• Férir ou Périr, la Jeunesse de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour ; Jean d'Aillon

    « Dérouté, Guilhem passa la main sur l’ivoire, qui lui parut tiède. Il n’avait jamais vu de licorne, ni de corne de cet animal, mais il savait sa valeur immense. »

    Férir ou Périr, la Jeunesse de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour ; Jean d'Aillon

     

    Publié en 2015

    Editions J'ai Lu

    535 pages

    Deuxième tome d'une saga « hors-série » racontant la jeunesse de Guilhem d'Ussel

     

    Résumé :

    Mai 1193. En l'absence de Richard Coeur de Lion, emprisonné, et avec la complicité du prince Jean, éternel félon, Philippe Auguste, roi de France, tente de s'approprier la Normandie. Au même moment, deux de ses plus proches chevaliers sont assassinés avec des carreaux d'arbalète gravés d'une licorne. Sur ces entrefaites, Guilhem d'Ussel arrive dans Paris qui foisonne de jolies dames...Pour les beaux yeux de l'une d'entre elles, le jeune chevalier troubadour se retrouve embrigadé dans une course-poursuite à la recherche du meurtrier, archer d'excellence qui, dans l'ombre, sévit. A la solde de qui ? Passions et trahisons, quête de justice et luttes de pouvoir : la grande saga du chevalier troubadour Guilhem d'Ussel continue...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 1193, le royaume d'Angleterre est privé de roi. En effet, Richard Coeur-de-Lion, couronné de fraîche date -il a succédé à son père en 1189-, a décidé de participer à la troisième croisade, commencée l'année même de son début de règne et qui se terminera en 1192. Si le roi de France, Philippe-Auguste, a pu regagner son royaume sans encombres, le roi d'Angleterre, qui a choisi une voie de terre pour rejoindre ses Etats, insulaires comme continentaux, est fait prisonnier par le duc d'Autriche avant d'être livré à l'empereur Henri VI, qui réclame une colossale rançon aux Plantagenêt, pour la libération de son royal prisonnier.
    Cette capture, si elle fait le malheur de la vieille Aliénor, qui voit son fils préféré en délicate position, se montre par contre providentielle pour le sournois et incapable comte de Mortain, frère cadet de Richard, plus connu sous le nom de Jean sans Terre. Celui qui deviendra roi d'Angleterre en 1199, perdra la Normandie et verra la royauté anglaise mise en coupe réglée par les barons en 1215 -la Magna Charta-, n'est encore qu'un vil petit comte qui ne cherche qu'à nuire à son frère dont il est jaloux. Il se rapproche alors du roi Philippe-Auguste pour inciter celui-ci à retarder le plus possible la libération de Richard...Mais, en même temps, il n'hésite pas à envoyer un mystérieux tueur à gages assassiner les chevaliers du roi de France, tueur qui s'en prend aussi aux soutiens de Richard en Angleterre et en Normandie et à ceux qui pourraient se montrer gênants pour l'ambition démesurée du comte de Mortain.
    C'est donc dans ce contexte extrêmement troublé que continue la genèse des aventures de notre chevalier troubadour, Guilhem d'Ussel. L'ancien petit ouvrier tanneur de Marseille, prénommé Antoine, est devenu un jeune chevalier de vingt ans, adoubé quelques années plus tôt par le fameux routier d'Aliénor, Mercadier. Mais Guilhem n'est pas un sanguinaire et, bien qu'il ait dû parfois tuer pour se sauver et sauver les siens, il est aussi sensible à l'honneur, valeur inhérente à le chevalerie mais qui fait défaut à bien de ses contemporains. A Paris, où il arrive avec son écuyer, il va faire la connaissance de dames et de jeunes femmes auxquelles il va s'attacher. Malheureusement, la jeune servante dont il va tomber amoureux n'est pas vraiment celle qu'elle prétend être et le jeune chevalier, épris de romanesque, va vite déchanter.
    Ce deuxième tome de La Jeunesse de Guilhem d'Ussel, qui s'ouvre cinq ans seulement avant le début de ses véritables aventures, à Marseille, n'est malheureusement pas le plus enlevé ni le plus captivant. Si j'avais été plutôt enthousiasmée par De Taille et d'Estoc, le première tome de cette saga hors-série, j'avoue avoir été beaucoup moins emballée par ce second volume. Il reste très intéressant et bien documenté mais ces qualités n'arrivent malheureusement pas, comme c'est le cas dans certains autres romans de Jean d'Aillon, à compenser les lourdeurs de style et les tournures de phrases parfois un peu ternes.
    Pour autant, Férir ou Périr reste un roman intéressant à découvrir, notamment quand on a commencé par la saga des aventures d'Ussel proprement dites, car il nous permet, comme De Taille et d'Estoc d'ailleurs, d'en apprendre un peu plus sur ce héros qui reste relativement mystérieux, bien qu'au centre du récit. En effet, l'auteur ne s'épanche que peu sur le passé et la vie privée de Guilhem et ces deux romans parallèles permettent donc d'en savoir un peu plus sur ses blessures d'enfance, ses déceptions, ses joies, ses rencontres, ses amours, choses qui ont bien sûr façonné le personnage qu'il est ensuite devenu. Le personnage devient peut-être un peu plus compréhensible et ces deux romans nous permettent notamment de comprendre certains agissements qui pouvaient nous paraître, au premier abord, assez mystérieux voire injustifiés. Guilhem, malgré sa carapace et la violence qui resurgit parfois en lui, reste un homme comme les autres, avec un passé difficile avec lequel il doit composer et qui continue d'influencer son mode de vie et sa façon d'être. Ces deux romans nous permettent peut-être à nous, lecteurs, de nous sentir plus proches du personnages, que l'on connaît mieux et qui nous paraît donc peut-être, de fait, plus accessible.
    Je ne regrette absolument pas d'avoir découvert ce roman même s'il ne m'a pas vraiment emballée. L'histoire aurait pourtant pu être intéressante, notamment l'intrigue policière tournant autour du mystérieux personnage de la Licorne, tueur à gages au service de Jean sans Terre et archer hors pair. Mais, peut-être parce que ce personnage a, dès le départ, une importance aussi certaine que celle d'Ussel et que son identité est dévoilée dès les premiers chapitres, le lecteur perd un peu de son intérêt pour le reste de l'intrigue, puisque l'on sait pertinemment que l'enquête ne se résoudra pas dans les dernières pages du livre, ce qui peut parfois -et même très souvent- tenir le lecteur en haleine.
    Avis plutôt mitigé, donc, mais qui ne m'a pas pour autant dégoûtée de cette saga médiévale empreinte de chevalerie, d'aventures, d'intrigues, de violence mais aussi d'une certaine poésie ! !

    En Bref :

    Les + : le contexte historique, qui est toujours aussi intéressant et plutôt bien restitué.
    Les - :
    un roman moins enlevé, moins dynamique que d'habitude, c'est dommage.


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