-
Romans Contemporains / Feel Good
-
Par ALittleBit le 11 Octobre 2024 à 10:45
« Nos actes ne sont déterminés par aucune fatalité. Inutile de s'épuiser à expliquer la vie avant d'avoir eu l'occasion de la vivre. »
Publié en 2002
Éditions Le Livre de Poche
280 pages
Troisième tome de la saga Les Dames de Brières
Résumé :
Depuis le Moyen Âge, où trois femmes y furent brûlées vives, le domaine de Brières, en Creuse, semble en proie à une malédiction. Valentine, au début du XXe siècle, puis sa fille Renée, héroïnes des deux premiers volumes des Dames de Brières, ont connu des existences tourmentées.
Françoise, leur fille et petite-fille, subira-t-elle à son tour le maléfice ? C'est dans le Paris des années 1960, où s'éteignent peu à peu les échos de la guerre d'Algérie, que se joue son destin, entre la passion qui l'unit à Christian, député ambitieux, et son métier d'avocate.
En faisant acquitter, au prix d'un combat juridique sans merci, trois femmes accusées d'avoir pratiqué des avortements clandestins, Françoise ancrera sa vie au cœur de l'émancipation féminine moderne. Mais qui sait si, du même coup, ce n'est pas elle qui aura enfin levé la malédiction de Brières ?Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Au début des années 1960, alors que la France entre dans la modernité effrénée de la société de consommation, Brières fait office de havre épargné, perdu dans sa campagne opulente, entre Creuse et Berry. Le domaine, aménagé à l’emplacement d’un ancien village médiéval marqué par la mort sur le bûcher, en 1388, de trois femmes accusées de sorcellerie, semble depuis marqué par le sceau d’un maléfice, épargnant les femmes mais pas les hommes, qui connaissent des sorts funestes à Brières. D’ailleurs, après Valentine, qui acheta le domaine au début du XXe siècle avec son mari Jean-Rémy Fortier puis sa fille Renée – et la cousine de cette dernière, Colette, qui fréquente Brières comme une bonne fée –, qui releva le domaine envers et contre tout, lui faisant notamment traverser tant bien que mal la tourmente de la Seconde Guerre Mondiale, une troisième génération se profile, en la personne de Françoise, la fille de Renée et Paul. Mais cette dernière a pris le large : après une enfance mystique et superstitieuse puis une blessure d’adolescence qui lui a fait perdre son innocence, Françoise s’est installée à Paris, cœur battant de la France de l’après-guerre, où elle exerce son activité d’avocate. C’est d’ailleurs par ce biais qu’elle rencontre un jeune député-maire ambitieux, Christian Jovart, qu’elle aimera autant qu’elle le détruira…comme si Françoise ne pouvait pas, elle non plus, se défaire, même à des centaines de kilomètres, du maléfice poisseux de Brières, qui remonte à la fin du XIVe siècle. Mais, en acceptant un jour de plaider pour défendre trois femmes, trois marginales, accusées d’avortements clandestins, à une époque où cela est proscrit et en se battant pour les faire acquitter, Françoise sera peut-être la première à inverser la malédiction voire à la lever enfin…mais à quel prix ?
L’an dernier, dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge, j’ai décidé de relire la trilogie Les Dames de Brières, lue une première fois en 2009. J’en gardais un bon souvenir global, mais dans les détails, c’était plus compliqué…
Le premier tome commence donc en 1388, dans une petite communauté isolée de la Marche, dans ce qui sera un jour le département de la Creuse. Là, vivent trois femmes en marge du village : la grand-mère Denise, la mère Étiennette et la petite-fille Margot, au regard aussi magnétique qu'effrayant qui, par ce choix de vie, suscitent l’hostilité des habitants, à tel point qu’un jour, ils se retourneront contre « les femmes Récollé », les feront prisonnières puis les conduiront au bûcher. Là, avant de mourir, l’une d’entre elles lancera une imprécation qui semblera ensuite poursuivre à tout jamais les habitants de Brières, devenu un domaine cossu où le malheur semble pourtant rôder…le malheur et les superstitions, car la Creuse reste un pays, certes empreint de religiosité mais aussi d’anciens relents de paganisme. Ainsi, on y croit volontiers aux fées et aux fantômes.
