• « Il n'existe pas, on a pu en faire l'expérience, de sentier régulier pour sortir de l'amour, comme il y en a pour y entrer. »

    Loin de la foule déchaînée ; Thomas Hardy

     

     

          Publié en 2021 en France

      Date de publication originale : 1874

      Titre original : Far from the Madding Crowd

      Editions RBA (collection Romans Éternels / Cranford    Collection )

      343 pages

     

     

     

     

    Résumé :

    Jeune femme d'une grande beauté et au caractère impétueux, Batsheba Everdene hérite à vingt ans d'un beau domaine, qu'elle dirige seule. Quand un incendie se déclare dans sa propriété, un ancien soupirant ayant connu des revers de fortune, Gabriel Oak, apporte une aide précieuse pour sauver ses récoltes. Elle lui procure un emploi parmi ses gens, mais devient l'élue de deux autres prétendants, bien décidés l'un et l'autre à obtenir sa main. Oak s'avérera quant à lui d'une étonnante fidélité...

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    La sortie de la collection Romans Éternels, à la fin de l’été dernier, a été pour moi l’occasion de découvrir ce roman de Thomas Hardy, que j’avais repéré depuis longtemps mais laissé de côté dans ma liste d’envies et jamais lu.
    Publié en 1874, quatrième roman de Thomas Hardy, Loin de la foule déchaînée a été son premier grand succès littéraire, avant Tess d’Urberville. Il fait même partie de la liste des 50 meilleurs romans établie par la BBC, rien que ça !
    Vous connaissez peut-être le film qui a été adapté du livre, en 2015, avec Carey Mulligan et Matthias Schoenaerts dans les rôles principaux. Personnellement, c’est par ce biais que j’ai découvert cette histoire et eu envie de lire le roman.
    Loin de la foule déchaînée, c’est l’histoire d’un « triangle amoureux » dans le Wessex de l’époque victorienne. Dans un monde très rural, la vie d’une petite communauté et, au centre de cette communauté, la description des relations de la jeune Bathsheba Everdene, de son voisin le fermier Boldwood, du discret et amoureux mais toujours fidèle berger Gabriel Oak et du dépensier et superficiel sergent Troy… A vingt ans, à la mort de son oncle, Bathsheba hérite d’un domaine agricole qu’elle choisit d’administrer seule. Un jour, un incendie se déclare dans des meules tout juste récoltées…parmi les secouristes venus aider à circonscrire l’incendie, elle retrouve un ancien soupirant, le berger Gabriel Oak, qui a connu quelques revers de fortune. Elle lui procure un emploi sur la propriété sans rien lui promettre, malgré l’intérêt que le jeune homme continue manifestement de lui porter. La jeune femme noue au fil des mois des liens avec deux autres hommes : l’un de ses voisins, le fermier Boldwood puis le séduisant mais très superficiel et dépensier sergent Troy, dont la vie semble bien moins policée que l’apparence trompeuse qu’il offre de prime abord. Gabriel quant à lui, reste toujours présent pour elle malgré tout et surtout dans l’adversité car c’est bien souvent dans l’amertume que la jeune Bathsheba perd petit à petit ses illusions de jeunesse et se trouve confrontée aux conséquences de ses actes.
    Loin de la foule déchaînée est un grand roman d’amour et même si on se doute plus ou moins du dénouement dès le début (l’histoire est assez connue pour que ce soit le cas, je ne vous dévoile rien), le chemin pour y arriver est des plus tortueux. Etonnamment moderne, il aborde les sentiments de manière qui diffère un peu des classiques du XIXème siècle, du moins c’est le sentiment que j’ai eu. Au départ, j’ai eu un peu de mal à me mettre dans l’ambiance, à m’habituer au style de l’auteur qui m’a paru un peu complexe de prime abord. Et puis une fois que je m’y suis faite, j’ai senti que mon rythme de lecture changeait et devenait plus fluide. Une chose est sûre, je me suis rapidement sentie très captivée par cette histoire, très riche, très dense aussi.

    LOIN DE LA FOULE DÉCHAÎNÉE | Critique du film

     

