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Par ALittleBit le 6 Août 2021 à 14:08
« Du même âge, à quelques mois près (sauf pour l’une d’elles), elles sont romancières, journalistes, comédiennes, et dans le cas de Colette, tout cela à la fois. Elles appartiennent au monde marginal, sulfureux, de la littérature et du spectacle. Mariées, démariées, remariées ou en compagnonnage, leur existence à de quoi étonner, voire choquer une époque encore très bourgeoise. Elles ont souvent enfreint l’ordre moral et défié les bonnes mœurs. Elles les défient toujours. »
Publié en 2018
Editions Le Livre de Poche
480 pages
Résumé :
Août 1914. Dans un joli chalet du XVIe arrondissement, Colette, la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Il y'a Marguerite Moreno, la comédienne ; Annie de Pène, la chroniqueuse et presque soeur ; Musidora, dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma. Ces quatre femmes libres qui portent les cheveux courts et délaissent le corset n'oublient pas le ciel de Paris où passent les dirigeables, ni leur travail, ni les hommes. Elles vont vers l'être aimé, quel qu'il soit. Au coeur de l'histoire, sanglante et sauvage, elles affirment leur personnalité, leur amitié et leur insoumission.
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Eté 1914. La mobilisation générale vide la France de sa population masculine. A Paris, rue Cortambert, l’écrivaine Colette se réfugie avec un cercle d’amies dans un chalet appartenant à son époux Henry de Jouvenel : il y’a là l’actrice Marguerite Moreno, la romancière et journaliste Annie de Pène et la jeune Musidora (surnommée « le petit Musi »), qui sera un jour la première vamp du cinéma français. Elles se sont rencontrées, trouvées au gré de leurs pérégrinations d’avant la guerre. Le monde du spectacle ou celui des lettres les ont rapprochées.
La Belle Epoque se termine, une nouvelle ère se profile. Elle va naître dans l’horreur et dans le sang des tranchées de la Grande Guerre. Pour Dominique Bona, dont la réputation de biographe n’est plus à faire, c’est le point départ d’une biographie « chorale », centrée sur Colette certes, mais qui fait aussi la part belle à ses trois amies, qu’on redécouvre ou qu’on découvre, tout simplement. Personnellement, je ne connaissais ni Annie de Pène (dont l’œuvre, relativement réputée de son vivant, est aujourd’hui tombée dans l’oubli), ni Marguerite Moreno qui joua notamment dans Le Capitaine Fracasse d’Alberto Cavalcanti en 1929 ou incarna la reine Anne d’Autriche dans Vingt ans après d’Henri Diamant-Berger en 1922. Quant à Musidora, la plus jeune du quatuor, celle que les trois autres considèrent presque « maternellement » (elle a seize ans de moins que Colette), élevée par un père artiste et une mère aux idées féministes déjà bien affirmées, elle fera carrière au cinéma et connaîtra la gloire avec le film Les Vampires de Louis Feuillade ou encore, Judex, film muet tourné en 1916.
Dominique Bona aborde tous les aspects des vies hors-normes de ces quatre femmes. Est-il encore besoin de présenter Colette ? Sur certains aspects de sa vie, oui. Par exemple, je ne connaissais pas du tout l’épisode de la rue Cortambert et j’ai apprécié de découvrir l’existence de ce cénacle féminin, soudé par les épreuves et qui tente de tromper l’angoisse et la peine dans une certaine routine du quotidien. Pour le reste, c’est avec plaisir que j’ai retrouvé la petite sauvageonne de Saint-Sauveur devenue, par son mariage avec Willy, une parfaite parisienne. Devenue romancière et journaliste, mariée à Henry de Jouvenel, dont elle a eu une fille (la petite Colette, surnommée « Bel-Gazou », qui ne parviendra jamais à tisser de vrais liens avec sa mère), Colette est une femme déjà mûre qui a goûté aux plaisirs de la vie : amours féminines, amants, spectacles de music-hall (en compagnie de Missy qui fut peut-être son plus grand amour) où elle apparaît à moitié nue ou grimée en momie, rien ne l’a effrayée. Mais Colette, contrairement à ce que l’on pourrait croire, peut-être à cause d’un contresens trop contemporain, n’est pas féministe et sera toujours farouchement opposée au mouvement des suffragettes contre lequel elle n’aura jamais de mots assez durs. Colette est une bonne vivante, une amoureuse de la vie et de ses plaisirs, voilà tout. Ses compagnes ne sont pas en reste non plus. Amitié, vie maritale, maternité, tout est abordé du point de vue de l’une ou de l’autre. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ces quatre femmes n’ont pas un destin banal. Déjà, elles connaissent toutes la notoriété : pour leur plume (Colette et Annie) ou pour leur talent de comédienne (Musidora et Marguerite). Elles ont également une existence à rebours de celle des femmes de l’époque : insoumises, libres, ne répugnant ni aux amantes ni aux maîtresses (contrairement à l'homosexualité masculine, le lesbianisme n'est pas mal vu au début du XXème siècle), osant avouer sans fards que la maternité est une corvée et ne les fait pas rêver ou que le mariage n'est pas une fin en soi. La Première Guerre Mondiale et l’onde de choc qu’elle entraîne changeront bien des choses et la Belle Epoque laissera place aux Années Folles, pour le meilleur et pour le pire. Pour les quatre amies, rien ne sera jamais plus comme avant : pour Colette, c’est le temps des désillusions amoureuses, de la vieillesse qui arrive et qu’elle accepte si mal au point de se consoler dans les bras d’un très jeune homme (comme dans Chéri, un roman au souffle de scandale mettant en scène l’histoire d’amour de Léa de Lonval, que l’on qualifierait aujourd’hui de « cougar » avec un jeune homme qui a l’âge d’être son fils) pour Marguerite Moreno, celui des deuils. Pour Musidora, après le succès cinématographique, les temps de vaches maigres arrivent, la galère aussi. Elles ne pourront jamais retrouver leur ancien mode de vie ni leur ancien train de vie, surtout. Après la folie de la jeunesse, l’étourdissement d’un monde burlesque et quasi décadent, le temps de la nostalgie, des souvenirs, de la maturité et de la vieillesse arrive…Pour Annie de Pène, l'histoire s'arrête brutalement en pleine épidémie de grippe espagnole, en 1918, laissant Colette orpheline de celle qu'elle appelait affectueusement « mon Annie d'enfance » avec laquelle elle partageait sa passion de l'écriture.
J’ai aimé la forme de cette biographie, qui n’est pas vraiment chronologique ni très linéaire. Étrangement, alors que le sujet me passionnait (et m’a passionnée, cela va sans dire, en amoureuse de Colette que je suis), je n’ai pourtant pas lu aussi vite que je le pensais. J’ai eu l’impression que mon rythme de lecture se calquait un peu à la narration, qui est finalement relativement lente mais sans que cela ne me lasse. Au contraire : j’ai aimé découvrir alternativement les trois amies, j’ai retrouvé avec nostalgie Colette, que j’ai découverte au lycée (son univers me rappellera toujours une France d’antan disparue, celle de Claudine et de la Belle Epoque mais aussi des souvenirs très personnels), j’ai lu avec intérêt les chapitres consacrés aux trois autres, qui ne sont pas en reste.
