• « Je suis une personne ordinaire, mais l'époque ne l'était pas, et quelques fois le destin nous réserve des moments intenses où nous pouvons nous croire des êtres exceptionnels. »

    Couverture Sous le velours, l'épine

     

     

     

       Publié en 2017

     Editions Pocket 

     730 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé : 

    Une rencontre imprévue, un visage d'autrefois croisé par hasard à la gare de Toulouse, c'est tout ce qu'il faut pour faire ressurgir du passé les souvenirs enfouis d'une mystérieuse octogénaire.
    Ancienne résistante, Rose dissimule un secret dont elle cherche désespérément à se libérer. Après avoir connu l'insouciance d'avant-guerre, cette jeune provinciale va plonger au cœur de la barbarie et de la cruauté humaine. Amours, haine, courage, lâcheté, cette fresque est celle d'une inexorable obsession de vengeance. Celle d'une femme que la guerre va bouleverser jusqu'au point de non-retour. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 2003, Hervé Berthier fait la connaissance de Rose Calmont, une vieille dame de 84 ans, croisée près de la gare de Toulouse alors qu'il y attend sa femme, Sylvie.
    Prenant prétexte d'une ressemblance frappante entre Hervé et son frère Marius, Rose décide de raconter à son nouvel ami sa vie pendant l'Occupation et son passé de résistante.
    Arrivée à Toulouse à la veille de la guerre pour ses études de droit, Rose, âgée d'à peine vingt ans, découvre les réalités d'un pays gangrené par l'incertitude et la violence des haines raciales, alimentées par le contexte européen.
    Quand éclate la guerre et que la France est occupée, avec une poignée d'amis et son compagnon, Xavier, Rose crée un réseau de résistance, le groupe Dantès, baptisé ainsi en référence au fameux héros de Dumas dans Le Comte de Monte-Cristo. Faisant d'abord passer des messages, le groupe Dantès s'investit de plus en plus dans la Résistance, allant jusqu'à traquer les gros bonnets de la Milice ou de la collaboration toulousaines.
    Pendant toutes ces années, Rose connaît l'exaltation des combats clandestins, la griserie de se battre pour ses idéaux et ses convictions mais aussi l'horreur de la détention et des interrogatoires et la détresse de voir disparaître ses compagnons d'armes, tués ou déportés vers l'Allemagne, dont beaucoup ne reviendront pas...
    Derrière la frêle image d'une dame âgée et fatiguée, apparaît celle de la jeune femme qu'elle a été, courageuse et digne, même dans l'adversité. Se dévoilent aussi tous les paradoxes d'une époque où la noblesse d'âme a côtoyé le pire de l'humanité. Et l'inévitable question, lorsqu'on aborde cette époque, de savoir dans quel camp nous nous serions nous-mêmes trouvés si nous avions été confrontés aux mêmes choix que toutes les personnes qui ont connu la guerre, apparaît ici comme bien insoluble et peu évidente...sans manichéisme et sans jugement, l'auteur aborde l'époque de l'Occupation dans toute sa complexité, pointant subtilement du doigt l'idée reçue et largement répandue que la France d'alors n'était divisée qu'entre Résistants courageux et patriotes et collabos fascites à la solde de l'Allemagne nazie, de la Gestapo et de la Milice.
    Je ressors de cette lecture assez agréablement surprise. Si je n'ai pas toujours été séduite par le style de l'auteur, il ne faut pas oublier que Sous le Velours, l'épine est un premier roman et que, dans l'ensemble, il est bien mené, bien ficelé et cohérent. Si l'auteur n'en parle pas, je pense toutefois qu'il lui a fallu consacrer pas mal de temps aux recherches historiques qui sont venues étayer l'histoire de Rose et lui apporter cette véracité qui, pour moi, est si importante dans les romans historiques. Que l'on soit dans le romanesque, d'accord, mais un peu d'authenticité historique ne fait pas de mal et je crois qu'Alain Roquefort a su vraiment s'approprier son sujet, restituer l'ambiance délétère, dangereuse et angoissante qui fut celle de ces années de guerre et d'Occupation, dans une France presque à l'arrêt, engourdie par la défaite aussi amère qu'inattendue de mai 1940 puis l'instauration de la Collaboration avec l'Allemagne par le régime de Vichy. La Résistance et les maquis, qui se développent progressivement après l'appel du 18 Juin, puis la mise en place du STO, sont aussi bien décrits par l'auteur : des jeunes hommes et des jeunes femmes qui mettront leurs vies en danger pour défendre leur patrie et surtout, leur idéaux. Des jeunes hommes et des jeunes femmes qui, parfois, la perdront de la pire des manières, torturés ou exécutés dans les sinistres locaux de la Milice, à la botte de l'occupant.
    Si vous aimez les romans historiques, comme moi, je pense que vous aimerez Sous le Velours, l'épine. L'histoire est dense et riche, elle émeut, parfois elle serre la gorge d'angoisse, on a envie de tourner les pages pour s'assurer que nos héros vont bien, on ressent de la colère, parfois du dégoût face au comportement nauséabond de certains ou alors, une véritable émotion devant le dévouement des autres.
    Je me suis attachée assez rapidement à Rose, que l'on découvre à divers âges de la vie : jeune femme encore, nouvellement arrivée en ville et étudiante en droit ; puis résistante convaincue et n'hésitant pas à prendre des risques ; enfin, femme plus mûre, ayant connu bien des épreuves ; puis, pour finir, vieille dame de plus de quatre-vingts ans désireuse de parler de son passé, de laisser une trace, un héritage...j'ai trouvé le personnage plein de profondeur et vraiment travaillé, ce qui peut manquer parfois dans un premier roman. Tous les personnages sont tout à fait à leur place dans cette intrigue qui, par certains aspects, m'a rappelé la série Un Village Français, qui aborde un peu les mêmes thématiques.
    J'ai quitté à regret le Toulouse des années 40 et nos héros, donc je pense que, malgré quelques petites faiblesses, c'est le signe que ce roman est bon (du moins, à mes yeux). J'ai passé un agréable moment en compagnie de Rose et d'Hervé et surtout...je n'ai pas vu arriver la fin, qui m'a beaucoup émue.
    Une belle surprise, vraiment, que ce roman mi-historique, mi-régionaliste qui décrit très bien une période pas évidente de notre Histoire mais dont nous devons nous souvenir même si elle nous met mal à l'aise

