• « Caroline est un oiseau rebelle. Toute sa vie, elle a cherché à forcer le destin, à s'échapper des cages où l'on voulait l'enfermer. »

    La Duchesse de Berry : l'Oiseau Rebelle des Bourbons ; Laure Hillerin

     

    Publié en 2016

    Editions Flammarion (collection Biographie)

    540 pages 

    Résumé : 

    Tempêtes, révolutions, assassinat, enfant posthume, exil, conspirations, chevauchées nocturnes, trahison, geôle, amours interdites, mariage secret, fêtes vénitiennes... L'existence de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry (1798-1870) réunit tous les ingrédients d'un drame romantique digne d'Alexandre Dumas - dont elle fut à deux reprises l'inspiratrice. Cette Bourbon pas comme les autres fut l'une des figures les plus célèbres du siècle, par son audace et l'espoir dynastique qu'elle incarnait : son fils, le comte de Chambord, aurait régné sous le nom de Henri V, si Louis-Philippe n'avait pris le pouvoir en 1830 et contraint les Bourbons à l'exil. En s'appuyant sur un rigoureux travail de recherche et sur des sources jamais explorées à ce jour, Laure Hillerin (dont la trisaïeule fut l'amie d'enfance de la duchesse de Berry) brosse un portrait grandeur nature de cette femme qui fit rêver Balzac et Chateaubriand. Du château de Rosny au palais Vendramin à Venise, en passant par le Bocage vendéen ; de la sauvageonne élevée sans contraintes dans le cadre pittoresque de la cour des Deux-Siciles jusqu'à l'aïeule qui s'éteint en Autriche au milieu de sa nombreuse progéniture ; de la rebelle traquée par la police de Louis-Philippe jusqu'à la mère de Henri V, éloignée de son fils par sa propre famille, l'auteur nous fait pénétrer dans l'intimité d'une femme hors du commun, en avance sur son époque à bien des égards. Une femme généreuse, mécène, bâtisseuse et amie des arts. Une femme libre, naturelle et sans préjugés dans une époque corsetée. Un tempérament passionné et subversif qui, toute sa vie, n'a cessé de provoquer le destin, braver les interdits et bousculer les convenances.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Elle est née en 1798. Elle est morte en 1870 et a ainsi traversé une époque très riche. Elle est née à Naples, a vécu son enfance en Sicile, dans une famille grandiloquente et truculente, a parcouru la France pour défendre les intérêts de son unique fils, Henri, elle est morte en quasi-exil, en Autriche, comme bon nombre de membres de la famille Bourbon. Elle a été une personnalité exaltée et exaltante. Elle, c'est Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, la petite-fille du roi Ferdinand IV. Par lui, elle descend des rois d'Espagne, donc de Louis XIV. Par sa grand-mère, Caroline, elle est une descendante de la grande Marie-Thérèse, une petite-nièce de Marie-Antoinette... Elle est donc aussi une Habsbourg dont elle héritera la bouche en cerise caractéristique de la lignée et la ressemblance avec sa cousine Marie-Louise, l'épouse de Napoléon, de sept ans son aînée. Elle est aussi la nièce de Marie-Amélie, l'épouse de Louis-Philippe. Si Marie-Caroline est née avec un sang particulièrement bleu, comme beaucoup de monarques à l'époque, elle a connu des moments difficiles : l'exil, le manque d'argent, les révoltes populaires, des fastes surannés sous les ors fanés de palais inhabités, la perte de ses repères. Comme sa cousine archiduchesse puis impératrice des Français, comme sa tante reine des Français, elle connaîtra des revers de fortune, elle montera haut et descendra très bas. Elle reste pourtant un personnage assez unique, familier et en même temps, qu'on ne connaît pas vraiment, comme souvent les femmes dans l'Histoire. Laure Hillerin, l'auteure de cette biographie, est journaliste et historienne. Elle a surtout une trisaïeule, Suzette, qui fut l'amie d'enfance de Marie-Caroline, avant qu'elle ne soit duchesse de Berry. On peut comprendre alors la tendresse de l'auteure pour son objet d'études, qui dépasse assurément celui du pur intérêt historique. Laure Hillerin écrit sur une figure familière et qui a jalonné sa vie, par des souvenirs et des récits. La duchesse nous apparaît étonnamment proche sous la plume de sa biographe, comme si les années qui nous séparent d'elle fondaient soudainement : Marie-Caroline n'est plus perdue dans les limbes d'une Histoire parfois instrumentalisée, nous donnant ainsi une image faussée d'une femme qui a pâti d'en être une et de s'être battue pour ses convictions. L'auteure a choisi de ne pas se concentrer uniquement sur l'existence française de Marie-Caroline, car elle ne fut pas que duchesse de Berry. Enfant, elle fut une princesse des Deux-Siciles, ses dernières années, elle les vécut en tant que comtesse de Lucchesi-Palli. Entre les terrestre brûlées de son enfance, en passant par les ors parisiens, le bocage vendéen, les brouillards d'Angleterre et l'obscurité de l'exil loin de la France, Marie-Caroline a eu une vie bien remplie. Du beau, du moins beau, du courage, de la détermination, des erreurs et des coups d'éclat : s'il y'a bien d'une chose qu'on ne peut taxer Marie-Caroline, c'est bien de fadeur. Piquante, la jolie petite princesse blonde force l'admiration du lecteur.

