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Romances / Romans à Secrets / Romans d'évasion
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Par ALittleBit le 25 Juillet 2024 à 15:29
« Il est terrible de voir son pays plonger dans un tel tourment, encore plus quand tant de groupes se battent pour le pouvoir, cherchent à festoyer sur la carcasse d’une île mourante. »
Publié en 2018 aux Etats-Unis
En 2019 en France (pour la présente édition)
Titre original : Next Year in Havana
Éditions Charleston
375 pages
Résumé :
La Havane, Cuba, 1958
Elisa Perez et ses trois soeurs sont les joyaux de la dynastie sucrière familiale. Tandis que les hommes Perez président à la destinée du pays, elles évoluent dans un monde fait de luxe et d'oisiveté. Pourtant, les combats font déjà rage dans l'est du pays et bientôt la guerre civile frappera au cœur même de La Havane. Tandis qu'un monde s'éteint, un autre est en train de naître. Et la rencontre d'Elisa avec Pablo, un jeune révolutionnaire idéaliste, la précipitera au coeur du conflit.
Entre loyauté familiale, passion et idéologie, son destin va basculer, ainsi que celui de tout un peuple.
Soixante ans plus tard, la petite-fille d'Elisa, Marisol, découvre La Havane, cette ville qui a abrité les plus grandes joies et les plus grands drames de la vie de sa grand-mère...
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
A la fin des années 1950, Elisa et ses soeurs vivent une vie privilégiée à Miramar, un beau quartier de La Havane. Leur père est un magnat du sucre, leur mère descend de l'aristocratie espagnole et les jeunes filles vivent dans l'opulence et l'oisiveté. Vacances et shopping aux Etats-Unis, tenues et accessoires venues d'Europe : les Perez jetent l'argent par les fenêtres mais peuvent se le permettre, tant l'influence du père, proche du dictateur Batista, semble sans limite.
Pourtant, Cuba est déjà en proie à des forces révolutionnaires qui veulent mettre à bas Batista et tout son système. Fidel Castro, aidé par Che Guevara, entend bien renverser la dictature à Cuba et donner le pouvoir aux révolutionnaires...même dans les familles les plus privilégiées, déjà, des jeunes gens se sont tournés vers eux, décidés eux aussi à renverser le système dans lequel ils ne se reconnaissent plus.
Un jour de 1958, Elisa fait le mur avec ses sœurs pour participer à une fête et y rencontre Pablo : le jeune homme lui plaît immédiatement et l'attirance est réciproque. Seulement, Elisa et Pablo ne viennent pas du même milieu et surtout, le jeune homme est impliqué dans la révolution, en tant que proche du Che - c'est à ses côtés qu'il participera d'ailleurs à la bataille de Santa-Clara quelques mois plus tard. Pourtant, l'amour est plus fort et Pablo et Elisa se revoient : la jeune fille ouvre les yeux sur son train de vie et comprend ce qu'il implique, ses avantages comme ses inconvénients et ses travers. En fréquentant Pablo, Elisa prend conscience du milieu très protégé et déconnecté dans lequel elle a grandi et où sa seule mission, tout comme celle de ses sœurs, est de faire un beau mariage.
Quand les soldats de Fidel Castro se rapprochent dangereusement de la capitale et finissent par renverser Batista au début du mois de janvier 1959, il ne reste qu'une alternative aux Perez : quitter le pays, sans savoir quand ils pourront y rentrer. Elisa, ses soeurs et ses parents quittent donc La Havane pour aller s'installer en Floride en attendant des jours meilleurs...mais les Perez ne rentreront jamais à Cuba et ne reverront jamais leur terre.
Soixante ans plus tard, Marisol Ferrera, la petite-fille d'Elisa, arrive à son tour à La Havane, six mois après la disparition de sa grand-mère adorée. Délaissée par sa mère, Marisol est très proche de sa grand-mère, qui s'est occupée d'elle dans son enfance. Pour elle, elle doit s'acquitter d'une dernière chose : répandre les cendres d'Elisa sur le sol de la terre natale.
Mais le Cuba que découvre Marisol, près de soixante ans après l'exil de sa famille, n'a pas beaucoup changé : alors que le pays fait apparence montre d'ouverture, accueillant à bras ouverts les touristes du monde entier, les Cubains sont pris à la gorge par un pouvoir rigoureux et paranoïaque. La révolution de Castro a accouché d'une dictature tout aussi délétère que celle de Batista et le pouvoir révolutionnaire et communiste s'est transformé en pouvoir répressif. Les opposants au régime sont traqués et pourchassés et une grande partie de la population de Cuba est plongée dans une pauvreté inextricable, tandis que ses monuments, ses logements, ses infrastructures, tombent en ruines.La Havane des années 1950 dans laquelle évoluent Elisa, ses soeurs et Pablo : une ville tiraillée entre les plus grandes richesses et la pire des pauvretés
Logée chez une amie d'enfance de sa grand-mère, Marisol découvre Cuba de l'intérieur et une toute autre réalité que celle avec laquelle elle a été bercée : la vision pleine de nostalgie d'Elisa, qui a cru jusqu'au bout pouvoir revenir un jour dans sa ville natale. Marisol, aisée américaine, est confrontée à une situation terrible, celle d'un pays qui est aussi le sien, fracturé par la haine de ceux qui sont restés contre ceux qui sont partis, celle d'un pays où la démocratie n'est qu'un vain mot. Mais elle va aussi faire une rencontre qui va changer sa vie à La Havane et dévoiler les secrets de sa grand-mère laissés derrière elle quand elle partit avec les siens vers Key West.
