• Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour, tome 5, Rome, 1202 ; Jean d'Aillon

    « Aussi j'aime mieux -quoi qu'on en publie Être mari joyeux qu'amant marri ! » Gui d'Ussel

    Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour, tome 5, Rome, 1202 ; Jean d'Aillon

    Publié en 2014

    Editions J'ai Lu

    473 pages

    Cinquième tome de la saga Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour

    Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour, tome 5, Rome, 1202 ; Jean d'Aillon

     

    Résumé :

    1202 : Guilhem d'Ussel reçoit à Lamaguère la visite d'un notaire du Saint-Siège. L'homme apporte à Bartolomeo Ubaldi, l'ancien écuyer de Guilhem, le testament de son père qui lui lègue la ville de Ninfa. Mais sur place, les enfants Ubaldi découvriront une autre vérité. Guilhem d'Ussel, venu leur porter secours, se retrouve mêlé à la guerre opposant la commune de Rome et le Saint-Siège.  Les barons romains seront-ils des alliés ou d'implacables ennemis ? Quel rôle jouera Robert de Locksley, alias Robin des Bois, dans cette histoire ? Une fois encore, Guilhem devra faire preuve de perspicacité pour démêler le vrai du faux. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Cette cinquième aventure du chevalier troubadour Guilhem d'Ussel va une nouvelle fois -après Londres, 1200- nous emmener outre les frontières du royaume de France. Alors que, retiré dans son fief du Toulousain, Lamaguère, l'ancien routier maintenant assagi goûte aux joies de la vie conjugale auprès de Sanceline, sa douce épouse parisienne, ancienne cathare qui a finalement préféré le mariage à sa religion, voilà qu'une grande nouvelle à l'intention de ses amis, Bartolomeo et Anna Maria Ubaldi lui parvient...un notaire du pape Innocent III se présente en effet chez lui au début de l'année 1202 pour lui annoncer que le Saint-Père a décidé de réparer une injustice en rendant aux enfants du cardinal Ubaldi, mort quelques années auparavant, le fief de Ninfa, en Italie, acheté par le cardinal au pape d'alors, Célestin III. Mais il semblerait que ce désir de se racheter d'Innocent III ne soit en fait qu'un leurre et c'est bien dans un piège que Bartolomeo et sa sœur vont tomber, en arrivant en Italie.
    Il faut dire aussi que la période s'y prête tout à fait. Au début du XIIIème siècle, Rome est agitée par des luttes intestines qui opposent les grands barons et le pape, élu depuis 1197. Innocent III se révélera l'un des papes les plus intransigeants et inflexibles du Moyen Âge et sa mémoire restera certainement attachée à jamais à la sanglante Croisade contre les Albigeois, qui débute vers 1209 sous son pontificat. A cette époque-là, la Ville Éternelle, ancienne capitale des Césars, dans laquelle persistent quelques grandioses souvenirs de leur puissance, n'est pas vraiment une ville comme peuvent l'être Paris ou Londres, par exemple. C'est plutôt un agglomérat de plusieurs possessions avec, en dernier lieu, la plus importante, la cité du Vatican qui appartient au Saint-Siège. Dans le reste de la ville, les grands seigneurs comme les Orsini et les Colonna -que l'on retrouvera, aux débuts de la Renaissance, en opposition avec les fameux Borgia-, mais aussi les Frangipani, se partagent ruelles et quartiers et s'opposent ou s'allient, au gré des événements à la papauté et à la famille et clientèle du pape, qui tente d'étendre sa main-mise sur la ville et sa commune.
    C'est donc dans ce contexte relativement tendu qu'échouent Bartolomeo, sa soeur et l'époux de cette dernière, Robert de Locksley, alias Robin des Bois. Et Guilhem, qui vient finalement leur prêter main-forte. Là, l'ancien mercenaire originaire de Marseille va retrouver Constance Mont-Laurier, tanneuse originaire de la cité phocéenne et que l'on a pu déjà rencontrer dans Marseille, 1198. Mariée à un armateur, la jeune femme pourrait, bien malgré elle, se trouver également mêlée aux déboires de Guilhem et de ses amis avec le Saint-Siège et ses sbires.
    Ce cinquième tome de la saga est vraiment parfait à mon sens. Les romans de Jean d'Aillon, souvent menés tambour battant, il faut bien le dire, pèchent parfois par des lourdeurs de style ou quelques incohérences mais ici, ce n'est pas le cas. L'intrigue est déjà un peu moins embrouillée que d'habitude, on la suit ainsi de façon beaucoup plus linéaire, sans forcément être obligé de relire trente fois le même passage pour le comprendre et le relier aux autres -ce qui a pu m'arriver avec d'autres romans de la saga. Et je pense que cela participe fortement à l'intérêt du lecteur, qui s'éveille très rapidement pour ne plus se tarir. Les personnages s'étoffent de plus en plus et deviennent de plus en plus intéressants. Leur relief devient en effet de plus en plus important à mesure qu'ils accumulent les aventures. A mesure que l'on apprend un peu plus sur eux, et notamment sur Guilhem, le héros et son passé, on se rend compte de l'aboutissement des personnages de Jean d'Aillon, certes fictifs voire légendaires comme Robert de Locksley, le fameux Robin Hood, mais tellement ancrés dans le contexte historique où ils évoluent, qu'ils en deviennent plausibles et représentent finalement, à eux seuls, un panel assez diversifié de la société médiévale de la fin du XIIème siècle ou du début du XIIIème siècle. Malgré quelques petites erreurs historiques -ou de datation, mais on sera enclin à pardonner ce genre d'erreurs quand on sait le casse-tête que c'est de dater précisément sources et événements médiévaux-, dans l'ensemble, c'est un contexte historique plutôt fiable qui nous est restitué par Jean d'Aillon qui, on le sent bien, ne se lance pas dans la rédaction de ses romans à l'aveuglette mais en s'appuyant sur pas mal d'ouvrages qui forment au final une bibliographie plutôt exhaustive, que l'auteur nous fait partager en fin d'ouvrage et qui est, à mon avis, une très bonne initiative.
    Hormis cela, voyager dans cette Italie médiévale qui n'était pas alors un royaume cohérent comme la France ou l'Angleterre mais, à l'instar de sa ville principale, Rome, un glacis de plusieurs principautés et places fortes appartenant à telle ou telle famille, est particulièrement exotique et intéressant.

    En Bref :

    Les + : une enquête enlevée et bien menée, des personnages auxquels on s'attache de plus en plus.
    Les - :
    Aucun.


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  • Commentaires

    1
    Samedi 29 Décembre 2018 à 11:20

    J'ai aussi beaucoup aimé cet épisode. pour moi un des meilleurs que j'ai lu jusqu'à présent.

      • Samedi 29 Décembre 2018 à 11:38

        Oui, effectivement ! ^^ Contrairement aux autres sagas de Jean d'Aillon, notamment Louis Fronsac, que j'aime beaucoup, je trouve que Guilhem d'Ussel est, peut-être, celle qui s'essouffle le plus sur la durée... J'attends beaucoup de Béziers, 1209, qui est dans ma PAL d'ailleurs, en espérant retrouver un peu ce qui me plaisait au début... cool

        Je ne dis pas que cette saga est décevante mais, en ce qui me concerne, je ne suis pas hyper impatiente de retrouver les héros quand je termine une de leurs aventures... yes Mais ce cinquième tome était vraiment intéressant et j'ai bien apprécié les péripéties de nos héros dans les rues sinueuses de la Rome médiévale... 

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