    La Duchesse de Berry : l'Oiseau Rebelle des Bourbons ; Laure Hillerin

     Portrait de la duchesse Marie-Caroline de Berry

    Laure Hillerin brosse un portrait très chaleureux de la duchesse, un portrait qui nous la rend très proche, bien plus que les vagues idées reçues que l'on a d'elle. Finalement Marie-Caroline de Berry me fait penser à toutes ces princesses du XIXème, dont le destin ne peut être ni heureux ni flamboyant : avec sa cousine Marie-Louise, avec Hortense de Beauharnais, on dirait qu'elles sont enfermées dans des carcans trop grands pour elle mais trop petits pour une époque qui avance à toute vitesse et les fait craquer de toute part. C'est tout le contraste des cours du XIXème, agrippées à des privilèges et des protocoles obsolètes mais en même temps tournées vers l'avenir et qui finissent par broyer ceux qui en font partie. Exils, revers de fortune...Rien ne sera épargné à ces femmes qui, de princesses vont rétrograder rapidement et brutalement. Mais, pour Marie-Caroline comme pour Marie-Louise avec Neipperg, ce sera l'occasion de connaître une vie plus paisible, loin de la représentation et de son insincérité. Laure Hillerin m'a agréablement surprise : un peu comme Jean des Cars, elle allie à la rigueur de l'historien la plume chaleureuse du romancier, qui n'instaure pas de distance avec son objet d'études. Marie-Caroline, l'oiseau rebelle des Bourbons, telle qu'elle est surnommée très justement par sa biographe, est très vive, avec un vrai relief. La jolie Sicilienne, qui n'a pas hésité à prendre les armes pour défendre son fils et ses droits, courageuse, exaltée, revit, à cent-cinquante ans de distance. Née à la fin de la Révolution, morte au même moment que l'Empire, en 1870, après avoir connu l'amour avec Lucchesi-Palli et goûté à la tranquillité domestique, celle qui fut si brièvement duchesse de Berry mais en garda à jamais le nom, Marie-Caroline traverse tambour battant sa vie mais aussi une époque riche en bouleversements, qui a participé à forger la nôtre. Marie-Caroline, descendante de Louis XIV et ancêtres des souverains actuels d'Europe, est un trait d'union entre l'Ancien Régime et le XXIème siècle. Un trait d'union qui mériterait d'être plus connu, dans toutes ses nuances et à qui Laure Hillerin rend toute sa complexité immensément humaine. Car, finalement, si ce qui faisait de Marie-Caroline une héroïne n'était pas tout simplement son aspect étonnamment humain et imparfait ?

    En Bref :

    Les + : une belle biographie, chaleureuse mais aussi rigoureuse, ni trop courte ni trop longue, qui embrasse le personnage de Caroline dans toute sa complexité. 
    Les - : je n'en ai pas trouvé. 


    6 commentaires
  • « L'amour est la plus belle chose au monde. Il détient le plus grand des pouvoirs, il peut faire des miracles. De l'amour naît la vie. Et l'amour guérit les blessures, insuffle du courage et de l'espoir. »

    Séléné ; Barbara Wood

     

    Publié en 1987 aux Etats-Unis ; en 2014 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Soul Flame

    Editions Pocket

    480 pages 

    Résumé : 

