• Les Enquêtes de Louis Fronsac, tome 8, Le Secret de l'Enclos du Temple ; Jean d'Aillon

    « Roger de Bussy demeura alors un long moment silencieux et immobile, troublé à l'idée qu'il allait habiter dans la maison de Jacques de Molay ! Le dernier grand maître du Temple. Son fantôme hantait-il les lieux ? »

    Les Enquêtes de Louis Fronsac, tome 8, Le Secret de l'Enclos du Temple ; Jean d'Aillon

     

    Publié en 2016

    Editions J'ai Lu 

    697 pages

    Huitième tome de la saga Les Enquêtes de Louis Fronsac 

    Résumé : 

    1647. La France souffre, les cabales se multiplient, le pouvoir se fissure. Poussé par la bourgeoisie écrasée d'impôts, le parlement de Paris tente d'imposer à Mazarin une constitution limitant le pouvoir royal. Le cardinal se cabre. Et le pays l'imite. Quand débute ce qui va dégénérer en sanglante guerre civile, le comte de Bussy fait une découverte étonnante : sa maison de l'enclos du Temple cache un message chiffré écrit par le dernier grand maître des Templiers. Réputé pour son habileté, Louis Fronsac va tenter de résoudre cette énigme. 

    Quelqu'un agit-il dans l'ombre pour multiplier les émeutes, faire régner la peur et s'approprier le trésor de l'Ordre ? 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Une balade entre Grand Siècle et Moyen Âge, qui plus est, racontée par Jean d'Aillon, ça ne se refuse pas !
    Ce huitième volume des Enquêtes de Louis Fronsac avait vraiment tout me plaire. On va voir maintenant en détails s'il m'a plu...ou pas !
    Déjà, quelques mots de l'intrigue : nous sommes en 1647, sous la régence d'Anne d'Autriche et de Mazarin et le peuple gronde. Nous ne sommes qu'à quelques mois de la retentissante arrestation des parlementaires, qui va mettre le feu aux poudres et déclencher cette fameuse émotion populaire, parlementaire et, plus tard, nobiliaire, qui est restée dans l'Histoire sous le nom de Fronde.
    Louis et son ami Gaston sont donc des témoins de cette grogne populaire qui enfle, des témoins dont l'inquiétude grandit en même temps que la contestation. Le premier, marquis de Vivonne et propriétaire de la seigneurie de Mercy, près de Paris, envisage avec beaucoup d'émotions l'installation de troupes étrangères non loin de chez lui, ce qui mettrait à mal le bon fonctionnement de sa seigneurie et la vie de ceux dont il est respinsable. Quant à Gaston, s'il continue de monter les échelons de l'administration royale, passant de commissaire à procureur puis à maître des requêtes, une contestation trop prononcée et un conflit ouvert avec la Cour pourrait annihiler tous ses efforts et sa volonté d'offrir une vie stable et confortable à sa toute jeune épouse, Armande.
    Au milieu de ça, voilà que débarque Roger de Rabutin, le fameux cousin de Madame de Sévigné, qui sera plus tard célèbre pour son Histoire Amoureuse des Gaules, un texte qui lui vaudra l'exil puisque ce n'est rien d'autre qu'une critique à peine déguisée de Louis XIV et de sa Cour. En cette fin d'année 1647, Roger de Rabutin s'est vu offrir par son oncle, grand prieur du Temple, une maison à l'intérieur même de l'enclos, qui appartint en son temps au célèbre Ordre du Temple. Et cette demeure n'est pas n'importe quelle demeure puisqu'elle a appartenu à Jacques de Molay, le dernier Grand Maître, arrêté en 1307 sur ordre de Philippe IV le Bel. Et bien sûr, parce que sinon ce n'est pas drôle et il n'y a pas d'intrigue, lors de travaux, le nouveau et heureux propriétaire découvre un vieux coffre en fer et un parchemin sur lequel a été inscrit un code indechiffrable. Parce qu'on a vanté ses talents au comte de Rabutin, Louis Fronsac se voit confier la mission de déchiffrer ce code qui pourrait peut-être amener...au Trésor des Templiers, rien de moins !
    Si on ajoute à ça un faux frère Hospitalier qui provoque ses victimes en duel avant de les tuer en leur demandant de renier Dieu et le Christ et une diablerie dont sont victimes de naïves Parisiennes, un meurtre dans la demeure du duc d'Orléans et un vent de fronde de plus en plus violent, on en déduit que le quotidien de nos héros ne sera pas de tout repos entre 1647 et 1649, dates auxquelles se situe cette huitième intrigue plutôt dense et dynamique !