En résumé, Colette et les siennes m’a beaucoup plu. Un livre que j’ai trouvé original, différent de ce que l’on a l’habitude de lire. Une biographie qui n’est pas qu’une biographie, la chaleur du roman se couplant à une analyse fine et documentée. Je ne connaissais pas Dominique Bona et je ne regrette pas la découverte : ce ne sera probablement pas le dernier livre d’elle que je lirai, ça c’est certain et c’est avec joie et enthousiasme, enrichie d’une mine d’informations, que j’ai refermé ce livre.Les quatre femmes de la rue Cortambert : Colette, Annie de Pène, Marguerite Moreno et Musidora, la plus jeune du quatuor, considérée par les autres comme une fille de substitution.
En Bref :
Les + : une biographie chorale qui part d'un événement en particulier (la déclaration de guerre) pour dérouler, en amont et en aval de cet événement, les destinées hors du commun de quatre femmes qui ont marqué les esprits de leur temps.
Les - : pas vraiment de points négatifs à soulever...il m'a juste fallu un peu de temps pour m'habituer au récit un peu lent qui caractérise cette biographie.
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Par ALittleBit le 11 Juin 2021 à 11:31
« George Sand ? Le nom de l'une des femmes les plus célèbres de la littérature française suscite volontiers, aujourd'hui encore, l'admiration ou l'agacement. On ne l'apprécie guère ou on l'aime beaucoup, on dévore ses romans ou on les ignore. Les ignorants semblent les plus nombreux. »
Publié en 2013
Editions Folio (collection Biographies)
384 pages
Résumé :
« Je suis l'enfant de mon siècle ; j'ai subi ses maux, j'ai partagé ses erreurs, j'ai bu à toutes ses sources de vie et de mort. »
Amandine-Aurore-Lucile Dupin (1804 - 1876), devenue George Sand en 1832, avec la publication d'Indiana, fut dès l'enfance imprégnée des traditions et des légendes de son Berry natal. Observatrice attentive de son temps, elle fume la pipe, s'habille en homme, affiche ses convictions républicaines, est l'amante enflammée de Musset et de Chopin, en un mot fait scandale. Son oeuvre, de Consuelo à La Mare au diable, en passant par La Petite Fadette, culmine dans Histoire de ma vie, et fonde un genre littéraire : l'autobiographie au féminin. Amoureuse éperdue de la vie, George Sand écrit en 1831 à Sainte-Beuve : « Vivre ! Que c'est bon ! malgré les chagrins, les maris, l'ennui, les dettes, les parents, les cancans, malgré les poignantes douleurs. »
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Que sait-on, que connaît-on aujourd’hui de George Sand, en dehors du pseudonyme masculin adopté au début des années 1830 et ses romans champêtres, auxquels on réduit bien souvent une œuvre bien plus vaste et éclectique ?
George Sand fait partie de ces figures que l’Histoire et la postérité se sont plu à oublier parce qu’elles sont femmes. A côté des grands auteurs français du XIXème siècle, Maupassant, Zola, Balzac, Flaubert et les autres, George Sand fait presque figure d’anecdote. Quand on prend le temps d’en apprendre plus sur elle, on se rend bien compte qu’au final, elle est tout sauf cela.
Quand elle naît au tout début du XIXème siècle, celle qui est encore Amantine-Aurore Dupin de Francueil porte déjà dans ses veines l’essence d’un destin assez exceptionnel et hors du commun : en elle, se mêlent le sang noble de son père, Maurice Dupin de Francueil et celui, plus modeste et populaire de sa mère Sophie Delaborde. Par son père Maurice, elle descend du célèbre maréchal de Saxe (1696 – 1750), héros de Fontenoy et fils illégitime du futur roi de Pologne Auguste II et de sa maîtresse Aurore de Koenigsmark. Sa grand-mère, Marie-Aurore de Saxe, naît des amours du militaire avec Marie Geneviève Rinteau, dite Mademoiselle de Verrières. Par la lignée du père, George Sand partage une parenté, certes lointaine mais bien présente, avec les derniers rois Bourbons, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, dont la mère était une princesse de Saxe et une nièce du maréchal. Du côté de la mère, l’ascendance est plus modeste et la réputation un peu moins bonne : avant de se ranger et d’épouser Maurice Dupin de Francueil, Sophie Delaborde, issue d’une lignée de maîtres paulmiers et oiseliers parisiens, a eu des enfants hors mariage et mené une vie visiblement assez trouble. La future George Sand concentre donc en elle une double ascendance, populaire et aristocratique, qui la marquera profondément.
Bien que née à Paris, l’enfance de la petite Aurore se passera en partie à Nohant, domaine de l’Indre que sa grand-mère a acquis à la fin du XVIIIème siècle. Elle a un peu plus de quatre ans quand son père meurt, en septembre 1808. On pense souvent que le pseudonyme masculin sera adopté par la femme de lettres au début de sa carrière, comme ont pu le faire les sœurs Brontë en Angleterre mais si on ne connaît pas un peu l’histoire de George Sand, on se rend compte que cette double-identité, cette dualité qui la fait osciller toute sa vie entre homme et femme, remonte à bien plus loin que cela : folle de douleur d’avoir perdu son fils unique, Marie-Aurore Dupin reporte toute son affection sur sa petite-fille, la seule héritière légitime de son fils. Elle l’habille en garçon, en fait le double de son père au même âge. De là à voir un certain déterminisme chez la future George Sand, qui adopte le costume masculin avec facilité, il n’y a qu’un pas. Son enfance est marquée par le bonheur des jeux au grand air, les promenades dans le parc de Nohant, la fréquentation des petits paysans berrichons comme des jeunes nobles de la région mais aussi par une existence morne auprès d’une grand-mère « d’un autre temps » qui vit comme avant la Révolution. Qui plus est, Marie-Aurore n’aime pas sa belle-fille, Sophie Delaborde, à laquelle elle reproche sa réputation légère et qu’elle refuse de voir habiter Nohant après la mort de son fils. La petite Aurore grandit donc entre l’insouciance d’une enfance campagnarde et le tourment que lui cause l’inimitié tenace qui oppose les deux femmes qu’elle aime le plus au monde, sa mère et sa grand-mère, qui l’élève et lui donne une éducation.
L’adolescence d’Aurore est faite de moments troubles, de moments de spleen, de mélancolie, la jeune fille est parfois traversée par un profond mal-être et des idées suicidaires. Puis, l’âge venant, on va la caser, comme cela se fait à l’époque pour toute jeune fille, on commence à lui chercher un mari…ce sera Casimir Dudevant, originaire du Quercy, avec qui elle aura deux enfants : Maurice et Solange. Peu heureuse en amour, vite déçue par un mari avec lequel elle n’a que peu d’atomes crochus, Aurore entame sa métamorphose. Elle commence à écrire, elle commence à prendre ses aises avec les sacro-saints liens du mariage, n’hésitant pas à les transgresser et à prendre des amants : le premier, Jules Sandeau, avec lequel elle écrit au tout début de sa carrière, lui laisse son nom, en partie tronqué. Désormais, Aurore Dupin, épouse Dudevant, mère de deux enfants, fait la place à Sand. Pour compléter le pseudonyme, elle se prénomme elle-même George, sans s, comme les rois d’Angleterre George III et George IV. Nous sommes en 1832 et une femme de lettres est née. Une femme engagée aussi, une femme politisée, avec des convictions déterminées et une opinion tranchée.Le château de Nohant, dans l'Indre, où George Sand passe une partie de son enfance et revient souvent à l'âge adulte.