    Séléné a seize ans lorsque sa mère, guérisseuse de renom, l'arrache à sa ville, Antioche, et surtout à l'homme qu'elle aime. Les deux femmes se lancent sur les routes peu sûres de l'empire de Claude. En plein désert, Méra révèle à sa fille le mystère de sa naissance et meurt. La quête commence alors. 
    Babylone, la Perse, Alexandrie, Rome, les lieux mythiques de l'Antiquité : telles sont les étapes du formidable périple qui va conduire Séléné vers sa destinée. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En septembre dernier je découvrais avec surprise Barbara Wood que je ne connaissais pas du tout jusqu'ici. Je l'avais déjà croisée ici ou là mais sans me décider à la lire. Je ne sais pas pourquoi je m'étais mis dans l'idée qu'elle écrivait de la romance et, j'avoue, cela me tentait moyen ! Attention, je n'ai rien contre la romance en soi mais ce n'est pas le genre que je préfère. Puis j'ai découvert Inavouable Héritage, un roman qui m'a rappelé Kate Morton, Katherine Webb ou encore Rosie Thomas et j'ai été agréablement surprise par la manière dont l'auteure a emmené son intrigue. J'ai beaucoup aimé ce roman et j'ai eu envie alors de découvrir les autres romans de Barbara Wood, d'autant plus qu'elle a l'air d'avoir un univers assez particulier et personnel.
    Mon second choix s'est donc porté sur Séléné. Pourquoi sur celui-là et pas un autre, je n'en sais rien mais le résumé m'a énormément plu, oui oui, à moi qui proclame partout que l'Antiquité est ma bête noire ! Quelque part, c'est un peu vrai mais en même temps, j'aime bien les romans qui se passent à cette époque - là, allez savoir pourquoi...
    Et j'avoue que Séléné m'a tentée énormément, il fait partie de ces romans qu'on peut ajouter à n'importe quel moment à sa PAL et qu'on a toujours envie de lire six mois ou même un an après, avec le même enthousiasme que lorsqu'on l'a eu la première fois entre les mains ! Il y'avait quelque chose en ce roman qui m'attirait irrésistiblement. L'histoire de cette jeune fille, qui, l'année de ses seize ans apprend de celle qui l'a élevée comme sa vraie mère, le secret de sa naissance et doit alors mener une quête qui dissipera alors tous les mystères de ses origines.
    Dans le Moyen-Orient antique, entre Antioche, Palmyre, Babylone, la Perse et jusqu'à Rome, Séléné va grandir, connaître bien des aventures, faire des rencontres qui bouleverseront sa vie et découvrir enfin qui elle est vraiment.
    J'aime les romans qui mêlent aventures sur fond historique, mystères et quête du héros ou de l'héroïne entre rebondissements, espoirs et coups durs. Peut-être sont-ils un peu stéréotypés ces romans, tous conçus sur le même moule, mais personnellement ça ne me gêne pas. Surtout que Séléné reste un roman intéressant, bien maîtrisé et abouti. Décidément, j'aime l'univers de Barbara Wood et, quand j'ai démarré Séléné, j'ai vraiment eu du mal à le lâcher !
    L'auteure déroule le fil de l'intrigue sans jamais trop nous donner de pistes et d'informations ce qui, évidemment, instaure une certaine curiosité... Et, comme chacun sait, le lecteur est un petit animal curieux et rien ne l'intéresse plus que les mystères, les secrets et les intrigues. Et, dans Séléné, on est servi !
    J'ai aussi beaucoup aimé tout l'exotisme que recèle le roman et qui nous fait vraiment voyager. A l'époque choisie par l'auteure -on est en 30 apr. J-C, une rapide information nous permet de nous situer dans le temps sans que cela soit clairement dit-, le Moyen-Orient est fortement romanisé et fait même partie intégrante de l'Empire. Mais c'est une mosaïque de peuples, avec ses coutumes, sa religion, sa langue.
    J'ai été dépaysée, j'ai voyagé dans le sillage de Séléné et j'ai découvert les paysages grandioses de la Syrie romaine, de Babylone, de la Perse, de l'Arménie...
    Dans ce roman, j'ai retrouvé diverses ambiances qui m'ont rappelé des lectures plus moins récentes : les harems orientaux écrasés de langueur et de chaleur m'ont évoqué La Sultane Andalouse de Muriel Romana ; le séjour de Séléné à la cour de la reine Lasha, le fameux roman de Laurent Gaudé, La mort du roi Tsongor pour son côté très onirique et imaginaire, bien que Séléné ne soit pas un roman fantastique ni même un conte ; enfin, j'ai rapproché la quête et le voyage de notre jeune héroïne de ceux des personnages de La Quête, le roman de Robert Lyndon, même si les époques sont différentes. Parfois, c'est aussi les romans sur Zénobie, par A.B Daniel qui me sont revenus à l'esprit, même si la fameuse reine de Palmyre a vécu bien après Séléné !
    Le roman est mené tambour battant et, il faut bien l'avouer, les lieux et l'époque choisie par l'auteure interpellent dès la lecture du résumé parce qu'ils sont plutôt inhabituels. J'ai vraiment aimé cette plongée dans un monde tellement exotique qu'il en devient presque onirique, presque fantastique ! Peut-être d'ailleurs Barbara Wood ne s'est - elle pas basée que sur des faits tangibles, peut-être a-t-elle laisse vagabonder son imagination mais l'intrigue reste cohérente et crédible et c'est primordial.
    J'ai parfois eu la sensation fugace que certains éléments du récit étaient un peu anachroniques mais n'ayant pas une connaissance très étendue de l'Antiquité, encore plus de l'Antiquité moyen-orientale, je ne suis pas en mesure de dire si mes doutes sont fondés ou pas. Mais j'ai été surprise par exemple qu'il soit question du Coran à une époque où la religion musulmane n'existe pas encore, par exemple. J'ai été surprise aussi par l'utilisation du terme de monastère qui évoque aussitôt l'époque chrétienne. Y'en avait-il réellement au Ier siècle apr. J-C ? Voilà une question qui mériterait d'être creusée et approfondie.
    Autrement, Séléné est un bon roman historique, efficace et maîtrisé. Le personnage central est très charismatique, on sent chez elle, dès le départ, une différence, une originalité qui la distinguent des autres et qui, on le sent, sont liées au secret de sa naissance. Malgré sa timidité au départ, Séléné est intéressante parce qu'elle n'est jamais effacée, on sent une grande force chez elle, comme chez beaucoup de gens qui apparaissent faibles au premier abord et ne le sont en fait qu'en apparence.
    Ce roman m'a tout de suite accrochée je m'y suis sentie très à l'aise. Il a réussi à me capter et mon attention n'est jamais retombée. Chaque ville, chaque région où Séléné s'arrête est bien décrite, ce sont comme des tableaux qui se succèdent mais aussi les pièces d'un puzzle qui se mettent en place à mesure que l'on avance dans la lecture du roman.
    Le style de l'auteur est agréable et à lire et fluide, que ce soit dans les dialogues comme dans les parties narratives. J'ai ressenti beaucoup de passion et d'exaltation dans ce roman, il nous laisse à peine reprendre haleine et nous emporte vraiment dans une intrigue tourbillonnante et originale : je ne sais pas si, en ouvrant le livre, je m'attendais à ça. Certainement un peu mais pas complètement, assurément. Séléné est un roman historique comme je les aime, enlevés, avec un contexte plutôt bien décrit et qui nous fait voyager. J'ai passé un bon moment et surtout, j'ai tourné les pages sans même m'en rendre compte, même si j'ai regretté parfois que les bornes chronologiques ne soient pas extrêmement détailles. A conseiller en tous cas à tous les amoureux d'Histoire, d'Antiquité et de voyages, dans le temps comme dans des terres inconnues