Plusieurs siècles plus tard, au début du XXe siècle, un jeune couple parisien s’éprend du domaine et l’achète : très amoureux de sa jeune épouse, la solaire et magnétique Valentine, Jean-Rémy Fortier croit investir dans une maison de famille, où ils élèveront dans l’harmonie une grande famille…mais tout se délite chez les Fortier, du bonheur conjugal qui se révèle illusoire, jusqu’à la famille, que Valentine délaissera, au profit d’une vie libre et sans attaches. Très attachée à Brières, quant à elle, Renée sa fille, plus réservée et moins jolie que sa mère, mettra cependant toute son énergie dans la sauvegarde d’un domaine aussi apaisant qu’inquiétant, où l’on vit au quotidien avec les souvenirs des « Dames du Bassin » ou de Bel-Amant, un loup qui fréquente les bois du château…Renée devra aussi combattre l’hostilité et les sarcasmes de son unique cousine Colette, sur laquelle le domaine agit comme un repoussoir…mais n’est-ce pas aussi parce que la jeune femme, plus superficielle que Renée, y voit en réalité quelque chose qu’elle se refuse à confier ? Brières ne la mettrait-il pas à l’épreuve, comme il mettra ensuite à l’épreuve le fragile Laurent, le fils de Renée, marqué par les croyances de sa mère et de sa sœur et de l’obsession de devenir un jour à son tour la victime des Dames de Brières, la victime d’une malédiction séculaire ? Paradoxalement, c’est l’horreur de la guerre d’Algérie devenue un bourbier dans lequel s’enferre la France de De Gaulle, qui va permettre au jeune homme de prendre sa vie en main et de laisser derrière lui sereinement son passé.
Cette trilogie est assez intéressante et originale, dans le paysage littéraire français. Hormis chez des autrices anglo-saxonnes comme Kate Morton ou Katherine Webb, je n’ai jamais rien lu de tel…cet automne, j’ai décidé de mettre un point final à ma relecture de cette saga et je dois dire que, si je me souvenais assez bien des deux premiers tomes, je n’avais aucun souvenir de celui-ci, La fille de feu. Après le début du XXe siècle (la fin de la Belle Époque, la Première Guerre Mondiale puis les Années Folles), nous sommes dans les années 1950 et 1960. La modernité marche à grands pas mais l’époque n’est pas exempte de douleurs et de drames : la décolonisation en Indochine ou en Algérie, où les populations civiles et locales sont tout autant sacrifiées que les jeunes appelés mal préparés et « envoyés au casse-pipe », l’éveil du combat des femmes, auquel va participer Françoise…
J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette trilogie qui m’a vraiment séduite, presque ensorcelée – c’est assez à propos, d’ailleurs, vu le sujet de cette série. Je crois même l’avoir bien plus appréciée et comprise que lorsque je l’avais lue une première fois. Des romans d’ambiance ancrés dans un contexte historique intéressant, avec un soupçon de surnaturel et de superstitions ancestrales.En Bref :
Les + : ce fut une très agréable redécouverte...je pourrais même dire une découverte, tant j'ai eu cette sensation tout au long de ma lecture. La fille de feu clôture très bien cette trilogie, avec laquelle j'ai passé un très bon moment.
Les - : aucun point négatif à soulever. Le roman aurait pu être plus long que cela ne m'aurait pas dérangée.
LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle
- Envie de vous immerger dans l'ambiance brumeuse et mystérieuse de cette saga ? Découvrez ici mon avis sur les tomes 1 et 2 :
votre commentaire -
Par ALittleBit le 15 Septembre 2024 à 13:37
« La vie est si insidieuse. Les choses se présentent sans qu’on en appréhende vraiment le pourquoi et le comment. Rien n’est impardonnable. »
Publié en 2001
Éditions Le Livre de Poche
412 pages
Deuxième tome de la saga Les Dames de Brières
Résumé :
Au coeur de la campagne creusoise, l'élégant domaine de Brières a toujours fasciné et inquiété à la fois. Là, au XIVe siècle, trois femmes accusées de sorcellerie furent brûlées. Une malédiction pèse-t-elle toujours sur celles qui y vivent, surtout quand leur volonté d'indépendance et leur tempérament passionné leur valent la hargne d'un monde dominé par les hommes ?
Le destin de Valentine Fortier, conté dans Les dames de Brières, se prolonge ici à travers une autre génération, qui traverse l'Occupation et l'après-guerre : celle de Renée, la fille de Valentine, qui a voulu fuir le domaine familial et frayer son chemin à Paris ; celle de Colette, à qui son idée de la liberté amoureuse a valu les outrages de la Libération.
A Brières, dans un très vieux grimoire, gît sans doute le secret de l'étang du Diable. Un secret qu'il leur faudra bien parvenir à déchiffrer un jour...Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Le majestueux domaine de Brières, aux confins du Berry et de la Creuse avait su, malgré sa décrépitude, séduire un jeune couple au début du XXe siècle : Jean-Rémy Fortier et sa jeune et fantasque épouse Valentine de Naudet s’étaient portés acquéreurs du domaine en friche et l’avaient sorti de son long sommeil…mais ce faisant, ils avaient révélé aussi un pan bien plus sombre de Brières, construit à l’emplacement où, plusieurs siècles auparavant, à la fin du Moyen Âge, avaient péri trois femmes, trois marginales accusées de sorcellerie par les habitants du village. Depuis, il semblerait qu’une sorte de malédiction frappe Brières, envoûtant certains, en repoussant d’autres ou leur portant malheur.