Après la lecture de cette biographie, difficile de réduire Sand à ses seuls « romans champêtres » dont le plus connu est La Petite Fadette, qui se passe en plein cœur du Berry. Difficile aussi de la réduire à ce seul pseudonyme masculin, qui veut tout dire et rien dire et qui ne s’explique finalement qu’en allant chercher au plus loin dans les souvenirs d’une petite fille devenue un peu garçon par la douleur de sa grand-mère. Et enfin, on se rend compte que la réduire à ses seuls amants est un véritable non-sens, particulièrement agaçant d’ailleurs quand on sait que la plupart des auteurs masculins du temps ont entretenu des liaisons plus ou moins légitimes dont on ne leur tient pas rigueur. Quand on évoque Zola, par exemple, se souvient-on plus volontiers de ses romans ou de sa liaison avec Jeanne Rozerot ? Ce sont ses livres que l’on évoque en premier, immanquablement. Quand on évoque Sand, on va plutôt parler de sa relation extraconjugale avec Musset ou avec Chopin et on oublie allègrement qu’avant tout, George S and est un « romancier » comme elle aime à se décrire elle-même. Un romancier et une véritable épistolière de talent, qui n’hésite pas à donner son avis, à militer par les mots.
Cultivée, instruite, politisée, féministe à bien des égards (au contraire d’une Colette, par exemple, qui n’aura pas de mots assez durs contre les suffragettes et les femmes cherchant à s’émanciper, n’hésitant pas à dire de ces derniers « Les femmes libres ne sont pas des femmes »), George Sand a toute sa place dans le panthéon des grands auteurs du XIXème siècle. Analyste de génie, elle sublime et transcende le sentiment humain, fustige avec force le mariage tout en n’admettant pas, l’âge venant, la conduite plus que dissolue de sa fille Solange (qui se fait entretenir), écrit et réfléchit sur la politique de son temps, qu’elle comprend bien et juge avec justesse. Les romans « champêtres » eux, donnent à voir une France d’antan, une description fine et sans condescendance ni fausse compréhension du monde paysan que Sand a côtoyé enfant et continue de côtoyer à Nohant, dont elle a hérité après la mort de sa grand-mère.
A ma grande honte, je me suis rendu compte en lisant ce livre, que comme beaucoup de monde ce qui me venait à l’esprit quand j’évoquais George Sand, ce sont des poncifs un peu éculés et franchement pas représentatifs de la complexité du personnage. Il y’a plus de dix ans, j’ai lu La Petite Fadette dont je n’ai pas gardé à l’époque un souvenir impérissable. Depuis, je n’ai croisé Sand que de loin en loin…comme tout le monde, je connaissais la liaison tumultueuse avec Musset, puis celle plus maternelle, qui l’unit à Chopin, virtuose du piano qui se consume de maladie (il mourra en 1849 de la tuberculose)…je connaissais Nohant que j’aimerais bien visiter un jour, je connaissais son attachement au Berry, ses romans champêtres qui en découlent. J’étais loin de connaître la femme politisée, très au courant, suffisamment en tout cas pour livrer une analyse en toute objectivité des décisions du pouvoir en place, j’étais loin de connaître aussi la féministe, opposée au mariage, s’élevant déjà à sa manière contre le patriarcat, une femme que l’on peut sans nul doute prendre pour modèle aujourd’hui ou citer en exemple, alors qu’elle est née il y’a plus de deux cents ans et qu’à l’époque, on était loin d’avoir véritablement une conscience féministe et militante.
George Sand est un personnage accompli, une femme bien de son époque mais qui a déjà un pied un peu plus loin et voit un peu plus loin que ses contemporains.
Cette biographie est loin d’être une énorme anthologie un peu indigeste, au contraire, elle est très abordable. En peu de pages (je m’entends, cette biographie sans compter les annexes compte à peu près trois-cent-cinquante pages), Martine Reid parvient à faire le tour de son sujet : George Sand y est abordée dans toute sa complexité mais aussi ses paradoxes, car elle est humaine et nous sommes faits de paradoxes.
Toujours est-il que l’on ressort de cette lecture en se disant que le panthéon de la culture oublie volontiers les femmes et que c’est une erreur.
Autre chose également : cette lecture m’a donné envie de retenter le coup avec ses romans et de la relire, avec certainement un autre angle de vue que celui que je pouvais avoir il y’a plus de dix ans quand j’ai lu pour la première fois La Petite Fadette qui ne m’a, comme je vous le disais, pas laissé un excellent souvenir (sans que je l'aie détesté pour autant, entendons-nous bien). Est-ce que je lirai autrement les romans de George Sand maintenant que je la connais mieux et que j’ai découvert sa démarche créative ? Probablement, oui. Je ressors donc de cette lecture tout à fait satisfaite puisqu’elle a entièrement comblé mes attentes.L'un des portraits les plus connus de George Sand : en 1864, douze ans avant sa mort, elle est photographiée par Nadar
En Bref :
Les + : une biographie claire, pas trop longue, synthétique mais complète, un style agréable.
Les - : aucun point négatif à soulever !
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Par ALittleBit le 9 Mai 2021 à 12:40
« A travers l'Histoire, il est des destinées qui, sous les dehors les plus éclatants de la fortune, semblent emportées par le cours d'une fatalité inexorable. Telle apparaît, rétrospectivement, l'existence de Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche, princesse de Hongrie et de Bohême, dernière reine de France. »
Publié en 2011
Editions Pygmalion
324 pages
Résumé :
Dans l'histoire de France, les femmes, et avant tout les reines, ont souvent régné sur le coeur et l'esprit de leur peuple, bien qu'elles n'aient pas toujours exercé le pouvoir. Pendant quinze siècles, certains ont joué un rôle prépondérant en se montrant plus lucides, plus préoccupées du bonheur de leurs sujets, sinon plus attentives au rayonnement de la monarchie.
Si les rois ont fait la France, on peut dire que les reines l'ont sans doute aimée davantage.
Archiduchesse d'Autriche, Marie-Antoinette demeure la plus célèbre et la plus aimée des reines de France, après avoir été la plus calomniée.
Jouet d'intrigues et d'enjeux politiques qui la dépassèrent, soumise à une mère autoritaire, mariée trop jeune à un prince introverti, elle ne put donner à la cour frelatée de Versailles la pleine mesure de ses talents et devint impopulaire. Il fallut la Révolution de 1789 et ses horreurs pour révéler sa grandeur d'âme, ses qualités profondes d'épouse fidèle et de mère attentive. Elle monta à l'échafaud à 38 ans avec un courage et une fermeté de caractère exemplaires.