    En Bref :

    Les + : un roman bien mené, avec une intrigue cohérente et solide, notamment du fait de la fine restitution historique d'une époque compliquée. L'auteur n'est pas tombé dans le manichéisme et le jugement facile et bravo à lui pour cela. 
    Les - :
    surtout dans les dialogues, parfois j'ai retrouvé quelques lourdeurs qui ont rendu ma lecture inégale, mais ce n'est rien de grave.


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  • « Peut-être devrais-je lui dire que les choses qui n'ont pas de sens sont les plus belles. C'est une belle phrase, ça lui plaira. »

    L'Amie Prodigieuse, tome 2, Le Nouveau Nom ; Elena Ferrante

     

     

     

         Publié en 2012 en Italie 

      En 2017 en France (pour la présente édition)

      Titre original : L'Amica Geniale : Una storia del      nuovo cognome

      Editions Folio 

      623 pages 

      Deuxième tome de la saga L'Amie Prodigieuse

     

     

     

    Résumé :

    « Si rien ne pouvait nous sauver, ni l'argent, ni le corps d'un homme, ni même les études, autant tout détruire immédiatement. »

    Le soir de son mariage, Lila, seize ans, comprend que son mari Stefano l'a trahie en s'associant aux frères Solara, les camorristes qu'elle déteste. De son coté, Elena, la narratrice, poursuit ses études au lycée. Quand l'été arrive, les deux amies partent pour Ischia. L'air de la mer doit aider Lila à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    L'Amie prodigieuse fait partie des phénomènes littéraires dont je me suis longtemps méfiée. Il y'a encore un peu plus d'un an, le tome un dormait dans ma PAL depuis un moment... je l'ai sorti parce que, quand même, depuis le temps que je l'avais...
    Finalement, ce fut une révélation !! Comme beaucoup de lecteurs, j'ai été profondément enthousiasmée par l'univers comme la plume d'Elena Ferrante, auteure mystérieuse dont on ne sait rien et qui aime brouiller les pistes. D'ailleurs, sa série de romans, qui démarre avec L'Amie prodigieuse et se termine avec L'Enfant perdue est-elle autobiographique ou semi-autobiographique ? C'est la question que je me pose depuis que j'ai lu le premier tome l'an dernier, tout en sachant que, finalement, cela importe peu. Qu'il soit totalement imaginaire ou inspiré par une véritable expérience, l'univers de Ferrante est de ceux qui, clairement, marquent la littérature.
    Ce deuxième tome démarre immédiatement après la fin du premier : Lila vient d'épouser Stefano Caracci et découvre qu'il est partie liée avec Marcello et Michele Solara, les deux camorristes du quartier, qu'elle déteste.
    Nous sommes dans les années 1960 et Lila bascule en quelques heures de l'adolescence à l'âge adulte, tandis que Lenú, encore célibataire, vit une adolescence plus linéaire... tandis que l'une devient une épouse et une future mère, Elena poursuit sans sa vie comme avant, en allant au lycée puis, ensuite, à l'université.
    Ce tome qui, après le premier qui était consacré à l'enfance, est lui centré sur la jeunesse, est violent, bouleversant, dérangeant aussi parfois... ceci dit, si vous cherchez un récit enlevé avec des rebondissements et des aventures à toutes les pages, sans nul doute, cette saga n'est pas faite pour vous. Sa force réside, plus que dans les événements, dans la manière dont l'auteure les restitue et les analyse. Elena Ferrante écrit très bien et c'est évidemment une grande force de ses romans. La plume est percutante et les mots justes.
    Dans ce deuxième tome, on perçoit le décalage qui s'instaure petit à petit entre Lila et Lenú qui ont, certes, un passé commun mais dont l'avenir est entièrement différent. Tandis que l'une se dirige vers la vie de femme au foyer, entretenue par son mari, seulement destinée à prendre soin de lui, de son intérieur et, plus tard, de ses enfants, l'autre renonce à l'argent facile pour continuer ses études, quitte à accepter des petits boulots. Lila s'est extirpée de la misère du quartier qui était le sien jusqu'à son mariage et connaît une aisance financière inédite, mais à quel prix, car elle n'en est pas heureuse pour autant, tandis que Lenú tourne le dos à ces avantages matériels mais suit une voie qui lui apportera un jour une réelle stabilité.

