• Gwyneira McKenzie, tome 2, Le Chant des Esprits ; Sarah Lark

    « Les esprits n'apparaissent qu'à celui qui s'y attend le moins ! »

    Gwyneira McKenzie, tome 2, Le Chant des Esprits ; Sarah Lark

     

    Publié en 2014 en Allemagne ; en 2015 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Das Lied der Maori

    Editions Archipoche 

    671 pages

    Deuxième tome de la saga Gwyneira McKenzie 

    Résumé :

    En 1852, Hélène et Gwyneira ont quitté l'Angleterre pour venir s'installer en Nouvelle-Zélande, le Pays du nuage blanc. Au crépuscule d'une vie mouvementée, les deux pionnières, toujours liées, s'inquiètent pour leurs petites-filles, Elaine et Kura, deux cousines que tout oppose. 

    Belle et capricieuse, Kura possède une voix magnifique. Portée par le rêve d'une carrière internationale, elle refuse d'assumer son rôle d'héritière de Kiward Station, le domaine familiale, pour se consacrer au chant. 

    Mais le drame couve...Quand Kura rencontre le fiancé d'Elaine, ce dernier tombe aussitôt sous le charme de la jeune métisse. 

    Deux héroïnes fortes qui refusent de subir leur destins et se lancent dans l'aventure pour assouvir leurs rêves, un puissant souffle romanesque...Cette saga confirme tout le talent d'une auteure découverte avec Le Pays du Nuage Blanc

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Quarante ans après avoir fait la connaissance de Gwyneira et Hélène, les héroïnes du Pays du Nuage Blanc, arrivées au début de la colonisation de la Nouvelle-Zélande depuis l'Angleterre et le Pays de Galles, c'est au tour de leur petite-filles, Kura et Elaine, de grandir et s'épanouir. Dans un pays nouveau qui s'ouvre à la modernité, les deux jeunes filles, que tout oppose, font l'expérience de la vie. Souvenons-nous, leurs grands-mères ont abandonné en Europe une vie qui ne leur offrait pas vraiment de réelles perspectives d'avenir : l'une, Gwyneira, est devenue l'épouse de l'héritier d'un baron des moutons des Canterbury Plains tandis qu'Hélène, après avoir répondu à une annonce conjugale, faisait l'amère expérience de la colonisation et de la vie en couple. Maintenant, dans un pays en constant développement, les deux vieilles dames vont donc pouvoir regarder grandir leurs fougueuses descendantes. Tranquillement ? Peut-être pas tant que ça car la vie réserve bien des déboires mais aussi quelques joies, quand même, aux deux cousines...
    Kura, à moitié maorie par sa mère, Marama, est la fille de Paul Warden et donc la petite-fille de Gwyneira. Superbe jeune fille de quinze ans, elle possède aussi un don musical incontestable, qui se traduit par une maîtrise virtuose du chant, du piano et des instruments maoris traditionnels. Elle est l'unique héritière de Kiward Station mais s'en moque : sa seule passion est de percer et devenir une diva, à l'instar de ses idoles. La jeune fille ne rêve que d'Europe, de voyages et de musique. Elle n'en reste pas moins prétentieuse et trop sûre d'elle, au grand dam de son entourage.
    Elaine, d'un an son aînée, est aussi tout son opposé. Fille de Fleurette et de Ruben O'Keefe, elle est donc la petite-fille commune de Gwyneira et Hélène, qui ont eu la joie de marier leurs enfants respectifs dans le premier tome. Belle jeune fille rousse, elle a le tort de s'enflammer rapidement, quitte à le payer parfois le prix fort.
    Ensemble ou séparément, elles vont faire, comme toutes leurs congénères, l'expérience de la vie, à travers ses joies, ses peines, ses plus cruelles désillusions parfois. Tout cela au milieu des paysages féeriques de Nouvelle-Zélande. Et tandis que Kura, en enfant gâtée et capricieuse, n'hésite pas à plaquer sa vie de famille, son héritage, son mari, son enfant, la trop sentimentale Elaine devient la proie d'un cauchemar conjugal dont elle ressortira grandie mais aussi meurtrie et sans illusions. Elle trouvera cependant suffisamment de ressources au fond d'elle pour être heureuse à nouveau.
    Et peut-être que la vie, facétieuse, et qui a fait en sorte d'éloigner les deux cousines, va finalement les réunir...
    Ce deuxième tome se concentre sur deux héroïnes jeunes et pleines de vie. Si Elaine est tout de suite attachante, enjouée, souriante, il est plus difficile de créer un lien avec Kura, la mystérieuse petite-fille de Gwyneira. Comme son père Paul, dans le premier tome, elle est un personnage complexe auquel on ne s'identifie pas, au contraire d'Elaine. Kura est presque une demi-déesse ou du moins se considère-t-elle comme telle et ne supporte-t-elle pas qu'on puisse penser autre chose ou lui résister. Ayant une haute opinion d'elle-même, elle est prétentieuse et vaniteuse, au point de nous taper vraiment sur les nerfs au début du roman, d'autant plus que ses agissements ne plaident pas en sa faveur ! ! Tandis qu'on se lie instantanément à la douce petite Elaine, qui ne fait de mal à personne mais que la vie, pourtant, n'épargne pas. Après s'être justement vue humilier par son premier amour qui lui préfère Kura, elle s'embarque dans une sordide histoire comme malheureusement il en arrive tant, avec un pervers manipulateur qui la domine, jusqu'au point de non-retour. L'auteure arrive à faire monter la tension, au point que l'on tremble presque avec Elaine, priant avec ferveur pour qu'elle se sorte de là. L'empathie que l'on ressent pour elle ne se dément ensuite pas jusqu'à la fin du livre tandis que c'est justement dans les ultimes chapitres que l'on s'attache un peu plus à Kura, qui apprend à être un peu plus altruiste et moins égoïste. Tous ces choix, cependant, ne sont pas bons, mais elle devient un peu plus accessible et agréable en acceptant de descendre de son piédestal.