Loin des passions qui ont déformé sa personnalité, Philippe Delorme est remonté aux sources pour l'éclairer sous un jour nouveau.Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Au moment de monter à l’échafaud, au matin du 16 octobre 1793, Marie-Antoinette s’est-elle une dernière fois interrogée sur sa vie ? A-t-elle perçu l’ironie de l’existence et la fatalité du sort ?
Jamais destinée n’aura connu plus brutale chute que celle de la dernière reine de France : qui aurait pu prédire, lorsque Marie-Antoinette vient au monde, que moins de 40 ans plus tard, prématurément vieillie, anéantie par les épreuves, elle monterait à l’échafaud et serait guillotinée par son peuple ? Parce que le destin tragique de Marie-Antoinette résonne en nous immanquablement, elle est devenue la reine de France la plus aimée après avoir été la plus haïe, la plus vilipendée.
La future reine de France naît à Vienne le 2 novembre 1755. Elle est l’avant-dernier enfant du couple impérial formé par Marie-Thérèse de Habsbourg, fille de l’empereur Charles VI et François de Lorraine, empereur du Saint-Empire sous le nom de François Ier. Archiduchesse d’Autriche, princesse de Bohême et de Hongrie, lorraine et française par son père (elle descend de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV), la petite princesse reçoit les prénoms de Maria Antonia Josepha Joanna mais on prend vite l’habitude de la surnommer Madame Antoine ou tout simplement, l’Antoine. Elle est une petite fille vive et espiègle, proche de ses plus jeunes frères et sœurs, plus distante avec les aînés. Sa confidente est sa sœur de trois ans son aînée, la future Marie-Caroline de Naples. Dans cette grande famille (16 enfants), chacun pousse un peu à sa guise, dans une atmosphère relativement bonhomme lorsqu’aucune obligation officielle n’est prévue. La future Marie-Antoinette court dans les couloirs de la Hofburg, à Vienne, et dans les châteaux de Laxenburg et de Schönbrunn. Mais déjà, son destin est en marche : un an après sa naissance, l’Autriche et la France signent un traité de paix que l’Histoire garde en mémoire sous le nom de « renversement des alliances » : les deux ennemies héréditaires font la paix, au détriment de la Prusse de Frédéric II. A cette époque-là, toutes les grandes paix sont scellées par un mariage : celle des Pyrénées, en 1659, a par exemple vu le futur Roi-Soleil s’unir avec l’infante Marie-Thérèse. Le renversement des alliances de 1756 ne fera pas exception : le petit-fils du roi Louis XV, Louis-Auguste, se verra donc promis en mariage à l’une des filles de Marie-Thérèse. Ce sera la petite Antonia. C’est que l’impératrice en a, des enfants à caser ! Seule sa fille Marie-Christine pourra se marier selon son cœur, en épousant le duc Albert de Teschen. Tous les autres seront unis pour servir la politique de l’Autriche, autrement dit, sacrifiés. Ainsi, Marie-Antoinette verra partir sa sœur préférée, Marie-Caroline, pour Naples avant de prendre à son tour le chemin de la France. Un chemin sans retour.
Au mois d’avril 1770, le mariage est célébré par procuration à Vienne. La petite princesse n’a que quatorze ans et demi. Quelques jours plus tard, elle quitte la Hofburg et sa mère pour un long voyage à travers l’Allemagne, jusqu’à Compiègne, où sa nouvelle famille l’attend. Le 16 mai, le mariage avec Louis-Auguste, Dauphin de France, est célébré à Versailles. La nouvelle vie de Marie-Antoinette peut commencer et elle démarre d’ailleurs sous les meilleurs auspices. Le peuple de France accueille avec curiosité et bienveillance sa Dauphine. D’un blond tirant sur le roux, encore petite, les yeux clairs, la bouche charnue des Habsbourg, Marie-Antoinette n’est pas ce que l’on peut appeler belle mais, à l’aube de l’âge adulte, elle est indéniablement charmante. Elle remporte les suffrages et accueille avec un plaisir surpris les marques d’amitié et d’affection de son nouveau peuple. Pourtant, à Versailles déjà on regarde la Dauphine comme une étrangère : le futur surnom d’Autrichienne, qui fera les beaux jours de la Révolution, ne lui est-il pas donné par la propre fille de Louis XV, Madame Adélaïde ? Quant à Louis-Auguste, garçon timide et introverti, qui voit avec indignation son grand-père se vautrer dans la luxure avec une jeune femme de trente ans plus jeune que lui, qui n’a jamais reçu l’amour de ses parents, morts tous les deux quelques années plus tôt, il mettra de nombreuses années avant d’apprivoiser sa femme, si tant est qu’il y parvienne. L’estime, l’amour vrai et authentique du couple royal ne se tissera que dans les malheurs et l’adversité de la Révolution. Mal mariée, déçue, Marie-Antoinette s’étourdira dans des plaisirs qui lui seront fatals et amèrement reprochés.
Comment expliquer et comment comprendre que l’état de grâce des premières années se transforme en une haine inextinguible ? Comment entrevoir en cette Dauphine charmante et spontanée, adulée des Français la reine meurtrie de la Révolution, agonie d’injures et de libelles haineux qui en appellent à son meurtre ? Le destin de Marie-Antoinette est une énigme et c’est peut-être aussi pour cela qu’il fascine autant.Portrait de Marie-Antoinette en 1775 : elle a vingt ans et est une toute jeune reine de France
On a tout dit sur elle. Du vrai, du moins vrai, du très faux. A la suite des révolutionnaires, des auteurs se sont emparés de la figure de la dernière reine et ont propagé sa légende noire, à l’instar de Catherine de Médicis ou, pour remonter plus loin, les reines Frédégonde et Brunehaut, auxquelles elle sera comparée. D’autres, au contraire, forceront le trait de la réhabilitation et feront de la reine une martyre, une sainte, ce qui est finalement tout autant un contresens que de la voir et la présenter comme une grande coupable.
Depuis de nombreuses années maintenant, l’historiographie tend à réhabiliter Marie-Antoinette sans la charger inutilement mais sans l’excuser pour autant des fautes et des faux-pas dont, clairement, elle s’est rendue coupable au cours de son existence. Loin des hagiographies des royalistes ou des pamphlets orduriers de la Révolution et des dernières années de l’Ancien Régime, les historiens actuels livrent une image nuancée et humaine de Marie-Antoinette. Est-ce pour cette raison que, deux cents après sa mort, elle est autant aimée ? Peut-être. Les super héros n’existent que dans les comics et se sont les destins moins lisses qui souvent, fascinent. Marie-Antoinette n’a certainement pas cessé de faire parler d’elle.
