• INTERMEDE XXIV

     

    Marie-Caroline vers 1770, portrait de Georg Weikert

     

    La jeune archiduchesse Marie-Caroline (Maria Karolina Luise Josepha Johanna Antonia von Osterreich est son nom de naissance) voit le jour le 13 août 1752 au château de Schönbrunn, palais d'été de la famille d'Autriche, aux abords de Vienne. Elle est le treizième enfant du couple formé par Marie-Thérèse, archiduchesse d'Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, régente des possessions des Habsbourg et de son époux, François Ier de Lorraine, empereur du Saint-Empire. Le couple est connu pour sa généreuse progéniture et, trois ans plus tard, naîtra celle qui reste certainement la plus célèbre -et celle qui possède sans nul doute le destin le plus tragique-, Marie-Antoinette, la future reine de France.
    La petite Marie-Caroline reçoit le prénom de deux ses soeurs décédées en bas-âge : l'une était morte deux semaines seulement après son premier anniversaire ; la seconde quelques heures seulement après avoir été baptisée. Cette nouvelle petite Marie-Caroline sera plus chanceuse que ses soeurs puisqu'elle est promise à une vie relativement longue pour l'époque : la future reine de Naples s'éteindra à l'âge de soixante-deux ans au début du XIXème siècle.
    La petite fille reçoit pour parrain et marraine les souverains français, Louis XV et son épouse, Marie Leszczynska. En grandissant, Marie-Caroline sera certainement la fille de Marie-Thérèse qui lui ressemblera le plus, tant sur le plan physique que sur le plan moral. La jeune archiduchesse formera également un duo très uni avc sa petite soeur, de trois ans sa cadette, la future Marie-Antoinette, encore appelée à l'époque Maria Antonia et couramment surnommée Antoine. Les deux petites filles ont d'ailleurs partagé très tôt la même gouvernante, la comtesse Lerchenfeld et on se plaisait à voir une preuve de leur attachement mutuel dans les maladies infantiles que les petites princesse ne manquèrent pas d'attraper dans leurs premières années : quand une était malade, l'autre ne manquait jamais d'attraper la maladie de sa soeur, tant elles étaient toujours fourrées l'une avec l'autre ! Cette relation privilégiée entre les deux soeurs prendra fin en août 1767, quand leur mère, Marie-Thérèse, décide de les séparer, du fait de leur mauvaise conduite : Marie-Caroline a quinze ans, la jeune Antoine, douze.
    Cette même année, le destin de Marie-Caroline se précipite...Sa soeur aînée Marie-Josèphe, d'un an de plus qu'elle, décède subitement, alors qu'elle était promise à Ferdinand IV de Naples -nommé à tort de Naples puisqu'il est en fait roi de Sicile péninsulaire. Marie-Josèphe avait remplacé sa jeune sœur Marie-Jeanne, initialement promise au souverain napolitain, mais qui était morte en 1762 de la variole, à l'âge de douze ans. Marie-Caroline se retrouve donc propulsée sur le devant de la scène matrimoniale...ses parents, soucieux de protéger l'alliance avec Naples, proposent donc successivement trois de leurs filles au roi Ferdinand et, le 12 mai 1768, Marie-Caroline, âgée de seize ans, convole en justes noces. Elle devient Sa Majesté Marie Caroline Luise Josephe Johanna Antonie de Naples et de Sicile, archiduchesse d'Autriche, princesse royale de Hongrie et de Bohême, princesse de Toscane.
