• J'ai Failli Te Dire Je T'Aime ; Federico Moccia

    « En amour, la douleur est proportionnelle à la beauté de l'histoire qu'on a vécue. »

    J'ai Failli Te Dire Je T'Aime ; Federico Moccia

    Publié en 2007 en Italie ; en 2010 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Scusa ma ti chiamo amore

    Editions Le Livre de Poche

    762 pages

    Premier tome de la saga J'ai Failli Te dire 

    Résumé : 

    Niki va bientôt passer son bac. Avec ses amies, elle est bien décidée à profiter de sa jeunesse et de sa liberté. Défilés de mode, concours de surf, fêtes, courses de voitures improvisées...Tous les moyens sont bons pour s'amuser à Rome, cet été-là. 
    Alex, lui, broie du noir. A trente-sept ans, ce publicitaire talentueux vient de se faire plaquer par sa fiancée ! En plus, voilà que son patron le met en concurrence avec un jeune collègue ambitieux sur une nouvelle campagne publicitaire. Et tout cela ne serait rien si, ce matin-là, il n'avait pas croisé la route de Niki...Ou plutôt si tous les deux ne s'étaient pas rentrés de dans. C'est le coup de foudre réciproque. Juste un petit détail : elle a dix-sept ans. Vingt ans de moins qu'Alex...Une fois encore, Federico Moccia nous invite à un plongeon là où l'eau est la plus bleue. Pour notre plus grand plaisir. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Avec ce roman, je découvre la littérature italienne contemporaine. Finalement, ma connaissance très limitée s'arrêtait à Umberto Eco et encore, de lui je n'avais lu que le fameux Nom de la Rose. Un peu réducteur, quand même ! Je vous avoue que, si on ne m'avait pas prêté ce roman, je ne l'aurais certainement pas lu.
    Là pour le coup l'auteur est contemporain et brosse un portrait de la jeunesse italienne des années 2000, mais pas que...ce n'est pas forcément un sujet qui m'emballe spécialement mais je me suis dit, allez, lançons-nous, pourquoi pas, après tout ? 
    Niki l'héroïne, est une jeune fille de 17 ans, elle est au lycée et va passer son BAC. Un jour, alors qu'elle se déplace en scooter dans les rues de Rome, elle se fait renverser par une voiture et de cette voiture descend celui qui va bouleverser sa vie.
    Justement, Alessandro, surnommé Alex, est à un carrefour de sa vie. Il vient de se séparer de sa fiancée et, à trente-sept ans, il n'a encore rien construit de solide et de durable. Directeur créatif d'une agence de pub en train de monter, il est aussi à un tournant de son existence professionnelle et un nouveau projet, bien qu'exaltant, pourrait tout remettre en question.
    Niki et Alex. Deux personnages totalement opposés, venus d'univers radicalement différents et qui ne devaient pas se rencontrer. Ni se plaire. Déjà, il y'a la différence d'âge... ces dix-neuf ans, presque vingt, qui les séparent, autant dire, plus d'une génération. Alors que Niki est encore une très jeune femme, une adolescente, Alex lui, est déjà un homme avec un passé et qui s'achemine doucement vers la maturité. Et pourtant, ils vont se plaire et s'aimer, malgré leurs divergences de point de vue, malgré la conception différente qu'ils se font de la vie. Ce n'est pas d'un coup de foudre amical dont l'auteur va nous parler ici mais bien de la passion amoureuse, pure et véritable. Seulement voilà, l'équation se complique avec l'énorme écart qui sépare les deux amants. Si la différence d'âge n'est pas insurmontable, elle va forcément empêcher Niki et Alex de vivre leur amour sereinement : préjugés de la société, les leurs aussi, qu'il faut mettre de côté, les jugements hâtifs, les prédictions funestes et blagues parfois un peu maladroites des amis, qui croient bien faire mais insinuent le doute...
    Justement c'est en dehors de ces raccourcis un peu faciles que Federico Moccia va traiter cette histoire hors normes il faut bien le dire, mais pas isolée non plus. Les couples avec une grande différence d'âge ont toujours existé et existeront sûrement pendant encore longtemps. Une attirance ne se choisit pas : on peut l'être par quelqu'un de notre âge ou pas, par quelqu'un du sexe opposé...ou pas. Ici, Niki et Alex se rencontrent et plus rien ne compte. Peu importe qu'ils aient vingt ans d'écart, ils veulent vivre et cette étape de leur existence, ils veulent la vivre ensemble. J'ai trouvé par exemple intéressant que l'auteur mêle les deux mondes des personnages, en faisant se rencontrer les amis respectifs, comme si malgré la différence d'âge et de mode de vie, on peut s'entendre malgré tout, se confier et se comprendre. Bon, il y'a des déconvenues quand même, des amies d'Alessandro qui ont du mal à se positionner devant cette nouvelle histoire, parce que Niki, à quelques années près, pourrait être une de leurs filles...tout n'est pas exceptionnellement paradisiaque non plus dans le roman, c'est ça qui est intéressant. Tout en s'émancipant de toutes les idées reçues que l'on a en général sur ce genre de couples, Federico Moccia pointe aussi de manière assez juste les problèmes qui ne peuvent manquer de survenir et les reproches que l'on peut alors se faire
