• La villa aux étoffes, tome 1 ; Anne Jacobs

    « Je n’ai pas le choix mademoiselle. Soit on se respecte, soit on se perd. Qui se fait tout petit et rampe devant les autres est perdu d’avance. »

    Couverture La villa aux étoffes

     

     

       Publié en 2014 en Allemagne 

      En 2021 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Die Tuchvilla

      Éditions 10/18 (collection Domaine Étranger)

      648 pages 

      Premier tome de la saga La Villa aux Étoffes 

     

     

     

     

    Résumé :

    Augsbourg, automne 1913. Marie quitte l'orphelinat pour entrer comme femme de cuisine dans la somptueuse villa des Melzer, une famille de riches industriels du textile. Tandis qu'elle tente de trouver sa place parmi les domestiques, à l'étage des maîtres, l'ouverture de la saison des bals occupe tous les esprits. Car cette année, Katharina, l'une des filles des Melzer, doit faire son entrée dans le monde. Seul Paul, l'héritier, semble étranger à cette agitation, déterminé à prendre ses distances avec sa famille...jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance de Marie. Cette rencontre, qui va aider la jeune femme à percer le secret de sa naissance, pourrait également changer son destin. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Automne 1913, à Augsbourg. La jeune Marie Hofgartner quitte l’orphelinat, où elle n’a été guère heureuse, pour devenir fille de cuisine à la villa des Melzer, puissants industriels dans le textile. La famille est composée des parents, Johann et Alicia Melzer et des trois enfants, Paul, l’unique fils qui est destiné à prendre les rênes de l’usine familiale à la suite de son père et Katharina, dite Kitty ainsi qu’Elisabeth, les deux filles, très différentes l’une de l’autre et qui s’entendent peu.
    A la villa, Marie découvre le quotidien de fille de cuisine et de bonne : le personnel forme une entité distincte des maîtres, avec ses propres affinités, ses règles, ses rivalités et ses coups bas.
    Sorte de Downton Abbey (pour une fois j'avoue que j'ai vraiment retrouvé cette ambiance tant aimée dans la série) allemand et industriel, La villa aux étoffes nous offre une plongée dans le monde de la haute société à la veille de la Grande Guerre. J’ai apprécié de changer un peu de plan et de quitter l’Angleterre pour l’Allemagne, un pays finalement peu représenté dans ce type de romans. En général, on associe les grandes sagas familiales historiques à l’Angleterre, aux Etats-Unis, à la France aussi pour certains, mais beaucoup moins…et si mes souvenirs sont bons, j’ai lu peu de romans historiques se passant en Allemagne dans la haute bourgeoisie ou l’aristocratie. Donc, j’ai été assez attirée par cet aspect de la saga, je dois bien l’avouer. Et le contexte historique me parlait bien aussi.
    Ensuite à la lecture, je dois bien avouer que mon enthousiasme du départ s’est relativement vite émoussé. Entendons-nous bien, je n’ai pas détesté mais j’ai ressenti une pointe de déception en refermant le livre et n’ai pu m’empêcher de me dire : « Tout ça pour ça ? » En effet, si vous fréquentez un peu les blogs ou les réseaux sociaux (Bookstagram, Booktube), vous avez certainement (forcément !) vu passer cette saga, éditée initialement chez Charleston en grand format. Et du coup, encore une fois, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur le bien-fondé de ces phénomènes littéraires et éditoriaux qui naissent sur la toile et provoquent un engouement monstre autour d’un livre en particulier, qu’on voit passer pendant des mois, encensé par les critiques, et qui disparaît aussi vite qu’il est arrivé. J’avoue que je craque peu, en général, pour les romans phénomènes, parce que je crains la déception : malheureusement, cela m’est arrivé plusieurs fois. Avec Le Gang des Rêves, de Di Fulvio : intéressant, oui, mais qui malheureusement, ne m’a pas pleinement convaincue et j’ai eu le sentiment un peu amer d’être passée à côté d’un