Si Jean-Rémy et Valentine ont, à leur manière, fait l’expérience de la malédiction de Brières, alors que le siècle avance, les générations peu à peu, se succèdent et des Fortier ne restent bientôt que deux représentantes : Renée, la fille de Jean-Rémy et sa cousine Colette. Les deux jeunes filles, d’âges assez semblables, sont pourtant très dissemblables. Renée est restée une vraie terrienne, que la vie à Paris ennuie et ne la rend pas heureuse, tandis que Colette, au contraire, est fantasque et travaille chez Chanel comme couturière, aspirant à une vie mondaine et facile. L’une est très jolie, charismatique, tandis que l’autre est beaucoup plus terne et effacée. Pourtant, les deux cousines s’aiment et se soutiennent, malgré les épreuves qu’elles vont traverser. Revenue à Brières, Renée décide de relever le domaine, relançant la production agricole, effectuant travaux et rénovations. En parallèle, Colette se lance à son compte, loue un local rue du Faubourg-Saint-Honoré et prend un amant.
Mais bientôt, la guerre et ses bouleversements reviennent. A Brières, Renée, désormais mariée et mère de deux enfants, doit faire face à un domaine qu’elle doit maintenir à flots mais qui périclite tandis que Colette se lance dans une relation imprudente avec un dignitaire de la Wehrmacht.
Et toujours, Brières reste un trait d’union entre elles, un lieu qui ancre Renée dans une vie terrienne, laborieuse et sans surprise et repousse Colette tout en l’attirant. Les dames de Brières ne seraient-elles donc pas qu’une légende ?
Se déroulant sur plus de vingt ans, L’étang du diable explore les destinées des deux dernières Fortier, Renée et Colette, respectivement filles de Jean-Rémy et de Raymond, découverts dans le premier tome. Ici, l’aspect un peu « surnaturel » de la saga est un peu moins présent. L’autrice se concentre essentiellement sur la description de la vie rurale à l’époque, entre les années 1920 et les années 1940, dans un grand domaine où la mécanisation peine à s’installer, où les intempéries et les fluctuations économiques peuvent apporter un coup d’arrêt net. Au contraire, la vie de Colette Fortier semble beaucoup plus superficielle, faite de mondanités, de champagne, de légèreté et de superficialité mais on se rend compte que la jeune femme, même si la vie semble lui sourire, est en réalité très fragile, marquée dans son enfance par l’échec du mariage de ses parents puis par leur disparition. De son côté, Renée se débat avec un manque de confiance, due notamment à un physique moins attirant que celui de sa cousine, se comparant sans cesse avec sa flamboyante et papillonnante mère, Valentine, qui n’a jamais su la comprendre et avec laquelle elle n’a jamais pu s’entendre.
Cependant, la légende des Dames de Brières est toujours présente en filigrane, inquiétante sans l’être. On peut effectivement se demander si les lieux ne gardent pas une trace des événements qui s’y passent, surtout des événements traumatiques comme celui qui secoue Brières à la fin du XIVe siècle quand, en 1388, trois femmes du village sont accusées, par la malveillance et la misogynie ambiantes, d’être des sorcières, sous prétexte qu’elles ne vivaient pas comme toutes les femmes de leur époque.
J’ai apprécié cette lecture très immersive. On a l’impression d’être à Brières, dans les pas de Renée et de tous les habitants. La présence de l’étang des Dames est assez hypnotique, envoûtante et met le récit dans une sorte d’intemporalité contrebalancée par un contexte historique très bien restitué, même s’il y a peu de dates et qu’on ne sait pas exactement à quel moment nous nous trouvons. En somme, cette présence somme toute assez « rationnelle » de quelque chose qui n’est pas censé l’être est assez habile et subtil : on est loin des intrigues « à l’américaine » avec maison hantée et esprits frappeurs ! Ici, nous serions plus dans un roman d’ambiance, avec pour toile de fond un vieux domaine, comme les auteurs britanniques peuvent parfois nous en offrir – la seule différence c’est qu’au lieu d’être dans un manoir au fin fond de la campagne anglaise, ici nous sommes dans une région sauvage et rurale de la France du début du XXe siècle, entre le Berry, la Brenne et la Creuse.
