• Les Maîtres d'Ecosse, tome 3, Avènement ; Robyn Young

    «  Robert a été guidé presque toute sa vie par son ambition de devenir roi, une ambition que toute notre famille lui a instillée. Ce désir a un prix, il nous coûte tous, et certains l'ont payé de leur vie, mais nous le soutenons parce que nous voyons en lui quelque chose qui l'élève au-dessus des autres hommes, quelque chose qui nous donne de l'espoir. »

    Couverture Les Maîtres d'Ecosse, tome 3 : Avènement

     

     

         Publié en 2015 en Angleterre 

      En 2017 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Insurrection, book 3 : Kingdom

      Éditions Pocket

      763 pages 

      Troisième tome de la saga Les Maîtres d'Ecosse

     

     

     

    Résumé :

    Après des années de luttes acharnées, Lord d'Annandale et son fils ont échoué à s'emparer du trône d’Écosse. C'est désormais au jeune Robert Bruce de porter les aspirations de sa lignée et de se faire proclamer roi. Mais tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. Non seulement, au sein de son camp, un mutinerie le prive de la couronne et du royaume, mais, en Angleterre, le roi Edouard II mène la lutte contre l'insurgé. Accompagné de ses fidèles et de l'envoûtante dame Christiane, Robert Bruce va devoir retrouver la confiance de son peuple et, par là même, sa place sur le trône. Une grande bataille se prépare qui va sceller son destin et celui de l’Écosse. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Écosse, début du XIVème siècle. Le royaume est déchiré par des luttes internes pour le trône et par la guerre qui se joue avec la puissante voisine, la couronne d’Angleterre, qui ne souhaiterait rien tant que d’absorber l’Écosse. Son roi, Édouard Ier, ne rêve rien moins que l’antique réunification des peuples bretons comme au temps du roi Arthur et compte bien le réaliser, à la faveur d'une vieille prophétie de Merlin, rapportée par Geoffroy de Montmouth. Seulement, en cette fin de Moyen Âge, la fédération ne peut se faire que par les armes et, en Écosse, une famille a juré de tout faire pour préserver le trône : les Bruce, dont l’héritier Robert a ceint la couronne mais n’est pas reconnu : par les Anglais d’une part mais aussi par une partie des grandes familles d’Écosse, à commencer par les Comyn, qui luttent âprement contre les Bruce depuis de longues années.
    Quant au sort de l’Écosse, il semble qu’il ne puisse que tomber de Charybde en Scylla depuis la terrible défaite de William Walace et son exécution en 1305. Accompagné de ses fidèles partisans, Robert ne connaît pourtant que défaites et vexations mais c’est mal connaître le jeune homme : celui qui a fait le serment à son grand-père, lord d’Annandale, voilà plusieurs années, n’est pas prêt à se rendre sans combattre. S’il ne le sait pas encore, la Roue de la Fortune est sur le point de tourner et d’écraser ses adversaires.
    Batailles sanglantes, trahisons, retournements inattendus et autres coups fourrés caractérisent ces premières années du XIVème siècle tandis qu’un royaume lutte pour exister et consolider ses acquis.
    Ce que raconte ici la romancière Robyn Young est un épisode avéré de l’Histoire des îles britanniques : les guerres civiles d’Ecosse ou guerre d’indépendance écossaise, qui commencent dans les années 1290 et ne se terminent qu’en 1357 avec la signature du traité de Berwick. A la mort sans héritier du roi Alexandre III en 1286, le trône écossais vacille, disputé qu’il est par les grandes familles (Comyn, Balliol, Bruce) tandis que de l’autre côté du mur d’Hadrien, le roi Édouard Ier, tapi comme un gros chat, guette les moindres mouvements de l’ennemi avant de s’en emparer. A la faveur de ces conflits successifs, de grandes figures de l’Histoire écossaise apparaissent, telles William Wallace (immortalisé par Mel Gibson sous les traits de Braveheart, dans le film du même nom sorti en 1995) ou Robert Bruce, aussi parfois appelé Robert de Bruce et qui fut roi d’Ecosse autoproclamé puis reconnu de fait, de 1306 à 1329. La saga met aussi en avant des faits d’armes qui ont marqué l’Histoire comme Falkirk, la terrible écossaise de 1298 et sa revanche, Bannockburn, en 1314, victoire décisive de Bruce et de ses hommes sur les armées du roi Edouard II.

