• La Rebelle, Femme médecin au Moyen Âge ; Valeria Montaldi

    « Tout ce que je peux vous dire, c'est que le bien que l'on fait aux autres nous revient presque toujours comme une bénédiction et que notre vie s'en trouve enrichie. »

    La Rebelle, Femme médecin au Moyen Âge ; Valeria Montaldi

    Publié en 2011 en Italie ; en 2013 en France (pour la présente édition)

    Titre original : La Ribelle

    Editions J'ai Lu

    507 pages

    Résumé :

    Au Moyen Âge, sous le règne de saint Louis, Caterina exerce la médecine à Paris, à l'Hôtel-Dieu. Lorsqu'elle tombe enceinte, elle découvre trop tard que son amant est marié et décide d'assumer seule son destin.

    A l'époque où la dissection des cadavres est interdite par l'Eglise, le groupe clandestin dont faisait partie la jeune femme est dénoncé, et ses confrères masculins n'hésitent pas à lui faire porter l'entière responsabilité du délit. Abandonnée par tous, Caterina parvient à s'enfuir en Italie où elle reprend son travail dans un nouvel hôpital. Mais l'obscurantisme de l'époque la contraint à mener chaque jour une lutte épuisante contre la jalousie et la misogynie de ses collègues. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Nous sommes en 1254, à Paris, sous le règne de Louis IX. Caterina de Colleaperto, jeune femme d'origine italienne, a obtenu une maîtrise de médecine à l'université très prestigieuse de Montpellier. Depuis, elle exerce dans la capitale du royaume de France aux cotés de l'homme qu'elle aime, Rolando Lafranchi. Devant sans cesse lutter contre les préjugés misogynes de l'époque, qui font des femmes des incapables à exercer la médecine -à l'exception des accouchements qui étaient souvent confiés à des femmes, accoucheuses ou sage-femmes-, Caterina se heurte autant à la méfiance des dirigeants de l'Hôtel-Dieu de Paris qu'à celle de ses collègues masculins voire clients, peu habitués à être soignés par une femme dont ils n'hésitent pas à remettre les compétences en doute. Un jour, alors qu'elle a été dénoncée après avoir assisté à une dissection, pratique vivement réprimée dans les pays chrétiens à l'époque, et qu'elle s'aperçoit qu'elle est enceinte d'un homme dont elle ne sera jamais l'épouse, Caterina décide de fuir et de refaire sa vie ailleurs, loin. Seule.
    Quand j'ai commencé La Rebelle, c'était avec un peu d'appréhension car j'avais lu pas mal de critiques sur des blogs et sites littéraires qui n'étaient pas spécialement très enthousiastes. Il était souvent reproché aux personnages du roman de n'être pas attachants et surtout, ce qui revenait dans presque toutes les critiques, c'était la trop grande modernité du récit. Modernité que j'ai cherchée, que j'ai trouvée, il est vrai, notamment dans le comportement de Caterina, qui n'est pas du tout celui d'une femme de cette époque-là, mais finalement, ça ne m'a pas gênée plus que cela. Peut-être y'en a-t-il eu, des femmes de cette époque, qui s'élevèrent contre les préjugés dont elles étaient victimes, mais comme il est très rare d'envisager l'Histoire du point de vue des femmes, peut-être n'avons-nous pas plus d'informations que cela...

    La Rebelle, Femme médecin au Moyen Âge ; Valeria Montaldi

    Représentation de l'anatomie humaine dans Les Très Riches Heures du Duc de Berry (XVème siècle)


    Ce que je reprocherais surtout au roman, bien plus finalement que cette modernité qui peut être assez facilement occultée, c'est le foisonnement des personnages, ce qui n'est pas spécialement nécessaire car, finalement, à part quelques exceptions, les interactions entre les différents protagonistes sont très rares, du coup, on ne comprend pas spécialement l'apparition de tel ou tel personnage à tel moment du récit pour finalement ne plus jamais le recroiser. Le style n'est pas folichon non plus, mais peut-être que cela est dû à la traduction.
    A part ça, La Rebelle reste un roman qui se laisse lire et je dois même dire qu'on est assez rapidement captivé. Même si la médecine n'a peut-être pas la place qu'on attend au vu du titre, j'ai trouvé particulièrement intéressant de me plonger dans le monde de Caterina et de découvrir sa vie, parce que je me suis sentie finalement assez proche d'elle. Alors si le monde de la médecine médiévale avait été un peu plus développé, avec du vocabulaire, des situations précises, je crois que j'aurais pu être encore plus captivée par ce roman car finalement, bien que férue d'Histoire, celle de la médecine reste relativement floue pour moi et j'aurais trouvé sympa d'en apprendre un peu plus sur les pratiques de l'époque par le biais d'un roman tel que celui-ci.
    Contrairement à d'autres lecteurs qui ne se sont pas du tout attachés au personnage de Caterina, personnellement, je l'ai trouvée, sinon attachante, du moins intéressante. C'est vrai qu'elle peut paraître froide voire très imbue d'elle-même dans les premiers chapitres mais les épreuves qu'elle va devoir affronter vont finalement lui donner une humilité tout à fait appréciable et on s'attache petit à petit à ce personnage au fond assez complexe mais qui reste quand même très humain, avec ses doutes, ses failles et ses blessures secrètes. Personnage digne d'intérêt également : Francesco Aicardo, le barbier-chirurgien qui sera le collègue de Caterina à Milan.
    Petit regret : Caterina aurait pu rencontrer Hersent -appelée Ersenda dans le récit-, femme-médecin de la seconde moitié du XIIIème, dont on sait peu de choses sinon qu'elle exerça son art à la cour du roi Louis IX de France, le futur saint Louis.
    La Rebelle reste un roman que j'ai pris plaisir à découvrir même si sa trop grande modernité empêche parfois de se plonger véritablement dans l'époque : encore une fois, ne vous arrêtez pas cependant qu'à cet aspect du récit. J'ai aimé suivre Caterina dans ses pérégrinations entre France et Italie. Femme déterminée, elle force le respect malgré tout.

    En Bref :

    Les + : un personnage principal intéressant et une intrigue relativement captivante.
    Les - : 
    un foisonnement de personnages qui nous fait parfois perdre le fil ; une grande modernité de style qui empêche parfois le lecteur de s'immerger totalement dans ce XIIIème siècle à la richesse certaine.


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  • Commentaires

    1
    Samedi 13 Septembre 2014 à 16:52

    Je l'ai vu en librairie et je le note car il me tente bien même si je ne compte pas le lire de suite

    2
    Mardi 16 Septembre 2014 à 20:38

    oh je ne connais pas cet ouvrage, ça peut être intéressant, je note.

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