L'année prochaine à La Havane est un roman d'ambiance, un roman à secrets comme je les aime, avec une double-temporalité. J'ai énormément apprécié cette plongée dans le Cuba des années 1950 puis 2010 et qui, malheureusement, n'a pas beaucoup changé dans ce laps de temps, sautant d'un pouvoir dictatorial à un autre. Je me suis aperçue que nous avions finalement une vision assez biaisée de Cuba, certes beaucoup plus ouvert depuis quelques années, mais toujours soumis à une instabilité politique endémique et à une pauvreté croissante. On voit ainsi les effets délétères de la collectivisation, après que le pays a été aux mains de puissances étrangères pendant des années et la phrase d'Orwell dans La ferme des animaux n'a jamais sonné aussi juste : « Certains sont plus égaux que d'autres. »
En compagnie du petit-fils d'Ana, Marisol découvre ainsi ce que risque un Cubain qui s'élève contre le pouvoir en place, que la population est muselée grâce notamment à un accès très limité à la presse et à internet. Et en même temps, Cuba est un pays dynamique et qui vit du tourisme ! Une ambivalence assez complexe à saisir pour l'Occidentale qu'elle est, malgré le sang cubain qui coule dans ses veines.
Vraiment, c'était une lecture passionnante et même si tous les rebondissements ne m'ont pas convaincue ou surprise - il y en a que j'ai vu venir quasiment dès le début -, je n'ai pu m'empêcher de me sentir émue par Elisa, un personnage simple et touchant, qui se révèle. L'écueil, dans ce type de romans, est que le personnage des chapitres contemporains soit moins intéressant ou plus lisse que celui des chapitres historiques mais ce ne fut pas le cas ici. Marisol est la digne petite-fille d'Elisa et je l'ai aussi beaucoup appréciée.
Bref, j'ai passé un excellent moment avec cette lecture, qui m'a fait découvrir la culture et l'histoire mouvementée d'un pays passionnant. Un roman très bien mené et très bien écrit.Ville colorée et touristique de nos jours, La Havane n'en cache pas moins un aspect bien plus sombre, fait de pauvreté et de répression, menée d'une main de fer par le gouvernement
En Bref :
Les + : un roman d'ambiance riche et dense, plein d'informations sur le Cuba des années 1950 mais aussi le Cuba d'aujourd'hui et...ça fait froid dans le dos, mais l'autrice ne nous ménage pas et c'est aussi ce que j'aime dans ce type de romans : qu'ils soient engagés. Mais j'ai beaucoup aimé suivre cette histoire sur deux générations de femmes fortes et déterminées.
Les - : quelques rebondissements qui ont peiné à me convaincre.
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J'ai lu ce roman en Lecture Commune avec Isabelle, du blog des livres ! des livres ! le blog d'une mordue d'une lecture
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Par ALittleBit le 18 Juillet 2024 à 15:30
« Ce n'est jamais une mauvaise chose de se satisfaire du présent. »
Publié en 2006 en Angleterre
En 2021 en France (pour la présente édition)
Titre original : The Island
Éditions Le Livre de Poche
552 pages
Résumé :
L'été s'achève à Plaka, un village sur la côte nord de la Crète. Alexis, une jeune Anglais diplômée d'archéologie, a choisi de s'y rendre parce que c'est là que sa mère est née et a vécu jusqu'à ses dix-huit ans. Une terrible découverte attend Alexis qui ignore tout de l'histoire de sa famille : de 1903 à 1957, Spinalonga, l'île qui fait face à Plaka et ressemblent tant à un animal alangui allongé sur le dos, était une colonie de lépreux...et son arrière-grand-mère y aurait péri. Quels mystères effrayants recèle cette île que surplombent les ruines d'une forteresse vénitienne ? Pourquoi Sophia, la mère d'Alexis, a-t-elle si violemment rompu avec son passé ? La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la déchirante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets...
Bouleversant plaidoyer contre l'exclusion, L'île des oubliés, traduit dans vingt-cinq pays, a conquis le monde entier.Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Un jour de printemps 1939, un homme emmène sa femme jusqu’à l’île de Spinalonga, au large de la Crète : pour Eleni, encore jeune, passionnée par son métier d’institutrice et mère de deux jeunes filles et en apparente bonne santé, c’est un départ sans aucun espoir de retour…peu de temps auparavant, elle a découvert sur sa peau une lésion qui, en cette fin des années 1930 en Crète est une véritable condamnation. Eleni a la lèpre, une sévère maladie dermatologique qui n’a alors pas encore de traitement. Les malades grecs sont relégués depuis 1903 sur une petite île au nord de la Crète, Spinalonga, où une véritable société parallèle s’est constituée. Car l’île que découvre Eleni n’est pas un mouroir, bien au contraire : Spinalonga est un village dynamique, fleuri de géraniums, avec des commerces, une pharmacie, une église et même une école car malheureusement la maladie n’est pas sectaire et touche même les plus jeunes. Surtout, cette vie de village a été rendue possible grâce à des personnes déterminées à vivre malgré tout, certaines formes de lèpre n’évoluant que lentement et permettant ainsi aux malades de vivre relativement normalement pendant de longues années.
