• Les Enquêtes de Louis Fronsac, tome 7, L'Enigme du Clos Mazarin ; Jean d'Aillon

    « Le Malin n'apparaissait jamais, il préférait s'introduire sournoisement dans l'esprit et le coeur de ses victimes pour les manipuler et les pousser au crime. »

    Les Enquêtes de Louis Fronsac, tome 7, L'Enigme du Clos Mazarin ; Jean d'Aillon

    Publié en 2007

    Editions du Masque (collection Labyrinthes)

    445 pages

    Septième tome de la saga Les Enquêtes de Louis Fronsac 

    Résumé :

    Magistrats et truands au coeur d'une terrible affaire criminelle visant à renverser le premier ministre.


    En 1646, Jules Mazarin, président du conseil royal, signe des lettres de patentes qui permettent à son frère Michel d'augmenter la surface de la ville d'Aix. Au même moment, le comte d'Alais, gouverneur de Provence, avertit le ministre que de fausses lettres de provision, toutes signées par le cardinal et permettant d'accéder à des charges de conseiller au parlement, sont mises en vente. Qui peut bien chercher à céder de tels documents et à semer le trouble dans la ville ? Mazarin charge le marquis de Vivonne de mener l'enquête. Aidés de Gaston de Tilly, procureur du roi et du perspicace Louis Fronsac, les trois hommes finiront par découvrir la vérité après avoir frôlé la mort plus d'une fois, dans une ville d'Aix sale, obscure et encore enserrée dans ses remparts moyenâgeux.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Et c'est parti pour la chronique du déjà septième tome des aventures de Louis Fronsac, le notaire enquêteur du XVIIeme siècle, imaginé par Jean d'Aillon !
    Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que j'aime particulièrement l'univers de cet auteur, très historique. À ce jour, à part sa saga Trois-Sueurs, j'ai découvert chacune des séries qui ont fait son succès, à commencer par Les Aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour et Les Enquêtes de Louis Fronsac.
    Je dois dire que ma préférence va à cette dernière, pour le moment. Peut-être parce que, même si le Moyen Âge me passionne, je lis beaucoup de romans se passant à notre époque. Nettement moins au temps de la régence d'Anne d'Autriche, qui est pourtant une période riche et intéressante !
    Nous sommes donc en 1646. Louis XIV est un jeune roi de huit ans et le pays est alors administré par la reine-mère, Anne d'Autriche, régente du royaume et secondée par son tout puissant ministre, Mazarin. Celui-ci, au mois de janvier 1646 a autorisé son frère, Michel, archevêque d'Aix, à enclore dans la ville le faubourg Saint-Jean. Michel Mazarin se voit en plus, par lettres patentes royales, donner les vieilles murailles de la ville, tours, places, lices intérieures et extérieures. La ville d'Aix, sale et encombrée, pourrait alors être reconfigurée de fond en comble. En décembre, l'archevêque se défait pourtant de ses droits sur ce que l'on appelle désormais le Clos Mazarin.
    Au printemps de l'année suivante, Louis Fronsac se voit confier une mission de la plus haute importance par le principal ministre : le gouverneur de Provence vient de l'avertir que de fausses lettres de provision, signées de sa main, circulent à Aix ce qui, bien sûr, pourrait mettre le ministre dans l'embarras, d'autant plus qu'on ne peut pas dire qu'il jouisse d'une grande popularité. En effet, si la ville s'agrandit, son Parlement va s'étoffer de même et de nouvelles charges vont être créées... la possession de ces fausses lettres soit-disant signées du principal ministre, pourraient alors être la porte ouverte à tous les trafics, ce qui, bien sûr, n'est pas pour rassurer Mazarin dont la position n'est pas sûre.
    Louis Fronsac, ex-notaire parisien, présentement marquis de Vivonne et chevalier de Mercy, doit donc aller discrètement enquêter au cœur même de la capitale provençale et c'est flanqué de ses compagnons habituels, Gaston de Tilly, procureur du roi, des reîtres Bauer et Gaufredi, qu'il se dirige vers le midi, pour une enquête qui ne sera pas de tout repos.