    La jeune princesse est dotée d'un caractère fort et dominant qui contraste en tous points avec celui de son époux. Né en 1751, Ferdinand est le fils de Charles III d'Espagne, connu sous le nom de Charles VII de Naples et de Marie-Amélie de Saxe. Par son père, il a du sang Bourbon qui coule dans ses veines puisqu'il est un descendant direct de Louis XIV. Le jeune prince n'a que huit ans quand son père, le roi Charles VII, est appelé à ceindre la couronne d'Espagne, en 1759. L'année suivante, sa mère décède en Espagne. Successivement fiancé, on l'a vu, à deux archiduchesses autrichiennes qui moururent avant que le mariage ne fut conclu, c'est finalement Marie-Caroline qui devient son épouse, alors qu'ils n'ont que dix-sept et seize ans. Leur mariage n'est pas très heureux et le couple, bien trop différent pour s'entendre et s'accorder. Ferdinand IV est un roi au caractère hésitant qui contraste avec celui, déterminé et fort, de sa jeune épouse, qui ne tarde pas à s'imposer et à gouverner, littéralement, le roi, avec le favori Joseph Acton. Ce fut véritablement Marie-Caroline qui gouverna Naples à la place de son époux, qui n'aimait rien tant que se mêler au peuple et mener sa vie simple.
    Malgré un mariage peu heureux, le couple se trouva rapidement pourvu d'une nombreuse progéniture et, à l'instar de sa propre mère, Marie-Caroline passa de nombreuses années en grossesses et couches successives. Marie-Caroline et Ferdinand seront ainsi les parents de dix-huit enfants. Certains mourront en bas âge mais la plupart atteignirent l'âge adulte. En 1772 naît Marie-Thérèse de Bourbon-Naples ; l'année suivante, une nouvelle fille voit le jour et reçoit le prénom de Louise ; en 1775 c'est un fils, Charles, qui vient au monde mais décède trois ans plus tard ; ce fils a une jumelle, Marie-Anne, qui vivra cinq ans ; en 1777 naît François, le futur François Ier des Deux-Siciles, qui reçoit ce prénom en hommage à son grand-père maternel ; en 1779 naissent des jumelles, Marie-Christine et Marie-Christine-Amélie ; Janvier, en 1780 ; Joseph en 1781 ; Marie-Amélie en 1782 ; Marie-Christina en 1783 est mort-née ; Marie-Antoinette, en 1784 et qui sera reine d'Espagne ; Marie-Clotilde, en 1786 ; Marie-Henriette en 1787 ; Charles, en 1788 ; Léopold en 1790 ; Albert Louis, en 1792 et, enfin, Marie-Isabelle, en 1793. En tout, la reine Marie-Caroline passa donc vingt-et-un ans de sa vie dans la maternité, donnant naissance, à des dates rapprochées à dix-huit enfants dont une seule sera morte à la naissance. A la naissance de son dernier enfant, la princesse Marie-Isabelle, sa soeur aînée, Marie-Thérèse, avait vingt-et-un ans et était déjà pourvue d'une descendance. Ainsi, Marie-Caroline eut des petit-enfants plus vieux que ses derniers enfants !!
    Politiquement, Marie-Caroline continuera la politique de rapprochement des Habsbourg et des Bourbons que sa propre mère avait menée dans ses Etats et dont son mariage était la conséquence directe. Comme sa mère également, elle veillera notamment à marier le plus avantageusement sa nombreuses progéniture : sa fille aînée, Marie-Thérèse sera ainsi mariée à François, le futur François Ier d'Autriche, fils de son oncle Léopold II. L'une de ses filles ceindra la couronne d'Espagne tandis que son fils François sera, lui, marié à la princesse Marie-Isabelle d'Espagne. Ainsi, bien avant la reine Victoria, qui appliqua elle aussi à sa nombreuse descendance -cependant bien moins importante que celle de Marie-Caroline- cette même politique matrimoniale, Marie-Caroline peut être considérée comme la grand-mère de l'Europe.