    L'Amie Prodigieuse, une saison 2 de toute beauté ! - CineReflex

    Gaia Girace et Margherita Mazzucco interprètent Lila et Lenù adolescentes, dans la série L'Amie Prodigieuse


    On perçoit l'incompréhension qui s'installe entre elles, qui gangrène leur amitié sans la détruire pour autant : et pourtant, ce qui les avait rapprochées n'existe plus et leurs nouvelles vies et leurs nouveaux choix tendent à les éloigner encore un peu plus l'une de l'autre. Mais cette amitié née de l'enfance semble être si forte qu'elle ne disparaît pas et Lila et Lenù ne cessent de se chercher, constamment. 
    Leurs destins sont plus parallèles et on découvre en alternance les années qui vont de leur seize ans à leur vingt-deux, vingt-trois ans, entre la fin de l'adolescence et le début de l'âge adulte. Lenú, pour la première fois, s'éloigne de Naples et va étudier à Pise tandis que Lila, restée à Naples se débat avec une vie conjugale décevante. Pour la première fois, le quartier populaire de Naples où elles ont grandi n'est plus le seul à être au centre du récit. Les personnages grandissent, s'émancipent, font des choix, souvent dans l'idée de se sortir de la précarité voire de la misère qui marquent leur vie depuis l'enfance : des choix qui s’avéreront bons ou mauvais et aux conséquences parfois amères.
    Le roman a beau se passer dans les années 1960, il est facilement transposable à d'autres époques. Les personnages nous parlent, font écho en nous, comme j'ai pu m'identifier à Lenù, dans laquelle j'ai retrouvé certains de mes propres traits de caractère. Certes, la société profondément machiste et patriarcale est bien celle d'avant les années 70 mais, pour autant, on s'y sent très investi. Plus que la description de la société dans laquelle évolue cette jeunesse née à la toute fin de la Seconde guerre mondiale, la fin des années 50 et les années 60, ce que j'apprécie dans cette saga, c'est la diversité des personnages et des caractères, c'est cette analyse fine de la psychologie et des comportements. Pour moi, Elena Ferrante est une très bonne écrivaine, une très bonne romancière mais aussi une excellente analyste, apte à poser des mots justes sur la vie. Voilà pourquoi, pour moi, cette saga est aussi puissante et percutante ! Le premier tome avait déjà su me séduire et me faire comprendre que, si L'Amie prodigieuse est devenue un phénomène littéraire, ce n'est pas qu'une lubie des réseaux sociaux, c'est, au contraire, grandement mérité. Le deuxième tome ne m'a donné qu'une envie : lire les deux autres dans la foulée, sans même reprendre mon souffle ! Mais je vais être raisonnable et attendre un peu, ne serait-ce que pour le plaisir de rester encore un petit peu dans cette saga qui fait assurément partie de mes livres préférés. 

    En Bref :

    Les + : s'il est beaucoup question dans ce roman de plage, de soleil, de bains de mer et de bronzage, il ne faut pas s'arrêter à cela. Car derrière le côté estival et insouciant, se cache une réalité plus sombre, parfaitement bien décrite par Elena Ferrante. Ces jeunes filles qui ne sont pas encore des femmes mais plus des enfants font l'expérience de la maturité avec amertume et désillusion.  
    Les - :
    pour moi, aucun. 


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  • LE PUMPKIN AUTUM CHALLENGE 2020 : CETTE ANNÉE JE ME LANCE ET JE VOUS PRÉSENTE MA PAL ! 

     

    Hey ! Bonjour à tous ! 
    On se retrouve aujourd'hui pour la présentation de ma PAL du Pumpkin Autumn Challenge 2020 ! C'est ma première participation et je suis ravie d'avoir pu trouver, cette année dans ma PAL, suffisamment de titres correspondant aux catégories et menus proposés par Guimause Terrier. J'adore l'automne, comme beaucoup d'entre vous et c'est la période où je peux enfin reprendre un rythme de lecture normal et cocooning après le rush de l'été, où j'ai moins de temps. 

    Ce challenge, c'est l'occasion de se glisser sous un plaid tout doux, de se faire un bon thé chaud ou, mieux, un Pumpkin Spice Latte et de ne plus penser à rien pendant quelques heures. C'est aussi une bonne manière de rendre hommage à cette si jolie saison où le temps semble se suspendre un peu : l'automne, c'est la saison des belles couleurs, des jours qui baissent, d'accord, mais aussi des feuilles qui craquent sous les pieds quand on se balade en forêt, des odeurs de champignons dans l'air plus frais... Franchement, j'y suis déjà ! :) 

     

    Maintenant, c'est parti pour la découverte de ma PAL du Pumpkin Autumn Challenge : 

     

    2020 menu 1

     

    AUTOMNE FRISSONNANT est sûrement le menu qui m'a le plus inspirée et j'ai pu y placer pas mal de titres de ma PAL (ou qui vont la rejoindre bientôt). 