    En Bref :

    Les + : une intrigue historique et pleine d'aventures, enlevée, maîtrisée et des personnages intéressants. 
    Les - : peut-être quelques termes un peu modernes qui, sans me choquer, m'ont dérangée parce que je ne les vois pas dans un roman historique mais, à part ça, rien de grave. 


    4 commentaires
  • « C'est l'diable, j'vous dis ! Ou Dieu qui nous punit. »

    La Malédiction de Gabrielle, tome 1, Le Fléau de Dieu ; Andrea H. Japp

     

    Publié en 2016

    Editions J'ai Lu

    347 pages

    Premier tome de la saga La Malédiction de Gabrielle 

    Résumé :

    La peste ! Le fléau de Dieu s'abat sur le royaume de France et sur les hommes sans distinction de richesse ni de classe. Pourtant, en 1347, personne ne veut y croire. Mais lorsqu'elle gagne Paris, elle bouleverse les âmes et les consciences et menace les ordres établis. Même la cour du roi succombe à ses pires démons. 

    Gabrielle d'Aurillay, tout récemment arrivée dans la capitale, pourra-t-elle sauver sa vie et celle de son enfant ? Parviendra-t-elle à comprendre la personnalité de son mari ? Le diptyque mystérieux que celui-ci gagne au jeu est-il un talisman ou une malédiction supplémentaire ? Et pourquoi rend-il fou tant d'hommes de foi ? Amours, trahisons, mystères, superstitions, disparitions suspectes...Il est à croire que la peste n'est pas le mal le plus terrifiant du royaume de France. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Il y'a quelques années, j'ai découvert Andrea H. Japp après beaucoup d'hésitations... J'ai lu sa saga La Dame sans Terre qui m'a beaucoup plu et, petit à petit, j'ai découvert les aventures de ses autres héros : Hardouin cadet-Venelle, bourreau de Mortagne, le mire Druon de Brévaux et d'autres encore. Entre roman policier et roman historique, ses reconstitutions précises d'un Moyen Âge sombre et poisseux, mâtiné d'un peu de superstitions et d'ésotérisme m'ont plu tout de suite ! Pourquoi ? Je serais bien en peine de vous l'expliquer mais voilà, j'ai été emballée et cet engouement ne s'est jamais arrêté. J'ai toujours pris un grand plaisir à lire les romans historiques d'Andrea H. Japp et si certains m'ont plus convaincue que d'autres, je n'ai jamais été déçue, bien au contraire.
    Ainsi, j'ai été ravie de voir il y'a quelques mois que sa dernière saga La Malédiction de Gabrielle, était enfin sortie en poche parce que, évidemment, j'avais très envie de la lire !
    Nous sommes en 1348 et Gabrielle est une jeune mariée très amoureuse, en attente de son premier enfant. Installée à Paris, elle s'ennuie un peu, alors que son époux travaille tout le jour et parfois même la nuit, pour soit-disant, lui offrir une belle vie ainsi qu'à l'enfant à naître. Aveuglée par son amour, Gabrielle ne se rend pas compte qu'il se moque d'elle.
    Et puis, en plein été, alors que Paris est écrasé de chaleur, voilà qu'un mal mystérieux mais terriblement mortel se répand progressivement dans la ville, anéantissant des quartiers entiers. Foudroyante, cette fièvre très violente tue en quelques heures voire quelques jours. Sur les 17 millions de Français de l'époque, on sait aujourd'hui que cette pandémie en tuera 7. La moitié de la population européenne sera décimée. Cette pandémie, c'est la fameuse peste noire du XIVème siècle, qui épouvanta les populations tout autant qu'elle les a tuées. Cette pandémie est restée dans les mémoires comme un moment de chaos complet, un fléau de Dieu parce qu'elle a touché tout le monde, riches ou pauvres, enfants et vieillards et aucun pays ne fut vraiment épargné. L'épidémie se propagea sur plusieurs décennies mais finit par toucher tous les pays d'Europe et même d'Asie. On comprend alors, à une époque où la médecine est encore relativement peu développée, l'horreur qui se répandit en même temps que la maladie.
