• Gwyneira McKenzie, tome 3, Le Cri de la Terre ; Sarah Lark

    « Il y'a des souvenirs avec lesquels on ne peut vivre que si on ne les partage avec personne. »

    Gwyneira McKenzie, tome 3, Le Cri de la Terre ; Sarah Lark

     

    Publié en Allemagne en 2009 ; en 2015 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Der Ruf des Kiwis

    Editions Archipoche

    800 pages

    Troisième tome de la saga Gwyneira McKenzie

    Résumé : 

    1907. Gloria, l'arrière-petite-fille d'une pionnière venue s'installer en Nouvelle-Zélande au milieu du XIXe siècle, vit heureuse à Kiward Station, la ferme familiale. Mais son enfance prend brutalement fin lorsque ses parents décident qu'il est temps pour elle de devenir une lady. 

    Gloria doit alors quitter son île paradisiaque et faire ses adieux à ceux qui l'entourent, en particulier Jack, dont elle est proche. Destination l'Angleterre et un austère pensionnat...où elle dépérit. Son seul rêve : retourner dans son pays, avec l'espoir secret d'y retrouver Jack. 

    Ses parents en ont cependant décidé autrement. Aussi Gloria se résout-elle à prendre sa vie en main. Sans bien en mesurer tous les dangers, elle échafaude un plan pour regagner sa terre natale. 

    Une héroïne qui refuse de subir son destin et décidé d'assouvir ses rêves, une saga au puissant souffle romanesque...Le Cri de la Terre confirme tout le talent d'une auteure découverte avec Le Pays du Nuage Blanc

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    C'est toujours avec un peu d'émotion qu'on démarre l'ultime tome d'une saga qui nous accompagne depuis des mois. On sait que c'est la dernière fois que l'on retrouve les personnages et l'atmosphère de la série.
    C'est donc, oui, avec un brin de nostalgie, que j'ai démarré Le Cri de la Terre, le dernier tome de la saga néo-zélandaise de Sarah Lark. Plus de cinquante ans après l'arrivée d'Hélène et Gwyneira en Nouvelle-Zélande, nous suivons maintenant, depuis Le Chant des Esprits, les nouvelles générations. Hélène, préceptrice londonienne a tout quitté pour aller se marier là-bas, tandis que Gwyneira, fille de lors Silkham, un gentleman farmer du Pays de Galles, a épousé l'héritier d'un baron des moutons propriétaire de Kiward Station, dans les Canterbury Plains.
    Elles ont fait souche et après avoir suivi les aventures d'Elaine et Kura, les deux cousines, petite-filles de Gwyneira, qui s'opposèrent et et se jalousèrent dans Le Chant des Esprits, avant de se réconcilier, c'est au tour de leurs propres filles, Lilian et Gloria, à être mises sur le devant de la scène.
    Nous sommes donc au tout début du XXème siècle et Lilian et Gloria, bien que proches, sont radicalement différentes. Lilian est vive et extravertie tandis que Gloria, délaissée par ses parents, est plus timide et renfermée
    Envoyées toutes deux dans le même pensionnat anglais, juste un peu avant la guerre, elles réagiront toutes deux très différemment aux changements dans leur vie. Lilian devient une adolescente bien dans sa peau, réussissant à l'école et aimant flirter avec les jeunes et séduisants étudiants de Cambridge. Gloria, elle, rejetée par les autres filles, accablée d'un énorme complexe d'infériorité, alimenté par les comparaisons incessantes avec sa flamboyante mère. Et elles répondront tout aussi différemment aux changements et aux bouleversements qui ne vont pas manquer de survenir. Comme pour les générations précédentes, l'âge adulte n'est pas de tout repos et grandir est tout sauf facile pour les deux cousines !
    Comme l'a dit très judicieusement une autre lectrice dans sa chronique, Sarah Lark n'est jamais très tendre avec ses personnages, mais là, en effet, elle monte le niveau d'un cran et, honnêtement, je ne m'attendais pas à ça. Le contexte choisi instaure d'emblée une certaine tension, accrue par les aventures, parfois très difficiles, que traversent les personnages et surtout Jack et Gloria, qui sont en fait au centre du récit, même si ça n'est pas évident au premier abord.
    J'ai aimé l'alternance des chapitres, qui nous fait quitter un personnage pour mieux le retrouver par la suite : en effet, cela nous donne justement très envie de retrouver les personnages et de savoir ce qui leur arrive, même si ce à quoi ils sont confrontés n'est parfois pas évident.
    Le Cri de la Terre clôture bien la saga. Ce troisième tome m'a convaincue, malgré un début un peu lent. Je me suis attachée aux personnages et j'ai retrouvé avec plaisir ceux que je connais déjà depuis Le Pays du Nuage Blanc. Sarah Lark a su nous faire nous attacher aux familles McKenzie et O'Keefe, que l'on suit depuis le départ. On découvre avec curiosité les nouvelles générations et l'auteure appréhende avec assez de justesse les liens qui naissent entre les différents membres de ces lignées. Parfois, j'avoue avoir été un peu perdue, parce que les générations sont un peu embrouillées, je crois qu'il m'aurait presque fallu un arbre généalogique, de temps en temps ! Heureusement que l'intrigue en elle-même compense un peu ces petits désagréments qui, au final, sont mineurs.