    • Je suis Médée, vieux crocodile !
    • Catégorie policier

     

    Couverture Le commissaire aux morts étranges, tome 3 : Tuez qui vous voulez 

     

     

     

    Les Enquêtes du Commissaire aux Morts Étranges, tome 3, Tuez qui vous voulez ; Olivier Barde-Cabuçon

     

     

     

    J'ai un petit rituel instauré depuis deux ans : en septembre, je prends plaisir à découvrir une enquête de Volnay, le commissaire aux morts étranges d'Olivier Barde-Cabuçon. Ce troisième tome a donc toute sa place dans ce challenge : l'univers torturé de Volnay, où se croisent le rationalisme du XVIIIème siècle et les superstitions, magie noire et autres est tout indiqué pour un automne...frissonnant. 

    Couverture La Morte dans le labyrinthe

     

     

     

     Adelia Aguilar, tome 2, La Morte dans le Labyrinthe

     

     

     

     

    J'ai découvert l'univers d'Ariana Franklin l'année dernière et j'ai été assez enthousiasmée par son enquêtrice très moderne, Adelia Aguilar, qui vit pourtant au...XIIème siècle, sous le règne d'Henry II Plantagenêt. Enquêtrice presque scientifique, forte d'une formation médicale solide, Adelia est un personnage étrange, pas forcément attachant mais que je m'étais plu à suivre dans La Confidente des Morts, le premier tome. Ici, on la découvre enquêtant sur la mort de Rosamund Clifford, la maîtresse du roi, qui aurait été empoisonnée...J'ai hâte : j'avais déjà prévu depuis plusieurs mois de lire ce roman en octobre, c'est donc tout naturellement que je l'ai glissé dans ma PAL du Pumpkin Autumn Challenge.

     

    • Les Chimères de la Sylve Rouge
    • Catégorie Gothique

     

     

     

     

    Les Hauts de Hurlevent ; Emily Brontë

     

     

     

     

     

    Voilà, il aura fallu une participation à un challenge d'automne et surtout, la collection des Romans Eternels pour que je me décide enfin ! Ca fait des années que j'hésite à lire ce roman, sans mentir...et je ne me décide jamais parce que ça me fait peur, je ne sais pas pourquoi...Cette année 2020 et l'automne prochain sera donc à marquer d'une pierre blanche pour moi : ce sera la découverte de ce chef-d'oeuvre de la littérature britannique du XIXème siècle et de l'univers gothique, qui a donc toute sa place dans ce challenge ! Je me demandais comment remplir cette catégorie eh bien, voilà, c'est chose faite et je suis assez enthousiaste, même si l'hésitation demeure. 

     

    • Les Supplices de la Belladone
    • Un livre à la couverture noire

     

    Couverture Les serpents et la dague 

     

     

    Les Serpents et la Dague ; Robyn Young

     

     

     

     

     

    Bon, d'accord...la couverture n'est pas totalement noire mais elle est quand même super sombre et ça tombe bien, parce que ce roman m'appelle et me tend les bras depuis que je l'ai dans ma PAL...je pense que je vais vite me laisser séduire par cette couverture alléchante et par le résumé, qui l'est tout autant. La guerre fratricide des York et des Lancastre au XVème siècle n'a de cesse de me passionner et sous la plume de Robyn Young, auteure de L'Âme du Temple et des Maîtres d'Ecosse je suis sûre que ça sera génial ! 

     

    • Esprit, es-tu là ?
    • Catégorie Fantôme

     

     Pumpkin Autumn Challenge 2020 : Présentation de ma PAL !  

     

     

     Kerfol et autres histoires de fantômes ; Edith Wharton

     

     

     

     

     

    Tout est dit. Vu le titre, ce petit livre de Wharton est à classer immédiatement dans cette catégorie ! Je ne suis pas habituée à ce genre de lectures mais j'aime bien, depuis deux ans, me faire une petite PAL d'automne, une petite PAL en rapport avec Halloween...cette année, pour ma lecture de saison, j'avais choisi ce livre. Même si je ne suis pas une lectrice téméraire qui aime se faire peur, j'espère frissonner un peu en lisant ces histoires de fantômes...

     

    • Catégorie Historique

     

    Couverture La Mémoire froissée, tome 1 

     

     

    Mémoire Froissée, tome 1 ; Christine Machureau

     

     

     

     

     

    Parce que la jolie couverture est aussi un peu automnale et parce que ce challenge sera l'occasion de sortir ce roman de ma PAL, j''ai choisi pour la catégorie Historique ce livre de Christine Machureau. J'aurais pu en choisir plein d'autres mais ce roman a finalement retenu mon attention : parce que le sujet est peu traité, en général, dans les romans historiques...parce que la guerre civile des Armagnacs et des Bourguignons au début du XVème siècle est un épisode assez fondateur de notre Histoire moderne et surtout, un épisode passionnant quoique méconnu...