    Ce septième tome des Enquêtes de Louis Fronsac nous fait sortir du cadre habituel de la saga, à savoir Paris et ses environs proches et nous emmène à la rencontre d'une ville que Jean d'Aillon connaît bien puisqu'il y vit : Aix-en-Provence. Déjà abordée dans le précédent tome, là, la cité se trouve au centre même du récit puisque toute l'enquête de nos héros va s'y dérouler. Et celle-ci ne sera pas de tout repos car, s'il y'a bien une province à l'époque, qui est peu encline à se plier au pouvoir royal c'est bien la Provence, forte de son passé indépendant dont elle s'enorgueillit. Louis et Gaston ne manqueront pas de trouver sur leur passage des hostilités fortes voire haineuses et de voir souvent leurs vies menacées. En parallèle, ce tome va nous permettre d'en apprendre un peu plus sur les origines et le passé de Gaufredi, ancien soldat de la Guerre de Trente Ans et garde du corps de Louis Fronsac.
    L'Énigme du Clos Mazarin est un bon roman historique, auquel sa trop grande précision a parfois été reprochée. Il est vrai que, sans connaître Aix, la ville nous apparaît parfois de façon un peu abstraite mais la précision et la technicité sont des caractéristiques de l'oeuvre de Jean d'Aillon. Il faut s'y habituer et, pour ma part, cela ne me gêne absolument pas, au contraire. Un roman historique assis sur des bases solides est forcément crédible. Et c'est le cas ici.
    L'Énigme du Clos Mazarin ne sera pas mon préféré de la saga. Pour autant, j'ai aimé cette parenthèse aixoise, même si les lieux et personnages abordés ne me parlaient pas. Disons que le contexte et les différents protagonistes sont moins familiers que ceux des tomes précédents mais c'est bien aussi de changer ses habitudes et cela permet aussi à la saga de se renouveler, loin de Paris. Avec ce tome, Jean d'Aillon commence aussi à aborder la Fronde, grave crise qui va secouer la France, Paris comme les provinces, dès l'année 1648.
    L' enquête est encore une fois intéressante, bien menée et on va retrouver, tirant les ficelles, un personnage déjà croisé dans les tomes précédents et qui se pose systématiquement en ennemi tant de Mazarin que de Louis, qui parvient toujours à déjouer ses intrigues ! J'avoue que l'enquête, des plus embrouillées, n'a pour moi livré ses secrets que dans les ultimes chapitres ! J'ai fini par me laisser porter par cette intrigue qui, par certains aspects, m'a rappelé les énigmes quasi inextricables que Jean-François Parot fait résoudre à son héros, Nicolas Le Floch !
    C'est toujours un plaisir aussi de retrouver les personnages que nous connaissons pour certains, depuis l'enfance : c'est le cas de Louis et Gaston, rencontrés en 1624 dans Les Ferrets de la Reine, alors qu'ils sont de jeunes garçons pensionnaires du collège de Clermont à Paris. J'ai trouvé intéressant aussi que l'auteur lève quelque peu le voile sur le passé de Gaufredi, qui est devenu un personnage clé depuis son apparition dans la saga et, s'il nous apparaît peut-être moins mystérieux, du moins est-il moins romanesque et plus humain.
    Vous l'aurez compris, cette septième aventure de Louis Fronsac est un bon cru ! J'ai eu quelques soucis de chronologie au départ parce que L'Homme aux Rubans Noirs, cinquième opus de la série, était en fait un recueil de plusieurs nouvelles qui se passaient entre 1645 et 1647 et l'une d'entre elles se déroulait après L'Énigme du Clos Mazarin. Mais une fois ce problème résolu, ça ne m'a pas gênée plus que ça. L'enquête est de qualité, le style un peu inégal peut-être, mais relativement direct et dynamique ; en somme, l'auteur met sa plume totalement au service de son roman et ça fonctionne. Pas besoin d'un style hautement soutenu, ça n'est pas ce que l'on demande à un roman policier. Il faut qu'il soit efficace et si, en plus, il a un contexte historique sur lequel il s'appuie, il faut que celui-ci soit bien restitué et basé sur de solides recherches et connaissances et Jean d'Aillon est aujourd'hui un des romanciers contemporains dont l'oeuvre est la plus précise et certainement l'un des auteurs les plus rigoureux dans ses recherches et restitutions des différents faits et éléments. Pour un auteur qui à la base n'est pas historien, cela force assurément le respect !
    Bref, vous l'aurez compris : je ne peux que vous encourager à découvrir cette saga et, plus généralement, l'univers assez diversifié, de l'auteur. Si vous aimez l'historique et l'Histoire en général, comme moi, je suis sûre que vous serez séduits.

    En Bref :

    Les + : une enquête intéressante qui nous fait découvrir autre chose que le Paris historique, vu et revu ; et c'est toujours un plaisir de retrouver nos personnages, qui plus est au sein d'une enquête des plus complexes ! 
    Les - : peut-être deux ou trois petites longueurs, mais rien de grave. 

     

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