    Paysage de la Nouvelle-Zélande : des plaines aux faux-airs de campagne anglaise...


    Le duo Jack / Gloria est aussi un grand point fort de ce roman, ces tandems qui ne peuvent manquer d'interpeller et de toucher le lecteur, pour tout un tas de raisons. En ce qui les concerne, c'est vraiment les épreuves qu'ils traversent qui nous les rendent proche, qui suscitent notre empathie. Comme le dit justement le personnage de Jack, ils ont eu, chacun à leur manière, une guerre à mener et doivent apprendre à vivre avec leurs souvenirs. Pour Jack, c'est l'enfer d'une plage turque, Gallipoli. Pour Gloria, ce sont les horreurs d'une traversée en bateau depuis la Californie jusqu'en Nouvelle-Zélande. Hantés tous deux par un passé douloureux, ils s'en débarrassent doucement sous nos yeux... la confiance que retrouve Gloria petit à petit est évidemment touchante.
    J'ai aussi aimé retrouver la Grande Histoire, dans ce roman, qui nous saute assez brutalement au visage. Dans les deux premiers tomes, Sarah Lark prend le temps de nous faire découvrir la Nouvelle-Zélande à travers les yeux des pionniers. On y découvrait leur vie et les coutumes ancestrales des Maoris. Là, un contexte qui nous est proche ne peut effectivement manquer de nous interpeller et, étrangement, je suis toujours curieuse de voir comment un auteur va aborder cette Histoire absolument horrible. La Grande Guerre, c'est un pan extrêmement difficile de l'Histoire de beaucoup de pays dans le monde. Cela nous tous touche tous plus ou moins à divers degrés. Et cet épisode n’épargna pas les colonies les plus lointaines puisque des corps de volontaires venus d'Océanie se sont engagés presque dès le début des combats. Sarah Lark restitue bien l'enfer de Gallipoli, sans tomber pour autant sans la surenchère et l'horreur gratuite. Elle a su décrire la folie et la peur panique qui s'emparent des hommes, puis l’hébétude voire la culpabilité de ceux qui survivent, le vide de leur quotidien une fois rétablis. On tremble avec les personnages et on se sent investi. En cela, Sarah Lark a rempli la part du contrat sans aucun problème !
    Le Cri de la Terre est un tome assez conséquent mais dont on ne voit pas les pages défiler ! Au contraire, l'auteure arrive toujours à nous donner envie d'aller voir ce qui se passe plus loin, quel sera finalement le destin de nos personnages... ! Sarah Lark a le don pour créer des héros avec lesquels, certes elle n'est pas forcément tendre mais qui ne nous seront jamais antipathiques, à nous, lecteurs. Ils sont extrêmement humains et on ne peut que s'identifier à eux, du moins trouver certains parallèles entre eux et nous.
    Ce troisième volume est forcément un peu triste, voire nostalgique, parce qu'on sait que l'on quitte définitivement des personnages qu'on a appris à connaître au fil de la saga.
    La découverte aura cependant été parfaite. Cette série m'aura fait découvrir un pays exotique, dans le sens dépaysant, que Sarah Lark décrit très bien. J'aurais aussi découvert un univers qui m'a bien plu et qui s'achève avec un bon roman. Rien de pire qu'un dernier tome décevant !
    Si vous aimez les voyages et les grandes sagas familiales, alors les destinées des membres des familles McKenzie et O'Keefe sauront certainement vous plaire, vous surprendre, vous attendrir voire vous taper sur les nerfs parfois ! Ils ne vous laisseront cependant jamais indifférents !
    À part une fin un peu en queue de poisson et un début un peu lent, très honnêtement je n'ai pas réellement trouvé de défauts à ce roman. J'ai retrouvé l'ambiance qui m'avait tant plu dans les précédents tomes, j'ai aimé les personnages une dernière fois en sachant que j'allais les quitter... et j'ai découvert un personnage féminin complexe mais ô combien intéressant, Gloria, à laquelle je me suis attachée bien plus que je ne l'aurais cru au départ.
    Comme je le disais plus haut, la fin m'a un peu déconcertée sans me décevoir pour autant. Il ne se passe peut-être pas grand chose au début du roman mais franchement laissez de côté ces quelques petites inégalités pour vous plonger dans Le Cri de la Terre avec délices. Une saga familiale qui n'a rien à envier aux plus grandes et qui magnifie cette terre lointaine et entourée pour nous, Occidentaux, d'une aura mystérieuse et exotique : la Nouvelle-Zélande.