    • Catégorie Famille 

     

    Couverture Les déracinés 

     

     

    Les Déracinés, tome 1 ; Catherine Bardon

     

     

     

     

     

    Dans la catégorie Famille, je ne pouvais pas ne pas insérer ce premier tome de la fameuse saga familiale de Catherine Bardon, vue partout ces derniers mois sur les réseaux sociaux. On est d'accord, la couverture n'est pas du tout de saison...on s'imaginerait plutôt lire ce roman sur la plage, mais bon...en ce qui me concerne, je n'ai pas de vacances l'été et comme je suis trop impatiente pour attendre l'année prochaine pour enfin découvrir cette fameuse saga, je vais lire Les Déracinés cet automne. 

     

     

    2020 menu 2

    • Il fait un temps épouvantail !
    • Catégorie Automne

     

    Couverture Le bruissement du papier et des désirs 

     

     

    Le bruissement du papier et des désirs ; Sarah McCoy

     

     

     

     

     

    On va être honnête, si je place ce roman dans cette catégorie, ce n'est pas pour son contenu...du moins, je ne pense pas, mais pour sa couverture qui, pour moi, m'évoque aussitôt l'automne. Quand j'ai acheté ce roman au printemps, je me suis aussitôt vue le lire en septembre ou octobre, il m'a immédiatement évoqué l'automne, donc il me semblait presque naturel de le placer dans cette catégorie ! 

    • Siroter un chocolat chaud sous les saules 
    • Catégorie Cocooning

     

    Couverture Le cercle des sept pierres 

     

     

    Outlander, hors série : Le cercle des sept pierres ; Diana Gabaldon

     

     

     

     

    Impossible de ne pas placer un Outlander dans la catégorie cocooning du challenge ! C'est l'un des premiers romans qui m'est venu à l'esprit quand j'ai décidé de participer. Outlander fait partie de mes lectures doudou, de ces livres que je suis toujours ravie de retrouver, malgré les faiblesses, malgré les longueurs...c'est un univers qui me passionne (et pourtant, je partais de loin, moi qui n'aime pas le fantastique) et que j'ai un peu laissé de côté après ma lecture du huitième tome, en 2018. Je suis donc ravie de me plonger dans ce hors-série qui est composé de plusieurs nouvelles inspirée par l'univers de la fameuse saga. 

    • A Window to the Past
    • Catégorie Sorcière

     

    Couverture Une sorcière à la cour 

     

     

    Une sorcière à la Cour ; Philippe Madral

     

     

     

     

     

    Que ce soit clair, en plaçant ce roman dans cette catégorie, je ne me dis pas que je vais lire une véritable histoire de sorcière, au contraire ! Mais le roman se situe à une époque intéressante, où l'on fait encore la chasse aux sorcières : c'est l'époque de l'Affaire des Poisons, sous le règne de Louis XIV, quand plusieurs femmes et prêtres seront arrêtés pour sorcellerie et magie noire, affaire qui éclaboussera des personnages éminents de la Cour comme Madame de Montespan, la propre favorite du roi ou encore la comtesse de Soissons, l'une des nièces de Mazarin. Parce que les affaires criminelles mettant en cause des femmes, à cette époque-là, voisinent souvent avec la sorcellerie et les croyances les plus superstitieuses, je me dis que ce roman a toute sa place dans cette catégorie. 

     

    2020 menu 3

    • Sarah Bernhardt, monstre sacré 
    • Catégorie Arts

     

    Couverture L'atelier des poisons 

     

     

     

    L'Atelier des poisons ; Sylvie Gibert

     

     

     

     

     

    J'ai choisi ce roman tout simplement parce que j'avais déjà prévu de le lire pour un autre challenge et la catégorie Arts du Pumpkin Autumn Challenge me permet aussi de l'insérer ici donc c'est parfait ! Il est question d'école d'art, de peinture, de la difficulté, au coeur du XIXème siècle, de mener à bien ses études artistiques quand on est une femme...mais il me semble que l'intrigue est bien plus complexe que cela et ça me donne donc d'autant plus envie de lire ce roman. Je pense que ce sera l'une des premières, sinon la première lecture du Pumpkin Autumn Challenge. 

    • Les écailles de Mélusine
    • Catégorie Féminisme

     

    Couverture La comtesse Greffulhe, l'ombre des Guermantes

     

     

     La comtesse Greffulhe : l'ombre des Guermantes ; Laure Hillerin

     

     

     

     

     

    Eh bien voilà, je le sors enfin ! Si on m'avait dit que je lirai ce livre à l'occasion d'un challenge d'automne, je n'y aurais pas cru, et pourtant ! La comtesse Greffulhe, mondaine du début du XXème siècle, dreyfusarde, passionnée de politique et animant un salon littéraire très couru du tout-Paris est un personnage avant-gardiste, qui a marqué les esprits et inspiré Marcel Proust, la faisant ainsi passer à la postérité. Mais qui est-elle vraiment, cette femme qui vécut à l'époque de l'éveil des consciences et du développement d'un féminisme que l'on peut dire moderne ? Cette biographie de Laure Hillerin sera l'occasion d'en savoir plus... 

