• Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour : L'Evasion de Richard Coeur de Lion et Autres Aventures

    « On peut construire sa vie à son gré si on le veut vraiment, et si la Providence vous aide un peu. »

    Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour : L'Evasion de Richard Coeur de Lion et Autres Aventures

     

    Publié en 2016

    Editions J'ai Lu

    564 pages

    Tome hors-série de la saga Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour

    Résumé :

    Des serfs opprimés par un seigneur violent et cruel. Une troupe de chevaliers réunis pour libérer Richard Coeur de Lion, emprisonné en Allemagne. Un bien curieux chat botté. Un crime ménager. Un retour à l'abbaye de Cluny perturbé par des fresques qui saignent. Un loup démoniaque à combattre. Autant d'intrigues dans lesquelles Guilhem d'Ussel se retrouve plongé entre 1193 et 1201. Au fil de ces péripéties, on découvre que le mensonge se cache souvent derrière une apparente vérité, que l'évidence peut être un leurre, que la loyauté fait parfois défaut et que la vengeance justifie bien des crimes. Guilhem, quant à lui, aussi vif d'esprit qu'agile à l'épée, cherche sans relâche à faire justice. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Cela fait deux ans que je ne m'étais pas plongée dans une aventure de Guilhem d'Ussel, le chevalier troubadour de Jean d'Aillon. Il est vrai qu'après ma lecture de Rouen, 1203  alors le dernier tome de la saga en date, j'ai attendu la sortie en poche de Béziers, 1209, qui va me permettre de raccrocher les wagons et de reprendre le fil, après deux ans loin de cette saga.
    Pour me remettre un peu dans l'ambiance je me suis dit que la lecture de ce tome hors série, dont les nouvelles s'intercalent, de part leur chronologie, entre les romans de la saga, serait une bonne alternative. Guilhem est l'un de mes héros préférés chez Jean d'Aillon, que j'ai un peu délaissé à partir du moment où je me suis plongée dans Les Enquêtes de Louis Fronsac mais que, je le savais, je retrouverai forcément un jour. A mon sens, Guilhem d'Ussel, personnage particulier au passé lourd et pas forcément sans tâche est bien plus complexe que Louis Fronsac ou Olivier Hauteville, deux autres héros de Jean d'Aillon, très intéressants eux aussi, cela va sans dire, mais différemment, toutefois.
    Dans ce recueil d'un peu plus de cinq cents pages, l'auteur nous balade ainsi de 1193 jusqu'au début du XIIIème siècle : un peu naïvement, au départ, j'ai cru que chacune des nouvelles allait tourner autour de l'évasion de Richard Coeur de Lion qui, après son retour de croisade, se trouva otage, d'abord du duc d'Autriche puis de l'empereur Henri VI. Ca prouve que j'avais encore une fois bien lu le résumé, car si je l'avais fait, j'aurais vu que la chronologie des nouvelles s'étend sur près de dix ans.
    La plupart des nouvelles présentes dans ce recueil avaient d'abord été publiées en format numérique et j'avais été frustrée de ne pas pouvoir les lire, surtout que des notes de bas de page parfois renvoyaient vers l'intrigue de telle ou telle nouvelle et je me disais : « dommage, quand même... »