    La Malédiction de Gabrielle se situe dans un contexte spatio-temporel un peu différent que celui auquel Andrea H. Japp nous a habitués dans ses autres sagas : ici l'intrigue se déroule au milieu du XIVème siècle et non pas au début et nous quittons le Perche pour Paris et ses proches alentours, où vivent les personnages et surtout Gabrielle, notre jeune héroïne de vingt ans. J'aimais beaucoup, dans ses autres sagas, retrouver un lien entre elles toutes, retrouver des lieux connus ou même, parfois, des personnages qui se mêlent et se rejoignent d'une saga à une autre, comme Hardouin cadet-Venelle, bourreau de Mortagne, que l'on retrouve aussi brièvement dans Les Mystères de Druon de Brévaux.
    Avec La Malédiction de Gabrielle, Andrea H. Japp nous amène ailleurs. Le changement est-il complet cependant ? Non. L'auteure n'innove pas non plus du tout au tout et on retrouve bien sa patte, son univers particulier et personnel, entre Moyen Âge violent et torturé et mystère spirituel ou ésotérique... Là, alors que Paris puis tout le royaume se prépare à l'arrivée d'un fléau sans précédent, que la reine est terrée avec ses dames à Vincennes et que le peuple cède à la panique, un mystérieux diptyque sur lequel apparaît un texte en vieille langue hébraïque semble, malgré son peu de facture, déchaîner les passions et occasionne même quelques meurtres.
    Le côté policier est peut-être un peu mis de côté pour se concentrer sur une description d'un Paris lentement plongé dans un marasme sans nom. Les meurtres sont moins nombreux, on ne peut pas à proprement parler d'enquête... Contrairement aux autres héros de Japp, la jolie Gabrielle d'Aurillay n’enquête pas dans ce tome. Peut-être cela viendra -t-il dans le second opus, toujours est-il que, dans ce tome, Gabrielle est une jeune femme comme les autres, une jeune femme qui croit avoir fait un bon mariage, pardonne tout à un époux bien aimé et attend avec impatience l'arrivée de son premier enfant. Pas de quoi fouetter un chat vous me direz et pourtant, on sent vite que Gabrielle n'est pas qu'une jolie bécasse, au contraire, qu'elle a de la détermination et que des embûches ne manqueront pas de naître sous ses pas.
    Je sais que cette saga a un peu moins plu que les autres de Japp et je peux comprendre même si j'ai apprécié Le Fléau de Dieu et que j'espère tout autant aimer A l'Ombre du Diable, le deuxième opus. Il est vrai que le roman n'est pas très enlevé et qu'il ne s'y passe, en apparence, pas grand chose. Au départ, j'ai même eu l'impression que les chapitres étaient une compilation, un empilement, sans que je ne puisse établir un lien entre eux. Et puis cela se fait, tout doucement et le mystérieux diptyque devient un lien entre tous les personnages. Finalement, dans Le Fléau de Dieu, l'auteure prend le temps de poser son intrigue et, assez vite j'ai eu le sentiment que tout allait se jouera dans le deuxième tome.
    Ici, plus que sur une intrigue policière, c'est essentiellement sur la propagation de la maladie que repose toute la tension narrative. Notre coeur bat en même temps que ceux des personnages. On comprend la terreur de plus en plus sourde qui envahit les habitants, l'horreur impuissante de voir mourir les siens sans pouvoir les accompagner ni même les assister dans une mort terrible ; la terreur d'un mal qu'on n'explique pas mais qui tue, tout le temps, sans arrêt, sans prévenir.
    Pour nous Hommes du XXIème siècle, la Grande Peste du XIVème est effrayante mais aussi fascinante. Aujourd'hui, nos connaissance médicales nous permettent d'aborder cette épidémie d'une ampleur considérable avec recul : identifié en 1894 par le médecin Alexandre Yersin, le bacille de la peste est aujourd'hui connu, étudié et, même s'il existe encore dans certains pays et que certains cas sont encore diagnostiqués en Europe, cette maladie est soignable, grâce aux antibiotiques.

    Résultat de recherche d'images pour "grande peste 1348"

     