     

     

    Et vous, vous participez ? Dites-moi tout ! 


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  • « Une année, dans les premiers jours d'octobre, l'été indien apparut ainsi dans une petite ville appelée Peyton Place. Comme une femme jolie et rieuse, il s'étendit sur la campagne et rendit toutes choses si belles que les yeux en étaient éblouis. »

    Couverture Peyton Place, tome 1

     

     

     

         Publié en 1956 aux Etats-Unis

      En 2016 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Peyton Place

      Editions 10/18

      Premier tome de la saga Peyton Place

     

     

     

     

    Résumé :

    Etats-Unis, années 40. Peyton Place est une petite ville aux apparences tranquilles. Mais derrière les façades proprettes des demeures victoriennes ou celles plus vétustes des maisons des faubourgs, des drames se jouent. Dans les beaux quartiers, Allison ignore tout du secret qui entoure sa naissance et du passé sulfureux de sa mère. Tout ce qui lui importe pour le moment est l'amitié de la jolie Selena Cross, issue des taudis de la ville, qui subit les violences d'un beau-père alcoolique...

    Chronique au vitriol d'une petite ville américaine, Peyton Place fit scandale lorsqu'il parut en 1956. Il est aujourd'hui devenu un best-seller international.  

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Ouvrir Peyton Place, c'est avoir le sentiment de se placer dans les pas de générations entières de lecteurs qui, en faisant la même chose, ont eu l'impression de braver un interdit, de lire un roman scandaleux, qui a fait couler beaucoup d'encre à sa sortie.
    Peyton Place, c'est la chronique, sur plusieurs années, d'une petite ville de la Nouvelle Angleterre, entre 1939 et 1944. Une petite ville de province, sans histoires, loin de la vie trépidante des mégapoles américaines. Une petite ville perdue dans la campagne, sillonnée par la Connecticut River, qui la sépare de l'État de Vermont voisin. Une petite ville à trois heures à peine de la frontière canadienne. Une petite ville avec ses habitants qui prennent un malin plaisir à découvrir et savoir tout ce qui peut être découvert et su sur leurs voisins.
    En somme, rien de bien scandaleux, me direz-vous. C'est vrai qu'à la lecture de ce résumé, on peut se demander où se trouve la chronique au vitriol annoncée par la quatrième de couverture. Eh bien... il faut tout simplement dépasser les premiers chapitres du roman, dont la subversion ne saute pas spontanément aux yeux, il faut aller au bout de sa lecture, fermer le roman, se retourner dessus et là, on prend soudain toute la mesure du scandale que recèle ce roman, écrit dans les années 50 par une jeune mère et épouse de trente-deux ans, mariée à un directeur d'école primaire et qui vit dans une maison modeste, dans laquelle règne un bordel sans nom, sauf dans l'espace scrupuleusement réservé à la machine à écrire. La machine à écrire où elle rédigera Peyton Place mais aussi de nombreuses nouvelles. Grace Metalious n'est pas à proprement parler une auteur par qui on attendrait que le scandale arrive. Et pourtant cette jeune femme qui ne semble pas fréquenter les milieux intellectuels de son époque, qui semble vivre en retrait de l'actualité de son époque, porte un regard juste, lucide, sur ses pairs et sur la décennie précédente, marquée par une guerre mondiale, mais pas que... Elle aborde des sujets qui sont des non-sujets au moment où elle écrit et qui donc, choquent ses contemporains. En lisant Peyton Place, on prend la mesure de son étonnante modernité : ce roman qui a plus de soixante ans l'est parfois plus que certains romans contemporains et pourrait aisément transposé en 2020 à tel point que j'ai parfois eu du mal à imaginer des personnages ayant vécu dans les années 40, pendant la Seconde guerre mondiale !!
    À travers ses personnages masculins et féminins, qui ne sont pas stéréotypés mais représentatifs, Grace Metalious brosse à grands traits acerbes et violents le quotidien de cette petite bourgade de la conservatrice Nouvelle Angleterre : l'alcoolisme, la pauvreté, le sexe, la richesse et j'en passe, deviennent des sujets comme les autres, des sujets ni plus ni moins scandaleux que d'autres mais surtout ni plus ni moins dignes d'être intégrés à un roman et ça, c'est vraiment novateur ! Bien sûr que l'on peut comprendre le tollé que suscita le roman à sa sortie, en 1956, même si les sujets que Grace Metalious aborde ne sont plus vraiment subversifs pour nous : en tout cas, elle a sûrement participé, avec son roman, à une nouvelle manière de raconter et d'articuler un roman.
    Mais surtout, ce qui est important, c'est que le roman, loin d'être une simple chronique un peu linéaire, une relation de la vie quotidienne et sans trop d'éclat d'une petite ville américaine, recèle un message et une dénonciation.
    Je vais être honnête, je pense que j'ai commis un véritable contresens en me disant (comme beaucoup), au début de ma lecture de Peyton Place : « Bon, ça doit ressembler un peu à La Vallée des Poupées ». Mais la différence entre le roman de Jacqueline Susann et celui de Grace Metalious, c'est que l'un décrit un système qui broie, nous fait découvrir les coulisses de la célébrité des années 40 aux années 60, dans une Amérique qui vit à mille à l'heure mais ne fait pas passer de vrai message, alors que l'autre oui, clairement. Dans Peyton Place, pas de scandale gratuit, pas de volonté de choquer juste pour choquer mais pour dénoncer, parler de ces sujets qui mettent mal à l'aise, le viol par exemple ou encore l'inceste ou l'avortement. Et ce qui est assez extraordinaire, c'est qu'un auteur d'aujourd'hui, peut-être plus au fait de ces questions que ne l'était Grace Metalious dans les années 50, n'écrirait peut-être pas aussi bien qu'elle ne l'a fait.
    Peyton Place est vraiment un roman étrange, je ne vous dirais pas le contraire. Il a même fallu que je dépasse largement le milieu du roman pour avoir l'impression d'être totalement captée, captivée. Jusque là, je n'avais pas encore vraiment déterminé si j'aimais le roman ou pas, c'était bizarre mais surtout pas très bon signe (même si j'avoue que j'ai aimé tout de suite la plume de l'auteure) ! Et puis au final, si, je peux dire que j'ai aimé Peyton Place et que j'ai eu le sentiment de lire un livre hors norme, assez inclassable et indéfinissable. Je pense cela dit que j'ai lu un véritable classique de la littérature américaine (et mondiale) qui divise encore aujourd'hui et qu'on ne cesse d'étudier : après tout, n'est-ce pas le privilège des grandes œuvres de faire parler d'elles ?