    Carey Mulligan et Matthias Schoenaerts dans l'adaptation de 2015


    Paradoxalement, je n’ai pas forcément aimé le personnage de Bathsheba, ses atermoiements et ses contradictions mais cela ne m’a pas empêchée pour autant d’aimer le roman. Il m’arrive souvent d’être un peu déçue par un livre quand je n’arrive pas à m’attacher aux personnages, ce n’est évidemment pas une condition sine qua non mais quand même, je trouve que cela aide beaucoup : si vous n’aimez pas les personnages que vous suivez, c’est difficile de se sentir partie prenante de l’intrigue, non ? Eh bien là, étrangement ça n’a pas été le cas. Bathsheba ne m’a effectivement pas beaucoup plu mais j’ai apprécié Gabriel et sa constance, qui contraste justement avec la légèreté de la jeune femme, légèreté qu’elle va d’ailleurs payer assez cher. J’ai été intriguée aussi par le personnage du fermier Boldwood, sur qui l’amour va produire un effet dévastateur comme cela peut arriver parfois, virant à l’obsession et à quelque chose d’assez troublant, si ce n’est malsain.
    Quand les auteurs classiques parlent d’amour, ils ne le font jamais aussi directement (mais pas crûment) que Thomas Hardy : soyons clairs, contrairement à aujourd’hui où on n’hésite pas à décrire des scènes intimes dans les livres, ce n’est évidemment pas le cas dans ce roman. A peine aperçoit-on les personnages s’embrasser, quand l’occasion s’en présente mais rien de plus. Malgré tout, l’histoire que raconte Hardy dans ce roman est très complexe, ce n’est pas une simple histoire d’amour, c’est bien plus que cela, une histoire humaine avant tout, avec des sentiments nuancés qui ne sont jamais ni tous noirs ou tous blancs, mais parfois un peu gris et mal assurés… rien n’est trop simple ni tout à fait compliqué. Et parfois, il faut passer par des chemins un peu tortueux pour arriver à un but qui, peut-être, nous habite inconsciemment depuis le début. L’histoire de Bathsheba Everdene (que j’ai réussi à mieux aimer dans la seconde partie du roman, ouf !) et de Gabriel Oak a quelque chose d’intemporel tout en étant, par ses codes un peu passés, bien de son époque. Cette petite incursion dans les prairies du Wessex dans la seconde moitié du XIXème siècle m’a plutôt bien plu, ma foi et si vous aimez les classiques anglais, alors pourquoi ne pas se lancer ? 

    En Bref :

    Les + : une romance empreinte d'une certaine tension dramatique, une sorte de triangle amoureux qui se met insidieusement en place et menace de dépasser ceux qui en sont les instigateurs...une pointe de modernité aussi, dans ce récit du XIXème siècle mais qui pourrait aussi être transposée bien plus tard, dans une époque plus moderne.  
    Les - :
    pas vraiment de points négatifs à soulever. C'est un bon classique victorien, comme je les aime.


    Loin de la foule déchaînée ; Thomas Hardy

     

        Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     


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  • «  Des événements nous séparent du monde ; la politique fait des solitaires comme la religion fait des anachorètes. Quand l'homme habite le désert, il trouve en lui quelque lointaine image de l'être infini qui, vivant seul dans l'immensité, voit s'accomplir les révolutions des mondes. »

    Mémoires d'outre-tombe Livres XXV à XXXIII ; François-René de Chateaubriand

     

     

       Publié en 2002

      Date de publication originale : 1848

      Editions Le Livre de Poche (collection Les            classiques de Poche)