    Description de cette image, également commentée ci-après

    Avant la bataille de Bannockburn, Robert Bruce passe ses troupes en revue (Edmund Blair Leighton, 1909)


    C’est donc le destin de ce personnage, Robert Bruce, à l’origine des futures dynasties écossaises, notamment les Stuarts, que Robyn Young choisit de raconter ici, dans une saga historique touffue, conséquente, qui se termine en apothéose avec ce troisième tome enlevé, violent mais qui clôture avec brio cette trilogie commencée avec Insurrection. Tout doucement, elle déroule l’écheveau d’un destin d’exception, entre faits historiques avérés et d’autres plus flous qui permettent alors au romancier de s’immiscer dans les lacunes de l’Histoire. Le destin de Bruce est fragmentaire, pas toujours bien documenté, parfois connu par des sources populaires mais dont on peut douter de la fiabilité. L’auteure s’est donc insérée dans ces latences pour apporter sa propre pierre à l’édifice, tout en respectant au maximum le déroulé des événements et ce qu’elle savait de ses différents personnages.
    J’ai retrouvé ici ce que j’avais aimé dans les deux premiers tomes mais peut-être en cent fois mieux ! Non pas qu’Insurrection et Renégat, les deux premiers volumes, soient décevants ou pas intéressants, loin de là. Mais Avènement est peut-être le tome le plus abouti, le plus dense, le plus ambitieux. C’est visuel, quasi cinématographique : les scènes de batailles sont grandioses et épiques (on n'en entend pas moins d’elles), les paysages superbes de l’Écosse très bien décrits, vraiment, on s’y croirait. Quant aux personnages, ils sont tous détaillés ainsi que leur psychologie. Robyn Young laisse autant de place au renégat qu’au plus loyal et le personnage de Robert, découvert jeune homme dans Insurrection et Renégat, s’achemine vers la maturité en même temps que le trône. J’avoue que si j’ai en général une préférence pour les héroïnes (peut-être parce qu’il m’est plus facile de m’identifier à d’autres femmes), ce roman très masculin m’a séduite, un peu comme La Quête de Robert Lyndon. Et c’était passionnant, n’ayons pas peur des mots.
    Le seul petit bémol pour moi et qui est totalement subjectif, c’est le début du roman qui m’a un peu perdue : ma lecture du deuxième tome, Renégat, remontait à plus de deux ans et j’ai mis un peu de temps pour parvenir à me resituer dans l’intrigue et à ne plus confondre les personnages qui, on le sait, en ces temps lointains, ont souvent la fâcheuse tendance à porter des noms identiques ou très proches. Mais une fois que je m’y suis retrouvée, aucun souci.
    Comment conclure cette chronique autrement qu’en vous recommandant chaudement cette saga ? Si vous aimez les romans historiques et l’Écosse, elle est à lire de toute urgence, vous passerez probablement un très, très bon moment. Du moins je vous souhaite une aussi bonne lecture que la mienne et c’est vraiment avec regret que j’ai refermé ce troisième et ultime volume, un peu nostalgique (est-ce que je dois avouer qu’au cours de cette lecture j’ai été légèrement amoureuse de Robert Bruce et de son charisme ? Je crois que oui).

    En Bref : 

    Les + : un troisième tome qui clôt la trilogie dans l'apothéose et l'ivresse de la victoire, on suit le déroulé de l'intrigue comme on regarderait un film. Robyn Young signe là une fiction historique passionnante et qu'on prend plaisir de suivre de bout en bout.
    Les - : pour moi le seul bémol à relever et, comme je le souligne dans ma chronique, qui est totalement subjectif, c'est les premiers chapitres un peu compliqués, il m'a fallu du temps pour me resituer au milieu de la myriade de personnages et des retours réguliers vers la liste des personnages a un peu haché ma lecture mais ce n'est vraiment rien de grave.


     

    Les Maîtres d'Ecosse, tome 3, Avènement ; Robyn Young

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

    Envie d'en apprendre un peu plus sur les origines de la saga ? Découvrez mon avis sur les deux premiers tomes : 

    - Mon avis sur le tome 1, Insurrection, est juste là

    - Et retrouvez ici mon avis sur Renégat, le deuxième tome. 

     


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