    La famille royale de Naples en 1783 (Marie-Caroline, Ferdinand Ier et leurs enfants) par Angelica Kauffmann


    Depuis son royaume, elle assiste, sidérée, au soulèvement révolutionnaire français, qui, éclaté en 1789 va emporter la royauté avec lui et éliminer sans état d'âme ses souverains. La reine de Naples, on s'en souvient, était la sœur de l'infortunée reine de France, sœur qui, malgré l'éloignement, n'avait sûrement pas oublié les liens privilégiés qui les avaient unies dans leur jeunesse -un mariage entre le petit Dauphin et une des princesses napolitaine avait même été envisagé avant que la Révolution n'éclate. Marie-Caroline se montre révoltée par l'exécution de Marie-Antoinette le 16 octobre 1793 et, avec le soutien de son favori Joseph Acton mais aussi de l'ambassadeur britannique à Naples, Hamilton, elle déclara, en 1798, les hostilités à la France révolutionnaire. Cependant, cette même année, les armées du roi de Naples sont vaincues et le souverain se trouve privé de ses possessions continentales. Les victoires successives des armées révolutionnaires poussent la reine à se réfugier en Sicile, une terre que Marie-Caroline connaît mal et où la vie va s'avérer particulièrement pénible, notamment à cause du climat auquel elle a du mal à s'habituer. Des chroniqueurs ont d'ailleurs rapporté que la reine aurait alors usé d'opium...Ne décolérant pas, la reine Marie-Caroline observe, impuissante, depuis la Sicile, ce nouveau gouvernement républicain qui se met en place à Naples et qui ressemble tant à cette Révolution Francaise qui lui a pris sa soeur...En 1799, les souverains récupèrent leurs possessions péninsulaires et Ferdinand et Marie-Caroline se livrent alors à une véritable vengeance, une cruelle répression : le célèbre amiral Nelson devient le bras armée de la reine et celle-ci n'hésitera pas à faire exécuter certains de ses anciens amis et se livre toute entière à une sanglante répression contre les républicains vaincus. On dit que, sur quelques 8000 prisonniers, les souverains ne pardonnèrent qu'à six d'entre eux...les autres furent exécutés, condamnés à un emprisonnement à vie à la déportation ou bien encore, à des peines moins importantes, comme l'exil...Ferdinand IV perdra de nouveaux ses Etats en 1806 après avoir violé le serment de neutralité qu'il avait juré : le royaume passera successivement à Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Ier puis à Joachim Murat, maréchal d'Empire et beau-frère de l'Empereur.
    Désormais, une réputation de cruauté colle à la peau de la reine mais elle s'en moque et est bien déterminée à continuer de tenir tête à Napoléon et à l'Empire. Ainsi, la reine de Naples ne respecte pas le traité de paix signé avec la France napoléonienne...mais, à Trafalgar, Nelson décède et Marie-Caroline perd l'un de ses plus importants soutiens. En France, malgré la défaite, Napoléon est en train de préparer Austerlitz et se retourne donc contre l'Autriche...après la brillante victoire de l'Empereur, les Napolitains sont sommés de se soumettre mais la reine refuse et commet en cela une grave erreur. En 1804, Napoléon Ier la force à se séparer de son favori, annexe le nord de son royaume et fait de son frère, Joseph Bonaparte, le roi de Naples. Pour la seconde fois, Marie-Caroline est contrainte de se réfugier en Sicile où elle s'installe à Palerme, pour un second exil. En 1806, Ferdinand IV, son époux est déchu du royaume de Naples par Bonaparte. Marie-Caroline profite de son exil forcé pour marier deux de ses filles, en passe de rester célibataires : Marie-Christine, âgée de vingt-huit ans, épouse Charles Félix de Sardaigne en 1807 et Marie-Amélie épouse, en 1809, le duc d'Orléans, tous deux princes en exil. En 1808, la reine, toujours aussi déterminée, tente de placer, avec l'aide de l'Angleterre, son plus jeune fils Léopold-Michel, sur le trône d'Espagne mais l'intervention de la France fait finalement capoter son projet. En 1810, c'est pleine de fureur qu'elle apprend le remariage de Bonaparte, divorcé de Joséphine, avec Marie-Louise d'Autriche, qui est sa petite-fille et sa petite-nièce -la jeune fille est en effet la fille de Marie-Thérèse, première fille de Marie-Caroline et de Ferdinand et de François Ier, fils de Léopold II, le frère de Marie-Caroline. Elle accueillera également avec beaucoup de mécontentement la naissance de l'Aiglon, le petit prince né de l'union de Napoléon Ier et de Marie-Louise et qui est, par conséquent -ironie de l'Histoire-, arrière-petit-fils de la reine de Naples déchue. Cela dit, après l'abdication de Napoléon en mars 1814, la vieille reine, qui fait toujours preuve d'un caractère très déterminé, critiquera vertement la mollesse de l'impératrice Marie-Louise.
    En Sicile, elle est étroitement surveillée par les Anglais, qui tiennent l'île contre Murat, et ils ne cessent de l'empêcher d'agir comme elle le souhaiterait. En 1813, elle est finalement chassée par eux de son exil insulaire et doit se réfugier à Vienne. La reine est désormais une vieille femme et elle trouvera un peu de réconfort auprès de Marie-Louise, sa petite-fille, rentrée en Autriche avec son petit garçon, l'Aiglon.
    En septembre 1814, une femme de chambre découvre le corps inanimé de la reine, âgée de soixante-deux ans. Elle avait la main tendue vers la sonnette, qu'elle n'a pu atteindre. Il semble que Marie-Caroline soit morte d'une crise d'apoplexie. Elle est enterrée auprès de sa mère Marie-Thérèse, à Vienne. Elle meurt avant d'avoir pu voir les Bourbons rétablis à Naples, après la victoire autrichienne de Tolentino, qui contraint Murat à fuir. Son époux se remariera avant la fin de cette même année 1814 avec Lucia Migliaccio, sa maîtresse de longue date et règne encore dix années sous le nom de Ferdinand Ier des Deux-Siciles -le royaume, connu depuis sous ce nom, avait reçu cette nouvelle dénomination en 1816.

     

    La reine Marie-Caroline par Anton Raphael Mengs

     

    © Le texte est de moi, je vous demanderais donc de ne pas le copier, merci.

    Pour en savoir plus : 

    - Jaune de Naples, Jean-Paul Desprat. Roman. 
    - Les Couples Royaux dans l'Histoire, Jean-François Solnon. Essai. 
    - La Duchesse de Berry, l'Oiseau Rebelle des Bourbons, Laure Hillerin. Biographie. 
    - Le Journal d'une Reine : Marie-Caroline de Naples dans l'Italie des Lumières, Mélanie Traversier. Biographie. 


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  • Colis reçu le : 3 août 2018

    Aujourd'hui, je vous présente un colis un peu atypique qui n'est pas vraiment un swap mais qui, dans le principe, peut s'en rapprocher un peu. La seule différence, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'échange...mais on reçoit un colis chaque mois et c'est toujours la surprise à chaque fois, un peu comme pour les swaps ! ! Donc j'ai décidé que je vous présenterai mes Thé Box dans la catégorie des Swaps puisqu'il faut bien les classer quelque part !