Mais si la vie à Spinalonga s’avère finalement plus douce qu’il n’y paraissait, à Plaka, le village de pêcheurs en face de l’île où vivent le mari d’Eleni et ses deux filles adolescentes, Anna et Maria, une vie différente doit s’organiser, l’époux et les filles devant faire face au deuil compliqué d’une personne encore vivante et avec laquelle ils n’auront plus de contacts, ou presque.
Moins de vingt ans plus tard, grâce à la détermination du médecin de la colonie et de l’un de ses collègues, la lèpre devient une maladie parfaitement curable, grâce à la mise en place d’une antibiothérapie. Dès lors, la colonie de Spinalonga n’a plus lieu d’être. Elle sera progressivement démantelée jusqu’au départ du dernier occupant, un pope, en 1962.
Au début des années 2000, la jeune Alexis Fielding part passer les dernières semaines de l’été en Crète avec son compagnon. Mais surtout, pour la jeune femme, c’est une occasion de partir sur les traces de l’histoire familiale de sa mère, Sophia qui, avant d’épouser un Anglais et de venir vivre à Londres, a passé sa jeunesse en Crète, élevée par un oncle et une tante. Mais Alexis n’a jamais réussi à faire parler sa mère et sait qu’il existe des secrets et des zones d’ombre qu’elle espère bien pouvoir lever au cours de ce voyage crétois.
A Plaka, elle traverse à son tour le bras de mer séparant la Crète de Spinalonga, désormais déserte, où elle découvre une île paisible et balayée par les vents, devenue un discret lieu touristique. En interrogeant une habitante de Plaka, ancienne connaissance de Sophia, Alexis va alors découvrir que son destin est bien plus lié à l’ancienne colonie de lépreux qu’elle n’aurait pu le croire…La communauté des lépreux de Spinalonga avant sa fermeture en 1957
C’est au début des années 2000, lors d’un séjour estival en famille en Crète que Victoria Hislop découvre l’histoire de Spinalonga et l’histoire de sa colonie de lépreux. Les informations qu’elle collecte par la suite vont lui donner l’idée d’un roman historique avec une double-temporalité et l’histoire d’une jeune patiente qui, dans les années 1950, s’éprend sans aucun espoir – du moins le croit-elle – du médecin qui a pris en charge son traitement. Car le roman L’île des oubliés est basé sur des faits réels et Victoria Hislop va, à l’occasion de la rédaction de ce roman et les recherches historiques qu’il nécessite, déconstruire bien des mythes concernant la lèpre, souvent considérée comme la plus vieille maladie du monde. Lorsqu’on l’évoque, ce sont souvent des images médiévales qui nous viennent à l’esprit, la vision de lépreux aux visages déformés par de monstrueux nodules et les membres mutilés, vêtus de haillons et tenant à la main une crécelle censée prévenir de loin leur approche ou parqués dans des léproseries sans hygiène et sans soins. Cette notion d’impureté, confondue avec une contagion violente – ce qui en réalité est faux – a été véhiculée par la Bible, où la lèpre est mentionnée dans le Lévitique et associée à une la souillure.
En réalité, la lèpre est une maladie dermatologique sévère, certes, dont le traitement n’a été découvert que récemment, un peu plus de soixante ans, mais qui n’est pas aussi spectaculaire qu’on ne le croit bien souvent et l’image du lépreux telle que les textes et l’histoire l’ont forgée est en réalité largement exagérée car il existait bon nombre de malades touchés par une forme lente de la maladie et qui ne développaient pas les manifestations les plus spectaculaires de la maladie. La lèpre peut en effet se manifester par de simples ulcérations de la peau et le malade semble, en apparence, en bonne santé. Il ne faut pas pour autant minimiser les souffrances de ceux affectés par la forme « lépromateuse » qui touchait tant la peau que les muqueuses et pouvait donc aussi se développer en interne. Éradiquée en Europe, elle existe encore toutefois dans certaines régions du monde, notamment en Inde et au Bangladesh.
Dans ce roman, il y a du très bon comme du moins bon, c’est ce que nous allons voir maintenant.
Evidemment, je l’ai avant tout choisi pour son sujet, assez surprenant. Avant de lire L’île des oubliés, je n’avais jamais entendu parler de la communauté de Spinalonga et j’ai été surprise de découvrir que la lèpre n’était pas la maladie aussi horrible que je ne le croyais, comme beaucoup d’entre nous, je pense. Puis, en en parlant avec d’autres lecteurs, la plupart des avis qui sont revenus étaient que le roman était très beau, plein d’émotion et bouleversant, ce qui en soi, n’est pas faux. Pourtant, j’ai trouvé que cet aspect du roman arrivait un peu trop tard. Sur un peu plus de cinq cents pages, ce n’est finalement qu’à la moitié du roman environ que j’ai commencé à me sentir vraiment investie dans cette histoire. Si le début du roman m’a moins convaincue, cela tient en partie à l’exaspération qu’a fait naître en moi le personnage d’Anna, adolescente rebelle certes, mais aussi tout à fait imbuvable, alors que je me suis attachée fortement aux personnages de Giorgis et Maria, qui forment un duo bouleversant et magnifique, d’une abnégation filiale absolument extraordinaire. Anna m’a sérieusement tapé sur les nerfs et j’avoue que j’ai commencé à me sentir à peu près captivée lorsqu’elle a disparu au profit de sa sœur Maria, beaucoup plus humaine, beaucoup plus douce.