      671 pages 

      Troisième tome des Mémoires d'Outre-Tombe 

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Ce troisième tome s'ouvre sur la Restauration et nous conduit jusqu'à la Révolution de 1830. Nommé pair de France en 1815, Chateaubriand devient ambassadeur dans plusieurs capitales d'Europe et surtout ministre des Affaires étrangères de 1822 à 1824. Mais le mémorialiste reste silencieux sur ces mois de gouvernement, soudainement impuissant à se représenter pleinement comme acteur de l'Histoire. L'écrivain aborde d'emblée la Restauration sur le ton du désenchantement : Retomber de Bonaparte et de l'Empire à ce qui les a suivis, c'est tomber de la réalité dans le néant, du sommet d'une montagne dans un gouffre.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Cette année, j'ai décidé de lire le troisième volume des Mémoires d'outre-tombe, qui dormaient dans ma PAL depuis plusieurs années. J'ai d'abord voulu en faire un petit challenge de printemps, en me disant que je lirais ce volume (quand même assez conséquent) sur tout le mois de mars, voire peut-être sur avril aussi. C'était aussi prendre le risque d'arrêter ma lecture et de la mettre sur pause pendant une période indéfinie : j'ai souvent du mal à lire plusieurs livres de front et cela ne m'arrive pas souvent, ou alors, c'est toujours au détriment de l'un ou l'autre des livres.
    Finalement, je me suis attelée à la lecture de ce tome-ci la semaine dernière et...sept jours plus tard, il est déjà terminé.
    Ce troisième tome, qui regroupe les livres XXV à XXXIII des Mémoires initiaux, se concentre essentiellement sur la carrière politique de Chateaubriand et le premier mot qui me viendrait à l'esprit pour le qualifier, là, tout de suite, c'est : ardu. Oui, on est clairement (pour le moment) sur le tome le plus complexe de ces Mémoires qui, dans leur forme contemporaine, sont composées de quatre volumes. Après les souvenirs d'enfance et le récit de la Révolution française et de l'errance qui en résulte pour l'auteur, après la relation de ses voyages qui l'emmènent de Londres jusqu'aux grandes plaines sauvages des Amériques à la fin du XVIIIème siècle, place donc à l'autre vie de François-René Chateaubriand, homme de plume mais homme politique, aussi.
    Issu de la petite noblesse bretonne, Chateaubriand va rallier la contre-Révolution et l'Armée des Princes dans les années 1790. Le deuxième volume de ses Mémoires s'achève d'ailleurs sur une charge en règle de l'Empire, après le choc causé par l'exécution sommaire du duc d'Enghien en 1804. Ce troisième tome s'ouvre dix ans plus tard et aborde de plain-pied la Restauration et les débuts de Chateaubriand comme homme politique, sous les deux derniers Bourbons, Louis XVIII et Charles X : il est ainsi nommé Pair de France en 1815, ainsi que Ministre d'Etat, puis obtient le portefeuille des Affaires étrangères de 1822 à 1824. Il sera également ambassadeur près le Saint-Siège ainsi qu'à Londres, avant de regagner la France où il se trouvera aux premières loges pour voir tomber ces Bourbons qu'il a soutenus pendant la Révolution mais dans lesquels il ne croit plus vraiment. L'avènement de « l'usurpateur » Orléans, Louis-Philippe Ier, met un terme à la carrière politique de Chateaubriand et à ce troisième volume des Mémoires. Ironie du sort, il mourra la même année que cette monarchie qu'il décrie tant, en 1848.
    Ce tome est assez complexe à aborder car émaillé de textes diplomatiques, de dépêches, de notes qui sont relativement opaques pour nous, lecteurs néophytes du XXIème siècle. Cela n'empêche pas Chateaubriand de céder aux envolées lyriques typiques du romantisme naissant et de se livrer à un examen de conscience parfois bien pessimiste, comme il a su déjà si bien le faire dans les précédents livres de ces Mémoires ! Cela dit, je vous rassure : même si l'auteur est sans nul doute influencé par le courant romantique, alors en vogue en Europe et si toutefois vous y étiez hermétiques, cela ne gênera pas pour autant votre lecture, du moins je ne le pense pas. Je ne me considère pas spécialement comme une fan du courant romantique, surtout en littérature et si je n'ai pas manqué de le reconnaître au premier coup d'oeil chez Chateaubriand, je n'en ai pas été gênée pour autant. Si les descriptions qui tiennent des pages et des pages vous donnent des palpitations, vous ne trouverez pas cela ici, même si l'auteur cède non sans plaisir à un portrait circonstancié de la société romaine, de la campagne italienne ou encore, de la bonne société britannique qu'il fréquente lors de son ambassade (il faut ce qu'il faut, quand même). J'ai d'ailleurs souri parfois devant ces portraits quelque peu désabusés de sociétés déjà fréquentées auparavant et qui ne sont décidément plus ce qu'elles étaient...j'ai eu l'impression que Chateaubriand se livrait au « que voulez-vous, ce n'est plus ce que c'était, ma bonne dame » avec le recul parfois dépouillé de toutes ses illusions que peut donner l'âge ! 