Vous le savez certainement si vous me suivez depuis un moment : j’adore Marie-Antoinette. C’est l’un de mes personnages historiques préférés si ce n’est le préféré et j’ai beaucoup lu sur elle, notamment les conséquentes biographies ou ouvrages thématiques d’Evelyne Lever. Vous me direz, je n’ai sûrement pas appris grand-chose à la lecture de cette biographie de Philippe Delorme. En soi, non. Evidemment, le déroulé des événements ne peut changer. Pour autant, ce qui est intéressant c’est que chaque auteur va finalement apporter une petite touche personnelle et aborder le personnage par un prisme qui lui est propre : ainsi, Evelyne Lever replace Marie-Antoinette dans le contexte plus vaste de la fin de l’Ancien Régime et de la Révolution française ; Simone Bertière, dans sa biographie Marie-Antoinette l’insoumise, qui met un point final à son anthologie sur les reines de France, s’attache à montrer la femme, la mère derrière la reine ; quant à Zweig, dont la biographie paraît en 1932, c’est la compatriote qu’il s’attache à rendre vivante, avec plus de chaleur, j’avais trouvé, que dans sa biographie de Marie Stuart. On ne peut s’empêcher aussi, avec le recul, de voir en ce récit d’un destin bouleversé, dans un monde en plein délitement, une certaine préscience de Zweig qui, dix ans plus tard, aura émigré et se sera suicidé loin de son Autriche natale, après que les Nazis aient fait de l’antique pays des empereurs un satellite du IIIème Reich. Voilà, c’est cela qui est intéressant aussi : la touche personnelle que chaque auteur va apporter. Et c’est pour cela que je ne me lasse pas de lire sur Marie-Antoinette et que je ne me lasserai probablement jamais.
La biographie de Philippe Delorme peut être intéressante si vous ne connaissez pas bien le personnage ou alors de manière très vague : ce peut être un bon point de départ avant de vous diriger vers des biographies plus conséquentes, plus thématiques aussi. Comme dans sa biographie d’Isabeau de Bavière, Delorme s’attache à démonter tous les clichés séculaires et qui ont la vie dure. Marie-Antoinette a été tellement vilipendée mais aussi tellement encensée qu’il est difficile de démêler le vrai du faux. Ce qu’il faut retenir c’est que, comme chaque être humain, Marie-Antoinette a fait des faux pas. Elle a été coupable certainement, d’une trop grande légèreté qui lui coûtera la vie (et c’est cher payé). Elle a été coupable de faire parfois passer ses plaisirs avant son statut de reine. Et surtout, elle n’a pas été aidée : dès le début de son mariage, il est admis que Marie-Antoinette sera un satellite de l’Autriche à la cour de France. Pilotée à distance par sa mère, surveillée par les affidés de cette dernière, à commencer par l’ambassadeur Mercy-Argenteau, qui avec froideur et hypocrisie n’hésite pas à renseigner la cour d’Autriche voire à répandre en premier lieu les rumeurs, mal mariée, avec un homme secret qui ne la comprend pas et dont elle se sent trop différente, trop fidèle à une coterie d’amis vénaux et mal aimés du public, il est clair que Marie-Antoinette accumule les maladresses. Et parce qu’elle est un personnage public, parce qu’elle est la reine de France, on a d’autant moins d’indulgence pour elle, qui doit être irréprochable.Marie-Antoinette (en tenue de veuve) à la Conciergerie, par Alexander Kucharski (1793)
Pourtant, derrière tout cela se cache une femme, une psychologie, même si le terme n’existe pas encore à l’époque. Marie-Antoinette n’est pas qu’une reine, une notion, une enveloppe…Elle est une femme, une épouse, une mère. Une femme anéantie des années durant par des libelles furieux et injurieux, une femme dont on n’hésitera pas à salir le nom dans la désastreuse Affaire du Collier, en 1785, une femme que l’on met en scène de la plus ignominieuse des façons dans des libelles pornographiques particulièrement violents. Comment a-t-elle vécu avec cela ? Comment supporter l’horreur et les injures quand elles deviennent le lot du quotidien ?
On peut presque dire que Marie-Antoinette a connu sur terre sa Passion et son chemin de croix. Les dernières années de sa vie sont terribles : prématurément vieillie, séparée de son époux puis de ses enfants, malade (il est très probable que Marie-Antoinette ait souffert d’un cancer de l’utérus qui lui provoquait les hémorragies chroniques dont elle souffrit les derniers mois de sa vie), la femme brisée immortalisée à la Conciergerie par Kucharski n’a plus rien à voir avec la femme épanouie et opulente dans sa féminité et sa maternité dont l’image est fixée sur toile par Elisabeth Vigée Lebrun en 1783 sur son célèbre tableau Marie-Antoinette à la rose.
La reine a chèrement payé les faux-pas et les maladresses du jeune âge qui sont le lot de beaucoup d’entre nous. Que celui qui ne s’est jamais trompé lui jette la première pierre. Pour autant, elle n’est pas excusable en tout et si Marie-Antoinette n’est pas entièrement coupable, elle n’est pas totalement innocente non plus. Oui, pendant la Révolution, elle joua un double-jeu. Oui, sa mutinerie et sa légèreté avec des hommes qui n’étaient pas son mari ont pu prêter le flanc à des rumeurs salaces. Oui, Marie-Antoinette a longtemps été – trop longtemps – une tête à vent, comme la surnommait son propre frère Joseph II, trop occupée de ses plaisirs et dédaignant le sérieux. Elle s’assagira trop tard, elle essaiera de se racheter une image. Trop tard. Il ne faut pas oublier pour autant qu’elle fut induite en erreur, qu’une jeune fille de quatorze ans propulsée dans un monde trop grand pour elle et dans un mariage qu’elle ne comprend pas, sentant peser sur ses épaules la pression de deux nations, espionnée, mal conseillée, ne pourra pas ne pas commettre d’erreur, à moins d’être surhumaine, ce que personne n’est.
La biographie de Philippe Delorme est complète, aborde, sans entrer dans une multitude de détails, les événements les plus marquants de la vie de la reine : son mariage, sa vie à la Cour de France, ses maternités, la fameuse question de la consommation du mariage, qui occupera beaucoup les Français et les Autrichiens jusqu’à la naissance de la petite Madame Royale, en 1778, l’Affaire du Collier, la relation avec Fersen, puis la Révolution, la fuite à Varennes, l’emprisonnement au Temple et à la Conciergerie, le procès. Marie-Antoinette et son époque revivent en un peu moins de 350 pages. C’est finalement assez concis sans être pauvre non plus. Comme je vous le disais, un bon point de départ si vous souhaitez en savoir plus sur Marie-Antoinette ou alors, un bon moyen de se rafraîchir la mémoire si vous la connaissez bien et que vous aimez bien la retrouver de temps en temps, comme c’est mon cas.En 2006, Sofia Coppola immortalise dans son film Marie-Antoinette une reine de France mutine, déconnectée et rose bonbon...jusqu'à la chute brutale en 1789
En Bref :
Les + : une biographie très complète malgré 324 pages. L'auteur va à l'essentiel tout en décrivant avec finesse le personnage.
Les - : un petit bémol non imputable à l'auteur mais j'ai été un peu déçue de trouver des coquilles assez récurrentes au cours de ma lecture.
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Par ALittleBit le 10 Avril 2021 à 16:11
« La France et Marie de Rohan ont été jeunes ensemble. Jeunes, mobiles, imaginatives, aventureuses, écervelées, traversées de désirs innommables, d'espoirs sans horizon, d'ambitions sans limites. »
Publié en 2013
Editions Perrin (collection Tempus)
296 pages
Résumé :
Belle, intrépide, effrontée, Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse, aura été l'aventurière la plus romanesque du demi-siècle de Louis XIII.
