• Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, tome 11, L'Année du Volcan ; Jean-François Parot

    « Il y'a plus d'apparence d'action dans l'immobilité que de vérité dans la précipitation. »

    Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, tome 11, L'Année du Volcan ; Jean-François Parot

     

    Publié en 2014

    Editions 10/18 (collection Grands détectives)

    451 pages

    Onzième tome de la saga Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet

    Résumé :

    1783. L'éruption gigantesque d'un volcan en Islande provoque d'importants changements climatiques. La France commence à vaciller, les caisses se vident. Nicolas est chargé par la reine d'enquêter sur la mort violente d'un de ses proches : le vicomte de Trabard. L'homme est mystérieux, il fréquente le monde de la finance. Ne cherche-t-il pas à camoufler une affaire de fausse monnaie ? Tous les moyens sont-ils bons pour combler l'immense déficit du Trésor royal ? Les investigations de Nicolas vont le conduire en Angleterre et le mener à deux personnages, le comte de Cagliostro et la comtesse de la Motte, chacun au cœur d'affaires où, là aussi, l'argent est en jeu. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Nous retrouvons, pour cette onzième aventure, notre commissaire aux Affaires extraordinaires, au mieux de sa forme !
    Nous sommes en 1783. Louis XVI et Marie-Antoinette sont montés sur le trône depuis neuf ans seulement et ils sont encore de jeunes souverains : vingt-huit ans pour elle, vingt-neuf pour lui. Ils ont, quelques années plus tôt, comblé les souhaits du peuple, en donnant naissance à une petite princesse puis à un dauphin. Et pourtant, la popularité du roi et de la reine ne cesse de se dégrader et Marie- Antoinette est sans cesse éclaboussée par d’infamants libelles qui inondent la Cour et la Ville. Enfin, pour en finir, cette même année, l'éruption d'un volcan en Islande répand sur l'Europe des vapeurs mortifères qui ne cessent d'inquiéter le peuple, qui grogne et se retourne de plus en plus contre son jeune roi et sa jeune reine qu'il a pourtant encensé à leur accession au pouvoir en 1774. Louis XVI et son gouvernement connaissent de graves difficultés, car les caisses se vident et de mauvaises récoltes attisent de plus en plus la grogne populaire. C'est dans cette ambiance plus que tendue qu'un proche de Marie-Antoinette, le vicomte de Trabard, qui fait partie du cercle de Trianon et de celui des Polignac est retrouvé mort dans son hôtel parisien, piétiné sous les sabots d'un étalon furieux. Ce qui devait passer pour un regrettable accident s'avère finalement bien plus complexe et le caractère homicide de la mort du vicomte n'échappe pas aux yeux avertis de Nicolas et de son fidèle inspecteur Bourdeau, qui vont devoir démêler une affaire bien entortillée et se heurter, qui plus est, aux sautes d'humeur d'une reine capricieuse qui n'a pas l'habitude ni de patienter ni qu'on la contredise.
    Jean-François Parot nous livre encore une fois un très bon cru. Il y'a du bon et du moins bon dans Nicolas Le Floch, comme dans n'importe quelle saga un peu imposante, mais en général, même les livres un peu en-deçà des autres se maintiennent à un niveau tout à fait acceptable. Il faut dire que, le style et l'univers uniques de Parot y sont pour beaucoup, ainsi que les bases historiques solides sur lesquelles sont assis les récits. Mais pour un historien spécialiste du XVIIIème siècle, on n'en attendait pas moins. En tous cas, grâce à cette véracité, cette rigueur scientifique mise au service des romans, on a vraiment l'impression de voyager au cœur de ce XVIIIème siècle français qui est, à bien des égards et peut-être autant que le Grand Siècle de Louis XIV, riche en personnages et en événements. Le XVIIIème siècle est un siècle charnière de notre Histoire, entre époque moderne et contemporaine, le siècle de tous les possibles, ce que Jean-François Parot parvient à restituer parfaitement. Si, dans les premiers tomes, nous fréquentons, en même temps que Nicolas, les fastes de la cour de Louis XV, roi jouisseur, qui aimait les plaisirs et les femmes, petit à petit, la saga prend en gravité de part, déjà, l'avancée en âge du héros, qui, de jeune homme fougueux et parfois un peu trop impulsif devient un homme d'âge mûr, à l'expérience certaine et au calme olympien, mais aussi, d'autre part, la situation de plus en plus critique du royaume qui s'enlise doucement, mais sûrement.

    Marie-Antoinette et son cercle d'amis proches par Jean-Baptiste Gautier Dagoty (1774)


    Quant à ses petits intermèdes culinaires et gourmands, dont il a le secret et que ses lecteurs assidus finissent par connaître et par attendre avec impatience, ils sont toujours bien au rendez-vous et nous mettent l'eau à la bouche, bien sûr ! Autre point important de la saga, je dirais que ce sont les personnages. Cela fait maintenant la onzième fois que nous retrouvons maintenant Nicolas, mais aussi Bourdeau, l'inspecteur aux idées inspirées des Lumières -qui préfigure en cela la Révolution qui couve et s'approche dangereusement- et bien sûr, l’inénarrable Sartine, ancien lieutenant général de police, devenu ministre de la Marine au début du règne de Louis XVI, qui a perdu son portefeuille ministériel entre-temps mais n'en garde pas moins un œil aiguisé sur tout. Le personnage de Marie-Antoinette prend aussi un peu plus d'importance, puisque nous la retrouvons maintenant assez régulièrement, de tome en tome. Tantôt alliée, tantôt antagoniste de notre héros, selon ses propres intérêts, la fille de Marie-Thérèse apparaît très réaliste sous la plume de Parot, qui parvient, avec beaucoup de science historique, à ne prendre aucun parti et à rester le plus neutre possible dans sa description d'une femme qui déchaîne encore autant les passions -il faut dire que Marie-Antoinette qui, de son vivant, était un personnage passionné, suscite des réactions qui ne peuvent pas l'être moins.
    Quant au personnage de Nicolas, on est bien sûr ravi de le retrouver et de le suivre à nouveau dans la résolution de l'une de ces enquêtes dont il a le secret ! Bref, vous l'aurez compris, L'Année du Volcan est un très bon tome, que j'ai littéralement dévoré car, au-delà de l'enquête policière, qui fait l'atout de cette saga, c'est aussi une véritable chronique courtisane que nous livre ici Parot en même temps qu'un beau portrait de cette France qui, au final, ne nous est pas si lointaine -à peine deux-cent-cinquante ans- et est sur le point de basculer à jamais dans un système nouveau.

    Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, tome 11, L'Année du Volcan ; Jean-François Parot

     

    En Bref :

    Les + : une intrigue toujours d'aussi bonne qualité et des personnages qu'on retrouve toujours avec plaisir.
    Les - :
    mais aucun bien sûr et comme souvent ! !

     


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 31 Juillet 2015 à 21:30

    Oh mon dieu ! Je suis vraiment en retard pour cette saga ! En tout cas ça me rassure de voir que tu aimes toujours autant la saga :)

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