    Des malades de la peste


    On peut alors se pencher avec intérêt sur cet épisode extraordinaire de notre Histoire, une Histoire commune puisque peu de pays y échappèrent.
    On comprend aisément ce que fut la peur terrible de populations confrontées à un tel mal, d'une rare violence contre lequel aucun remède, même des plus rudimentaires, était efficace. On comprend leur sentiment d'abandon face à une Église aussi démunie qu'eux, un Dieu absent, que l'on prie désespérément mais qui ne répond pas, et pour cause. De là l'émergence des Flagellants, d'un antisémitisme particulièrement violent et parfois meurtrier et d'un sentiment que la fin du monde est proche. J'ai trouvé que Andrea H. Japp avait réussi à saisir ce que devait être l'angoisse des gens de l'époque, la peur irraisonnée de la contagion, l'idée que cela n'allait pas s'arrêter, la peur de la mort sans aucun remède pour soulager.
    Enfin, c'est avec grand intérêt que j'ai lu la postface du roman. Peut-être le savez-vous si vous avez déjà lu Japp, mais celle-ci a fait des études scientifiques, notamment de biochimie, en France et aux États-Unis. Elle possède aussi des connaissances en bactériologie, qui lui ont permis de se pencher sur des études sur la grande pandémie du XIVème siècle et j'ai été sidérée de découvrir que plusieurs thèses s'affrontent, thèses que malheureusement le grand public ne connaît pas puisqu'on croit, sans forcément aller plus loin, que cette épidémie fut uniquement une épidémie de peste, qu'elle soit bubonique ou pulmonaire. Eh bien non, il se pourrait finalement que ce soient plusieurs maladies qui aient sévi en même temps, comme des virus s'apparentant au charbon ou à Ebola. Thèse intéressante et très bien expliquée par l'auteure, qui m'a permis d'en apprendre un peu plus et surtout de découvrir que, parfois, nos livres d'Histoire sont un peu lacunaires et que la science proprement dite peut alors y remédier en avançant des preuves quasi irréfutables.
    La Grande Peste inspire nos romanciers et, en général, en bien. Le dernier roman que j'aie pu lire sur cette période est le très bon La Compagnie des Menteurs de Karen Maitland. Et justement, j'ai toujours trouvé des parallèles entre les univers de Maitland et de Japp : un Moyen Âge sombre et quelque peu angoissant, des intrigues noires et tendues ou l'on a l'impression d'un danger constant tapi quelque part, une tension latente qui se communique au lecteur. Peut-être les intrigues de Maitland sont-elles les plus violentes mais il est vrai qu'on peut trouver des points communs, notamment parce qu'on est loin du Moyen Âge onirique et peut-être un peu policé des grands. Maitland et Japp nous immergent toutes deux dans la cruelle réalité quotidienne du peuple, sa violence et sa lutte constante pour survivre. Si La Compagnie des Menteurs est sûrement bien plus angoissant que Le Fléau de Dieu, j'ai trouvé que les deux auteures, à leur manière, parvenaient à toucher du doigt un contexte pas évident et à se l'approprier. Chacune le raconte à sa manière, avec des personnages tous intéressants à leur échelle.
    La Malédiction de Gabrielle a l'air d'être une bonne saga et j'ai le sentiment que tous les questionnements qui ont pu apparaître au cours de cette lecture trouveront une réponse dans le deuxième tome.
    Une bonne lecture historique, où j'ai retrouvé la patte de Japp mais aussi un souffle de renouveau assez bienvenu. 

     

    Résultat de recherche d'images pour "grande peste 1348 danse macabre"

    Une danse macabre, où les vivants sont emportés par les morts

    En Bref :

    Les + : une saga un peu différente des autres, avec un souffle nouveau plutôt agréable. Le contexte assez fascinant est également un gros point positif à mon sens. 
    Les - : au final, je n'en ai pas vraiment trouvé... 


    8 commentaires
  • Colis reçu le : 19 avril 2018

    Aujourd'hui, je vous présente un colis un peu atypique qui n'est pas vraiment un swap mais qui, dans le principe, peut s'en rapprocher un peu. La seule différence, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'échange...mais on reçoit un colis chaque mois et c'est toujours la surprise à chaque fois, un peu comme pour les swaps ! ! Donc j'ai décidé que je vous présenterai mes Thé Box dans la catégorie des Swaps puisqu'il faut bien les classer quelque part !

    Ce mois-ci, la Box s'est faite attendre mais, finalement, ça valait le coup. Entre ballets russes et élégance à la française, la Box Le Lac des Cygnes nous emmène dans un monde onirique et reposant. Enfilez votre tutu et vos chaussons et c'est parti pour quelques entrechats en compagnie des beaux produits qui nous sont proposés ce mois-ci. 

    La Thé Box, Avril 2018 : Le Lac des Cygnes

    La Thé Box, Avril 2018 : Le Lac des Cygnes 

    Un très joli visuel, ce mois-ci, avec cette jolie couleur et ces danseuses étoiles aériennes. J'ai vraiment beaucoup aimé les illustrations, très belles, dès l'ouverture du colis. 

    La Thé Box, Avril 2018 : Le Lac des Cygnes 

    La Malle à Thé, une maison française que je connais déjà, nous propose Mélange russe aux 7 agrumes, un thé noir aux saveurs fruitées rappelant évidemment le fameux Earl Grey à la russe. Hâte d'y goûter... Je n'aimais pas le thé à la bergamote avant, c'est un agrume avec lequel j'ai du mal alors que j'aime beaucoup tous les autres, mais à force de persister, je commence à apprécier les thés Earl Grey et j'espère qu'il en sera de même avec celui-ci ; Betjeman & Barton qui, comme son nom ne l'indique pas, est une maison de thé parisienne, nous propose Comme une étoile, un thé vert fruité et floral, avec des saveurs de bergamote, de violette, de kiwi, de pêche et de fleur d'oranger. 