Autre chose – mais ceci est tout à fait subjectif – je n’ai pas toujours été séduite par la plume de l’autrice qui, bien souvent, ne m’a pas transportée alors que la charge émotionnelle du sujet est incontestable et j’ai trouvé ça dommage. Je ne m’attarderai pas non plus sur la fin qui m’a convaincue à moitié, dans la mesure où le roman est doté d’une sorte de « suite » je pense que les ultimes chapitres de L’île des oubliés y auraient eu toute leur place car on s’éloigne brutalement du sujet initial, de Spinalonga et des lépreux et j’ai trouvé ça dommage. J’aurais aimé que l’autrice aborde un peu plus le retour à la vie normale et la manière dont cela a été géré médicalement, à une époque où la prise en charge psychologique était moins prise au sérieux qu’aujourd’hui.
Quant à la double-temporalité qui, en général, est un gros point fort pour moi et quelque chose que j’aime beaucoup dans les romans, elle n’aurait pas été là que ça ne m’aurait pas dérangée du tout. Je l’ai trouvée relativement anecdotique même si j’ai apprécié le personnage d’Alexis : en somme, elle n'apporte pas particulièrement de plus-value au roman.
Alors, après cela, qu’y a-t-il de bon dans ce roman me direz-vous ? En réalité, beaucoup de choses. Comme je le mentionnais plus haut, la force de ce roman, c’est son sujet, que je n’avais jamais vu abordé dans aucun roman jusqu’ici. Découvrir cette communauté de Spinalonga était riche d’enseignements. Le duo Giorgis/Maria est aussi bouleversant d’humanité et c’est les chapitres où ils sont au centre de l’intrigue qui m’ont le plus touchée, le plus émue. J’ai éprouvé beaucoup d’affection pour Maria, pleine du sens de l’honneur, quitte à en souffrir elle aussi dans sa chair, au contraire d’Anna, qui est une jouisseuse dans l’âme et fait passer sa propre personne avant tout. Giorgis m’a aussi inspiré beaucoup de peine et de pitié et j’ai trouvé le personnage de cet homme, pêcheur modeste qui doit affronter plusieurs drames terribles, parfaitement bien traité.
Ce roman a des atouts et ne manquera probablement pas de séduire un lectorat vaste, je n’en doute pas. Même si j’en ressors mitigée, je crois que cela est essentiellement dû au fait que le roman ne m’a pas offert exactement ce que j’attendais avant de le lire mais il est fort possible que cela ne soit pas le cas pour vous et je ne peux donc que vous le conseiller si vous aimez les récit qui sortent de l’ordinaire, avec une trame historique bien documentée.De nos jours Spinalonga, ancienne colonie vénitienne puis turque, n'est plus du tout occupée mais elle peut se visiter, en partance du village de Plaka, juste en face
En Bref :
Les + : Je ressors de cette lecture avec beaucoup d'informations sur la colonie de Spinalonga et cet aspect historique m'a beaucoup plu. Mention spéciale aussi au duo formé par Giorgis et sa fille Maria...ces deux personnages m'ont beaucoup plu tous les deux.
Les - : l'aspect bouleversant du livre arrive assez tard, après un début très long et sans beaucoup d'intérêt en soi tout comme la fin malheureusement.
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Par ALittleBit le 30 Juin 2024 à 10:51
« Je me demande souvent comment nous savons lorsque nous sommes heureux. Est-ce l'absence de soucis ou de tristesse ? Ou, en ce qui me concerne, est-ce parce que j'ai imposé, chose merveilleuse et douce, un rythme à ma vie ? La bonne pulsation. Celle qui, enfin, me permet de vivre avec sérénité et me rend capable d'apprécier la rafraîchissante simplicité des choses. Pourtant, pour nous tous, le bonheur reste chose précaire. Il faudrait être idiote pour ne pas l'admettre. »
Publié en 2019 en Angleterre
En 2021 en France (pour la présente édition)
Titre original : The missing sister
Editions Hauteville
308 pages
Résumé :
Les nuits de Birmanie sont irrésistibles, pensa-t-elle. C'est comme si toute pensée rationnelle m'échappait : les étoiles scintillent par milliers, la lune a des reflets d'or plutôt qu'argentés et l'atmosphère s'anime de sons mystérieux.
