alchimie est un domaine plutôt inconnu et fascinant.
    On retrouve aussi dans ce deuxième tome la médecine. La médecine qui est encore rudimentaire, entravée par les préceptes religieux et le manque de connaissance, notamment de l'anatomie. Si je ne suis pas forcément passionnée par la médecine en tant que telle, je dois dire qu'en voir les progrès, les évolutions au fil du temps est assez fascinant. Viviane Moore associe très bien médecine et alchimie les faisant toutes deux osciller au bord d'un gouffre... Il suffit parfois d'une infime petite chose, pour ceux qui les pratique, pour basculer irrémédiablement. 
    Dans ce deuxième tome, j'ai eu plus de mal à voir dès le départ le lien entre les différentes affaires qui occupent notre commissaire du Moncel : quel est le rapport entre les vols de cadavres à Montfaucon et les nombreux noyés rejetés par la Seine ? C'était assez flou pour moi mais ce n'est pas forcément mauvais signe : quand un auteur se permet de brouiller les pistes, c'est qu'il maîtrise son intrigue et ses personnages.
    Ici, l'intrigue s'étoffe de plus en plus tout en conservant cette trame mystérieuse qui est la sienne depuis La Femme sans tête. Les personnages, en vieillissant, prennent de l'ampleur et gagnent en complexité. Sont-ils attachants ? C'est la grande question. Beaucoup de lecteurs ont trouvé que non, mais je ne les rejoins pas. J'ai déjà été bien plus attachée à des personnages de roman mais j'ai trouvé que ceux de Viviane Moore étaient tous intéressants à leur manière. Et tous différents aussi. Et même ceux que l'on pourrait croire dénués d'âme ont parfois des failles qui les rendent profondément humains. Capables d'actes incompréhensibles voire irréparables mais humains malgré tout parce qu'après tout, c'est toutes nos failles et nos faiblesses qui font de nous des êtres humains.
    Contrairement au premier tome, dans celui-ci, je n'ai pas cherché à comprendre, je n'ai pas cherché à savoir. J'ai eu envie de me laisser porter par l'intrigue et que l'auteure nous donne, à la fin, les clés pour tout comprendre. Et l'écheveau se dénoue enfin et tout nous apparaît limpide !
    A nouveau, mon sentiment s'est confirmé : j'ai retrouvé Jean d'Aillon, j'ai retrouvé Andrea H. Japp et même un petit peu de Jean-François Parot...
    Le style de l'auteure m'a plu, simple et clair, sans lourdeurs. Les dialogues sont bien écrits, les recherches sont précises.
    Comme je l'ai déjà souligné dans ma chronique de La Femme sans Tête, j'avais aimé La Couleur de l'Archange, le premier tome de la saga Galeran de Lesneven, lu l'été dernier. Roman court, je l'avais lu aussi très vite et peut-être trop vite, d'ailleurs. J'en étais ressortie avec un ressenti positif et l'envie de continuer mais, après lu Alchemia, je me dis que cette saga est peut-être bien plus étoffée. Il y'a un vrai univers qui se met en place. Et surtout un univers qu'on a envie de retrouver et c'est vraiment le plus important. Ce deuxième tome n'a rien à envier au premier et annonce bellement le dernier...

    En Bref : 

    Les + : encore une fois, l'univers est un gros point fort, l'alchimie qui sert de trame, ainsi que le style de l'auteure, qui est vraiment de qualité.  
    Les - : deux, trois coquilles...


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