Elle fut de tous les complots, de tous les exils et Alexandre Dumas l'a immortalisée dans Les Trois Mousquetaires. Pour retrouver son sillage, Denis Tillinac a interrogé les mémorialistes, rencontré les descendants et pérégriné de la Touraine à Madrid, en passant par Nancy et Bruxelles. Sa biographie amoureuse illustre les sortilèges du baroque français.Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
La fiction n'invente rien, voilà ce que l'on est tentés de se dire quand on lit un livre comme celui-ci, qui met en avant un destin hors du commun.
Ce livre n'est pas une biographie au sens académique du terme : c'est plus une rencontre, la rencontre de Denis Tillinac avec Madame de Chevreuse, née Marie de Rohan-Montbazon. Elle est un personnage de roman, Dumas ne s'y est pas trompé en la mettant en scène dans ses Trois Mousquetaires, quintessence du roman de cape et d'épée.
Née presque avec son siècle, Marie de Rohan-Montbazon voit le jour dans les feux finissants du XVIème siècle et de la Renaissance (décembre 1600). La France n'est pas encore bien débarrassée de ses vieux démons et des Guerres de Religion mais, déjà, elle s'achemine vers le classicisme et le règne de Louis XIV. C'est à cette époque-là que Madame de Chevreuse rendra son dernier soupir, en 1679. Elle a connu trois rois, trois règnes, trois personnalités différentes mais elle en marque un de son encre indélébile : le règne de Louis XIII et donc, par extension, celui de Richelieu. Copieusement haïe du roi comme de son éminent ministre, elle jette sur un règne mal connu et coincé entre celui, très populaire du père (Henri IV) et celui, flamboyant, du fils (Louis XIV), un éclairage bienvenu.
Marie naît dans donc dans la puissante famille de Rohan, une illustre lignée d'origine bretonne qui remonte au Moyen Âge et se ramifie en de nombreuses branches (Soubise, Montbazon, Guéménée...). Si puissante, cette lignée que sa devise n'est rien moins que : Roi ne puis, prince ne daigne, Rohan suis ce qui veut tout dire. A l'instar des Rochechouart, les Rohan ont toutes les armes pour rivaliser avec la toute neuve dynastie des Bourbons. Fille d'Hercule de Rohan-Montbazon, elle grandit au château de Couzières, en Touraine, avec son frère aîné Louis, futur prince de Rohan-Guéméné. Marie est belle : blonde aux yeux bleus, elle entre parfaitement dans les canons de beauté de l'époque, où l'on n'aime pas la peau mate et les cheveux bruns. Mais surtout, elle possède un esprit acéré et bouillonnant qui fera d'elle l'ange de toutes les conspirations qui, sous le règne de Louis XIII, ne manquent pas de secouer le trône et le fauteuil de Son Eminence le tout-puissant Richelieu.
En 1617, Marie est promise à Charles d'Albert de Luynes : beau mariage même si la lignée du mari n'est pas à la hauteur de celui de la jeune épousée. Le duc de Luynes a vingt-deux ans de plus que Marie et a surtout pour lui d'être le favori du tout jeune Louis XIII. Roi depuis sept ans, encore adolescent, Louis XIII a trouvé en Luynes non pas un amant mais un mentor, une figure tutélaire et paternelle qui remplace celle, trop aimée et trop brutalement disparue d'Henri IV, assassiné en 1610 dans les rues de Paris. Luynes, dont les origines familiales et italiennes remontent à la fin du Moyen Âge (le nom Albert est le pendant français d'Alberti, la famille florentine), sera un conseiller du roi et connétable de France, rien que ça. Marie, en épousant le favori du roi, intègre encore plus les cénacles royaux. A ce moment-là, c'est encore la reine-mère, Marie de Médicis, qui gouverne, flanquée de ses âmes damnés : le couple Concini. Mais Louis XIII rumine silencieusement et plus dure en sera sa vengeance. En 1617, soutenu par Luynes, le jeune homme timide et mal-aimé par sa mère qui lui préfère ostensiblement son cadet, Gaston -autre grand comploteur devant l’Éternel- est en passe de faire un véritable coup d'Etat qui lui permettra de prendre enfin le contrôle de sa couronne. Louis XIII s'apprête à devenir enfin roi, de nom et en actes et bientôt, la figure omnipotente du cardinal flottera au-dessus de Paris et de la France. La Cour de Louis XIII est une cour jeune, même si le Conseil du roi ne l'est pas : la famille royale est composée de tous les rejetons d'Henri IV, légitimes ou pas. Les plus âgés, les Vendôme, en ces années 1610, ont à peine trente ans. Les frères et sœurs de Louis XIII sont des jeunes gens à peine sortis de l'enfance, le couple royal également : en 1615, à quatorze ans, Louis a épousé la princesse espagnole Anne d'Autriche, fille de Philippe III. Prestige du nom, prestige du sang, mais un mariage malheureux. Isolée, la jeune femme se rapprochera de la jolie Marie de Luynes : jeunes toutes deux, d'âge semblable (elles ont un an d'écart), désireuses de s'amuser, Marie et Anne se rencontrent et ne se quittent plus. Elles deviendront de grandes amies et certains diront même que Marie a été l'âme damnée de la reine. Toujours est-il que dans les décennies qui suivront, Marie de Chevreuse entraînera la reine sur la pente glissante de la conspiration et l'aidera à franchir un pas avec lequel Anne flirtait déjà dangereusement depuis son arrivée en France : l'intelligence avec l'ennemi, à savoir, l'Espagne qui, pour elle, est le pays de cœur de l'enfance, gouverné par son frère.Portrait de la duchesse de Chevreuse en Diane chasseresse (XVIIème siècle, oeuvre attribuée au peintre Claude Déruet)
Ancêtre de l'actuelle famille de Luynes, qui porte aussi le titre de Chevreuse (titre du deuxième époux de Marie, Claude de Chevreuse, avec lequel elle n'eut que trois filles, dont la célèbre Charlotte qui, pendant la Fronde, fut la maîtresse du coadjuteur de Paris Paul de Gondi, futur cardinal de Retz et faillit épouser le prince de Conti), alors que bien d'autres figures de ce XVIIème siècle bien méconnu ont été englouties dans les limbes de l'Histoire, la figure de Marie de Chevreuse, éternellement jeune, reste encore vivace : de Dumas au XIXème siècle jusqu'à Juliette Benzoni au siècle suivant, elle a inspiré les auteurs, elle a nourri bien des fantasmes. Personnage de roman pourtant bien réel : voilà la force de cette femme dont le destin hors du commun et son insouciance l'ont rendue immortelle là où tant d'autres n'ont pas eu droit à de tels hommages de la postérité.
Par-delà les époques, Marie a une aura, un magnétisme qui peuvent aisément nous faire comprendre l'obsession de Denis Tillinac à la chercher partout où elle a pu passer, de l'ancienne propriété de Couzières, non loin de Tours, qui abrite les souvenirs de l'enfance, une enfance presque sauvage et sans cadre, sans mère aussi, dans une insouciance teintée d'indifférence de la part du père, Hercule de Rohan-Montbazon en passant par Dampierre, l'opulente propriété du duc Claude non loin de Paris, jusqu'à Lésigny, où Marie connaîtra deux nuits de noces : l'une avec Luynes, alors qu'elle n'a pas vingt ans, une autre avec Claude de Chevreuse, alors que Luynes est mort depuis quelques mois à peine et poursuivant ensuite ses traces dans les dédales d'une petite ville de banlieue sans charmes, Gagny (93), où Marie de Chevreuse rendit son dernier soupir en août 1679.