En 1936, Bella Hatton débarque à Rangoon pour embrasser une carrière de chanteuse de cabaret. Mais depuis qu'elle a appris que ses parents ont fui la Birmanie, vingt-cinq ans auparavant, après la disparition de leur bébé Elvira, la jeune femme ne pense qu'à découvrir ce qui est arrivé à sa sœur. Alors qu'elle reçoit des menaces de mort, Oliver, un séduisant journaliste américain, lui propose son aide. Tous deux partent en quête de la vérité jusqu'au tréfonds des vallées birmanes. Toutefois, dans un pays secoué par de fréquentes émeutes, Bella devra apprendre à qui elle peut réellement se fier si elle veut réussir à lever le voile sur un mystère étouffé depuis longtemps.
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
En 1936, la jeune Bella Hatton arrive à Rangoon de son Angleterre natale pour devenir chanteuse dans un prestigieux établissement de la ville : le Strand Hôtel. La jeune femme découvre un pays inconnu et dépaysant et un nouveau mode de vie. Sur le bateau l’emmenant jusqu’en Birmanie, Bella fait la connaissance de l’exubérante Gloria de Clemente qui, à Rangoon, lui présente son frère Edward, qui, malgré la différence d’âge, ne laisse pas Bella indifférente. Mais la jeune femme rencontre aussi Oliver, un jeune journaliste américain, farouchement anticolonialiste et qui la met en garde contre les De Clemente, qui font de même pour Oliver…et quand Bella commence à recevoir de mystérieux messages menaçants, les choses se corsent…car la jeune Anglaise n’est pas venue à Rangoon que pour y devenir chanteuse de cabaret : vingt-cinq ans plus tôt, en 1911, ses parents ont vécu dans les beaux quartiers britanniques de la ville, à Golden Valley. Là, sa sœur aînée y est née : Elvira avait trois semaines quand elle a soudain été enlevée. Le bébé n’a jamais été retrouvé, ni mort, ni vivant. Rentrés en Angleterre, les Hatton ont tenté d’y refaire leur vie et on eu une deuxième petite fille, mais Diana Hatton, la mère, n’a jamais réussi à se remettre de ce drame, sombrant dans une profonde mélancolie qui l’a éloignée de Bella.
La jeune femme est déterminée à apprendre ce qu’il s’est passé à Rangoon en 1911 et sur cette affaire qui n’a jamais pu être élucidée. Aidée d’Oliver, Bella commence à collecter des informations et à remonter le fil d’une histoire très embrouillée où, elle s’en rend compte assez vite, de nombreux témoins ont été soit éliminés soit neutralisés au cours des années qui ont suivi la disparition de la petite Elvira et le départ des Hatton pour l’Angleterre. Témoins récalcitrants à en dire plus, même vingt-cinq ans plus tard, documents opportunément brûlés dans l’incendie d’anciens locaux policiers…Cette enquête va permettre à la jeune femme d’en apprendre un peu plus sur elle-même, mais aussi de faire la paix avec son passé et avec sa mère, qui n’a pas pu s’occuper d’elle…mais ces recherches ne sont pas non plus sans danger et Bella s’aperçoit très vite que ses questions et ses investigations gênent certaines personnes à Rangoon, qui semblent prêtes à tout pour l’arrêter et l'empêcher d'élucider le mystère concernant sa famille. De Rangoon au spectaculaire arrière-pays birman, la jeune femme va vivre une expérience hors du commun et y gagner probablement bien plus que ce qu’elle ne l’espérait en arrivant en Birmanie.
Autant le dire tout de suite, La disparue de Birmanie fait le job : ce roman se passant en Asie en 1936 est dépaysant et j’ai découvert une autrice et un univers – à la lecture des résumés de ses autres romans, je pense qu’on est un peu dans la même veine dans chacun d’entre eux : des héroïnes, une trame historique, une intrigue se passant à l’autre bout du monde au début du XXème siècle.
Ce n’était pas mal du tout et j’ai passé un bon moment : dire le contraire serait mentir. Après, de là à trouver ce roman excellent, non, il y a une marge. Si vous n’avez pas trop d’attentes et que vous souhaitez juste une lecture divertissante et estivale, vous serez sûrement convaincu par ce livre. J’ai découvert avec intérêt par les yeux de Bella cette Birmanie éternelle, alors colonie britannique mais marquée par une histoire culturelle et un mélange de cultures, birmane, chinoise et occidentale… Ce roman s’est avéré être une lecture assez intéressante pour le dépaysement et le voyage qu’elle propose. J’ai aimé aussi le postulat de départ, avec cette enquête, cette sorte de secret de famille qui a fini par briser les Hatton, les parents comme Bella, qui n’a jamais connu sa sœur mais a vécu dans son ombre, le fantôme de la petite Elvira s’immisçant entre Diana Hatton et sa deuxième fille.
Pour moi, le gros bémol de ce roman c’est la fin un peu trop facile et fleur bleue, qui m’a un petit peu déçue. Je déplore aussi de ne pas m’être réellement attachée aux personnages, même si j’ai aimé suivre Bella dans son enquête. Je crois que je suis restée un peu en marge, alors que dans ce type d’intrigues, j’aime bien vibrer au même rythme que les personnages : sans que ce soit absolument nécessaire, il est certain que c’est une plus-value. Et j’avoue que la fin ne m’a pas spécialement convaincue mais si on est heureux quelque part que tout finisse bien pour Bella, qui trouve la paix après une quête des plus dangereuses dans un pays inconnu et tendu par un contexte politique complexe et de plus en plus tendu entre communauté Indienne et Birmans de naissance.