    Ce mois-ci, c'est une jolie boîte pastel que j'ai trouvée dans le colis, une belle boîte pastel rappelant les tonalités d'un superbe ciel d'été... Enfourchez votre licorne, c'est parti pour la découverte de cette jolie Box d'août...

    La Thé Box, Août 2018 : Ciel d’Été

    La Thé Box, Août 2018 : Ciel d’Été  

    La Box d'août et ses teintes de crépuscule... Sobre mais plutôt sympa, non ? 

    La Thé Box, Août 2018 : Ciel d’Été  

    A part le Thé Licorne, bien visible (un thé de la maison Quai Sud, aromatisé au chewing-gum et agrémenté de licornes en sucre), je vous présente une création de L'Herboristerie du Palais Royal, Déesse de l'arc-en-ciel, une infusion de fleurs, citronnelle anis et fenouil. Parfait pour l'été. Quant à la maison TeaTap, c'est un breuvage fruité et exotique qu'elle nous propose : Mangoustan Vert. Thé vert de Chine aromatisé au mangoustan et aux pétales de rose. 

    La Thé Box, Août 2018 : Ciel d’Été

    La marque Ricola, qu'on ne présente plus, nous propose deux sachets de préparation instantanée : Bonne Nuit, un mélange de plusieurs plantes censées favoriser l'endormissement (orange, mélisse, coquelicot, lavande). A consommer chaude ou froide. J'ai eu aussi la bonne surprise de trouver de jolies pailles pour déguster le thé glacé, aux jolies couleurs pastel et du pop corn beurre salé, qui attendra un peu pour la dégustation, mais qui a l'air parfait. 

    La Thé Box, Août 2018 : Ciel d’Été

    La maison laGrange nous emmène sur les routes de France avec un échantillon de trois de leurs créations : Le chant du coq nous emmène jusqu'à la ferme. Parfait en journée, il s'agit d'un thé vert aux fruits rouges (fraises, groseilles) et au bleuet. Vacances en Bretagne, idéal en soirée, est un rooibos où la noix de cola vient se mêler à l'arôme subtil du caramel au beurre salé. Et, enfin, Le clocher comtois nous emmène en Franche-Comté, avec une infusion sentant bon les myrtilles, les cerises et le cassis. Il s'agit d'un thé noir, idéal en journée. 

    La Thé Box, Août 2018 : Ciel d’Été

    On ne présente plus non plus la maison Yogi Tea et ses boissons ayurvédiques. Quatre produits de leur gamme nous sont proposés ici : White Tea est un thé blanc à l'aloe vera. Mélange de thé blanc et de thé vert sur lequel on retrouve des notes de réglisse, cannelle, basilic, verveine. Idéal pour une jolie peau. Heartwarming (Joie de Vivre) est un mélange épicé à boire en soirée. Bright Mood (Bonheur) est une infusion énergisante, à la citronnelle, basilic, jus de citron, zeste d'orange... Enfin, Positive Energy Cranberry Hibiscus (Energie Positive Canneberge Hibiscus) est un thé noir d'Assam stimulant avec des arômes poivrés et épicés. A voir. Je ne suis parfois pas fan du goût des infusions Yogi Tea alors que certaines autres me surprennent agréablement. En espérant que ce sera le cas pour celles-ci. 

    La Thé Box, Août 2018 : Ciel d’Été

    Et enfin, que serait l'été sans son fameux thé glacé ? Les Jardins de l'Hermitage nous propose ce thé noir Pêche Abricotée à boire chaud ou froid... Un thé noir de Chine aux subtils arômes de fruit. A déguster avec des glaçons pour contrer la canicule ! 


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  • « Chaque chose contient un message. Ils sont tout autour de nous. Il suffit de regarder. »

    La Fille du Loup ; Barbara Wood

     

    Publié en 2012 aux Etats-Unis ; en 2014 en France (pour la présente édition)

    Titre original : The Divining

    Editions Pocket

    507 pages

    Résumé :

