• Le Jardin au Clair de Lune ; Corina Bomann

    « Ce violon est un signe, et je sens qu'il a déjà changé quelque chose en toi. Alors saisis cette chance, maintenant. »

    Le Jardin au Clair de Lune ; Corina Bomann

     

    Publié en 2013 en Allemagne ; en 2017 en France (pour la présente édition) 

    Titre original : Die Mondscheingarten

    Editions Pocket 

    576 pages 

    Résumé :

    Le jour où un étrange vieil homme lui offre un violon orné d'une rose, la vie de Lilly Kaiser bascule. Quelle énigme renferment l'instrument et la partition intitulée Le Jardin au clair de lune dissimulée à l'intérieur ? 
    De Berlin à Londres, en passant par l'Italie, ses recherches vont mener Lilly jusqu'à Sumatra, une île d'Indonésie au passé colonial. Des plantations de canne à sucre aux concerts éblouissants, Lilly met ses pas dans ceux de deux violonistes virtuoses, Rose et Helen, qui ont enchanté les foules cent ans plus tôt. Elle est encore bien loin de se douter qu'en pénétrant dans le mystérieux et sublime jardin au clair de lune elle a rendez-vous avec sa propre histoire...et avec l'amour.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En ce début de période estivale, j'ai eu envie d'évasion et de voyage et j'ai sorti de ma PAL ce roman. Quelles attentes avais-je en le commençant ? Très honnêtement, je n'en avais aucune dans la mesure où je ne connaissais absolument pas l'univers de Corina Bomann, l'auteure, mais d'après les résumés que j'avais pu lire, ses romans me rappelaient ceux d'auteures que j'aime beaucoup depuis longtemps, comme Kate Morton, Sarah McCoy ou encore Katherine Webb.
    Bon, je vous le dis tout net, il est difficile de détrôner Kate Morton et, pour moi, elle reste la reine de ces romans à secrets que j'aime tant. Mais Corina Bomann se débrouille très bien cela dit, en nous brossant un récit enlevé et plein d'émotions, entre Sumatra, Londres et l'Allemagne, de nos jours mais aussi au début du XXème siècle, dans le sillage de deux virtuoses du violon, Rose Gallway et Helen Carter.
    En janvier 2011, dans sa boutique d'antiquités, à Berlin, Lilly Kaiser reçoit la visite d'un étrange vieil homme qui refuse de donner son identité et laisse à la jeune femme un étui avec un violon à l'intérieur en lui disant qu'il lui appartient, ce qui ne manque pas de la surprendre. Après une enquête rapide auprès de ses proches qui ne lui apprend rien et parce qu'elle ne comprend rien à cette histoire, Lilly décide, avec l'aide de son amie d'enfance, Ellen, installée à Londres avec mari et enfants, d'élucider le mystère de ce violon orné d'une rose...Des écoles de musique et des archives londoniennes jusqu'aux vieilles demeures coloniales de Sumatra, Lilly va partir sur les traces oubliées de Rose et Helen, les précédentes propriétaires du violon, qui ont au moins un point commun : musiciennes passionnées et surdouées, leur carrière s'est pourtant arrêtée aussi brutalement que leur ascension était prometteuse et elles ont sombré dans un oubli nimbé de mystère. Bien sûr, en partant à leur recherche, Lilly veut chercher à comprendre ce qui peut bien, cent ans plus tard, la lier, elle, antiquaire berlinoise ordinaire, à ces deux femmes dont la destinée semble avoir été aussi brillante que tragique. Mais en se lançant dans cette quête effrénée, la jeune femme tente aussi de se guérir elle-même et de faire un deuil peu évident qui a fini par la faire se replier sur elle-même.
    En lisant ce résumé, si vous connaissez un peu les auteures citées au-dessus, vous verrez que Corina Bomann n'innove pas et conserve, somme toute, le schéma qui fait le succès et l'efficacité de ce genre de romans : une héroïne contemporaine un peu fragile qui va soudain être confrontée à un secret de famille ou un mystère quelconque -en ce qui concerne Lilly, l'entrée en possession de ce violon- et va se lancer dans une grande enquête lui permettant de découvrir ce fameux secret et des ancêtres qui ont vécu plusieurs décennies auparavant et dont on a fini par enterrer le souvenir. On va plonger avec elles les mains dans des papiers jaunis et poussiéreux, parfois, on va découvrir de vieilles maisons abandonnées mais qui recèlent encore bien des indices et surtout, on va assister à un changement chez elles, on va les voir devenir plus apaisées, on va les découvrir sous un nouveau jour et parfois, le mal-être inhérent chez certaines de ces héroïnes finit par disparaître, souvent sous l'influence d'un bel inconnu qui se fait une place de plus en plus importante dans leur vie car oui, n'oublions pas que, souvent, dans ce genre de récits, la romance se taille la part de lion -ce qui n'est pas pour déplaire parce que, dans la mesure, elle est bien amenée et aucunement niaise et c'est l'essentiel.
    Vous l'aurez compris, Corina Bomann ne renouvelle pas le genre mais elle s'en sert très habilement. J'ai pris plaisir à suivre Lilly, une jeune femme d'aujourd'hui qui a déjà connu quelques événements peu réjouissants et qui l'ont blessée et poussée, inconsciemment, à mettre sa vie personnelle sur pause. J'ai aussi aimé le personnage d'Ellen, qui a beaucoup de présence et qui est l'exacte opposée de Lilly tout en restant un soutien sans faille : elle a une véritable aura et pour vous donner une idée, j'ai vite associé Ellen à la figure de l'actrice Cate Blanchett, je ne sais pas pourquoi mais vous voyez ce charisme qu'elle a dans le fim Carol ? Eh bien Ellen ressemble un peu à cette femme.