    Chateaubriand en tenue de pair de France en 1828


    On le sait, des mémoires sont des sources historiques à manipuler avec précaution et, en même temps, des documents précieux car souvent écrits au plus près des événements. Au vu de ce que l'on sait du contexte général (sociétal, politique, géopolitique) de ce début du XIXème siècle, entre la chute de l'Empire de Napoléon et la Monarchie de Juillet, j'ai trouvé que Chateaubriand parvenait à faire preuve de nuances. S'il défend bien évidemment sa vérité, celle d'un homme d'Etat qui a parfois participé à la prise de décisions impopulaires, sa vision de la Restauration est finalement assez clairvoyante : les premiers chapitres de ce troisième tome n'ont pas laissé de me surprendre, d'ailleurs, car je me souvenais de ceux, très violents contre l'Empire et Bonaparte, qui achevaient le deuxième volume. Et là, justement, la Restauration de ces Bourbons qu'il a soutenus dans la contre-Révolution ne semble pas soutenir, à ses yeux, la comparaison avec l'Empire ! Finalement, par conviction intime et politique, Chateaubriand a soutenu un régime dont il sentait les failles depuis longtemps et dont il a vu la lente déréliction. Pour autant, il ne cessera d'être fidèle à la cause légitimiste, défendant le jeune comte de Chambord (Henri V) contre l'usurpation de son cousin Orléans, qui se fait impunément à la faveur des journées insurrectionnelles de juillet 1830.
    Depuis le départ, Chateaubriand semble céder à des accès de mélancolie et de noirceur plus ou moins violents : je l'avais déjà relevé dans les deux précédents volumes. C'est aussi le cas ici. Désabusé, le vieil homme qui écrit alors, trait d'union entre le nouveau monde et l'ancien monde, porte un œil froid sinon indifférent sur les années qui viennent de s'écouler et ont emporté le trône d'un Empereur et celui de deux rois dans leur chute. Sa plume se fait souvent critique et il n'a pas assez de mots pour décrire la catastrophe qui semble inscrite dans l'ADN même dans la Restauration, comme un régime voué à l'échec, comme une parenthèse nécessaire mais déjà condamnée entre l'Empire et autre chose.
    Si ce document porte immanquablement une part de subjectivité, ce qui est bien évidemment normal, il reste malgré tout une source précieuse pour tous ceux qui s'intéressent à l'Histoire du XIXème siècle. Sous la plume de Chateaubriand, les événements reprennent de la teneur, de la consistance : de la chute de Napoléon à Waterloo en passant par l'assassinat du duc de Berry par Louvel et la révolution de juillet 1830 (les Trois Glorieuses), rien n'est laissé de côté et tout est relaté et analysé. Ajoutez à cela une analyse personnelle mais finalement assez fine des sociétés londonienne et romaine des années 1820 et vous obtenez un document particulièrement riche, parfois compliqué et qui nécessite une bonne concentration mais qui vous laisse l'impression d'avoir été, l'espace d'une lecture, au plus près des événements et ça, ça n'est pas de prix.

    27-29 juillet 1830 - Les ordonnances de Juillet et la révolution des « Trois  Glorieuses » - Herodote.net

     

    L'insurrection des Trois Glorieuses (27, 28 et 29 juillet 1830) qui coûte son trône à Charles X. Ce tableau représente les combats de la rue de Rohan (Hippolyte Lecomte). 

     

    En Bref :

    Les + : le sentiment d'être au plus près d'événements absolument marquants, car on les voit au travers des yeux d'un témoin privilégié.  
    Les - :
     
    des passages très politiques et compliqués à comprendre, il faut s'accrocher ! Après, ça fait partie du jeu et il faut l'accepter !


    Mémoires d'outre-tombe Livres XXV à XXXIII ; François-René de Chateaubriand

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     


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  • « J'aime le sol qu'il foule, l'air qu'il respire, et tout ce qu'il touche, et tout ce qu'il dit. J'aime tous ses regards, et tous ses gestes, je l'aime entièrement et complètement. »

    Les Hauts de Hurlevent ; Emily Brontë

     

     

         Publié en 2020

      Date de publication originale : 1847

      Titre original : Wuthering Heights

      Editions RBA (collection Romans Eternels / Cranford    Collection)

      300 pages 

     

     

     

    Résumé :

    Les Hauts de Hurle-Vent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vivait, heureuse, quand un jeune bohémien attira le malheur. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff. Mais ses enfants l'ont méprisé. Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, Heathcliff prépare une vengeance diabolique. Il s'approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage. La malédiction pèsera sur toute la descendance jusqu'au jour où la fille de Catherine aimera à son tour un être misérable et fruste.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    2020 aura été l'année d'une rencontre et d'un challenge perso que je me suis lancé en novembre dernier. Ma participation au Pumpkin Autum Challenge et la découverte des beaux ouvrages de la Cranford Collection, édités depuis quelques mois par RBA (je ne reviendrai pas dans cet article sur le débat de la traduction et des coquilles d'impression, ce n'est pas le sujet) m'auront donc motivée à lire enfin un classique dans lequel j'hésite à me plonger depuis...des années ! Peut-être pas dix ans, mais presque.
    Je connais les sœurs Brontë depuis longtemps mais je me suis aperçue que beaucoup de lecteurs les avaient découvertes justement via l'unique roman d'Emily, peut-être la plus connue des trois sœurs, avant de s'intéresser à Charlotte et Anne. Pour moi, c'est un peu le contraire : j'ai d'abord lu Jane Eyre, le roman emblématique de l'oeuvre de Charlotte. Ce classique m'avait beaucoup plu et beaucoup secouée aussi : je me souviens que c'est le premier roman dont la lecture m'avait mise si mal à l'aise, littéralement je traînais ma lecture avec moi, j'y pensais sans cesse, avec un sentiment de malaise assez particulier. Mais lorsque j'ai eu tourné la dernière page, j'ai refermé le livre avec le sentiment d'avoir découvert un monument, vraiment. Les romans d'Anne, Agnes Grey et La Dame du Manoir de Wildfell Hall ont été aussi de très bonne découvertes : Agnes Grey est un classique comme j'ai l'habitude d'en lire, qui m'a rappelé Jane Austen, par exemple ou Elizabeth Gaskell...En revanche, j'avais été extrêmement surprise (et agréablement, je dois bien le dire) par la modernité de La Dame du Manoir de Wildfell Hall, la vision de la femme, de son indépendance etc... Pour des auteures qui écrivent au milieu du XIXème siècle, on peut dire que les Brontë sortent vraiment des précurseurs. 
    Et puis il manquait Emily. Emily et son fameux Les Hauts de Hurlevent, au titre sinistre et qui évoque les landes désolées et battues par les vents du Yorkshire natal des trois sœurs. Ce roman, sans l'avoir lu, je le connaissais quand même un peu, mais je m'en faisais toute une histoire... J'avais peur de ne pas aimer, j'avais peur de ce que j'allais y trouver, surtout après avoir lu Jane Eyre (qui fait partie de mes romans préférés mais je n'ai jamais réussi à me défaire tout à fait de ce sentiment étrange qu'il avait fait naître en moi). Je crois aussi que l'aspect gothique du roman me freinait parce que j'associais forcément le gothique à quelque chose de très sombre et d'effrayant.
    Au final, Les Hauts de Hurlevent n'est pas si terrifiant que ça mais c'est un roman sans nul doute perturbant. On découvre l'histoire de cette demeure isolée à travers les yeux de Lockwood, qui loue la maison de Trushcross Grange à Heathcliff. Un jour, sa gouvernante, Ellen Dean, surnommée Nelly, se met à lui raconter l'histoire des Hauts de Hurlevent, cette maison étrange tenue d'une main de fer par Heathcliff, tout aussi mystérieux et inquiétant que sa demeure.

