• Daisy Jones and the Six ; Taylor Jenkins Reid

    « C’était l’Amérique. Des seins. Du sexe. De la drogue. C’était l’été. C’était la colère. C’était rock n’roll. »

    Couverture Daisy Jones & the Six

     

     

     

         Publié en 2019 aux États-Unis

      En 2020 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Daisy Jones & the Six

      Éditions 10/18

      480 pages

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Daisy Jones & The Six... Le groupe de rock le plus mythique de tous les temps. De leurs débuts dans les bars miteux d'un Sunset Strip écrasé de soleil californien à la gloire, leur histoire est celle d'une ascension fulgurante. C'est aussi celle de Daisy Jones, l'icône ultime. Mais le 12 juillet 1979, après le plus mémorable des concerts, le groupe a éclaté. Personne n'a jamais su pourquoi...Jusqu'à aujourd'hui. Musiciens, fans, managers, amants, gardiens d'immeubles, ils ont tous été les témoins de cette histoire...Mais quarante ans plus tard, chacun a sa propre version de la vérité.  

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Imaginez l’histoire d’un groupe de rock mythique raconté dans un roman : à la limite, pourquoi pas ? Imaginez le plus grand groupe de rock des années 70…la particularité de Daisy Jones & the Six ? Ce groupe n’a jamais existé. Et pourtant, il est plus vrai que nature.
    Dans les années 1960, Billy et son frère Graham Dunne créent un groupe de musique avec des amis du lycée. Petit à petit, le jeu devient sérieux, ils se perfectionnent, commencent à gagner en notoriété, de nouveaux membres rejoignent le groupe jusqu’à former…The Six, un groupe destiné à devenir légendaire. Commence alors un tourbillon où le succès appelle le succès : les concerts, les groupies qui vendraient père et mère pour passer une seule nuit avec leur idole, les excès, parce que drogues et alcool sont disponibles sans limites. C’est un monde sulfureux et de débauche où il faut être suffisamment fort pour ne pas plonger. 
    Ce n’est pas le cas d’une autre artiste, originaire quant à elle de Los Angeles : Daisy Jones. Daisy est aussi droguée qu’elle est belle et elle est magnifique, c’est dire. Fragile, la jeune femme écrit et aimerait percer dans le monde de la musique et interpréter ses propres chansons. Sa rencontre avec les Six lors d’un concert en Californie changera leur vie à tous et leur collaboration précipite le groupe en haut des charts mais les conduira aussi jusqu’au clash final qui consommera la séparation du groupe, en pleine ascension, durant l’été 1979.
    Daisy Jones & The Six est un ovni littéraire à bien des égards. La forme narrative, déjà est surprenante. La perception biaisée qu’induit l’auteure, en nous faisant croire tout au long de la lecture que ce qu’on est en train de lire est vrai, est un autre des points particuliers de ce roman.
    Il y a plein d’influences diverses dans ce roman : j’ai retrouvé celle du roman The Girls, d’Emma Cline ou encore Lola Bensky de Lily Brett. Difficile aussi de ne pas penser à Jacqueline Susann et son sulfureux La Vallée des Poupées. Taylor Jenkins Reid raconte des années insouciantes. Nous sommes à peine vingt ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, quand débute le roman. Les Etats-Unis sont certes engagés dans la terrible guerre du Vietnam mais en même temps, on cherche à s’étourdir, à tester ses limites, à s’amuser, le cœur léger : jamais l'adage sex, drugs and rock'n'roll n'aura été plus vrai. La musique connaît une émulation sans pareille dans les années 1960/1970 (rock,  disco, reggae), c’est l’avènement de groupes qui vont devenir mythiques : les Beatles, les Rolling Stones, les Doors, Pink Floyd, Led Zeppelin… des formations qui existent encore, ou pas, mais qui sont encore écoutées, dont le succès ne s’est jamais démenti. C’est aussi l’époque de météores aussi éphémères que talentueux : Jimi Hendrix, Janis Joplin, qui succomberont justement d’avoir trop cherché à atteindre et dépasser leurs limites.

    Le festival mythique de Woodstock en 1969

    Daisy Jones et les Six, s’ils avaient existé, auraient pu être de ceux-là. Taylor Jenkins Reid raconte avec justesse un monde interlope et fascinant, où tout le monde n’a pas sa place, où il y a beaucoup de volontaires mais peu d’élus. Il faut être fort, il faut être costaud pour supporter la pression du succès, les exigences des fans, la vie déréglée que l’on mène sur les routes, dans les salles d’enregistrements, parfois (souvent) loin des siens. Certains y arriveront, d’autres finiront comme les Six, par se séparer, malgré le succès, malgré la reconnaissance, parce qu’il faut composer avec les ego de chacun, parce que l’entente au bout d’un moment n’est plus là, parce qu’un groupe, si au départ c’est une question d’entente et d’affinités, de passion, devient vite une petite entreprise et le  but d’une entreprise, c’est d’être rentable et lucrative. Tout au long du roman, on pressent le choc brutal et final, l’ascension qui n’en finit pas, qui n’en finit pas et qui, fatalement, va s’achever par une terrible chute libre. L’arrivée de Daisy Jones dans le groupe sera finalement autant un atout qu'une tare. Deux extraordinaires talents se rencontrent : celui de Daisy et celui de Billy, le leader du groupe. Deux musiciens nés, dont on n’explique pas les dispositions – et c’est fascinant évidemment. Mais en même temps, comment deux personnes comme ça peuvent cohabiter sans, à un moment donné, empiéter sur l’autre ?
    En forme de long interview, Daisy Jones and the Six donne la parole équitablement à tous les membres du groupe. On découvre parfois un même événement raconté par deux personnes et leur version ne sera pas exactement identique… on découvre aussi les souvenirs de personnes qui ont côtoyé le groupe s’en en faire partie (producteurs, proches…) et qui, des années après la séparation des Six, racontent leur propre façon d’avoir vécu la naissance de ce groupe, leurs débuts, leur succès et leur façon de s’y confronter. J’ai beaucoup aimé cette forme narrative et qui donne évidemment beaucoup de caractère au livre : pour ça, Daisy Jones & the Six est assez unique.
    Je n’ai pas eu de coup de cœur mais j’ai dévoré ce roman en quelques jours. Cette immersion dans le monde d’un groupe de rock m’a permis de voir d’un autre œil le travail qu’il y a derrière les chansons qu'on écoute chaque jour : c’est en effet le produit fini mais on oublie souvent tout le travail qu’il y a eu avant. Certes, la musique, c’est d’abord un don et une passion mais c’est aussi du travail, parfois des larmes et des renoncements. Et ce n’est sûrement pas aussi facile qu’on pourrait bien le croire. Bref, on peut dire que cette première rencontre avec Taylor Jenkins Reid aura été réussie.

    En Bref :

    Les + : la forme narrative étonnante, l'histoire aussi et le fait que l'auteure parvient à nous balader tout au long de la lecture, à tel point qu'on finit par se demander réellement si ce qu'elle raconte est vrai ou non !
    Les - :
    pour moi, aucun point négatif n'est à soulever dans ce roman. C'est une réussite.


    Daisy Jones and the Six ; Tara Jenkins Reid

        Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

    • Envie d'en savoir plus sur les livres que je vous cite dans l'article ? 

     

    Ma chronique de Lola Bensky de Lily Brett juste là

    Et celle de La Vallée des Poupées de Jacqueline Susann est juste ici

    Quant à The Girls d'Emma Cline, c'est par là

     

     

     


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