    En effet, tout ne sera pas tout rose et ils vont aussi traverser des moments difficiles, ceux que tous les couples traversent mais aussi ceux que le grand écart entre la jeune femme et l'homme qui forment ce couple induisent de manière, peut-être pas logique, mais inéluctable.
    Federico Moccia traite ce sujet assez sensible avec beaucoup de maîtrise. Il ne donne aucun avis, il raconte, c'est tout. C'est vrai, la différence d'âge, dans le couple, fait parler. Même si l'on est pas concerné, on a l'impression de l'être et on a un avis. Est-ce malsain ? Au contraire, est-ce beau ? Je ne sais pas s'il faut se questionner là dessus. En tous cas ce n'est pas ce que cherche l'auteur. Il se contente de dérouler l'histoire de Niki et Alex sur plusieurs mois, en cet été 2007 riche en événements, tant pour elle que pour lui. Et on oublie finalement assez rapidement qu'ils n'ont pas le même âge parce que sous une carapace de rebelle, Niki est en fait une adolescente très mature et équilibrée et Alex, à près de quarante ans, a échappé au schéma traditionnel du mariage et des enfants et se sent donc plus jeune dans sa tête que ses amis enfermés dans une spirale conjugale qui ne les satisfait plus mais de laquelle il est difficile de s'émanciper. Alex et Niki se comprennent aussitôt et se rendent compte qu'ils ont les mêmes attentes et les mêmes aspirations au même moment. Partant de là, où est le problème ?
    Déjà Federico Moccia se refuse à traiter l'histoire d'amour de façon raisonnable : c'est un coup de foudre, la chose au monde qui est la plus inexplicable. Il n'y a pas à chercher à comprendre, à chercher des explications... peut-être que certains de ces couples se forment tout d'abord sur une carence affective, un père ou une mère absent qui pousse la personne à aller chercher, dans ses histoires amoureuses, un modèle parental plus mûr et protecteur. Peut-être les hommes qui cherchent une histoire avec une fille plus jeune ont-ils peur de vieillir et cherchent-ils une échappatoire ? C'est possible effectivement, il y'a des choses inconscientes qui nous poussent à agir comme on le fait, c'est sûr. Mais là, rien de tout ça. L'auteur ne cherche pas à donner une analyse psychologique ou sociétale de l' histoire d'Alex et Niki. On suit uniquement ces deux protagonistes, très attachants, dans leurs beaux moments comme dans les moins évidents.
    Le début du roman m'a fait peur et ne m'a pas vraiment convaincue. Du coup, quand j'ai vu le pavé, je me suis dit : oh mon dieu je ne suis pas rendue ! Et finalement, non. La confusion de chronologie, au début, m'a un peu gênée, je ne savais pas trop où me situer, certains personnages apparaissent brusquement sans qu'on sache ni pourquoi ni comment... et puis les fils se dénouent doucement dans les derniers chapitres et on commence à tout comprendre.
    Du coup, c'est le genre de roman avec lequel il faut persévérer même si le début semble un peu laborieux. L'histoire devient de plus en plus prenante, et si le début est un peu long, c'est parce que l'auteur prend le temps de bien poser son intrigue et de nous présenter les différents personnages notamment les entourages proches de Niki et Alex : parents, amis, collègues...
    Le côté un peu vulgaire ou cru des premiers chapitres m'a aussi un peu gênée, je me suis dit que ça allait être compliqué parce que les successions de blagues salaces et grasses, c'est particulièrement lassant au bout d'un moment. Et puis contre toute attente, l'auteur peut aussi se faire très classe voire romantique et le livre est plein de jolies petites phrases très belles, sur l'amour, l'amour physique, les relations homme/femme etc...
    Je ne sais pas si je lirai le second tome mais assurément J'ai failli te dire je t'aime est une bonne lecture, un roman très juste. Pour moi une bonne surprise. 

    En Bref :

    Les + : un roman intéressant, bien écrit, des personnages attachants. 
    Les - : un début un peu lent à démarrer. 


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