    54 après J-C, sous le règne de Néron. Ulrika, élevée uniquement par sa mère, apprend, au cours d'un rêve prémonitoire où lui apparaît un loup, que son père est toujours en vie. Wulf est même le chef de la rébellion germaine contre l'Empire romain. Une révolte menacée par les armées du commandant Vatinius. Avec l'aide de Sebastianus Gallus, un marchand romain, Ulrika entreprend un long voyage en terres barbares pour avertir ce parent qui ignore son existence du danger qu'il encourt...Une quête spirituelle et personnelle aux répercussions inattendues. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    En avril dernier quand j'ai refermé les dernières pages de Séléné, j'ai eu très envie de lire La Fille du Loup, quand je me suis rendu compte que les deux romans étaient consécutifs. Dans Séléné, on suit la quête identitaire d'une jeune femme née à Antioche et qui sillonnera le monde antique, jusqu'à Rome. Séléné est tout simplement la mère d'Ulrika, l'héroïne de La Fille du Loup, que l'on a déjà découverte dans le premier roman...
    Ulrika est donc la fille de l'attachante Séléné et de Wulf, un guerrier germain qu'elle croyait mort depuis longtemps. Seulement, la jeune femme apprend, à dix-neuf ans, qu'il n'en est rien et que ses parents se sont quittés bien avant sa naissance, à tel point que Wulf a rejoint la Germanie sans savoir que Séléné était enceinte et ignorant tout, donc, de l'existence d'Ulrika...
    La jeune femme décide alors de partir sur les traces de son père afin de le rencontrer mais aussi d'avertir son peuple qui s'apprête à affronter les troupes romaines et, Ulrika le sait, à être vaincu. Mais son chemin risque d'être bien plus long qu'elle ne le pense et de la mener bien plus loin que prévu...
    Des denses forêts de Germanie jusqu'aux déserts de Perse et de Judée en passant par Rome, Ulrika découvre un monde qu'elle ne soupçonnait pas et, à travers ce long périple qui l'emmène à la rencontre de ses origines, elle apprend à se connaître elle-même, apprivoisant son don de divination, grandissant, tombant amoureuse... Au-delà de sa quête initiatique, Ulrika devient une femme et gagne en maturité sous nos yeux...
    J'ai été très surprise par ce roman parce que, pour avoir lu Séléné avant, j'ai trouvé que ces deux romans extrêmement semblables ! Les lieux y sont les mêmes et les quêtes respectives de la mère et de la fille présentent aussi beaucoup de points communs. Mais cela n'a pas été pour me déranger parce que j'ai bien aimé Séléné, ce roman m'a vraiment fait voyager et j'espérais que ce serait pareil avec La Fille du Loup, même si le résumé laisse plutôt croire à une intrigue centrée en Germanie, alors que ce n'est pas le cas puisqu'on voyagera même...jusqu'en Chine !
    Pour le coup, ce roman est extrêmement dépaysant, on voyage dans le temps mais aussi dans des contrées lointaines et qui n'existent plus, aux langages et aux coutumes variés. Et à une époque où les gens voyageaient peu ou du moins avec moins de facilités qu'aujourd'hui et donc, moins souvent, découvrir la Chine du Ier siècle après J-C c'est presque découvrir un monde parallèle et légèrement fantastique - cette impression de lire d'ailleurs bien plus un roman fantastique qu'un réel roman historique s'est accentuée avec le retour récurrent des visions d'Ulrika, qui s'en sert pour avancer dans sa quête et chercher des réponses.
    Comme les héros du roman, Ulrika ou Sebastianus, le jeune marchand galicien avec qui on voyagera jusqu'en Chine auprès de l'empereur Ming, on s'émerveille ou on s'effraie des découvertes que l'on fait à chaque page et on se laisse porter... Ce roman m'a rappelé La Mort du Roi Tsongor, de Laurent Gaudé, qui se passe dans une Antiquité imaginaire : j'ai retrouvé un peu le même onirisme dans les deux romans même si, clairement, le style de Gaudé est plus ciselé.
    Justement, puisqu'on parle du style, je l'ai trouvé bien meilleur dans Séléné que dans celui-ci... Je l'ai trouvé plus lourd et moins fluide, légèrement inégal, même si cela ne m'a pas gênée plus que cela pour autant.
    L'histoire d'Ulrika est finalement aussi intéressante que celle de Séléné et j'ai pris autant de plaisir à la suivre elle que sa mère dans le roman précédent. Ulrika est un personnage abouti que j'avais déjà aimé dans Séléné mais que j'ai encore plus apprécié ici ! Je trouve ça bien que Barbara Wood ait consacré un roman complet à Ulrika, qui le méritait et cela permet aussi aux lecteurs qui l'ont rencontrée dans Séléné de savoir enfin ce qu'elle devient et où elle va.
    La Fille du Loup est un roman merveilleux dans le sens où l'on voyage dans plein d'endroits extraordinaires, dépaysants et dignes des Mille et Une Nuits ! J'ai vraiment eu l'impression de lire un conte oriental et de voyager grâce à ce roman de cinq cents et quelques pages. Bien qu'un peu en dessous de Séléné, La Fille du Loup le complète assez bien et n'est pas superflu... En démarrant cette lecture, je pensais lire une suite de Séléné : au final, j'ai lu une histoire parallèle, des intrigues qui se ressemblent et fusionnent pour se mêler étroitement, au point d'être étrangement jumelles...
    Si j'ai été un peu moins séduite par le style ici je dois avouer que, encore une fois, avec ses histoires de quêtes et de voyages, Barbra Wood a su piquer ma curiosité et l'auteure signe un roman diablement efficace malgré quelques rebondissements un peu convenus et quelques clichés...
    Entre Histoire, mythes et fantastique, La Fille du Loup est une bonne lecture, pas un roman historique proprement dit, mais une véritable aventure qui a su me captiver et me faire toucher du doigt les merveilles d'un monde antique fantasmé

    En Bref :

    Les + : une quête onirique et merveilleuse qui rappelle les Mille et Une Nuits et les contes orientaux, des personnages sympathiques, un vrai voyage dans le temps et dans des mondes presque imaginaires...
    Les - : un style un peu en-dessous de ce à quoi Barbara Wood m'avait habituée, des rebondissements un peu prévisibles et clichés...