    En Bref :

    Les + : chronique caustique servie par une plume acérée, Peyton Place est d'une grande modernité, c'en est presque incroyable. C'est un roman courageux, dans lequel son auteure a choisi de dénoncer plutôt que de décrire platement. Et c'est vraiment bien écrit, ce qui ne gâche rien.
    Les - :
    ce n'est évidemment qu'un ressenti personnel mais le début a peiné à me convaincre : je ne comprenais pas exactement où l'on allait et où l'auteure voulait nous emmener. Heureusement, ce sentiment s'est vite dissipé.


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  • « Parigné-l’Évêque était vidé de sa population masculine. On ne voyait que des vieillards assis devant la porte de leur maison, les mains rassemblées sur le pommeau de la canne et, dodelinant douloureusement de la tête, ils regardaient le monde s'agiter autour d'eux avec un regard apitoyé. »

    Couverture Le courage de Louise

     

     

     

         Publié en 2020

      Editions Archipoche

      312 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    C'est la fête à Parigné-l’Évêque, dans la Sarthe. En ce jour de la Saint-Jean, Louise, 20 ans, se laisse séduire par Justin, un fermier des environs. Le garçon, qui vient de reprendre l'exploitation familiale après la mort de ses parents, tombe sous le charme de la jeune lavandière. 

    A peine sont-ils mariés que la guerre éclate - la grande, celle de 14. Justin troque la fourche pour le fusil et s'en va labourer les champs de bataille. Son épouse, qui ignore tout des travaux de la ferme, se retrouve seule. 

    Mais, à l'heure de la moisson, une extraordinaire entraide s'organise. Louise peut compter sur le soutien de ses voisines, privées comme elle de leur mari. Et sur celui d'un capitaine belge en mission au Mans. Ingénieur agronome dans le civil, l'homme va se montrer d'un grand secours. Peut-être même trop...

    Un magnifique hommage aux femmes qui ont contribué à la survie du pays aux heures les plus terribles de son histoire. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Le Courage de Louise raconte une histoire vraie. Certes, c'est un roman et le personnage de Louise, jeune paysanne sarthoise, n'a sûrement jamais existé, hormis dans l'imagination de Raphaël Delpard et pourtant... cette jeune femme qui est au centre de ce roman historique personnifie toutes ces femmes, mères, filles, épouses, sœurs qui, en Quatorze, ont vu partir les hommes pour un conflit qui dura quatre ans et fit près de dix millions de morts.
    Nous sommes donc au début de l'été 1914. Louise et Justin sont jeunes mariés quand la mobilisation générale est décrétée début août. C'est le départ des plus jeunes, parfois la fleur au fusil, comme on dit, tandis que les femmes, à l'arrière, s'organisent. A Parigné-l’Évêque, Louise, comme les autres femmes, va devoir apprendre à vivre seule, à s'occuper de la ferme, alors qu'elle ne l'a jamais fait. Elle va apprendre la solitude mais aussi la solidarité qui s'instaure spontanément entre les femmes du village, toutes concernées par le conflit : car elles ont toutes un homme au front, un ou plusieurs, pour lequel s'inquiéter. Louise, pendant ces quatre ans de guerre, va grandir, s'enhardir, découvrir qu'elle est capable de faire des choses auxquelles elle n'aurait jamais songé avant : gérer son argent, vendre les produits de la ferme au marché, porter des pantalons... La guerre de Quatorze, c'est une horreur sans nom qui aura pourtant permis aux femmes de se rendre compte de leur valeur, que leur voix compte et elles seront bien déterminées, à la fin du conflit, à être reconnues, ce qui sera le cas petit à petit, même si le processus sera long (n'oublions pas que le droit de vote ne sera accordé aux Françaises qu'en 1944).
    Ce roman c'est une histoire vraie et une histoire qui nous touche tous. Aucun autre conflit ne fédère autant le souvenir que celui-ci : peut-être parce que chaque famille, sans distinction, sera touchée...peut-être parce que chacun d'entre nous, aujourd'hui, a le nom d'un ou plusieurs ancêtres inscrits sur un monument aux morts...peut-être aussi parce que toutes ces femmes mises en scène dans les romans ou les films, nous évoquent nos arrière-grand-mères ou arrière-arrière-grands-mères. Ces femmes que l'ont n'a pas connues, hormis sur le papier jauni des vieilles photos, restent malgré tout, dans l'imaginaire commun, celles qui, avec beaucoup de courage, soutinrent le pays alors que tout s'effondrait.