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    Un paysage contemporain de l'île de Sumatra en Indonésie 


    Les deux femmes sont complémentaires et si j'ai peut-être plus aimé Lilly parce qu'elle n'hésite pas à montrer et à assumer sa fragilité et ses doutes et qu'elle semble plus ordinaire et peut-être plus proche de nous qu'Ellen, j'ai trouvé que l'une n'allait pas sans l'autre et qu'elles portaient vraiment à elles deux tout le récit.
    Enfin, ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est le cadre. Je vous ai parlé plus haut de trois auteures en particulier mais j'aurais dû en ajouter une autre, Rosie Thomas : il y'a quelques années j'ai lu ses romans Le Châle en Cachemire et Les Brumes du Caire ô combien dépaysants et qui m'avaient fait voyager au cœur de pays que je ne connais absolument pas. L'Asie a ce côté extrêmement dépaysant et exotique qui me plaît beaucoup et que je retrouve à chaque fois que je lis un roman se passant en Inde, en Chine, au Japon ou, comme ici, en Indonésie. On découvre l'île de Sumatra actuelle, très peuplée, aux rues grouillantes de passants et de circulation et la Sumatra coloniale du début du XXème siècle, quand une population bigarrée l'occupait : autochtones aux coutumes ancrées dans la nuit des temps et déconcertantes pour les occidentaux, Anglais et Néerlandais, très présents aussi sur l'île dans les années 1910-1920 : il ne faut pas oublier que Sumatra est, jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale et l'occupation japonaise de l'Indonésie, une colonie néerlandaise et ce, depuis plusieurs siècles, dépendant aux XVIIème et XVIIIème siècles de la fameuse Compagnie des Indes Orientales (la VOC, Vereenigde Oostindische Compagnie, en néerlandais). J'ai trouvé que ça changeait des sempiternels récits qui se passent en Inde, dans les Caraïbes ou en Australie : j'aime beaucoup ces romans, ne vous méprenez pas et je ne cesserais jamais de lire Kate Morton, par exemple, même si je ne projette pas de visiter un jour l'Océanie mais j'ai aimé changer de cadre et découvrir un pays peu représenté dans les romans. Cette île de Sumatra, entre jungle et civilisation, on la touche du doigt et j'ai aimé la découvrir, d'abord à travers le regard de nos héroïnes historiques, Rose et Helen puis dans les pas de Lilly qui en découvre, émerveillée, les us et coutumes ainsi que l'Histoire.
    Le Jardin au Clair de Lune est un très beau roman qui vous plaira certainement si vous aimez les ambiances historiques et contemporaines et dans lesquels un secret forme le fil rouge et la base du récit. Il vous plaira aussi si vous aimez voyager par procuration à travers les pages d'un livre. Ici, on s'évade sans problèmes et on découvre un monde bigarré et épicé qui n'est pas sans rappeler les romans qui se passent en Indochine, par exemple... Cette Indonésie du début du XXème m'a parfois un peu évoqué l'Indochine de Duras, par exemple.
    Hormis cela, j'ai trouvé que Corina Bomann écrivait bien : c'est simple et sans fioritures mais agréable. Elle a un style plutôt riche et fluide qui apporte beaucoup au récit. Elle est parvenue à insuffler beaucoup d'émotions également à son roman et à lui donner une véritable teneur : les personnages ne sont pas caricaturaux et si j'ai réussi à percer à demi le fameux secret en cours de lecture, ce que j'ai découvert à la fin m'a surprise au-delà de mes espérances. Ce roman a été une excellente surprise et une lecture très agréable en ce début d'été.
    Si vous ne connaissez pas Corina Bomann, alors je ne peux que vous conseiller de vous lancer. En ce qui me concerne, maintenant, je vais me renseigner sur ses autres romans et nul doute que je vais les lire dans plus ou moins de temps.

    En Bref :

    Les + : une belle histoire, un cadre dépaysant et innovant, des personnages qu'on prend plaisir à suivre. 
    Les - :
    pas vraiment de points négatifs à soulever dans ce roman.


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 7 Juillet 2019 à 17:07

    Encore une autrice que je découvre dans ton Salon. Je ne crois pas avoir déjà vu son nom passer, ce qui m'intrigue encore plus. J'aime beaucoup les histoires avec des secrets et des mystères alors celle-ci pourrait bien me plaire...

      • Dimanche 7 Juillet 2019 à 19:58

        Non, je n'avais encore jamais lu Corina Bomann et je l'ai découverte un peu par hasard, pour mon plus grand plaisir. sarcastic J'ai été surprise et emportée par ce roman ; je m'attendais à voyager en lisant ce livre mais je ne m'attendais pas à en aimer autant l'intrigue. 

        Je ne sais pas si tu as déjà lu Kate Morton, mais leurs deux univers sont assez proches. ^^ En tout cas, Le Jardin au Clair de Lune est à conseiller : je suis sûre qu'il plaira à tous les amoureux de musique et même aux autres d'ailleurs parce que, sans être spécialement mélomane, je me suis sentie captivée par l'histoire de cet étrange violon gravé d'une rose. 

    2
    Dimanche 14 Juillet 2019 à 01:25

    je l'ai beaucoup aimé aussi :) 

      • Mardi 16 Juillet 2019 à 18:47

         Ce fut en effet une très belle surprise pour moi aussi. Je n'attendais rien de ce roman au départ, si ce n'est m'évader et voyager à Sumatra et mes modestes espérances ont été satisfaites largement ! Maintenant j'ai très envie de lire les autres romans de Corina Bomann. happy

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