    Paysage de Nouvelle-Zélande 

    Le Chant des Esprits est un roman captivant, tout comme son prédécesseur, Le Pays du Nuage Blanc et c'est un roman très féminin, bien plus que le premier tome ; bien sûr, il est peuplé de personnages masculins plus ou moins attachants eux aussi, mais les femmes se taillent la part belle dans cette saga !  Il est encore peuplé de personnages intéressants et bien travaillés : on retrouve ceux que l'on côtoie déjà depuis le début, Gwyneira, Hélène, leurs enfants, qui grandissent ou vieillissent, c'est selon, mais que l'on se réapproprie rapidement car, au fond, ils n'ont pas vraiment changé. Quant à Kura et Hélène, on apprend à les connaître, avec leurs qualités et leurs défauts et je dois bien dire que, même si Kura m'a un peu tapé sur les nerfs au départ, j'ai été heureuse de faire la connaissance de personnages comme elles.
    Sarah Lark continue, de plus, à nous dépayser en nous faisant découvrir des coins encore inexplorés de Nouvelle-Zélande. Tandis que l'intrigue du premier tome se concentrait surtout dans les vastes espaces des Canterbury Plains, notamment autour de Kiward Station, l'opulente ferme des Warden, nous découvrons là d'autres terres, d'autres villes, notamment Greymouth, une cité minière où la majeure partie de l'intrigue se déroule, et où les conditions de vie pour les ouvriers ne sont pas meilleures que loin de là, dans la vieille Europe. Pour ce qui est des paysages naturels, on imagine de vastes espaces verdoyants, dominés par les Alpes néo-zélandaises, se terminant en superbes plages léchées par les eaux du Pacifique, émaillés de villages maoris et de villes copiées sur les modèles européens, qui sortent de terre en cette période d'émulation. La Nouvelle-Zélande, comme les Etats-Unis, connait sa Ruée vers l'Or, sa conquête de l'Ouest : le XIXème siècle est partout synonyme d'essor industriel et économique et les colonies tendent à devenir des pays prospères et prometteurs. C'est un cadre spatial assez peu usité que Sarah Lark nous propose dans sa saga mais celui-ci séduit : pour nous, lecteurs européens, plonger dans un monde où l'hiver est en été et l'été en hiver, où l'urbain n'a pas réussi à tenir en laisse la nature exubérante dans laquelle s'épanouissent fleurs, lacs et animaux bizarres, est une vraie bouffée d'oxygène ! On voyage rien qu'en ouvrant ces romans ! Découvrir les coutumes et le mode de vie des Maoris est aussi très intéressant et atypique : on découvre un peuple aux multiples croyances ancestrales, ancré dans un mode bien à lui mais très riche en enseignements -le personnage de William Martyn par exemple, en fera l'expérience assez rapidement.
    J'ai été séduite par Le Chant des Esprits, autant que par Le Pays du Nuage Blanc, si ce n'est plus, peut-être parce que j'ai retrouvé avec plaisir un environnement que j'avais appris à connaître justement avec ce premier tome qui était une vraie découverte de bout en bout. La fin m'a un peu moins convaincue, car elle m'a paru un peu trop artificielle, et pas forcément très raccord avec le reste du livre, mais ce n'est là qu'un petit bémol. Le roman ne sera pas un coup de cœur à cause de cela mais ce fut une vraie bonne lecture et j'en sors enchantée avec une curiosité immense pour le troisième tome, Le Cri de la Terre, qui va suivre cette fois une quatrième génération, en la personne de Gloria Martyn, que j'aurais l'occasion de vous présenter très bientôt.

    En Bref :

    Les + : l'intrigue, le style, les personnages. Bref, un roman tout à fait captivant, digne successeur du premier tome ! 
    Les - : 
    deux, trois passages un peu confus, une fin un peu trop rocambolesque, mais dans l'ensemble, rien de grave. 

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Septembre 2016 à 22:38

    Il me tentait mais ton avis plus que positif m'encourage à l'ajouter à ma liste d'envies.

      • Jeudi 8 Septembre 2016 à 20:04

        Oh oui, fais-le, je suis sûre que tu ne seras pas déçue ! ! Je ne sais pas si tu as lu Le Pays du Nuage Blanc, peut-être pas du coup, du coup, n'hésites pas à découvrir cette saga, elle est vraiment prenante !

    2
    Dimanche 16 Octobre 2016 à 19:27

    Je viens tout juste de le terminer et j'ai beaucoup aimé ! C'est vrai que l'on s'attache beaucoup plus facilement à Elaine que Kura, même si cette dernière évolue dans le bon sens !

    Je lirai la suite avec beaucoup de plaisir !

      • Dimanche 16 Octobre 2016 à 19:39

        Ah oui, j'ai été surprise par le personnage de Kura qui évolue vraiment positivement... mais au début mon dieu, quelle tête à claques ! ! Alors qu'on a vraiment beaucoup d'empathie pour Elaine, toute douce et toute gentille et que la vie n'épargne malheureusement pas. 

         

        Comme toi, c'est avec beaucoup de plaisir que je découvrirai le troisième tome de cette saga qui m'a beaucoup surprise mais...très agréablement ! ^^

         

        Merci pour ton passage par ici. 

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