• Les Aventures de Gilles Belmonte, tome 1, Pour les trois couleurs ; Fabien Clauw

    « De toutes les façons de souder un équipage, la mort était peut-être le ciment le plus fort. »

    Couverture Pour les trois couleurs

     

     

         Publié en 2020 

      Editions Pocket

      494 pages

      Premier tome de la saga Les Aventures de Gilles        Belmonte

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Mars 1798. La France révolutionnaire est en guerre contre la plupart des monarchies d'Europe. Parmi ses ennemis, l'Angleterre et sa puissante Royal Navy sont les fers de lance de cette lutte sans merci qui s'éternise. Hélas, la jeune Marine républicaine se consume sur les cendres de la défunte Royale. La flotte française, à court de crédits, souffre d'une corruption généralisée. 
    Engagé à l'âge de treize ans, Gilles Belmonte en a vingt-neuf lorsqu'il accède au grade très convoité de capitaine de frégate. Il se voit confier une mission cruciale pour la survie de la France qui mettra à rude épreuve son humanité et son intelligence. Entre machinations des services secrets, combats navals et amours naissantes, survivra-t-il dans ce monde où l'ennemi n'est pas toujours celui que l'on croit ? 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Nous sommes en 1798, quelque part sur les mers du globe, où l’ancienne Marine Royale (surnommée simplement la Royale par ses marins) hisse maintenant pavillon tricolore. Le Directoire ne le sait pas encore mais ses jours sont comptés et, dans moins de deux ans, il aura été remplacé par le Consulat d’un jeune général promis à un brillant avenir : Bonaparte, futur Napoléon Ier. Pour le moment, la République doit se débattre dans une guerre contre ses puissants voisins et supporter le blocus maritime anglais de ses ports les plus stratégiques.
    C’est dans ce contexte que nous rencontrons Gilles Belmonte, vingt-neuf ans, dont près de vingt passés sur un navire de guerre. Embarqué à l’âge de treize ans, il n’a jamais plus quitté la Marine et, lorsqu’on le rencontre, il est le second de La Cassiopée. Mais on a pour lui de plus grands desseins et, à Bordeaux, où se jouent des parties diplomatiques qui, parfois, dépassent le simple cadre de la guerre maritime, l’amiral Granger nourrit pour Belmonte des ambitions que, peut-être lui-même n’espérerait même pas. Le voilà soudain propulsé capitaine de vaisseau, avec pour mission de convoyer vers les petites Antilles Manon Desmaret, épouse du gouverneur de la Martinique et sa fille Camille mais aussi chargé d’une mission plus occulte qui devrait l’emmener jusqu’à Boston, aux Etats-Unis.
    Sans mauvais jeu de mots, c’est une mission pleine d’écueils qui attend Belmonte et l’équipage de L’Egalité, le bâtiment dont il a pris le commandement. Mais, bien secondé par Jean Duval qui est aussi, par ailleurs, un ami sur lequel on peut compter et par un équipage déterminé, Belmonte a toutes les cartes en main pour réussir brillamment et déjouer les mauvais tours des ennemis de la République. Des ports atlantiques jusqu’à Madère, en passant par les petites Antilles convoitées, en cette fin de XVIIIème siècle par les Britanniques cherchant à les soustraire à l’influence française, l’histoire se déroule, doucement et puis parfois s’emballe…
    Pour ceux qui s’attendent à des aventures dignes de la flibuste ou de Pirate des Caraïbes, vous serez déçus ! Fabien Clauw, marin lui-même, prend bien le temps de nous décrire un univers qui peut être effectivement un peu abscons pour les néophytes. Cela m’a rappelé un peu l’univers de Nicolas Grondin (L’Enigme de la Diane) qui prenait vraiment le temps de nous faire découvrir l’univers de la Marine militaire à la fin du XVIIIème siècle… Ici, en plus, le contexte est très intéressant : la plupart des marins et des hauts commandants sont des anciens de la Royale et ne peuvent qu’assister impuissants au délitement de la Marine républicaine, en guerre contre ses puissants voisins, à commencer par l’Angleterre et l’Espagne des Bourbons. Et Belmonte comme les autres ne peuvent que déplorer que la Marine française ne soit pas mieux considérée après tous les fiers services qu’elle a pu rendre au pays (notamment pendant la guerre d’Indépendance américaine). Mais la Révolution est passée par là, punissant de bons éléments coupables d’être nés nobles, permettant certes à bien des marins d’accéder à des postes de commandement qu’ils n’auraient jamais pu briguer sous l’Ancien Régime et les guerres incessantes ainsi que les blocus affaiblissent une Marine jeune et qui ne peut pas réellement soutenir la comparaison avec les puissantes flottes anglaise ou néerlandaise.

    Frégate de 18 — Wikipédia

    Tableau représentant une frégate anglaise du XVIIIème siècle, la HMS Amelia

    J’ai trouvé ce roman vraiment passionnant et pourtant, l’histoire militaire et moi, ça fait deux. Je dois dire que ce n’est pas ce qui m’attire le plus en général mais les romans se passant sur les mers me fascinent en général. J’ai beaucoup aimé Le Sans-Dieu de Virginie Caillé-Bastide et j’ai été enthousiasmée il y’a plusieurs années par la saga en deux tomes de Nicolas Grondin, L'Énigme de la Diane.
    Ici, encore une fois, j’ai été emportée ! Ce roman m’a beaucoup plu et a su éveiller mon intérêt parce que ce n’est pas seulement la simple description de la vie à bord d’un navire de guerre. Alors oui, comme je vous le disais plus haut, il n’y a pas une aventure à chaque page, des abordages tous les chapitres et les pirates en sont quasiment absents ! Mais malgré tout, le secret entourant la mission de L’Egalité en Amérique, les ennemis qui ne sont pas francs du collier et semblent vouloir tout faire pour déjouer les plans de Belmonte donne au roman une petite tournure de roman d’espionnage assez sympathique !
    J’ai mis beaucoup de temps à le lire, à mon grand regret parce que ce roman m’a plu mais ce n’était peut-être pas le bon moment, j’aurais peut-être dû le lire en étant davantage disponible, je l’aurais peut-être encore plus apprécié ! Vu mon avis plus qu’élogieux alors que je ne lui ai finalement consacré qu’une petite part de ma concentration, je me dis que j’aurais peut-être même pu avoir un coup de cœur pour ce roman. Oui oui, rien que ça ! Vous vous en doutez, il ne me tarde maintenant plus qu’une chose, c’est de lire le tome suivant et découvrir enfin ce qui arrive à Belmonte, héros certes relativement mystérieux (on ne connaît finalement de lui que son origine bordelaise, sa famille relativement restreinte composée d’une mère et d’une sœur cadette et sa déjà longue expérience à bord d’une frégate mais c’est tout) mais aussi charismatique et dont l’aura émane des pages mêmes du livre, pour venir piquer notre curiosité.
    Un roman enlevé et qui sent les embruns et le sable, mais aussi le sang et la poudre. Un roman qui saura probablement passionner les néophytes comme les passionnés de mer et de bateaux. Un roman fédérateur donc et qui a le mérite, en plus, de se situer dans un contexte historique peu souvent utilisé par les romanciers. Il a donc tout pour lui, vraiment. 

    En Bref :

    Les + : un roman passionnant, précis et bien documenté. On s'y croirait !
    Les - : pour moi, pas vraiment de points négatifs à soulever ! 


     

    Les Aventures de Gilles Belmonte, tome 1, Pour les trois couleurs ; Fabien Clauw 

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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