livre culte et de ne pas en avoir saisi tous les enjeux. Avec La Part des Flammes, de Gaëlle Nohant : un point de départ riche et intéressant mais une seconde partie qui retombe et donc, le sentiment d’une lecture inégale. Heureusement, il y a eu d’autres phénomènes littéraires qui ont été des coups de cœur pour moi aussi ou au moins de bonnes lectures : c’est le cas par exemple des Sept Sœurs, qui m’aura réconciliée avec l’univers de Lucinda Riley après un méga flop. C’est le cas aussi pour La Couleur des Sentiments (lu il y a plus longtemps, en 2012), pour Circé de Madeline Miller, pour la saga Les Déracinés de Catherine Bardon ou encore, Les Dames de Marlow. Du coup, je me demande ce qui fait qu’une saga ou un roman en particulier vont devenir un phénomène : est-ce que l’avis de quelques influenceurs va primer, sachant que parfois, les avis sont biaisés par des service de presse ? Bref, je pense que rien ne vaut l’avis personnel de toute façon et que, si on a envie de lire un livre, que ce soit un phénomène littéraire ou pas, il faut se lancer mais moi qui étais déjà méfiante, j'avoue que je vais rester vigilante et continuer de ne pas céder systématiquement aux sirènes des réseaux sociaux... 
    Après cette petite digression, entrons donc dans le vif du sujet : qu’est-ce qui m’a déplu dans La villa aux étoffes ? Si j’ai aimé l’ambiance de cette villa, le contexte, le pays choisi comme cadre, malheureusement je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Marie ne m’a pas spécialement touchée, malgré un passé peu évident et un caractère qui se révèle davantage de page en page. Elisabeth, Kitty et Paul, les enfants Melzer m’ont soit agacée, soit laissée indifférente. Quant aux domestiques (valets, femmes de chambre…) je ne me suis pas du tout attachée à eux. Certes, tout être humain a une part de jalousie ou de mesquinerie mais j’ai parfois trouvé que, pour certains, c’était vraiment trop. Là où c’est bien dosé dans Downton Abbey, avec des personnages comme Thomas Barrow ou Sarah O’Brien, est finalement assez maladroit ici. Quant à l’intrigue, j’ai eu l’impression de lire une succession d’événements, de faits, qui n’ont malheureusement que très peu de liens entre eux et, malheureusement, ce qui est présenté dans le résumé comme le point fort du récit (le secret autour de la naissance de Marie, sa quête pour en apprendre plus sur la mort de ses parents) finit noyé dans la masse et n’est en définitive qu’un événement parmi d’autres et c’est dommage. Ce qui pourrait peut-être passer visuellement à l’écran, dans une série par exemple, m’a fait l’effet, sur papier, de lire parfois des chapitres assez décousus tandis que d’autres sont très cohérents et de là naît une certaine inégalité.
    Pour autant, j’ai envie d’être indulgente avec ce roman, en me disant que c’est le premier tome d’une saga qui en compte cinq pour l’instant et court sur plus de vingt ans. Peut-être est-ce une entrée en matière, un premier volume qui pose les bases d’un univers et c’est probablement le cas. Non, La villa aux étoffes n’est pas un roman déplaisant, bien au contraire. Si vous aimez les romans qui rappellent un peu les « costume dramas » britanniques, sans nul doute vous aimerez ce roman, qui raconte finalement les derniers mois d’insouciance en Europe avant la déflagration de la Grande Guerre.
    La villa aux étoffes est donc un roman historique intéressant et divertissant, mais pas dénué de défauts. Quelques jours après avoir terminé la lecture de ce premier tome, je m’interroge encore sur ce qui a pu passionner autant certains lecteurs, même si, évidemment, un avis est subjectif. Je crois que, comme je le disais plus haut, rien ne vaut l’avis personnel. J’espère très fort pour vous que vous serez emportés par la magie de cette saga comme l’ont été bien des lecteurs. Pour ma part, je vais quand même laisser sa chance à cette saga en lisant le tome deux, histoire de confirmer ou infirmer mon avis initial.