Bref, ce roman n’est pas déplaisant mais il m’a manqué quelque chose pour être vraiment pleinement convaincue et lui trouver d’autres atouts que d’être seulement une bonne lecture de vacances.En Bref :
Les + : un récit plein de souffle ! On se prend au jeu de la quête familiale de Bella sur ses origines et sur le mystère de la disparition de sa sœur.
Les - : un dénouement un peu trop facile qui malheureusement ne me marquera pas et des personnages que j'ai trouvés peu attachants.
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Par ALittleBit le 1 Juin 2024 à 15:56
« Pourquoi l’existence nous infligeait-elle tant de pertes? Parents, amis, amours : tout finissait par disparaître. »
Publié en 2018 en Allemagne
En 2023 en France (pour la présente édition)
Titre original : Die Frauen vom Löwenhof, Mathildas Geheimnis
Éditions Charleston (collection Poche)
672 pages
Deuxième tome de la saga Les Héritières de Löwenhof
Résumé :
Stockholm, 1931.
Depuis la mort de son père, Mathilda Wallin vit seule avec sa mère. Quand cette dernière décède brutalement, Agneta Lejongård, une mystérieuse comtesse, lui annonce qu'elle est désormais sa tutrice et l'emmène dans sa majestueuse propriété de Löwenhof. Rongée par la peur et la doute, la jeune orpheline est alors projetée dans un monde intimidant de luxe et de raffinement.
Prise dans le carcan d'un milieu qui n'est pas le sien, Mathilda décide de tout faire pour découvrir le secret qui entremêle son destin à celui des Lejongård. Mais ses recherches sont rapidement entravées par la nouvelle guerre qui menace l'Europe...Dans le tumulte des années 1930, une saga époustouflante qui trace la destinée d'une jeune femme tiraillée entre ses rêves et son histoire familiale.
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
En 1931, la jeune Mathilda Wallin est brutalement arrachée à son quotidien par la mort de sa mère, Susanna, qui la laisse orpheline. N’étant pas encore majeure, la jeune fille de dix-sept ans fait connaissance avec la tutrice que sa mère lui avait choisie, une certaine Agneta Lejongård, qu’elle ne connaît ni d’Ève ni d’Adam et qui suscite sa méfiance de prime abord. En effet, Mathilda et Agneta ne viennent pas du tout du même milieu : la jeune fille a été élevée par un père fonctionnaire à Stockholm tandis qu’Agneta est comtesse, propriétaire du grand domaine de Löwenhof en Scanie où, depuis des générations, les Lejongård élèvent des chevaux de race, achetés notamment par la cour des Bernadotte. Quels liens pouvaient-ils bien unir cette femme avec Susanna, la mère de Mathilda, d’origine bien plus modeste ?
Malgré tout, la jeune fille doit se plier aux exigences posthumes de sa mère mais aussi à celle qui est devenue sa tutrice et quitte Stockholm pour aller s’installer à Löwenhof : là, elle fait la connaissance de l’époux de sa tutrice, le bienveillant Lennard Eckberg et de leurs deux fils. Si les relations avec Ingmar deviennent assez vite chaleureuses et que les deux jeunes gens s’attachent l’un à l’autre par une solide amitié, il n’en est pas de même pour Magnus, l’autre fils d’Agneta et Lennard, de caractère beaucoup plus sombre et torturé et qui n’accepte pas la présence de Mathilda sous leur toit, n’hésitant pas à lui faire des blagues douteuses et souvent blessantes et lui rappelant sans cesse ses origines et leur supposée bassesse.
Très vite, Mathilda comprend que son lien avec Löwenhof est peut-être plus important qu’il n’y paraît et que le choix de sa mère pour sa tutrice s’explique de façon bien plus logique qu’elle n’aurait pu le croire de prime abord. Par des allusions des domestiques notamment, Mathilda apprend que Susanna a fréquenté Löwenhof et que, avant la Première guerre mondiale, elle y fut notamment domestique avant d’épouser Sigurd Wallin et de partir vivre avec lui à Stockholm, où ils ont élevé Mathilda.
Peu à peu, la jeune fille réunit les pièces du puzzle de son passé, le reconstituant patiemment et découvrant le secret qui se cache derrière sa naissance. Songeant dans un premier temps à quitter Löwenhof, elle y sera ramenée par la force des choses – comme Agneta avant elle. Puis la Seconde guerre mondiale éclate, charriant son lot d’horreurs. Et, si la Suède est relativement épargnée, notamment grâce à la politique habile du roi Gustave, les Lejongård ne seront pas épargnés par les épreuves. Mathilda, comme Agneta avant elle, se révèle dans l’adversité et devient une jeune femme forte, courageuse et déterminée à se battre pour ses idéaux.
Contrairement à un roman à clefs – ou romans à secrets comme j’aime les appeler – comme peut en écrire Kate Morton, par exemple, où nous découvrons les tenants et aboutissants du secret en même temps que le personnage principal – bien souvent une héroïne – ici, le lecteur, pour peu qu’il ait lu le premier tome, sait parfaitement à quoi s’en tenir concernant Mathilda et connaît déjà ses origines. Pour autant, il est intéressant de découvrir comment la jeune fille parvient à réunir des informations, jusqu’à la révélation ultime qui la changera indubitablement.