     


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  • « Je commence à comprendre que la souffrance nous apporte aussi la force et la sagesse, et fait tout autant partie de la vie que le bonheur. »

    La Jeune Fille sur la Falaise ; Lucinda Riley

    Publié en 2011 en Angleterre et aux Etats-Unis ; en 2017 en France (pour la présente édition)

    Titre original : The Girl on the Cliff

    Editions Charleston

    629 pages

    Résumé :

    En plein chaos sentimental, Grania Ryan quitte New York pour aller se ressourcer en Irlande, dans la ferme familiale. C'est là, au bord d'une falaise, qu'elle rencontre Aurora Lisle, une petite fille étrange et attirante qui va changer sa vie...
    En trouvant de vieilles lettres datant de 1914, Grania va découvrir le lien qui unit leurs deux familles depuis des années. D'une histoire d'amour incroyable à Londres en temps de guerre à une relation compliquée dans le New York d'aujourd'hui, les destins des Ryan et des Lisle s'entremêlent tragiquement depuis un siècle.
    Mais quel est ce secret qui est à l'origine de presque cent ans de chagrins ? Obsédante, exaltante et bouleversante, l'histoire d'Aurora raconte le triomphe de l'amour sur la mort.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Avec La Jeune Fille sur la Falaise, Lucinda Riley nous offre une fresque familiale envoûtante dans les paysages grandioses de l'Irlande !
    Je crois qu'il est inutile aujourd'hui de présenter Lucinda Riley, décrite comme la reine du roman féminin. Connue surtout pour sa fameuse saga des Sept Sœurs, en ce qui me concerne, c'est un autre roman de Lucinda Riley qui m'a donné envie, justement, La Jeune Fille sur la Falaise... l'Irlande et le contexte historique ont complètement emporté mes suffrages ! !
    En 2004, la jeune Grania Ryan, quitte New York pour revenir en Irlande, chez ses parents, dans la ferme où elle a grandi. Sur la falaise, un jour de pluie, elle fait la connaissance d'une petite fille, Aurora, de Dunworley House. Dunworley House, c'est la grande maison qui domine la falaise et la mer, la maison de la famille Lisle que la mère de Grania ne semble pas porter dans son cœur. Pourquoi ? C'est justement ce que se demande Grania, qui s'est attachée à la petite Aurora, dont la solitude l'a touchée. Et la jeune femme qui cache une profonde blessure, à l'origine justement de son départ des États-Unis, se console aussi dans la compagnie de cette petite fille particulière.
    Petit à petit, Grania, en poussant sa mère dans ses retranchements, va commencer à comprendre ce qui lie les Ryan et les Lisle depuis le début du XXème siècle et découvrir leur secret, grâce aux lettres de son aïeule Mary... Et la jeune femme blessée se reconstruit peu à peu en reconstituant l'écheveau de l'histoire familiale.
    Dans les grands espaces verdoyants de l'Irlande, au sein d'une famille attachante et en compagnie d'une héroïne qui ne l'est pas moins, Lucinda Riley signe un roman très dense et extrêmement captivant. Si je n'ai peut-être pas été autant séduite par le style que je l'attendais, j'ai aimé ce que l'auteure a fait de son idée de départ : un roman touchant, plein d'émotions et de sentiments.
    Finalement, La Jeune Fille sur la Falaise est un roman époustouflant et qui nous fait passer par énormément d'émotions, tout au long de la lecture. Si le début nous balade un peu et qu'on ne sait pas exactement où on va, petit à petit, les pièces se mettent en place, comme celles d'un grand puzzle et la vérité se fait jour... Ce que Grania va découvrir est au-delà de tout ce qu'on peut pressentir, ce qu'elle va obtenir aussi...
    Enfin, ce roman est formidablement porteur d'espoir, même s'il ne le laisse pas présager de prime abord... La Jeune Fille sur la Falaise est un roman plein de drame, de deuil, de désillusion... Mais pas que et c'est ça qui est important ! C'est une bonne illustration de la vie qui, comme la roue de la fortune, ne cesse de tourner et, si un jour elle est en bas, un jour viendra alors où elle sera en haut. Et comme le dit si justement la très attachante Aurora, sans la tristesse, aurait-on seulement conscience que l'on est heureux ? Sans la douleur, pourrait-on apprécier le fait d'être en bonne santé ?
    J'ai trouvé cette lecture fluide, agréable et lumineuse. En un mot, limpide. Cette lecture, c'est un peu comme le soleil qui ne cesse de se cacher derrière un nuage : l'alternance permanente entre l'ombre et la lumière mais avec la certitude que celle-ci sera toujours triomphante malgré tous les coups que l'on peut se prendre...
    L'histoire des Lisle et des Ryan, c'est finalement celle de toutes les familles, c'est une histoire universelle dans laquelle chacun peut se retrouver, même sans avoir vécu les mêmes choses. Personnellement, je n'ai pas les mêmes aspirations que Grania et pourtant, j'ai ressenti pour elle une réelle chaleur, une empathie sincère.
    Si vous lisez ce roman, nul doute que vous communierez à un moment ou un autre avec les personnages ; nul doute aussi que vous ressentirez, en un peu plus de six cents pages, une multitude de sentiments, du chagrin à l'amour le plus pur. C'est ce genre de roman que l'on referme avec un drôle de sourire sur les lèvres. On a envie de s'attarder encore un peu et pourtant, on a la gorge serrée et les larmes ne sont pas loin.
    Je ne connaissais pas Lucinda Riley avant de me lancer dans cette lecture et je me dis que j'ai bien fait ! Cette lecture a été captivante, pour tout un tas de raisons. Certes, tout n'y est pas parfait mais l'ensemble est cohérent et c'est là le principal. Une très bonne lecture et une envie maintenant d'aller voir ce qui se cache du côté des autres romans de Lucinda Riley...