    Les Hauts de Hurlevent, un film de 1992 - Vodkaster

    Les Hauts de Hurlevent a été adapté à plusieurs reprises au cinéma et même réécrit voire transposé à notre époque : ici, l'adaptation de 1992 avec Ralph Fiennes et Juliette Binoche dans les rôles d'Heathcliff et Catherine Earnshaw


    On découvre alors une implacable histoire de vengeance qui se couple à une superbe histoire d'amour. Les Hauts de Hurlevent est une grande fresque où se mêlent le meilleur et le plus mauvais de l'humain. A travers des personnages intéressants et complexes, sinon attachants, Emily Brontë écrit, en 1847, un roman fortement implanté dans son époque mais aussi étonnamment moderne.
    Je l'ai lu doucement, en un peu plus d'un mois, en parallèle d'autres lectures, parfois je l'ai abandonné plusieurs jours, avant de le reprendre. Mais au final, c'était bien comme ça, j'ai pris mon temps, j'ai lu à un rythme qui me convenait pour ce roman. Je l'ai savouré et je l'ai apprécié. C'est loin d'être un coup de cœur mais c'est une bonne surprise : le personnage de Heathcliff, magnétique et repoussant à la fois m'a attirée tout en me faisant peur parfois, la maison des Hauts a aussi quelque chose de sinistre et, en même temps, de singulièrement fascinant, dans son isolement et son délabrement.
    L'ambiance du roman est très particulière : je crois que c'est surtout là que le gothique se manifeste le plus et le mieux et les paysages grandioses qu'Emily Brontë nous donne à voir évoque un lieu tourmenté et inhospitalier, qui répond à la violence du récit. Parce que, oui, je crois qu'on peut dire que l'intrigue des Hauts de Hurlevent est assez violente et torturée par moments, elle bouleverse, elle ne laisse pas indifférent.
    Emily Brontë a signé un seul roman au cours de sa vie, mais quel roman, un roman qui continue aujourd'hui de fasciner, d'être lu, d'être adapté voire réécrit, ce qui prouve bien la modernité et l'universalité d'un tel récit. Grande histoire d'amour mais pas que, je me réjouis d'avoir enfin lu ce classique qui me faisait défaut. Il aurait été regrettable, après avoir lu Charlotte et Anne, que je ne lise pas Emily, dont l'oeuvre, assez semblable à celle de sa sœur Charlotte, a aussi quelque chose d'éminemment unique. Quelle intrigue, quels personnages ! C'est plein d'un souffle épique et c'est surtout une superbe histoire qui constitue la trame du récit : Emily Brontë nous prouve bien que toutes les grandes histoires d'amour n'ont pas besoin de bien se terminer pour être sublimes et puissantes. Une chose est sûre, c'est que Les Hauts de Hurlevent ne laisse pas indifférent : on n'aime ou pas mais je crois que c'est le genre de romans que l'on porte longtemps en nous, après l'avoir lu. En un mot, une véritable expérience de lecture, comme je les aime.