    La Thé Box, Avril 2018 : Le Lac des Cygnes

    La Thé Box, Avril 2018 : Le Lac des Cygnes 

    Des gaufrettes Jules Destrooper et une gelée au cassis pour accompagner une tasse de thé délicatement posée sur cette jolie soucoupe. 

    La Thé Box, Avril 2018 : Le Lac des Cygnes

    La fameuse maison Ladurée, qu'on ne présente plus, nous propose un thé Roi-Soleil, rien que ça ! Thé vert à la bergamote, au caramel et au citron promet un breuvage très agréable ; enfin, la fameuse maison Dammann Frères, qu'on ne présente plus non plus, nous offre deux de ses créations, Miss Dammann, un thé vert au gingembre, citron vert et fruit de la passion. Quant à Pomme d'Amour, il s'agit d'un thé noir à l'arôme de pomme au four, rehaussée par une pointe de marasquin. 

    La Thé Box, Avril 2018 : Le Lac des Cygnes

    J'ai retrouvé avec plaisir les jolis sachets de la marque Les Jardins d'Osmane, basée elle aussi à Paris. Une infusion à la menthe verte, un thé Genmaicha, ce fameux thé japonais aux saveurs de riz soufflé (j'avoue n'être pas fan du tout parce que en fait de riz soufflé, j'ai l'impression de boire du thé au poisson et aux algues !), un thé vert exotique aux arômes de mangue et de fruit tropicaux et enfin un thé oolong sur lequel viennent se poser des saveurs de fleur d'oranger et de noix de coco (Rêve étoilé) nous sont proposés ce mois-ci et j'ai hâte des les goûter, surtout l'infusion à la menthe parce que je suis fan de cette saveur. 

    La Thé Box, Avril 2018 : Le Lac des Cygnes

    J'ai beaucoup aimé les sachets de Newby, une marque de thé londonienne. Milk Oolong est un thé surprenant : il s'appelle ainsi parce qu'après la récolte des feuilles de thé oolong, celles-ci sont délicatement trempées dans du lait, ce qui donne ensuite à l'infusion une saveur ronde et crémeuse. Je ne connais pas et j'ai vraiment hâte de goûter ce thé ; English Breakfast est, comme son nom l'indique, ce fameux thé anglais si apprécié au petit-déjeuner, un thé noir avec des légères notes d'agrumes ; Strawberry & Mango est un thé noir aux arômes fruités qu'il me tarde de découvrir ; quant à Green Lemon, un thé au citron, je sais déjà que c'est une valeur sûre ! 


    2 commentaires
  • « Ne crois pas ce que tu espères. Contente-toi d'ajouter foi à ce que tu vois. Ne redoute pas ce que tu ignores. »

    La Malédiction de Gabrielle, tome 2, A l'Ombre du Diable ; Andrea H. Japp

    Publié en 2017

    Editions J'ai Lu

    350 pages

    Deuxième tome de la saga La Malédiction de Gabrielle  

    Résumé :