    En Bref :

    Les + : une très belle histoire, entre drames familiaux et espérance. Un roman qui donne furieusement envie de vivre et de profiter. 
    Les - :
    une chronologie qui aurait peut-être mérité, parfois, d'être un peu plus étoffée...

     

     


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  • « La vie était une épreuve d'endurance face à laquelle tout le monde finissait par échouer. »

    Une Saison à Longbourn ; Jo Baker

    Publié en 2013 en Angleterre ; en 2015 en France (pour la présente édition)

    Titre original : Longbourn

    Editions Le Livre de Poche

    453 pages

    Résumé :

    Sur le domaine de Longbourn résident les Bennet et leur cinq filles, en âge de se marier. A l'étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans l'oeuvre de Jane Austen Orgueil et Préjugés, ils deviennent ici les protagonistes du roman. Mrs Hill, l'intendante, orchestre la petite troupe -son époux, la juvénile Polly, Sarah, une jeune idéaliste qui rêve de s'extraire de sa condition, et le dernier arrivé, James- d'une main de fer. Tous vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs patrons bien-aimés. Une fois dans la cuisine, les histoires qui leur sont propres émergent et c'est tout un microcosme qui s'anime, pendant qu'Elizabeth et Darcy tombent amoureux au-dessus.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Il y'a quelques années, quand les premiers romans inspirés de l’œuvre de Jane Austen sont apparus et ont eu beaucoup de succès, j'ai ostensiblement passé mon chemin en détournant mes yeux de lectrice outrée que l'on puisse s'attaquer au monumental univers d'une auteure classique que l'on ne présente plus... d'autant plus que, très souvent, ces réécritures étaient des romances et cela me poussait encore plus à prendre mes jambes à mon cou !
    J'étais persuadée et je le suis toujours d'ailleurs, qu'une adaptation, si bonne soit-elle, n'égalera jamais l'original. Mais en découvrant Une Saison à Longbourn, je dois dire qu'il est possible de rendre un bel hommage à une œuvre puisque c'est exactement ce que fait Jo Baker dans son roman. J'ai beaucoup aimé la postface où l'auteure nous explique comment elle a découvert l’œuvre de Jane Austen et notamment Orgueil et Préjugés, qui reste son roman favori. De là son envie de lui rendre hommage en écrivant Longbourn (qui est donc devenu Une Saison à Longbourn en français).
    Dans son roman, Jo Baker se place du côté des domestiques et non plus du côté des maîtres : si toute l'intrigue se déroule chez la famille Bennet, ce n'est plus elle qui est au centre du récit mais les domestiques qui les servent, Mr. et Mrs. Hill, majordome et gouvernante de Longbourn, Sarah et Polly, les femmes de chambre et James, le valet. Dans l’œuvre originale, les domestiques n'apparaissent que de façon sporadique et pourtant, leur présence est nécessaire pour qu'une demeure comme Longbourn tourne comme un mécanisme bien huilé.
    En se plaçant auprès des domestiques des Bennet et en leur rendant la voix dont ils avaient été privés par Jane Austen dans Orgueil et Préjugés, c'est aussi une vision sociétale et historique que Jo Baker nous donne : dans Une Saison à Longbourn, elle nous représente quelles sont les conditions de vie des domestiques à l'époque géorgienne, dans une maison de la gentry rurale comme il y'en avait tant à l'époque. L'auteure décrit aussi très bien les hiérarchies tacites qui peuvent s'instaurer entre valets d'une même maison ou avec ceux des autres et comment, parfois, ce sont même des liens familiaux et affectueux qui peuvent se tisser entre eux. Et, tandis qu'à l'étage, la fougueuse Lizzie succombe au charme ténébreux de Mr. Darcy et que Jane et Mr. Bingley tombent amoureux à leur tour et alors que l'inconstante Lydia se jette à la tête du déplaisant Wickham, la touchante Sarah, femme de chambre des filles Bennet pourrait bien à son tour découvrir l'amour...
    Une Saison à Longbourn est une tranche de vie, un roman doux où il ne se passe peut-être pas grand chose mais qui est un beau portrait du début du XIXème siècle britannique. On voit Longbourn traverser les saisons, les filles participer à des bals et autres réceptions puis se marier, prestigieusement ou non. Mais tous ces événements bien connus des lecteurs d'Orgueil et Préjugés, sont abordés ici du point de vue des domestiques et donc, de manière bien différente que dans l'oeuvre originale.
    Lire Une Saison à Longbourn, c'est comme regarder un paysage bien connu dans un miroir : c'est la même chose mais subtilement changée tout de même... C'est vraiment le sentiment que j'ai eu en lisant ce roman mais, surtout, son gros point fort c'est que j'y ai retrouvé l'ambiance d'Orgueil et Préjugés et je n'ai pas été dépaysée. Certes, Jo Baker ne fait pas du Jane Austen mais je ne suis pas certaine que c'était au final ce que j'attendais d'elle... Que le roman soit moderne, avec un style qui l'est tout autant et abordant des sujets que Jane Austen, en son temps, n'aurait sûrement pas abordés ou du moins pas aussi frontalement, ne m'a pas gênée, au contraire ! Je crois que Jo Baker a surtout écrit un roman historique sur la période géorgienne en se basant sur un univers déjà existant et auquel elle rend très bien hommage, c'est indéniable.
    Tous les grands événements et même les plus petits, sont soigneusement reportés d'Orgueil et Préjugés à Une Saison à Longbourn : les repas préparés dans le second sont dégustés dans le premier. Quand James, le valet, attend les jeunes filles de la famille durant une réception, on les voit, apprêtées et dansant avec de jeunes hommes qu'elles tentent de séduire dans le roman de Jane Austen. On retrouve ces personnages qui ont fait d'Orgueil et Préjugés un classique incontournable pour bon nombre de lecteurs : Elizabeth, Darcy, lady Catherine de Burgh, les Collins, les Bennet, les Bingley ... Et ces lieux aussi, ces propriétés anglaises aux charmes surannés : Longbourn, Pemberley, Netherfield...
    S'il y'a bien une chose que l'on peut porter au crédit de l'auteure, c'est qu'elle ne dénature absolument pas l’œuvre d'origine ! En écrivant Une Saison à Longbourn, Jo Baker a réussi ce qu'elle voulait : montrer son amour pour l’œuvre de Jane Austen, qui l'a ouverte, alors qu'elle était toute jeune, à une littérature plus adulte et, surtout, qui a augmenté et entretenu son goût de la lecture... La démarche est louable mais elle aurait pu être ratée ! Ceci dit, ce n'est pas le cas et en plus de se replonger avec délice dans l'atmosphère d'un classique marquant, on découvre le propre univers d'une auteure très talentueuse. J'ai aimé sa manière de raconter et ses parti-pris, entre fidélité à l'oeuvre d'origine et imagination propre. J'ai aimé ses personnages et surtout la jeune Sarah, qui a eu un passé pas facile avant d'arriver à Longbourn mais a surtout beaucoup de rêves et d'espoir. On s'attache peut-être moins aux Bennet ici que dans l'oeuvre originale peut-être parce que même si Jane Austen ne les ménage pas et ne leur épargne pas son ironie légendaire, elle reste relativement indulgente envers ses personnages principaux. Ici, jaugés par l’œil acéré des domestiques, ils apparaissent comme beaucoup de maîtres : sans être tyranniques, les Bennet, du haut de leur petite position, ne se rendent pas compte du quotidien de leurs domestiques, de la condescendance qui, parfois, pointe dans la plus anodine des paroles.
    En plus d'avoir produit une réécriture intelligente et fidèle à son modèle, Jo Baker signe aussi un bon roman historique.
    Amoureux de Jane Austen, n'hésitez plus ! Vous avez là peut-être la plus belle adaptation contemporaine de son univers si plaisant !

    En Bref :

    Les + : une réécriture sensée et intéressant de l'un des grands classiques britanniques, des personnages attachants et un style qui n'a, certes, rien à voir avec celui de Jane Austen, mais est tout de même de qualité.
    Les - : Aucun. J'ai beaucoup aimé ce roman.


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