    Description de cette image, également commentée ci-après

    Emily Brontë, morte à trente ans en 1848 est connue pour n'avoir écrit qu'un seul roman, qui deviendra un monument de la littérature mondiale : Les Hauts de Hurlevent est publié pour la première fois un avant sa mort, en 1847. 

    En Bref :

    Les + : l'ambiance particulière, le magnétisme du personnage masculin principal, l'histoire d'amour au centre du récit, passionnée et dramatique...
    Les - :
    Aucun.

     


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  • « Rien ne peut surpasser le bonheur de se trouver là, avec dans les mains un livre plaisant reçu en cadeau pour Noël, un livre que l'on n'avait jamais vu auparavant et que personne d'autre dans cette maison ne connaît non plus, et de savoir que l'on pourra en lire les pages l'une après l'autre, pour autant que l'on sache rester éveillé. Mais que faire durant la nuit de Noël si l'on n'a pas reçu de livre ? »

     

     

      Publié en 2007

      Date de publication originale : 1945

      Titre original : Julklappsboken

      Editions Babel 

      108 pages 

     

     

     

     

    Résumé :

    Au fil de ces récits, aussi charmants que des contes dits à la veillée, on fera la connaissance d'une petite fille suédoise qui reçoit un livre d'étrennes...
    en français. On découvrira l'origine de la légende de sainte Luce, très prisée en Suède. On saura ce que font les animaux durant la nuit de Noël et comment le rouge-gorge devint rouge. On apprendra qu'une mère peut être jalouse de sa propre fille. On lira l'aventure d'un colporteur, voleur et repenti. On assistera au dialogue entre un fossoyeur et le crâne d'un homme assassiné. Et l'on sera surpris par une confrontation inédite entre Jésus et Judas.
    De ce recueil, profondément empreint de foi religieuse mais aussi de chaleur et de philosophie, émane ce que l'on appelle volontiers la magie de Noël : un mélange de générosité et de mélancolie, de compassion et de joie, sublimé par le talent de conteuse de Selma Lagerlöf.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Avec ce petit recueil, Selma Lagerlöf, auteure suédoise qui fut la première femme à recevoir le Nobel de Littérature en 1909 et dont l'oeuvre la plus connue est Le Merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, nous offre une parenthèse enchantée qui nous ramène aux temps des Noëls de l'enfance.
    Publié de manière posthume au début des années 1990, Le Livre de Noël est un tout petit recueil d'une centaine de pages qui rassemble huit nouvelles : certaines font une dizaine de pages, d'autres à peine une et demie... Leur point commun est de toutes rappeler Noël, de manière explicite ou non. Mettant en scène des humains ou des animaux, on imagine ces histoires racontées au coin du feu des longs hivers scandinaves : il neige dehors et l'on attend la veillée de Noël. Ça sent bon la cannelle, le riz au lait et le vin chaud, comme un vrai réveillon suédois. L'ambiance des fêtes de fin d'année et les grands espaces de Scandinavie embaument ce petit recueil.
    Je l'ai lu rapidement mais malgré tout apprécié, comme un petit moment suspendu. J'ai lu ce recueil le jour même de Noël et le lendemain, avec un bon thé à la cerise et aux épices à portée de main et j'ai vraiment été transportée dans l'ambiance des ces Noëls d'autrefois, pas si différents des nôtres au final, même s'ils étaient célébrés autrement : la même magie et le même émerveillement subsistent. Ce que j'aime aussi, avec les lectures de Noël, c'est qu'elles permettent de retomber en enfance, de retrouver la saveur des Noëls quand on était petit et que l'on perd un peu quand l'on est adultes : l'attente, l'excitation, les papiers que l'on déchire, les cadeaux que l'on découvre, toute cette ambiance qui fait de Noël si particulier et si agréable dans la vie d'un enfant. Ces Noëls dont on gardera toujours le goût sur la langue, comme une madeleine de Proust et qui ne demandent qu'à se manifester de nouveau.
    Avant de lire ce recueil, j'ai lu des avis assez mitigés, notamment concernant la religiosité de certaines nouvelles ou encore, les morales surprenantes pour nous, lecteurs du XXIème siècle. Effectivement, certaines nouvelles sont mâtinées de religion chrétienne, assez consubstantielle à l'époque aux fêtes de Noël, puisque c'est la naissance du Christ que l'on célèbre à cette époque de l'année. Il ne faut pas oublier à quelle époque écrit Selma Lagerlöf et apprécier, je pense, Le Livre de Noël, comme un témoignage de temps passés et non pas tout à prendre pour argent comptant, du moins, ce n'est pas ainsi que je l'ai abordé pour ma part. Pour moi en effet, au-delà de récits de Noël parfois fortement teintés de christianisme, j'ai aussi lu le récit de traditions, un peu perdues parfois mais qui continuent de vivre au travers de ces histoires, de ces textes courts que l'on se plait à lire ou à relire et parfois à raconter, peut-être plus au coin du feu en attendant la messe de minuit mais malgré tout avec toujours la même ferveur et le même sourire au coin des lèvres. Si Noël est le moment propice, pour certains, de mettre à exécution des valeurs chrétiennes, on peut dire aussi que c'est le bon moment de mettre à exécution des valeurs tout simplement humaines, notamment de bonté, de partage et d'espoir, et qui transcendent la religion.
    Le Livre de Noël est une lecture courte mais dont j'ai apprécié chaque page, chaque nouvelle : oui, c'était vraiment une petite lecture agréable et parfaitement de saison, aussi sucrée qu'une tranche de pain d'épices.