    J'ai été donc ravie de les voir rassemblées en un seul et même ouvrage. Ça m'a fait un peu bizarre de faire un bond dans le temps, de revenir dans le passé et il a parfois fallu que je fasse un effort de mémoire pour me rappeler l'intrigue de certains tomes notamment de De Taille et d'Estoc et Férir ou Périr, les deux romans hors série qui racontent la jeunesse de Guilhem. J'ai apprécié qu'une chronologie soit disponible en fin d'ouvrage pour nous permettre de savoir entre quels tomes chaque nouvelle s'intercale. A la limite, cela permet de se rafraîchir la mémoire en allant relire les résumés mais, dans l'ensemble, je n'ai jamais été perdue. Sans me souvenir de tout, je me suis rendu compte que les tomes de la saga lus il y'a pourtant un moment étaient encore assez présents à mon esprit. Il est vrai que j'ai toujours beaucoup aimé Guilhem d'Ussel, un personnage assez atypique.
    Les nouvelles démarrent en 1193, avec La Charte Maudite et L'Evasion de Richard Cœur de Lion. Viennent ensuite, en 1198, Le Noël du Chat Botté, en 1199 Les Perdrix de Lectoure, en 1200 Retour à Cluny et enfin, en 1201, Le Loup maléfique, celle que j'avais très envie de découvrir car je pressentais encore l'utilisation d'un personnage très connu de notre imaginaire -peut-être la Bête du Gévaudan ?- un peu comme pour le chat botté, qu'on ne s'attend pas forcément à retrouver au Moyen Âge mais que l'auteur utilise cependant habilement.
    Ensuite, la grande question, qui m'est revenue sans cesse au cours de ma lecture mais à laquelle je n'ai pas réellement réussi à répondre c'est : est-ce que ces nouvelles présentent un intérêt à la compréhension de la saga dans son ensemble ? Si j'étais très encline à dire oui pour De Taille et d'Estoc et Férir ou Périr, qui nous permettent de mieux comprendre Guilhem, ses réactions et qui nous éclairent sur son passé, je dirais que ce n'est pas vraiment le cas pour ces nouvelles. Elles émaillent la chronologie de la saga mais ne sont cependant pas, à mon sens, nécessaires à la compréhension globale de l'intrigue. Du moins ne l'ai-je pas ressenti comme ça à leur lecture. Je les ai appréciées -même si La Charte Maudite m'a un peu ennuyée je dois le dire- mais je ne pense pas que leur lecture soit réellement nécessaire pour appréhender la saga dans son ensemble. Parfois j'ai même eu l'impression de lire autre chose que du Guilhem d'Ussel, c'était assez perturbant parce que je n'ai finalement pas vraiment perçu la continuité avec les autres tomes, malgré les références qui y sont faites. Je crois que ce qui m'a un peu perturbée, c'est l'absence ou, du moins, la mise à l'écart de l'aspect policier de la saga, surtout dans la première nouvelle. Les enquêtes y sont moins présentes et cela m'a surprise. Mais au final, cela permet à l'auteur d'aborder d'autres domaines, de nous livrer un roman encore plus historique, si tant est que cela soit possible ! Disons que le côté historique parfois un peu inhibé par le policier et celui-ci revient un peu plus sur le devant de la scène dans les dernières nouvelles et ce, pour mon plus grand plaisir de lectrice ! 
    J'ai cependant été ravie de retrouver en fin de volume des enquêtes ressemblant bien plus à ce à quoi Jean d'Aillon nous a habitués, notamment celle prenant corps à Lamaguère, le fief de Guilhem en Toulousain et mettant en scène ce fameux loup maléfique qui n'est pas sans rappeler certaines affaires de bêtes s'attaquant aux hommes, aux XVIIème ou XVIIIème siècles.
    Chaque nouvelle est originale, à sa manière. Jean d'Aillon excelle toujours à dépeindre un Moyen Âge assez grandiose, peut-être pas complètement conforme à la réalité mais qui essaie, du moins, de s'en rapprocher au mieux. C'est le condensé d'une époque finalement : relations entre vassaux et suzerains, entre seigneurs et vilains, croyances plus ou moins superstitieuses, cultes des reliques et des miracles etc... Sa plume est toujours vive, tout à fait adaptée à un récit d'aventures. Ces nouvelles m'ont permis de raccrocher les wagons et de me replonger dans l'ambiance de la saga, dont je m'étais un peu éloignée, avant ensuite de reprendre le fil chronologique. La prochaine fois, c'est donc à Béziers, au moment du siège de la ville par les croisés du Nord, que je retrouverai Guilhem et ses compagnons et, j'avoue, j'ai hâte ! 

    En Bref : 

    Les + : la diversité des thèmes et des ambiances et les personnages, bien sûr. 
    Les - : le recueil est peut-être un peu lent à démarrer. La Charte Maudite m'a un peu ennuyée, peut-être me serais-je plus vite plongée dedans en commençant ma lecture par une autre des nouvelles...

     

     


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :