• Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, tome 10, L'Enquête Russe ; Jean-François Parot

    « Quand il y'a apparence, la certitude ne laisse pas de suivre. »

    Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, tome 10, L'Enquête Russe ; Jean-François Parot

    Publié en 2012

    Editions JC Lattès (collection Romans Historiques)

    550 pages

    Dixième tome de la saga Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet

    Résumé :

    1782. La France et les Insurgents américains sont en passe de l'emporter sur l'Angleterre. Le tsarévitch Paul séjourne incognito à Paris, sous le nom de comte du Nord. Versailles entend se concilier les faveurs de l'héritier de l'empire russe. Nicolas Le Floch reçoit mission de Sartine et Vergennes de monter un subterfuge lui permettant de gagner la confiance du fils de Catherine II. Au même moment, le comte Rovski, ancien favori de la tsarine, exilé à Paris, est assassiné.             Y'a-t-il un lien entre ce crime et les meurtres de l'ambassade russe ? Qui massacre les filles galantes des boulevards ? Qui est la mystérieuse princesse de Kesseoren, escroc de haut vol ?         Au cours d'une enquête minutieuse, et tout en participant aux divers événements de la visite princière, Nicolas Le Floch et l'inspecteur Bourdeau vont aller de surprise en surprise et pénétrer pas à pas les milieux parisiens du jeu, de la galanterie, du négoce et de l'espionnage.                         Entouré des siens sous la houlette incertaine d'un Sartine tortueux, le commissaire des Lumières affrontera une nouvelle fois périls et trahisons.  

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Printemps 1782. Le comte et la comtesse du Nord, alias le tsarévitch Paul et son épouse, Maria Fédorovna, sont en voyage incognito en Europe et leur prochaine étape aura lieu en France, auprès de Louis XVI et Marie-Antoinette -pour qui la visite des futurs souverains russes est plus une corvée qu'autre chose, soit dit en passant.
    Au même moment, les choses s'annoncent favorables quant à une possible victoire des Insurgents et des Français, alliés contre l'Angleterre. Parce que la Russie a été approchée par les Américains mais aussi par les Anglais, en tant que médiateur, la France voudrait se concilier les bonnes grâces du grand empire du nord et, pour cela, Nicolas Le Floch, l'inévitable et talentueux enquêteur au Châtelet, est chargé de monter une opération délicate mais qui, si elle réussit, aura pour conséquence de rallier le tsarévitch Paul à la France et à ses intérêts.
    Mais les choses ne passent finalement pas comme prévu et le séjour des Russes à Paris et Versailles ne s'avère pas de tout repos pour nos fameux policiers...et tandis qu'en coulisse, Vergennes, ministre des Affaires étrangères de Louis XVI et Sartine, ancien ministre de la Marine, tirent les ficelles, Nicolas, flanqué de son fidèle Bourdeau, de ses mouches et autres enquêteurs, va démêler patiemment les fils d'un écheveau bien compliqué. Car à des meurtres commis dans les murs même de l'ambassade de Russie à Paris s'ajoutent le crime commis sur un ressortissant de l'Empire, ancien favori de la tsarine Catherine II et les assassinats sauvages de filles galantes qui ont eu la malchance de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment.
    Voilà en quelques lignes l'intrigue et la trame de L'Enquête Russe résumée. Ce dixième tome des aventures de notre fameux commissaire de police au Châtelet est d'une qualité indéniable et mené tambour battant. A aucun moment le lecteur ne s'ennuie et c'est avec un plaisir constant que l'on suit l'enquête du commissaire et de Bourdeau, fins limiers dans l'âme. Bien que parfois un peu confuse, l'intrigue se déroule sous nos yeux et c'est avec un intérêt croissant que l'on dévore les pages, qui nous rapprochent de la fin, du dénouement et donc, de la conclusion de cette affaire, ô combien délicate, puisqu'impliquant, en victimes comme en coupables, des ressortissants d'une nation voisine, puissante et avec laquelle la France ne doit absolument pas commettre un faux-pas, la paix avec l'Angleterre en résultant.

    Jérôme Robart dans le rôle du commissaire Nicolas Le Floch dans l'adaptation télévisée


    En parallèle, la vie plus personnelle de Nicolas est aussi plus mise en avant, dans ce tome, comme dans les deux précédents d'ailleurs. Voilà plus de vingt ans maintenant que le jeune Breton arrivé de Guérande, a été propulsé au coeur des affaires extraordinaires du royaume. Maintenant âgé de quarante-deux ans, Nicolas, toujours jeune mais qui commence à sentir peser sur ses épaules le poids de la maturité, ne cesse de faire des retours sur sa vie et de se questionner. Père de Louis, jeune homme né de ses amours avec La Satin, de son vrai nom Antoinette Gobelet, ancienne fille galante et maintenant espionnant pour le compte de la France en Angleterre, Nicolas ne cesse de formuler des angoisses quant à l'avenir de son unique héritier, les anciens courtisans de l'époque de Louis XV sont désormais taxés vieille cour, par le cénacle de la reine, jeunes gens insolents et frivoles. Sa relation avec la jeune Aimée d'Arranet, fille d'honneur de Madame Elisabeth, soeur de Louis XVI, continue, ceci dit avec plus de bas que de hauts et le passage du temps ne cesse de faire se questionner sur lui-même et sur les autres le bouillant commissaire que l'on a connu doutant bien moins. Pour autant, cette part d'humanité, qui ne manquait certes pas au personnage mais qui passait souvent au second plan, derrière sa détermination et sa motivation à débrouiller toutes les affaires, des plus morbides aux plus emmêlées, est bien amenée et savemment dosée et ne donne finalement qu'une autre dimension au personnage de Nicolas, déjà très riche de pleins de facettes différentes.
    Pour le reste, on retrouve un récit bien construit, bien articulé, à la qualité littéraire indéniable et à l'assise historique sûre et certaine. Jean-François Parot, en spécialiste du XVIIIème siècle nous fait revivre, en amoureux de cette époque, les fastes de Versailles, les règnes successifs de Louis XV et Louis XVI, les faveurs et défaveurs de leurs ministres -ou de leurs maîtresses, dans le cas de Louis XV. Mais c'est aussi la description de la vie du petit peuple, des artisans, des commerçants, des pauvres de Paris qui donne au récit toute sa teneur...la montée dramatique vers l'année fatidique, 1789, est commencée, la monarchie de plus en plus décriée...à cela aussi les personnages ne peuvent échapper, que ce soit Nicolas, fidèle et zélé serviteur d'une couronne figée dans une tradition surannée et en décalage par rapport au bouillonnement de l'époque ou encore Bourdeau, d'extraction bien plus modeste que son ami commissaire et qui semble, en représentant du peuple et du siècle des Lumières, symboliser l'avenir et la Révolution qui se profile de plus en plus dangereusement à l'horizon. Cette enquête dans le coeur d'une ambassade étrangère, au milieu de personnages aux coutumes et aux mœurs si différents et marqués, donne aussi au récit un côté exotique bienvenu et agréable.
    En bref, une nouvelle aventure des plus palpitantes, plaisante à lire et qui ravira sans nul doute les fans de Nicolas Le Floch !

    Paul Ier de Russie (1754-1801) par Pavel Borovikovsky (XVIIIème siècle)

     

    En Bref :

    Les + : une enquête enlevée et palpitante, un récit toujours aussi bien construit (les fans de la saga comprendront certainement de quoi je parle).
    Les - :
       mais aucun, bien sûr ! ! 


  • Commentaires

    1
    Bérénice
    Dimanche 17 Mai 2015 à 19:24

    J'adore la série télévisée et j'ai enfin succombé à la saga littéraire puisque je suis actuellement plongée dans le premier tome et j'aime beaucoup ! J'ai hâte d'être à ce soir et de m'y replonger et surtout de continuer les autres tomes car en lisant tes avis, je sais déjà que je vais beaucoup aimé ! 

    2
    Dimanche 17 Mai 2015 à 20:18

    Merci pour ton commentaire, Bérénice ! ^^ Et je ne peux vraiment que te conseiller de persévérer, le premier tome est bien mais les autres sont vraiment très très bons aussi et une fois que l'on est habitué à l'univers, on s'y attache vraiment, à l'atmosphère comme aux personnages ! cool

    La série télévisée est aussi très très bien, tu as raison. Bonne continuation en tous cas !

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