    En Bref :

    Les + : une belle intrigue, un duo attachant, sur fond de guerre mondiale...
    Les - :
    un début un peu lent et une fin légèrement déconcertante mais dans l'ensemble, c'est mineur.


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 30 Juillet 2017 à 22:21
    Je ne connaissais pas cette saga, il faut que je retrouve tes anciens billets ;). Elle a tout pour me plaire
      • Dimanche 30 Juillet 2017 à 22:41

        C'est une petite saga familiale plutôt sympa et qui a tout de suite bénéficié du superbe design des éditions Archipoche, pour ma part, ce sont vraiment les superbes couvertures qui ont attiré mon attention en premier : 

        Voici la toute première, qui m'avait vraiment fait craquer et m'avait donné envie de lire le résumé qui, cela n'est pas étonnant, avait tout de suite retenu mon attention ! smile

        Honnêtement, c'est une saga que je ne peux que conseiller, j'ai vraiment passé un super moment et je suis presque triste de quitter les personnages, j'aurais bien aimé les retrouver encore et encore tant Sarah Lark parvient à nous accrocher et à nous faire sentir partie prenante de l'histoire qu'elle raconte !

        Vraiment, je ne peux que te conseiller de te lancer ! Je suis sûre que tu aimeras...malgré quelques petites inégalités, ces romans valent la peine d'être lus ! 

    2
    Dima
    Samedi 12 Décembre 2020 à 05:05
    J’ai beaucoup aimé cette saga et je partage votre analyse et votre avis sur cette trilogie. Ce qui m’embête et me rend très mal à l’aise c’est précisément la relation entre Jack et Gloria, les héros du dernier tome. N’est-ce pas une relation incestueuse? Jack est l’oncle de Gloria, le demi-frère de Kura?! Merci d’avance de me répondre
      • Samedi 12 Décembre 2020 à 10:46

        Ma lecture remonte un peu maintenant mais oui, si mes souvenirs sont bons, en effet Jack et Gloria sont oncle et nièce. Je sais que cela m'avait surprise aussi au départ sans que cela gêne pour autant ma lecture... Je ne sais pas exactement à quel moment l'inceste tel qu'on le considère aujourd'hui apparaît, je ne sais pas si c'était le cas au XIXème siècle mais les mariages entre cousins étaient courants etc... donc peut-être ne considérait-on pas encore à cette époque-là une relation oncle/nièce comme on la considérerait aujourd'hui. Très honnêtement, je ne sais pas mais cela n'a pas trop gêné pour autant ma lecture... happy Mais je comprends que ça ait pu vous surprendre voire vous mettre mal à l'aise... 

        Heureusement, globalement, la saga est suffisamment bonne pour faire oublier, éventuellement, ce petit écueil... wink2

         

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