    En Bref :

    Les + : des nouvelles variées, mais réunies par le merveilleux des Noëls d'antan, qui nous offrent une parenthèse enchantée et agréable.
    Les - :
    Aucun. Ce petit recueil a parfaitement satisfait mes attentes. Je voulais une vraie lecture de Noël, je l'ai eue.

     

    Les soeurs Brontë : la Force d'Exister ; Laura El Makki

    Thème de décembre, « Voyage en Laponie », 12/12

     


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  • « Mais qu'est-ce qui constitue un fantôme en dehors du fait qu'il se manifeste à quelqu'un ? »

    Kerfol et autres Histoires de Fantômes ; Edith Wharton

     

     

     

         Publié en 2011

      Editions Le Livre de Poche (collection Classiques) 

      256 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Kerfol, la « maison de la folle », en breton. Un ancien manoir isolé, hanté par une étrange meute de chiens, les fantômes du lieu, selon les paysans du coin.
    « Mais par son aspect, Kerfol suggérait quelque chose de plus : une perspective de souvenirs graves et cruels qui se perdait, comme ses propres avenues grises, pour se fondre dans l'obscurité. Assurément, nulle demeure n'avait aussi profondément et radicalement rompu avec le présent. »
    Publiés entre 1910 et 1930, les cinq récits qui composent ce recueil proposent une facette différente de la romancière américaine, celle que Henry James surnommait « l'ange de la dévastation ». Elle revisite les principaux thèmes fantastiques de sa plume élégante, redéfinissant les contours du roman noir à l'anglaise : ambiance feutrée, « pression de l'invisible », délicieuse angoisse qui s'inscrit dans l'architecture des lieux mêmes, jouant sur les secrets des anciennes demeures et les vieux démons intérieurs de ses personnages. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Avant de lire Kerfol, d'Edith Wharton je connaissais seulement de nom ses deux plus grands succès, ses romans certainement les plus connus : Chez les heureux du monde et Le temps de l'innocence, parus respectivement en 1905 et 1920. D'elle, je ne savais absolument rien et, au final, je ne connaissais que peu de choses de sa carrière, à l'exception de ses deux romans que je prévoyais de lire un jour (au moins Le temps de l'innocence).
    Edith Wharton est une auteure américaine de la fin du XIXème siècle et du début du XXème. Née dans une famille new-yorkaise aisée en 1862, elle visite l'Europe dans son enfance avant de s'y installer (elle meurt d'ailleurs en France, non loin de Paris, en 1937). Amie d'Henry James mais aussi de Marcel Proust ou encore d'André Gide, elle est connue pour avoir écrit essais, nouvelles, romans, poèmes et avoir produit des écrits autobiographiques, notamment une correspondance (The Letters of Edith Wharton, 1989, publié en français sous le titre Lettres, 1900-1915, publié en 2000 au Seuil).
    Kerfol et autres Histoires de Fantômes est un recueil contemporain qui contient cinq récits fantastiques publiés entre 1910 et 1930 : Kerfol, Les yeux, Ensorcelé, Le miroir et Après coup. Chaque nouvelle, d'une vingtaine ou d'une trentaine de pages nous emmène, au fil de la lecture de ce recueil, d'un univers à l'autre (ce peut être un vieux château breton ou une ancestrale demeure britannique, comme les espaces désolés et enneigés de la Nouvelle Angleterre) mais elles ont, bien évidemment, toutes un point commun : nous sommes sûrs de croiser, dans chacune d'elles, un ou plusieurs fantômes.
    Cette lecture était évidemment tout à fait propice pour la fin octobre et la période d'Halloween même si, au final, comme d'autres lecteurs, je n'ai pas forcément trouvé les fantômes whartoniens très effrayants. Frissonnants, peut-être, mais pas horrifiques et c'est finalement ce qui m'a plu. Je n'aime pas forcément être terrifiée en lisant mais j'aime les ambiances qui instaurent le malaise, qui serrent un peu la gorge et font battre le cœur un peu plus fort, sans forcément nous faire refermer le livre avant d'aller se terrer dans un trou de souris ! C'est pour ça que j'aime les auteurs classiques et leur vision du fantastique : ce n'est jamais horrible, ce n'est jamais dégueulasse, ça peut parfois faire peur mais ça ne terrorise pas. Et souvent, plus que le récit en lui-même, c'est la plume de l'auteur et sa manière de raconter qui instaurent le malaise, l'ambiance un peu noire, instable, qui fait retenir son souffle.