Dans Le secret de Mathilda, l’univers est déjà posé et j’ai trouvé le roman plus fluide que le tome précédent, où tout était à construire. Désormais, Löwenhof est familier et on se plonge donc dans l’histoire plus facilement. On y retrouve aussi des personnages familiers comme Agneta ou encore, son époux Lennard, déjà rencontrés dans le tome précédent. Et même s’ils passent au second plan par moments, ils sont malgré tout très présents et participent à tisser une trame, un fil rouge entre les tomes – qui peuvent cependant être lus indépendamment sans trop de problème, à mon sens.
Dans le premier tome, j’avais eu l’impression que l’autrice cochait scrupuleusement chacune des cases de « la bonne romance historique » quitte à ce que le roman paraisse parfois un peu moins spontané, voire un peu plus artificiel. Ici, ça l’est un petit moins : certes, il y a toujours de la romance et c’est toujours prévisible par moments mais ça m’a moins gênée. J’ai juste eu un palier à 150 pages de la fin environ, où j’avais l’impression de ne plus avancer et où j’aspirais à ce que ça se termine…oui, le roman est peut-être un peu long et, contrairement à certains lecteurs, la fin ne m’a pas émue même si j’ai aimé qu’elle soit ouverte et porteuse d’espoir, puisque le roman se termine en 1945 sur une naissance.
Globalement, cette saga historique et familiale suédoise – gros point fort de ces romans, d’ailleurs, ça nous change de l’Angleterre – n’est pas mal du tout, ça se lit très bien et on prend toujours plaisir à retrouver les personnages. J’ai aimé aussi découvrir le quotidien des Suédois en pleine Seconde guerre mondiale, car leur histoire est bien différente de la nôtre et, tandis que la Norvège voisine fut occupée, ce ne sera pas le cas de la Suède. Pour autant, le pays ne se dispensa pas de participer à l’effort de guerre à sa manière.
Bref, sans être la lecture du siècle, Les héritières de Löwenhof est une saga familiale intéressante et plaisante : une lecture doudou et réconfortante, dont on aime retrouver les personnages et l’univers.En Bref :
Les + : un deuxième tome très fluide : l'univers est maintenant bien posé, Löwenhof nous est familier et on s'y plonge avec d'autant plus de facilités. Même si j'ai préféré Agneta dans le premier volume, j'ai aimé suivre Mathilda, en quête de ses origines...le contexte historique m'a beaucoup plu également.
Les - : quelques longueurs en fin de volume qui m'ont un peu ennuyée...j'ai eu l'impression que le roman traînait un peu, ce qui a eu une incidence sur mon rythme de lecture et mon intérêt.
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- Découvrez ici mon avis sur le premier tome des Héritières de Löwenhof :
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Par ALittleBit le 1 Mars 2024 à 21:58
« Elle lui ressemblait tellement. C'en était à pleurer. Le souvenir d'un fantôme : une femme qu'il n'avait jamais pu oublier et qui le hantait désormais depuis quarante-quatre ans. »
Publié en 2017 en Angleterre
En 2019 en France (pour la présente édition)
Titre original : Island in the East
Éditions Milady
450 pages
Résumé :
« Sans la tempête qui s'était abattue sur l'île ce matin-là, il y aurait probablement eu plus de monde au port pour voir l'Empress of India et sa curieuse cargaison. Depuis que l'on avait appris que Harriet et Mae Grafton, des orphelines sans le sou d'une vingtaine d'années en provenance d'Inde, venaient s'installer, on en parlait dans toute la ville. »
1897. A vingt ans, Harriet et Mae Grafton sont des jumelles nées d'une liaison scandaleuse. Rejetées par la bonne société, elles ne peuvent que compter l'une sur l'autre. Mais lorsque leur riche bienfaiteur les envoie à Singapour, elles font la connaissance du mystérieux Alex Blake, et leur relation se détériore, ce qui aura des conséquences dévastatrices...
1941. Petite-fille de Mae, Ivy Harcourt travaille à Londres et est affectée à Singapour, alors sous la menace d'une invasion japonaise. Même si Ivy redoute de vivre sur cette île qui lui est totalement étrangère, elle n'est pas du tout préparée à ce qui l'y attend : des inconnus surgissant du passé de sa grand-mère, une histoire d'amour inattendue et un secret qui ne demande qu'à être découvert...
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
En 1941, la jeune Ivy Harcourt a intégré les Wren’s (Women's Royal Naval Service) et participe à l’effort de guerre. Forte de sa bonne connaissance des langues, elle a été affectée aux renseignements et sa mission est d’écouter les échanges des pilotes qui survolent l’Angleterre. Mais après un choc, Ivy demande sa mutation : elle est exaucée au-delà de ses espérances puisque c’est vers Singapour que la jeune femme va être envoyée, pour espionner cette fois, non plus les pilotes allemands mais les Japonais, qui se font de plus en plus menaçants dans cette partie du monde.
