• Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour, tome 6, Rouen, 1203 ; Jean d'Aillon

    « Le cœur d'un homme vaut tout l'or d'un pays. » Garin Le Lorrain (chanson de geste du XIIème siècle)

    Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour, tome 6, Rouen, 1203 ; Jean d'Aillon

    Publié en 2015

    Editions J'ai Lu

    512 pages

    Sixième tome de la saga Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour

    Résumé :

    Saint-Jean-d'Acre, 1203. Une nef génoise arrive à Marseille. Elle débarque un templier infidèle, une jeune veuve, un arbalétrier et un clerc en mission pour Aliénor d'Aquitaine. Cette dernière veut voir le saint linceul du Christ avant de mourir. Cette précieuse relique est très convoitée. Certains souhaitent la posséder pour son caractère sacré, d'autres veulent s'en servir pour asseoir leur pouvoir perdu. 

    Guilhem d'Ussel se retrouve, malgré lui et pour venger les siens, emporté dans ce combat. Les destins se croisent à Rouen, où Arthur, le jeune duc de Bretagne, est retenu prisonnier par son oncle Jean sans Terre. 

    Qui obtiendra la sainte relique ? Arthur sera-t-il délivré par ses fidèles ? 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Nous voici donc en 1203. Juste rentrés de Rome, où ils ont connu maintes aventures, Guilhem d'Ussel, Robert de Locksley, son épouse, Anna Maria et le frère de cette dernière, Bartolomeo, font étape à Marseille, avant de repartir vers leurs fiefs respectifs : Lamaguère, dans le Toulousain, pour Guilhem et ses gens et son château d'Ile-de-France, donné par le roi, pour Robert et Anna Maria.
    Marseille est alors un port important où accostent toutes sortes de bateaux et, alors que notre joyeuse troupe se trouve encore dans la cité phocéenne, voilà qu'une nef génoise, arrivant tout droit de Terre Sainte, débarque dans le port un contingent d'hommes d'armes mais aussi de personnages qui auront leur importance pour la suite du récit : un chevalier musulman se faisant passer pour un chrétien, un clerc au service d'Aliénor d'Aquitaine, une jeune veuve, un Templier qui semble cacher quelque chose...l'intrigue du roman se noue ici, sur les quais du port de Marseille, avant de se transporter vers la ville de Rouen, capitale du duc de Normandie -qui est aussi le roi d'Angleterre...et, en ce début de XIIIème siècle, le roi d'Angleterre est le triste sire Jean sans Terre, dernier fils d'Aliénor et d'Henri II Plantagênet, homme fourbe et violent qui n'a rien trouvé de mieux que d'emprisonner sévèrement son neveu qui s'est révolté, se mettant ainsi à dos une bonne partie de ses sujets continentaux, fidèles au jeune duc Arthur de Bretagne et revendiquant avec lui, et pour lui, la couronne anglaise qu'ils estiment injustement posée sur la tête du dernier frère du Cœur-de-Lion.
    Rien ne prédestinait Guilhem à se trouver ainsi mêlé à une querelle de famille ne le concernant pas. Mais voilà qu'à peine revenu à Lamaguère, accompagné de quelques hommes d'armes recrutés à Marseille et de cette jeune veuve dont il ne sait rien, il trouve meurtris, dans leur demeure, un de ses hommes, sa femme et leur bébé, ainsi que Thomas, le templier mystérieux, débarqué lui aussi à Marseille et qui a accepté de faire route avec Guilhem vers le Toulousain et, de là, vers le nord...que s'est-il passé ? Lancé à la poursuite de ceux dont il pense qu'ils sont coupables, Guilhem va finalement, en essayant de venger les siens, se trouver étroitement mêlé aux remous qui agitent les possessions anglaises en France...