    Le président Molé saisi par les factieux au moment des guerres de la Fronde, par François-André Vincent (1779)


    Alors, le verdict maintenant. Est-ce que j'ai aimé ? La réponse est oui, peut-être plus encore que les tomes précédents qui m'avaient plu au moment où je les ai lus mais que je trouve plus fades, en comparaison avec celui-ci. J'ai retrouvé la verve et la fougue des quatre premiers opus et le riche contexte historique, encore une fois bien relaté par Jean d'Aillon ! Encore une fois, j'ai été soufflée par la solidité des recherches et par le fait qu'il va toujours chercher des histoires totalement improbables mais bien authentiques pour illustrer son propos ! Il est vrai que la Fronde est un épisode assez passionnant de notre Histoire, un épisode peut-être pas forcément facile à saisir -il m'a fallu beaucoup de lectures, de romans ou de documents pour arriver à appréhender la Fronde dans sa globalité- mais très clair, quand il est raconté par Jean d'Aillon ! On sent encore une fois que l'auteur s'est astreint sans nul doute à des recherches très vastes pour nous livrer un propos aussi précis. J'ai cependant constaté quelques petites incohérences de dates que je mettrais volontiers sur le compte d'étourderies parce que cela arrive, même aux meilleurs -il n'y a qu'à lire Dumas, pour s'en rendre compte. Néanmoins, je trouve qu'elles se sont malheureusement un peu répétées et c'est dommage, cela donne la sensation que le roman n'a pas été bien corrigé...
    A part ces petites incohérences et des longueurs au départ, parce que l'intrigue met du temps à se mettre en place, je n'ai pas grand chose à reprocher au roman. Il est vrai que ce tome tournant autour des Templiers et de la découverte d'un mystérieux message codé dans la maison du dernier Grand Maître avait tout pour me plaire. J'aime les mystères de l'Histoire et suis assez fascinée par les Templiers et le brouillard qui entoure leur élimination par le pouvoir royal. Manifestement je ne suis pas la seule puisque le ministre de la Culture lui même, André Malraux, dans les années 60, donna son accord pour que soit fouillé le site de Gisors en Normandie, où le trésor du Temple aurait pu être caché en 1307. Et Jean d'Aillon semble lui aussi intéressé par cette histoire car ce n'est pas la première fois que l'on retrouve les Templiers dans l'un de ses romans. J'ai donc beaucoup aimé retrouver un peu de Moyen Âge au beau milieu d'une aventure de Louis Fronsac qui pourrait d'ailleurs presque être une aventure de Gaston de Tilly, parce que le personnage est très présent au centre de l'intrigue de ce huitième tome, ce qui m'a bien plu !
    Le fait que cette intrigue se situe aussi en pleine Fronde est un point fort, à mon sens, parce que c'est un contexte riche, avec beaucoup d'événements et de personnages charismatiques. Ce n'est pas forcément la période la plus évidente de notre Histoire, je crois qu'il faut beaucoup lire dessus avant de tout bien comprendre, mais sous la plume de Jean d'Aillon, c'est simple et clair, donc rien à dire.
    Finalement, les seuls éléments qui m'ont un peu gênée, ce sont ces fameuses petites incohérences, qui sont revenues souvent et c'est vraiment dommage parce que le reste du livre vaut vraiment le coup. S'il y'a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à Jean d'Aillon c'est de ne pas maîtriser ses intrigues parce que ce n'est pas le cas ! Donc ces petites imperfections ne sont pas graves en soi mais méritent quand même d'être relevées...
    A part ça, j'ai passé un bon moment de lecture. Ce volume est très conséquent mais relativement dynamique, une fois passées les longueurs du début. Je crois que j'ai aussi tenue en haleine tout du long parce que j'attendais vraiment le dénouement de l'intrigue autour de l'Ordre du Temple mais bien sûr, il n'y avait pas que ça non plus ! C'est un ensemble qui fait qu'on aime un livre ou pas.
    Je ressors de cette lecture contente parce que mon intérêt pour cette saga ne se dément toujours pas et je trouve qu'elle est toujours vraiment intéressante malgré quelques petits défauts. La perfection n'existe pas, de toute manière. C'est une vraie saga de cape et d'épée ! Le Secret de l'enclos du Temple est un bon huitième tome. A ce jour, je crois que la saga Louis Fronsac est la meilleure de l'auteur !

    En Bref :

    Les + : entre fiction et réalité historique, Jean d'Aillon signe là un vrai roman de cape et d'épée, moderne, mais qui n'en respecte pas moins les codes de ce genre inimitable. 
    Les - : quelques incohérences qui, malheureusement, se répètent...


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