C’est avec appréhension que Mae, sa grand-mère avec laquelle elle vit et qui a élevé Ivy après la mort prématurée de ses parents, voit la jeune femme s’en aller. Mais ses craintes sont-elles seulement liées à la guerre et aux dangers que son unique petite-fille peut courir dans le Pacifique ? Peut-être pas.
A Singapour en effet, Ivy va découvrir fortuitement des pans de son passé et de celui de sa grand-mère. En 1897, Mae et Harriet Grafton, des sœurs jumelles à la naissance trouble, arrivent à Singapour. Là, elles feront la connaissance de David Keeley et d’Alex Blake, pour le meilleur comme pour le pire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que plus rien par la suite ne sera jamais comme avant. L’affectation d’Ivy sur l’île où sa grand-mère a passé quelques mois de sa jeunesse va forcer Mae à sortir de son silence et à déterrer de vieux secrets qu’elle pensait ne voir jamais ressurgir.
En parallèle, on découvre le quotidien d’Ivy à Singapour, dans les mois qui précèdent la prise de Pearl Harbor puis l’occupation de la Malaisie et les débuts de la bataille du Pacifique. Dans une atmosphère de touffeur permanente, au cœur de la jungle, les contingents anglais se préparent comme ils peuvent, avec les moyens qu’ils ont – autant dire très peu, quand les fronts d’Europe et d’Afrique les occupent presque tout entiers. Installée dans la maison d’une jeune Américaine engagée elle aussi dans les Wren’s, Ivy se fait des amies, découvre une nouvelle vie et lie connaissance avec un voisin, un certain…Alex Blake, tandis qu’un jeune soldat australien intrépide, Kit Langton, ne la laisse pas indifférente.En 1942, les Britanniques cèdent l'île aux Japonais : une occupation de trois années commence
Vu le pitch, vous vous dites peut-être que Une île en Orient n’est rien de plus qu’une énième romance historique qui se passe en plus – ô surprise – en pleine Seconde guerre mondiale. En soi, vous n’avez ni tout à fait raison ni tout à fait tort : certes, vous lirez une romance historique dépaysante et légèrement prévisible. Mais il n’y a pas que cela non plus dans ce roman et c’est ce qui m’a agréablement surprise, je dois bien le dire. Si beaucoup de lecteurs ont apprécié, dans la double-temporalité, la partie la plus ancienne se passant en 1897, pour ma part – peut-être aussi parce que mon intérêt me pousse plus à m’intéresser à la période de la Seconde guerre mondiale -, c’est vraiment les chapitres consacrés à Ivy que j’ai préférés car dans son sillage, c’est tout l’avant et le pendant de la bataille du Pacifique que l’on découvre : car après avoir déferlé sur Pearl Harbor, les Japonais ne s’arrêtent pas en si bon chemin et Singapour, colonie britannique où vivent de nombreux civils, sera une cible de choix. On découvre l’impréparation des troupes britanniques, l’inquiétude latente de ceux qui sont sur place et comprennent qu’ils sont des laissés-pour-compte quand les fronts d’Afrique et d’Europe nécessitent l’envoi important de contingents…En même temps, les jeunes soldats et les unités féminines s’étourdissent dans de nombreuses fêtes, comme pour conjurer le mauvais sort, dans cette attente de plus en plus étouffante, comme le climat.
Je n’ai pas détesté la partie consacrée aux sœurs, Mae et Harriet, mais celle-ci est moins historique, on ne découvre finalement pas grand-chose sur la Singapour de 1897 et l’autrice se contente de suivre les quelques mois – assez tragiques d’ailleurs – que les deux sœurs vont passer sur l’île. Je n’ai pas forcément réussi à m’intéresser ni à m’attacher aux personnages, Mae et Harriet m’ont laissée assez indifférente et m’ont même parfois un peu tapé sur le système, même si je ne les ai pas détestées non plus. Je regrette un peu le manque d’éclaircissements sur leur passé, leurs secrets, même si on en apprend de plus en plus à mesure que l’on avance dans sa lecture. J’aurais aimé par exemple connaître les circonstances de leur naissance, alors que là, on ne peut que les imaginer…j’ai eu l’impression que l’autrice en disait trop et pas assez à la fois et que la fin du roman n’apporte peut-être pas suffisamment de clefs comme ce peut être le cas quand on lit un roman de Kate Morton, par exemple, où le secret de départ est complètement décortiqué, jusqu’à devenir limpide pour le lecteur.
Mais ce n’est qu’un tout petit bémol, qui ne m’a pas empêchée de passer un très bon moment avec cette lecture et de prendre un grand plaisir à suivre Ivy. J’attendais de ce roman une romance historique dépaysante et exotique et je l’ai eue, avec en plus une description du quotidien en Malaisie, notamment au moment de l’occupation japonaise et ce n’était vraiment pas mal du tout.Des soldats du régiment Suffolk se rendant à la 25e armée nipponne
En Bref :
Les + : une romance historique, certes, mais pas que ! Grâce à ce roman j'ai pu découvrir une part, certes romancée mais sûrement proche de la réalité, de la bataille du Pacifique.
Les - : une double-temporalité un peu inégale à mon goût.
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