En général, l'obsession ne fait pas bon ménage avec l'objectivité. Voilà pourquoi on ne peut pas considérer ce livre comme une biographie d'historien. Pour autant, il n'en est pas désagréable à lire et parce que la passion de l'auteur transparaît derrière ses lignes, fatalement, elle se transmet doucement à son lecteur. Oui, Marie de Rohan est intrigante, attirante... c'est un bel hommage que Tillinac lui rend ici, la mettant au centre d'un récit où, généralement, elle n'est présente qu'en filigrane. Dans la touffeur d'un règne instable marqué d'émotions populaires et de révoltes nobiliaires, Marie a-t-elle été plus conspiratrice que les conspirateurs ? L'a-t-on retenue, elle, parce qu'elle est une femme, parce qu'elle ne s'embarrasse pas du convenable et du politiquement correct, prenant un amant quand ça lui chante et ne prenant pas même la peine de s'en cacher ? Marie est-elle plus à blâmer qu'Anne-Geneviève de Longueville, sœur de Condé et célèbre frondeuse ? N'est-elle pas finalement le meilleur avatar d'une époque qui se cherche, se dirigeant vers l'épanouissement du flamboyant classicisme du Roi-Soleil mais encore retenue dans le dos par les dernières griffes du XVIème siècle des Guerres de Religion ? Et quel meilleur hommage que celui d'être fixée sur papier, pour l'éternité, par la plume pleine de fougue de Dumas ?
Marie de Chevreuse a cela d'intéressant qu'elle transcende les époques : elle a parfois scandalisé la sienne, elle a été la femme à abattre et l'épine douloureuse dans le pied de Louis XIII comme de Richelieu puis le parfum de scandale qui l'entoure est devenu attirant, un terreau fertile pour l'imagination des auteurs. Parce qu'on a toujours aimé se scandaliser, se choquer, parce que les destins qui sentent le soufre nous attirent tous immanquablement.
Sans prêter à Marie de Rohan des qualités contemporaines (émancipation des femmes, féminisme revendicatif ou autre), elle a quelque chose d'intemporel dans sa manière de se comporter, à mille lieues de ce qui se fait ou de ce qui ne se fait pas. Marie ne fait que ce qu'elle veut. Qui a dit que la liberté appartenait à une époque ? Elle appartient à tous. Cette duchesse de Chevreuse, étonamment vivante sous la plume attendrie et certainement un peu amoureuse de Denis Tillinac en est un bon exemple.
J'ai relevé quelques petites approximations au cours de ma lecture mais qui ne sont pas récurrentes (du coup je me suis demandé si ce n'était pas plutôt des erreurs d'étourderie) et de nombreuses coquilles qui m'ont surprise parce que les éditions Perrin et leur collection Tempus nous ont habitués à mieux mais globalement, le livre n'en pâtit pas. Le propos reste toujours alerte, entre style alerte et soutenu et parfois un peu plus cru. La duchesse de Chevreuse est un petit livre vivant et sautillant à l'image de cette jeune femme que le cardinal de Richelieu, peut-être un peu amoureux, surnommait « la Chevrette ».En Bref :
Les + : un style parfois irrévérencieux, qui rend au mieux ce que pouvait être le caractère de Madame de Chevreuse, une bonne connaissance du contexte, en bref, on retrouve avec plaisir l'ambiance des romans de cape et d'épée de Dumas ou de Paul Féval !
Les - : quelques approximations et des coquilles (fautes d'accords, mots manquants) : les éditions Perrin et leur collection nous ont habitués à mieux, dommage !
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Par ALittleBit le 23 Janvier 2021 à 16:21
« Françoise de Montespan et Françoise de Maintenon incarne les deux âges de la femme : l'éclat de la jeunesse à son zénith pour l'une, la douceur raisonnable de la maturité pour l'autre. »
Publié en 2019
Editions Tallandier (collection Texto)
329 pages
Résumé :
L'une porte un grand nom, l'autre est née dans une cellule de prison. L'une, splendide et ambitieuse, s'attache l'amour du Roi-Soleil et lui donne sept enfants. L'autre devient gouvernante des bâtards royaux et entre dans la vie du roi. La blonde Montespan contre la brune Maintenon.
Avec une plume alerte, l'historienne Agnès Walch nous plonge dans les coulisses de la cour de Versailles et nous restitue pour la première fois l'affrontement de deux femmes, d'abord amies intimes puis ennemies mortelles, étonnamment modernes, éprises de liberté, déterminées et courageuses. Le Grand Siècle raconté du côté des femmes...
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Elles ont cinq ans d'écart, autant dire qu'elles sont contemporaines, ou presque. Leur naissance et leur enfance ne les prédestinent pas à se connaître ni même à se croiser un jour. Pourtant, les deux Françoise deviendront amies puis rivales et enfin ennemies, en l'espace d'une dizaine d'années. Elles deviendront rivales pour la faveur d'un seul et même homme : Louis XIV. Et une chose est sûre, c'est que ce n'est pas sur laquelle on parierait au premier abord qui va en sortir victorieuse...
Quand elle naît en 1635 à Niort, les fées ne se penchent assurément pas sur le berceau de Françoise d'Aubigné, petite-fille d'un compagnon d'Henri IV (et auteur à ses heures, qui signera notamment un recueil intitulé Les Tragiques), Agrippa d'Aubigné. Son père purge alors une peine de prison à Niort et l'enfant naît dans la prison de la ville. Sa mère est la fille d'un geôlier séduite par Constant d'Aubigné alors qu'il était emprisonné à Bordeaux. Françoise est le deuxième enfant du couple : elle a un frère aîné et un puîné, qui naîtra dix-huit mois après elle. Son enfance est modeste, marquée par l'indifférence d'une mère trop occupée à faire bouillir la marmite tandis que son mari est en prison et par une parenthèse presque enchantée dans les Antilles, dont Françoise tirera plus tard son surnom de « Belle Indienne ». Le retour en France après la mort de Constant d'Aubigné est amer : ballottée entre sa marraine, le château de Mursay où elle vit auprès de cousins protestants, les Villette et différents couvents dont elle gardera un souvenir amer, elle est adolescente quand elle découvre Paris pour la première fois. Là, elle y rencontre un personnage étrange et truculent, Paul Scarron, dont l'esprit est aussi vif que son corps martyrisé est souffrant. Parce que Françoise, désargentée, n'entrevoit que comme perspective d'avenir le couvent, ce qu'elle trouve peu engageant, elle accepte d'épouser Scarron, auprès duquel elle forge son esprit et fréquente les cercles littéraires qui, quelques années plus tard, alors qu'elle est devenue veuve, lui feront rencontrer Madame de Montespan.