    En Bref :

    Les + : un roman plaisant parce que bien écrit et qui décrit parfaitement la vie quotidienne de la haute bourgeoisie à la veille de la Première guerre mondiale.
    Les - : beaucoup d'événements juxtaposés mais sans réel lien entre eux, des personnages malheureusement fort peu attachants et c'est dommage.


    La villa aux étoffes, tome 1 ; Anna Jacobs

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • Commentaires

    1
    Samedi 28 Mai 2022 à 21:09

    Ah la la c'est rare que je te vois peu enthousiaste pour un livre. Comme tu dis, c'est important de se faire son propre avis mais du coup, après lecture de ta critique, je me méfierai et j'irai peut-être même jusqu'à ne pas nécessairement l'acheter... C'est dommage si le secret est noyé dans le reste ! Par contre, j'aime aussi l'idée que cela se passe en Allemagne au lieu des habituels pays !

      • Dimanche 29 Mai 2022 à 09:53

        Oui effectivement, c'est rare. Sans avoir des coups de cœur pour chacune de mes lectures (et heureusement d'ailleurs, parce que ça serait monotone) je suis, dans l'ensemble, rarement déçue. Et là, en mai, j'ai quasiment enchaîné deux lectures " pas terribles " : Au bord de la rivière Cane et La villa aux étoffes, donc... 

        Ce roman a cependant beaucoup de points positifs et de potentiel : je pense que comme c'est un premier tome, l'auteure a posé son intrigue, ses personnages, son ambiance, pour la suite. Mais je n'ai pas forcément compris pourquoi on avait autant d'événements condensés en un seul tome alors que l'idée de rechercher les origines de Marie et ce qui s'est passé avec ses parents est super intéressant et se suffisait à lui-même... 

        Personnellement, je ne comprends donc pas trop l'engouement autour de ce roman, qui est sympa, certes, mais j'ai lu des romans historiques et sagas familiales bien plus prenantes. Je pense que rien ne vaut l'avis personnel de toute façon et si tu veux le lire, je ne peux pas te le déconseiller... mais je crois qu'il est important de prendre du recul par rapport aux avis hyper positifs des réseaux sociaux, des fois. sarcastic

    2
    Mardi 16 Mai 2023 à 15:51

    Oh c'est dommage mais je comprends totalement, j'ai souvent été déçue par les livres qui ont beaucoup d'engouement. Je n'ai pas encore lu cette saga mais elle me tente vraiment beaucoup même si au final je lis de plus en plus d'avis négatif dessus. 

      • Dimanche 21 Mai 2023 à 10:59

        Et je crois justement que notre déception vient du fait que, au départ, on ait mis beaucoup d'attentes dans un roman dit "phénomène" et on pense alors que pour nous aussi, ça va marcher. Alors que non...frown C'est évidemment normal d'avoir des avis contraires et même parfois, totalement en décalage avec l'avis général mais forcément, on se demande pourquoi... et si en fait, le problème ne venait pas de nous ? Au final, si ce roman n'avait pas été survendu et surcôté, je pense que j'aurais mis moins d'attentes dans sa découverte et peut-être aurais-je été moins déçue...le côté Downton Abbey vanté par tous n'existe absolument pas dans cette saga, à mon sens ! Les personnages si nuancés de la série anglaise n'ont rien à voir avec cette pâle copie où les protagonistes sont capricieux et caricaturaux. Mais bon, peut-être aurais-je eu plus d'indulgence pour eux si on ne me les avait pas présentés partout comme les pendants allemands de la famille Crawley...

        Malgré quelques points positifs et le fait notamment de voir les dernières années avant la Grande Guerre du côté allemand, ce qui n'est pas courant, je ne me suis pas décidée à lire la suite et, près d'un an après ma lecture du premier tome, je pense que je vais m'arrêter là avec cette saga... sarcastic

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