• Les Ailes du Matin, Intégrale, tome 1 ; Mireille Lesage

    « Folie toute humaine que de croire le monde et ses dons tout à soi ! »

    Les Ailes du Matin, Intégrale, tome 1 ; Mireille Lesage

    Publié en 2012

    Editions Pygmalion 

    910 pages

    Comprend L'Envol et Les Noces de Lyon 

    Résumé :

    Dans l'atmosphère fiévreuse de la cour de Louis XIII, alors qu'un groupe de conspirateurs se dresse pour abattre le tout-puissant cardinal de Richelieu, surgit la flamboyante Floriane de Saint-Evy. Elle fait tourner les têtes, suscite les passions et provoque, malgré elle, des conflits sanglants. Mais son coeur ne bat que pour Artus d'Ivreville que les aléas du destin ne cessent d'éloigner d'elle...jusqu'au jour où un événement imprévu oblige la belle intrépide à renoncer à tout pour se réfugier à Lyon. 
    Dotée d'une énergie exceptionnelle, la jeune femme décide alors de relever tous les défis. Duels, pièges, évasions, chevauchées, idylles, coups de théâtre se succèdent à un rythme endiablé. Une fresque trépidante -où se croisent personnages authentiques et héros romanesques- vivifiée par le grand souffle de l'aventure. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Ce conséquent premier volume regroupe en fait les deux premiers romans de la saga Les Ailes du Matin, qui en compte six. Ici nous avons donc la possibilité de découvrir, dans un seul et même livre, L'Envol et Les Noces de Lyon, qui vont nous faire faire connaissance avec une jeune héroïne, Floriane de Saint-Evy, en plein coeur du XVIIeme siècle (l'histoire s'ouvre à l'aube de la Conspiration de Chalais).
    En 1625, la jeune Floriane de Saint-Evy a quinze ans et vit en Anjou, dans le château familial passablement délabré, en compagnie de sa cousine et tutrice, Alix. Ses parents sont morts, son frère est à la Cour au service de Monsieur, frère du roi et sa sœur a pris le voile. Floriane, qui est plutôt jolie, ne manque pas de courtisans mais son peu de fortune ne fait pas se bousculer à la porte beaucoup de maris potentiels. Courtisée par le marquis de Pontvallain, bien plus âgé qu'elle, elle refuse le mariage et va alors retrouver son frère à Paris et découvrir cette Cour en ébullition, où s’étiole une aimable et jeune et jolie reine, Anne d'Autriche, à l'ombre d'un mari taciturne qui ne l'aime pas, Louis XIII tandis que lui-même se trouve sous la coupe d'un fin politique, j'ai nommé, le cardinal de Richelieu.
    Le gouvernement du cardinal n'est pas sans faire des envieux et des mécontents et c'est donc dans un contexte bien particulier et très tendu qu'arrive Floriane : en 1625, autour de Monsieur et de ses soutiens est en effet en train de se tisser une conjuration qui, dans l'Histoire, conservera le nom de Chalais, du nom du gentilhomme périgordin qui, en 1626, devait débarrasser la France de l'aura dangereuse du cardinal mais y laissa la vie. Et Floriane va faire la connaissance d'une grande conspiratrice devant l'Éternel, la belle et scandaleuse duchesse de Chevreuse avec qui elle va se lier d'amitié.
    Ici, dans un savant mélange de personnages fictifs et authentiques, au milieu d'événements tous plus romanesques les uns que les autres tout en étant avérés, on peut dire que tout est réuni pour qu'une vraie fresque historique sr déploie sous les yeux des lecteurs ! Et c'est vrai que ça marche ! Très vite, j'ai eu l'impression de lire du Juliette Benzoni, avec ce mélange d'Histoire et d'aventures...disons que Les Ailes du Matin se situe à mi-chemin entre Benzoni et Angélique, marquise des Anges. C'est la promesse de ne pas s'ennuyer...