Cette dernière est donc née cinq ans après Françoise d'Aubigné, en province aussi, puisqu'elle voit le jour au début d'octobre 1640 en Poitou : elle est la fille de Gabriel de Rochechouart de Mortemart et de Diane de Grandseigne. Par son père, elle est issue d'une très ancienne famille de la noblesse française, qui s'enorgueillit d'une ascendance qui remonterait au tout début du Moyen Âge. Elle reçoit elle aussi comme prénom de baptême Françoise, qu'elle abandonnera petit à petit pour ne plus porter que le surnom que les cercles précieux lui ont donné : Athénaïs. Par sa naissance illustre, Françoise de Rochechouart, connue à la Cour avant son mariage comme Mademoiselle de Tonnay-Charente, reçoit une éducation illustre et intègre dans les années 1660 le cercle du frère du roi, Philippe d'Orléans, avec lequel elle se lie d'amitié. Elle sera probablement au service de son épouse Henriette d'Angleterre, la première duchesse d'Orléans, puis intègre la Maison de Marie-Thérèse d'Autriche, la reine, dont elle devient dame d'honneur.
Quand elle rencontre Françoise d'Aubigné dans un cercle littéraire parisien, elles n'ont rien en commun mais se reconnaissent, une communion d'esprit les lie rapidement (« La rencontre provoque un choc réciproque. C'est un coup de foudre intellectuel. La Belle Indienne se retrouve face à une femme magnifique et impérieusement autoritaire. Intriguée, elle se rapproche d'elle, entame une conversation où l'intelligence le dispute à la culture. Athénaïs est frappée de trouver chez son interlocutrice tant de vivacité et de savoir-faire mondain. Habituée des salons littéraires et précieux, Françoise Scarron est dans son élément. Elle répond du tac au tac. Elle vient de trouver une partenaire de jeux. Les deux Françoise se fascinent réciproquement. » ) et Madame de Montespan trouve en celle qui n'est encore que la veuve Scarron un esprit capable de rivaliser avec le sien. Contre toute attente, c'est une relation d'abord amicale qui lie les deux Françoise. Alors que l'on garde plus volontiers en mémoires les années conflictuelles au moment de la faveur de Madame de Montespan et lorsque son étoile pâlit, marquant le début de l'ascension de Madame de Maintenon, elles sont d'abord deux amies liées par une confiance mutuelle. Quand la superbe et piquante Athénaïs, vers 1667, remplace progressivement Louise de La Vallière dans le cœur de Louis XIV, elle se retrouve rapidement confrontée à des grossesses : Louis XIV est un homme sensuel et les grossesses rapprochées et nombreuses deviennent le lot de toutes les favorites. Madame de Montespan, entre 1669 et 1678, donnera sept enfants au roi. Les survivants seront tous reconnus et légitimés, avant de faire de beaux mariages : ainsi Mademoiselle de Blois, qui épousera son cousin, le futur Régent ou encore sa soeur Mademoiselle de Nantes, qui épouse le petit-fils du Grand Condé.Le destin du Roi-Soleil reste aujourd'hui encore lié à celui de deux femmes : Madame de Montespan, favorite et mère et Madame de Maintenon, compagne fidèle et constante de la maturité et de la vieillesse...
Mais au moment de leur naissance, ces enfants doivent être cachés et sont élevés loin de la Cour : c'est à ce moment-là qu'Athénaïs de Montespan pense à la douce et modeste veuve Scarron pour devenir la gouvernante des bâtards royaux, scellant leur destin à toutes deux. Insensiblement, Françoise s'immisce dans le couple, est un témoin, direct ou indirect, de leur amour, de leurs déchirements, de leur culpabilité (contrairement à ce que l'on pourrait penser, la relation de Louis XIV et de la bouillante marquise n'est pas exempte de culpabilité religieuse)...elle devient une mère de substitution pour les enfants du couple, pallie l'indifférence de leur mère biologique par un dévouement sans bornes, devant plus qu'une gouvernante. Son affection pour les enfants, les soins qu'elle leur apporte, sa propre vie qu'elle met entre parenthèses pour le bien des petits dont elle a la charge, vont piquer la curiosité du roi : et Louis XIV qui, au départ, marque son hostilité envers la veuve Scarron et la faveur que lui témoigne Athénaïs, va progressivement revoir son jugement. Aurait-on pu penser que Madame de Montespan allait être supplantée, et durablement, par la gouvernante de ses enfants, veuve d'un poète satyrique et frondeur, désargentée et d'une petite noblesse provinçiale ? Aurait-on parié, à l'époque, sur Madame de Maintenon, que le roi épouse secrètement probablement en 1683, quelques mois après la mort de la reine Marie-Thérèse ? Pendant trente-deux ans, jusqu'à la mort du roi en 1715, Madame de Maintenon sera la compagne de la maturité et de la vieillesse, le soutien de l'ombre, indéfectible et toujours fidèle tandis que Madame de Montespan quitte bientôt la Cour pour se consacrer à des oeuvres de charité, jusqu'à la fin de sa vie, en 1707. Sa rivale gagne sur tous les plans et lui survivra même douze années, puisque Madame de Maintenon ne meurt qu'en avril 1719.
Agnès Walch raconte les destins conjoints de deux femmes qui, même devenues rivales, restent pour l'Histoire presque indissociables l'une de l'autre. La faveur d'un même homme, le roi de France, qui passe de l'une à l'autre, les éloigne irrémédiablement, mais sans jamais les séparer totalement : aujourd'hui encore, quand on pense à Madame de Maintenon, on songe aussitôt à ce tour de force qu'elle parvient à accomplir en écartant une favorite installée dans la vie du roi depuis plus de dix ans.
En remontant jusqu'à leurs origines, leurs enfances respectives puis en déroulant leurs parcours qui se font toujours l'un parallèle à l'autre avant de se rejoindre et se télescoper avec violence, Agnès Walch raconte la destinée passionnante des deux Françoise mais aussi de Louis XIV. En fait, c'est le Grand Siècle qui revit sous nos yeux.
Ce livre, qui n'est pas un roman, s'appuie sur une base historique plus que solide et la formation de l'auteure, qui est professeur d'histoire moderne, est évidemment une caution plus que satisfaisante ! Vous savez que vous allez lire un livre précis, bien documenté mais qui ne laisse pas de côté pour autant le plaisir de la lecture : à cela s'ajoute une plume qui ne se veut pas académique mais au contraire, chaleureuse et empathique. Si vous aimez le XVIIème siècle français et si Louis XIV vous fascine, ce livre est fait pour vous et vous satisfera certainement.Françoise Scarron et Madame de Montespan au temps de la confiance : elles sont interprétées respectivement par Dominique Blanc et Valentine Varela dans le film L'Allée de Roi (1995)
En Bref :
Les + : particulièrement instructif, ce livre, qui n'est pas un roman, nous en apprend un peu plus sur les relations complexes qui unirent Madame de Montespan et Madame de Maintenon, avant que la seconde ne supplante la première dans le cœur du roi Louis XIV. Solide historiquement et agréable à lire, j'ai apprécié de voyager dans ce Grand Siècle français qui ne cesse de me passionner.
Les - : deux, trois coquilles d'impression, des mots manquants...sans être grave, c'est un peu dommage.
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