    Ces cinq nouvelles m'ont beaucoup plu, chacune à leur manière. Moi qui suis assez réfractaire en général aux récits fantastiques, je me suis laissée emporter sans me poser de questions et j'ai adoré tourner les pages de ce petit recueil. Finalement, j'ai eu l'impression qu'Edith Wharton convoquait, plus que des peurs vraiment personnelles, des peurs ancestrales, innées, propres à chaque être humain : le fantôme reste un personnage fascinant et effrayant pour bon nombre d'entre nous. Et elle n'a pas besoin d'en rajouter pour nous faire sentir prenante de son récit, pour nous donner envie d'aller plus avant. Ses fantômes se suffisent à eux-mêmes et, comme ses personnages, on n'est finalement à deux doigts de les sentir tous proches, à quelques centimètres de nous. Loin de l'image du fantôme traînant son drap blanc et son boulet dans les couloirs austères et humides d'une vieille demeure en Ecosse, les fantômes de ce recueil sont si impalpables, finalement si peu décrits qu'on peut leur donner chacun une image particulière et y cristalliser nos propres craintes. Ainsi, peut-être trouverez-vous plus effrayant le fantôme de Kerfol alors que, en ce qui me concerne, c'est plutôt celui des Yeux qui m'a mise mal à l'aise ! Les fantômes d'Edith Wharton ne sont pas de gentils fantômes pour autant et nul doute que, lorsque la pleine lune se lèvera et que les bougies de Samhain s'allumeront une à une, vous sentirez votre cœur battre un peu plus fort et vous regarderez plus souvent derrière votre épaule...
    Ces cinq histoires de fantômes ne sont pas anecdotiques dans l'oeuvre de Wharton, américaine élevée pourtant de manière très cartésienne : parce que les Etats-Unis sont une nation neuve, ils ne cultivent pas comme la vieille Europe les souvenirs de milliers de fantômes enfouis dans de vieilles abbayes et de vieux châteaux. Le gothique et le roman noir américains n'ont donc rien à voir, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, avec les productions européennes que l'on peut, pour certaines, faire remonter beaucoup plus tôt (c'est le cas des romans de Matthew Lewis ou encore Ann Radcliffe, considérés comme les maîtres du genre et qui inspireront les auteurs du siècle suivant, comme Mary Shelley ou encore, Edgar Allan Poe ou Bram Stoker...), même s'ils s'en inspirent évidemment. Wharton, comme son grand ami Henry James, auteur du fameux Tour d’Écrou, seront donc les tenants d'un genre nouveau qui s'enracinera pourtant dans la tradition du roman gothique européen et surtout, anglais (qui inspirera pléthore d'auteurs, à commencer par les très célèbres sœurs Brontë que Wharton avait, dans sa jeunesse, interdiction de lire !). Le gothique américain est un héritier de l'européen : il prétend en descendre mais s'en émancipe aussi, d'une certaine manière.
    C'est toutefois avec autant de sérieux que pour ses autres écrits que Wharton s’attellera à rédiger ses histoires de fantômes, ce qui peut donc nous les faire élever au même rang que ses œuvres les plus connues. Si on le sentiment que certains auteurs ont écrit du fantastique parce que c'était à la mode, ce n'est pas l'impression que l'on a en lisant ce recueil, bien au contraire. Kerfol et autres Histoires de Fantômes mérite d'être lu, ne serait-ce que pour la qualité et la variété de la langue. Une lecture bien sympathique et que je recommande si vous aimez le fantastique du XIXème siècle où les lectures de saison : voilà un livre de circonstance au mois d'octobre, quand les esprits se réveillent doucement.... 

    Edith Wharton en 1907, quelques années avant la rédaction de ses premières nouvelles fantastiques....

    En Bref :

    Les + : la langue variée et protéiforme, qui s'adapte aux circonstances, ambiances et personnages mis en scène dans les cinq nouvelles, l'ambiance bien travaillée et subtile, qui fait un peu battre le cœur et retenir son souffle sans pour autant nous terrifier... 
    Les - :
    la préface, très intéressante pour en savoir un peu plus sur Edith Wharton si on ne la connaît pas mais qui en dit malheureusement un peu trop sur le contenu du recueil, enlevant du même coup un peu de surprise à la découverte.

     


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