    Oui, mais voilà, le gros bémol que je soulèverais, c'est l'héroïne, Floriane, que je n'ai, mais alors, pas du tout aimée ! Si, au début, cette petite provinciale de quinze ans, un peu timide, dont le grand rêve est de connaître Paris et surtout la Cour et ses ors peut s'avérer touchante voire assez attachante, tout se dégrade très vite. Et comme l'a dit avec beaucoup de spontanéité et de sincérité une autre lectrice dont j'ai pu lire l'avis : quelle héroïne insupportable ! Et je ne peux que lui donner raison... malheureusement, ai-je envie de dire, parce que j'aurais sûrement mieux apprécié cette saga si j'avais pu aimer et m'attacher un tant soit peu à Floriane. Seulement, comme celle-ci me tapait fortement sur les nerfs j'ai été encline à être sévère pendant ma lecture, jugeant le comportement de Floriane sans aucune indulgence. Qu'un personnage de roman ne soit pas exactement tel que nous sommes, d'accord, mais quand même... le personnage de Floriane est trop caricatural, trop orgueilleux, trop allumeur, pensant son temps à flirter de ci de là au point qu'on en lèverait les yeux au ciel d'exaspération à chaque fois qu'elle fait une nouvelle conquête !!
    J'ai aussi été surprise par l'ascension fulgurante de mademoiselle de Saint-Evy à la Cour... il est dit dès le départ que son frère, Charles, est un proche de Gaston, le frère du roi. Que son frère ait donc des accès à la Cour et en fasse bénéficier sa jeune sœur qui n'attend que ça, pourquoi pas ? Cela a d'ailleurs dû se faire à l'époque... mais que Floriane se mue, en quelques mois en véritable courtisane, passant d'obscure jeune adolescente angevine à intrigante louvoyant entre les différentes factions, trempant déjà dans une conspiration et tenant la dragée haute au cardinal de Richelieu...encore une fois, est-ce bien possible ? L'aventure et le romanesque ne doivent pas à mon sens prendre le pas sur la vraisemblance. Le roman se laisse lire, mais malheureusement, on n'est pas dupe et on ne se laisse pas totalement entraîner dans l'intrigue, c'est dommage.
    Je dois par contre apporter au crédit de l'auteure une restitution précise du contexte historique. Je connaissais Mireille Lesage grâce à une biographie semi-romancée d'Anne de Bretagne, lue il y'a quelques années et que j'avais appréciée. Je pense qu'elle fait partie de ces auteurs d'historique vraiment passionnés, au même titre que Juliette Benzoni par exemple. J'ai beaucoup aimé voyager à travers le règne de Louis XIII, assez méconnu, mais intéressant à partir du moment où on prend le temps de s'y pencher... courant de 1610 à 1643, son règne fait office de transition entre la fin de la Renaissance et le flamboyant règne de Louis XIV. Émaillé de nombreuses conspirations de Cour, souvent dirigées contre son charismatique ministre, Richelieu et de révoltes populaires, on ne peut pas vraiment qualifier Louis XIII de grand roi même s'il fut un assez bon administrateur.
    Sous Louis XIII se croisent des personnages tous plus intéressants les uns que les autres : Madame de Chevreuse, l'amie d'Anne d'Autriche, les jolies espionnes de Richelieu, les beaux amis de Monsieur, les grands nobles... parfois d'ailleurs, ils seraient presque plus intéressants, dans Les Ailes du Matin, que les personnages fictifs !
    Bref, ce contexte historique bien décrit, les recherches précises sur les villes dans lesquelles se déroulent l'intrigue, notamment la ville de Lyon, sont les gros points positifs du roman et il ne sont pas des moindres ! Les parties narratives, très étoffées permettent justement à ce contexte d'être restitué et donnent toutes leurs saveurs aux descriptions : je les ai préférées d'ailleurs aux parties dialoguées, bien plus lourdes, notamment à cause de la ponctuation.
    Pour ma part, ces points positifs ont permis de rattraper un peu cette déception que j'ai ressentie quant aux personnages, trop caricaturaux et l'intrigue romanesque trop aventureuse et du coup, invraisemblable par moments.
    Les Ailes du Matin est une saga que j'ai trouvée trop inégale pour me convaincre totalement... j'en attendais bien plus, justement parce que je suis une fan du XVIIème siècle ! Ma première impression m'a fait la rapprocher très vite de l'univers de Benzoni pour me détromper rapidement, à ma grande déception ! Les sagas de Juliette Benzoni ont toujours ce petit truc qui fait que... ce petit truc qui rattrape tout ! Ici malheureusement, dans L'Envol et Les Noces de Lyon, les qualités n'étaient pas suffisamment importantes pour minorer les défauts