    Ce sixième tome est un peu plus long à démarrer et nécessite un appui solide dès le début pour que le lecteur comprenne bien les tenants et aboutissants de toutes les histoires particulières qui se mêlent pour former ensuite l'intrigue aventureuse de Rouen, 1203. Ainsi le roman débute-t-il réellement en 1201, avec la présentation de plusieurs personnages qui auront un rôle à jouer dans la suite du récit : c'est ainsi le cas de Thomas, templier de Terre Sainte, embarqué à Acre vers le royaume de France et porteur d'un trésor inestimable -pense-t-il-, pour la Chrétienté entière ; Flore, jeune veuve d'un serf de l'abbaye de Tiron, parti en Terre Sainte dans l'espoir d'échapper définitivement à sa condition servile et qui n'y a trouvé que la mort, Flore, dont un homme d'armes de Guilhem va s'éprendre follement ; Marc de Saint-Jean, faux chevalier croisé qui répond en fait au nom de Ali-i Sabah et fait partie du courant musulman des ismaéliens et se trouve en mission pour son peuple en France ; Ferrière, un homme qui cache bien des secrets à l'instar de Gregorio, neveu du capitaine de la nef génoise et qui n'a débarqué à Marseille que pour des raisons bien occultes ; Le Maçon, enfin, clerc à Fontrevault mais qui aspire à une toute autre et bien plus violente destinée...
    Tous ces personnages vont être amenés à rencontrer Guilhem, en 1203, dans sa quête des assassins de son homme lige, Godefroi, de son épouse Jeanne et de leur nourrisson. Certains vont emporter une aide non négligeable au chevalier troubadour, d'autres, au contraire, vont s'employer à lui mettre des bâtons dans les roues, car, suite à ses retrouvailles fortuites avec l'un de ses amis, Thomas de Furnais, Guilhem se retrouve finalement enfoncé jusqu'au cou dans les querelles de succession qui opposent Jean sans Terre et son neveu, Arthur de Bretagne.
    Ainsi, malgré un début un peu plus long à démarrer que pour les autres tomes, nous entrons avec toutes les clés en main dans l'intrigue policière et d'aventures proprement dite. On comprend ainsi beaucoup mieux qui est tel ou tel personnage et ce qu'il fait là. L'intrigue se déroule ensuite de façon plutôt fluide, ce qui n'était pas forcément le cas dans les autres tomes, où j'avais parfois relevé quelques incohérences. Ici, la bonne préparation du lecteur lui permet ainsi de bien tout comprendre, sans forcément revenir en arrière en ayant la sensation d'avoir loupé un passage important. J'ai en tous cas été emballée par cette intrigue, un peu différente des précédentes, avec plus de personnages, plus d'histoires parallèles qui se mêlent, s'entremêlent et s'imbriquent parfaitement. Quelques lourdeurs de style encore, parfois, mais dans l'ensemble, le roman est bon, bien documenté...j'ai relevé une ou deux petites erreurs mais rien de catastrophique non plus. Le voyage en Terre Sainte donne également à la série -ce qu'elle n'avait pas jusque-là-, un côté exotique et oriental plutôt bienvenu.
    Le roman est dynamique, enlevé, mené tambour battant. Dommage qu'Anna Maria et son époux, Robert de Locksley, soient moins présents, depuis Londres, 1200 mais à part ça, ce sixième tome est à la hauteur des premiers ! La saga ne s'essouffle pas et c'est tant mieux.

    En Bref :

    Les + : une intrigue solide et enlevée, des personnages qu'on est toujours heureux de retrouver.
    Les - : deux trois petites erreurs, une ou deux incohérences, mais rien de grave.


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 2 Août 2019 à 19:23

    J'ai trouvé les péripéties rocambolesques et pas toujours crédibles mais néanmoins j'ai beaucoup apprécié. Je ne me suis pas ennuyée à le lire et j'ai été particulièrement intéressée par tout ce qui se passe en Terre Sainte.

      • Vendredi 2 Août 2019 à 20:26

        Oui, je suis d'accord ! ! Parfois, les romans de Jean d'Aillon sont très très romancés... Ca me rappelle un peu les grands romans feuilletons du XIXème siècle, dont il s'inspire, d'ailleurs : Jean d'Aillon ne cache pas qu'Alexandre Dumas est l'une de ses inspirations majeures. 

        Cela dit, ces passages parfois un peu tirés par les cheveux ou pas toujours hyper vraisemblables sont contrebalancés, la plupart du temps, par des recherches historiques très solides et ça, c'est vraiment un gros point positif pour moi. 

        Ca fait un moment que j'ai laissé en suspens cette saga, il faudrait que je la reprenne... yes

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