     les  femmes pendant  la  guerre de  14..18

    Près de 850 000 femmes prirent la tête de l'exploitation agricole de leur époux, en 1914. 

    Évidemment, il ne me viendrait pas à l'idée de comparer ce que nous vivons actuellement avec le cataclysme que fut la déclaration de guerre en août 1914. Mais on peut aisément imaginer la sidération des gens, leur désarroi devant une situation incontrôlable, l'angoisse à l'idée de vivre dans un monde qui ne sera plus jamais comme avant, par rapport à ce que nous-mêmes avons vécu ces derniers mois. Nous avons vu combien il est difficile de vivre dans une actualité constamment anxiogène. On peut donc comprendre combien la vie, pendant ces quatre années, fut difficile. Surtout quand un ou plusieurs proches risquent leur vie à des centaines de kilomètres de chez eux, sans qu'on en ait de nouvelles pendant des semaines, voire des mois...
    Les femmes de Quatorze furent des précurseurs, elles furent celles, citadines ou rurales, qui pour la première fois prirent vraiment conscience de leur valeur en tant qu'individu. Non, les femmes ne sont pas que les faire-valoir des hommes, non elles ne sont pas nées pour n'être que des épouses et des mères. Et après en avoir pris conscience, elles bouleverseront la société de leurs revendications. De ces femmes, nous sommes les héritières...
    Ce que j'ai aimé en Louise, la jeune héroïne du roman, c'est que justement, elle n'a rien d'une héroïne ni d'une femme puissante, au départ. On ne sait pas quel âge elle a exactement (même s'il est mentionné dans le résumé qu'elle a 20 ans, son âge n'est jamais dit clairement dans le roman) mais on sent qu'elle est toute jeune. 

    Ayant passé une enfance et une jeunesse isolées, Louise découvre les interactions sociales, l'entraide et la solidarité, elle apprend à recevoir mais aussi à donner sans contrepartie, à aider et à se faire aider sans fierté. En quatre années de guerre, elle grandit, devient plus forte et plus sûre d'elle, après des débuts difficiles. Louise m'a beaucoup plu pour ces raisons. Elle est touchante et souvent attendrissante de part sa naïveté. Contrairement aux héroïnes très féministes et presque révoltées de Jeanne-Marie Sauvage-Avit, Louise, elle, est une jeune femme comme il y'en a beaucoup à l'époque, pour qui la vie conjugale est une fin en soi. Elle apprendra sa valeur à la faveur du conflit, se rendant compte de ses limites mais aussi des champs des possibles. C'est une autre approche, mais que j'ai appréciée aussi : Louise, les premiers mois, est perdue et démunie et il est intéressant que l'auteur ait bien décrit ces sentiments. 
    La seule chose que je regrette, c'est que le roman démarre très rapidement, on est tout de suite dans le bain sans savoir qui sont Louise et Justin, à part quelques informations distillées dans les premières pages. Et puis d'un coup, le rythme se ralentit, peut-être un peu trop... j'avoue avoir eu un sentiment d'inégalité par moments qui n'a cependant pas entaché pour autant mon intérêt pour cette lecture. 
    Cette jeune Louise est attachante et on se plaît à mettre nos pas dans les siens, découvrant le bocage sarthois du début du XXème siècle, qui symbolise si bien cette France d'antan qui fut celle de nos ancêtres...pas si lointains que ça

    JE REMERCIE LES ÉDITIONS DE L'ARCHIPEL ET MYLÈNE POUR CET ENVOI ! 

    En Bref :

    Les + : un bel hommage à toutes ces femmes qui, en 1914, prirent en charge les exploitations agricoles et la vie à l'arrière. Ces femmes, elles évoquent forcément quelque chose à chacun d'entre nous, puisque ce sont nos aïeules...si Louise est un personnage fictif, elle n'en personnifie pas moins toutes ces femmes courageuses qui découvrirent leur valeur à la faveur de l'un des conflits les plus meurtriers de l'Histoire. 
    Les - :
    un début peut-être un peu trop rapide, précédant des chapitres plus descriptifs et plus lents, ce qui donne un sentiment d'inégalité.


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