    En Bref :

    Les + : un contexte historique impeccablement restitué, on s'y croirait !
    Les - :
     un roman un peu too much et une héroïne vraiment imbuvable.


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  • Commentaires

    1
    Mardi 20 Décembre 2016 à 19:09

    Ah la la, quand tu as écris "disons que Les Ailes du Matin se situe à mi-chemin entre Benzoni etAngélique, marquise des Anges", j'ai été convaincue. Je connais moins bien cette période de l'histoire et rien que pour le contexte historique ce livre me plairait beaucoup. Malheureusement si l'héroïne est insupportable ça risque de gâcher ma lecture. Cela me fait penser à une autre saga, "Louison ou l'heure exquise", suivie de "Louison ou la douceur perdue" de Fanny Deschamp,  saga dont j'ai apprécié le contexte historique mais où je n'arrivais vraiment pas à supporter l'héroïne. Je ne comprend pas pourquoi elles doivent obligatoirement être orgueilleuses et se métamorphoser du tout au tout en quelques pages...

      • Mardi 20 Décembre 2016 à 20:58

        Il y'avait longtemps que je n'avais pas détesté à ce point une héroïne ! cry Ca m'arrive souvent de ne pas vraiment m'attacher aux personnages, de garder une certaine distance, parfois celle-ci est voulue par les auteurs, d'ailleurs...mais ici...grrr ! Je lui aurais mis des baffes si j'avais pu ! Et les péripéties hyper rocambolesques mais téléphonées, ça va bien cinq minutes mais ça finit par lasser ! C'est dommage parce que sinon, le roman tient assez bien la route...

        Du coup, je ne peux pas vraiment te le déconseiller...je le ferai, si tu n'aimais pas l'historique à la base ou disons, si c'était un genre que tu ne lisais pas beaucoup d'habitude, mais apparemment, ça n'est pas le cas donc si tu es curieuse, je ne peux que t'inciter à tenter le coup ! J'avoue que je ne regrette pas cette lecture, notamment pour la bonne surprise du second tome ! cool

    2
    Samedi 24 Décembre 2016 à 15:41

    Dans le tome 1, ce n'est pas Floriane qui me tapait sur les nerfs mais Artus !!! Par contre, à Lyon, j'ai commencé par la trouver tout à fait insupportable... regrettant finalement que Melchior ne lui ait pas passé la bague au doigt !!vivivi, Floriane a fait ressortir mes penchants sadiques ! winktongue

    Comme toi, j'avais préféré les personnages historiques à ceux de fiction (mon petit coeur avait chaviré pour Roger et Bassompierre !!)... et c'est vrai que le contexte historique est le gros point fort des romans ! c'est ce qui manque terriblement dans les romans historiques actuels, je trouve !

    PS : j'ai le même ressenti que Kitsy sur Louison ! Une vraie tête-à claques (Louison pas Kitsy !! ^^)...

     

      • Samedi 24 Décembre 2016 à 16:24

        Ah eh bien ton ressenti concernant Artus, moi je l'ai eu dans le deuxième tome alors que je commençais à trouver Floriane plus tolérable, on va dire... cool

        Par contre je ne peux que te rejoindre quand tu dis que le contexte hosto est le gros point fort du roman c'est d'ailleurs ce que je soulève dans ma chronique et heureusement d'ailleurs qu'il y'a cela pour rattraper l'intrigue romanesque assez moyenne ! 

        À part ca, pour ce qui est de Louison eh bien je ne connais pas cette demoiselle mais... vu ce que vous m'en dites, ça ne me donne pas envie de la connaître ! sarcastic 

         

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