    1348. La peste fait rage dans Paris et l'épidémie a changé la face du royaume. Aurait-elle aussi changé Gabrielle ? Déterminée à être maîtresse de son propre destin, plus rien n'arrête cette femme bafouée par son mari, joueur acharné. Elle quitte la capitale avec sa fidèle Adeline, emportant avec elle une peinture mystérieuse que les puissants voudraient posséder coûte que coûte. Dans une France en panique, tout est possible. Duperies, menaces, maladies, secrets... rien n'est épargné à la dame d'Aurillay. La malédiction de Gabrielle se prolonge, plus dangereuse que jamais. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En 1348, la jeune Gabrielle d'Aurillay a tout pour être heureuse : jeune mariée très amoureuse de l'homme à laquelle on l'a unie et enceinte de son premier enfant, tout semble sourire à cette jeune femme et la perspective d'une vie prometteuse entre un mari aimant et des enfants se profile à l'horizon.
    Mais en quelques semaines, les rêves de la jeune Gabrielle s'effondrent : elle apprend la vérité sur son mari, qui n'est pas l'homme qu'elle croyait et surtout, une mystérieuse et terrifiante épidémie se propage rapidement dans le royaume : une fièvre violente qui emporte les malades en quelques heures ou quelques jours. C'est le début de la grande pandémie de peste noire qui emportera près de la moitié de la population européenne.
    Et, pour couronner le tout, Gabrielle se retrouve en possession d'un objet ayant appartenu à son mari, un étrange diptyque sur lequel apparaît un texte en vieille langue hébraïque et un Christ glabre et aux cheveux courts des plus étonnants... Un diptyque qui semble déchaîner les passions et sème la mort sur son passage.
    Voilà résumée en quelques lignes l'intrigue qui sert de corps à La Malédiction de Gabrielle, la toute nouvelle saga d'Andrea H. Japp, une intrigue policière -mais pas que- sur un fond terrifiant d'épidémie extraordinaire, bouleversant tout sur son passage. Très ramassée dans le temps, la saga ne se déroule en fait que sur une période relativement courte, entre août et septembre 1348, du moins jusqu'ici puisque le tome deux se clôt sur un « À suivre » des plus évocateurs. Moi qui croyais lire une duologie et obtenir des réponses dans ce second tome, je dois bien avouer que c'est raté puisque A l'Ombre du Diable n'est pas un second mais un deuxième opus et que la fin ressemble plus à une ouverture qu'à une véritable conclusion.
    Bref, pas de bond significatif dans le temps entre Le Fléau de Dieu et A l'Ombre du Diable : on reprend là où on s'était arrêté, tout simplement. J'ai terminé le premier tome et me suis replongée aussitôt dans le deuxième. Gabrielle, toujours en possession de ce fameux diptyque dérobé à son mari, pressent son importance sans pouvoir cependant l'identifier, quand des ombres inquiétantes s'attachent soudainement à ses pas. Grandie par les épreuves traversées dans le premier tome, la déception liée à son mari, la peste qui a failli la tuer, la fuite de Paris et la terrible épreuve de femme qu'elle traverse sans personne sur qui compter hormis la fidèle Adeline, matrone parisienne qui s'est prise d'affection pour la jeune femme, Gabrielle n'est plus la jeune fille naïve et un peu bécasse des débuts. Elle s'est révélée et, presque seule au monde, choisit de se battre, de riposter et de prendre sa vie à bras le corps, quoi qu'il en coûte. Dans un royaume ravagé, dans une ville moribonde, claquemurée dans sa détresse et son dénuement, où les cadavres s'entassent dans les rues comme des ordures puis à Vincennes, où la cour macère dans son hypocrisie et son oisiveté propre à l'espionnage, aux cancans au point de se transformer en véritable nid de serpents, Gabrielle va tout tenter pour se protéger des ombres qui la suivent et en veulent à l'objet qu'elle possède.
    Un peu moins sombre peut-être que ses autres sagas, comme La Dame sans Terre ou encore Les Enquêtes de Monsieur de Mortagne, bourreau, La Malédiction de Gabrielle est cependant construite dans la même veine, avec des personnages complexes et une enquête policière terre à terre mais mêlée aussi de quelque chose d'un peu moins palpable, une enquête un peu plus spirituelle, disons : ici il s'agit de cette fameuse peinture pour laquelle plusieurs personnes sont mortes. Est-ce le parchemin figuré sur la peinture et sur lequel ont été peintes des lettres en vieil hébreu, est-ce le Christ glabre et aux cheveux courts qui déchaînent les passions ? Ou bien les deux ? Ce diptyque recèle-t-il une importance capitale pour la Chrétienté ? Plein de questions qui restent sans réponse pour l'instant mais ne manqueront certainement pas d'en trouver par la suite.
    Andrea H. Japp nous laisse encore une fois avec une fin un peu brutale et qu'on ne sent pas arriver, comme dans Le Fléau de Dieu... J'ai ouvert de grands yeux en apercevant les mots À suivre à l'issue de la dernière ligne : quoi, déjà ? Eh oui... Mais ce genre de frustration n'est pas non plus pour me déplaire et c'est avec un intérêt ravivé que j'attends donc le troisième volume de La Malédiction de Gabrielle.
    Si cette saga n'est pas la préférée des lecteurs et que je peux le comprendre, je dois dire qu'elle ne m'a pas déplu pour autant et que j'ai ressenti un vif intérêt à sa lecture. Oui, j'ai passé un bon moment même si je m'attendais à quelque chose d'encore plus noir, le contexte s'y prêtant. La Malédiction de Gabrielle reste relativement moins violente, moins sombre que les autres romans de Japp, à l'ambiance très particulière mai on retrouve la patte de l'auteure, son style vraiment particulier et qui avait su me plaire dès le début.
    Pour conclure, les deux premiers tomes de La Malédiction de Gabrielle augurent bien de la suite... Japp nous offrira-t-elle une trilogie et terminera-t-elle les aventures de Gabrielle à l'issue de ce troisième volume qui, à ma connaissance, n'est pas encore sorti ou bien La Malédiction de Gabrielle sera-t-elle une saga en quatre tomes comme La Dame sans Terre ou encore Les Mystères de Druon de Brévaux ?
    A voir... Une chose est certaine, en tous cas, c'est que je prendrai encore une fois un grand plaisir à me plonger dans ce Moyen Âge torturé, où les grandes âmes voisinent avec les plus viles et où les plus corrompus ne sont pas ceux que l'on croit. Avec ce style unique où se mêlent mots et expressions d'époque et grande qualité narrative, Japp sait nous séduire et c'est désormais avec beaucoup d'impatience que j'attends le reste de la saga ! 

    En Bref : 

    Les + : le contexte, les personnages, ce fameux diptyque dont on ne peut identifier vraiment l'importance mais qu'on pressent dangereusement. Quels brûlants secrets recèle-t-il ?
    Les - : peut-être la lenteur (toute relative cependant) de l'intrigue ? Pour ma part, je ne l'ai cependant pas considérée comme un inconvénient mais je comprends que cela ait pu l'être pour d'autres lecteurs. Il est clair que la saga est moins enlevée que les autres. 


    6 commentaires