Comme lors de ma lecture du premier tome, qui était en réalité une relecture, j’ai eu l’impression que cette redécouverte avait un relief différent. Je me suis sentie beaucoup plus investie et j’ai vraiment eu l’impression de rencontrer Renée et Colette : je pense que je n’avais pas exactement pris conscience de qui elles étaient toutes deux lors de ma première lecture, qui remonte à près de quinze ans. J’ai pris aussi un grand plaisir à retrouver la plume de Catherine Hermary-Vieille, fine et agréable à lire.
Une relecture qui tient ses promesses et qui me ravit jusqu’ici. J’ai déjà hâte de lire le troisième tome et retrouver les sortilèges de Brières.En Bref :
Les + : on se laisse peu à peu happer par l'ambiance particulière et un peu angoissante de ces livres. Une redécouverte encore meilleure que la première lecture, sans nul doute.
Les - : pas vraiment de points négatifs à soulever.
LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle
- Envie de vous immerger dans l'ambiance brumeuse et mystérieuse de cette saga ? Découvrez ici mon avis sur le tome 1 :
votre commentaire -
Par ALittleBit le 9 Septembre 2024 à 14:25
« Tout vient à point à qui sait attendre, dit-on. Un coup de pouce ne nuit pas non plus. »
Publié en 2021 aux Etats-Unis
En 2022 en France (pour la présente édition)
Titre de parution original : The Wonder Boy of Whistle Stop
Editions J'ai Lu
384 pages
Deuxième tome de la saga Whistle Stop Café
Résumé :
Bud a grandi dans la petite ville ferroviaire de Whistle Stop, Alabama, avec sa mère Ruth et sa tante Idgie. Ensemble, elles ont tenu le fameux Whistle Stop Café, connu dans le monde entier pour ses succulents beignets de tomates vertes.
Hélas, tout a un fin. La gare a fermé et Whistle Stop est devenue une ville fantôme.
Malgré tout, Bud, devenu vieux, décide d'y accomplir un dernier voyage afin de revoir l'endroit où il a été si heureux. Chemin faisant, il va se faire de nouveaux amis et apprendre de choses surprenantes sur les gens qu'il a connu et dont il croyait tout savoir.
Tout aussi réconfortant, inspirant et enchanteur que Beignets de tomates vertes dont il est la suite, Retour à Whistle Stop est une ode à la vie et à la magie du quotidien.
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Au milieu des années 2010, la petite ville de Whistle Stop dans l'Alabama, n'est plus que l'ombre d'elle-même : désertée depuis de nombreuses années, la ville sert de décharge et des carcasses de voitures s'y entassent, tandis que ses maisons tombent en ruines. C'est le cas de l'emblématique Whistle Stop Café, réputé dans les années 1930-1940 pour sa spécialité : les beignets de tomates vertes, que l'on venait déguster de très loin. Le café était tenu par un duo féminin désopilant, la truculente Idgie Threadgoode et la douce Ruth Jamison. Le fils de cette dernière, Bud, est désormais un vieux monsieur. Et lui a qui passé des moments si heureux à Whistle Stop, avec sa mère, celle qu'il considérait comme une tante de coeur - Idgie - et au milieu d'une communauté attachante, aimerait y revenir au moins une fois. Mais voilà, le Whistle Stop de son enfance a disparu, sacrifié à l'urbanisation et la croissance galopantes des années 1950 et Ruthie, la fille de Bud, s'inquiète de ce que son père pourrait trouver, s'il entreprenait ce pèlerinage nostalgique sur les traces de son enfance...
Ruthie est elle-même à la croisée des chemins : née dans les années 1960, elle a rencontré son futur mari, Brooks, sur les bancs de la fac dans les années 1980. Mariée dans un milieu qui n'est pas le sien et qui le lui fait bien sentir, Ruthie est bien seule depuis que son époux est décédé et que ses enfants ont choisi leur vie, bien loin d'Atlanta : sa fille mène ainsi une vie assez mondaine et superficielle à Washington tandis que son fils a décidé de vivre en auto-suffisance au fin fond de l'Oregon. Et, dans la vieille maison familiale, il ne reste pas grand-chose à Ruthie pour s'occuper. A l'exception des visites récurrentes de sa belle-mère, qui se mêle de tout et des soins que nécessite son père aujourd'hui en maison de retraite, la vie de Ruthie est bien vide et elle s'ennuie. Mais un événement pourrait bien changer la donne et un rencontre bouleverser sa vie. En la personne d'Evelyn Couch, Ruthie va découvrir une amie, une confidente mais aussi un modèle. Et quelque part, la boucle est bouclée car Evelyn, elle aussi à une croisée des chemins plusieurs années plus tôt, avait, en la personne de Ninny Threadgoode, fait une rencontre cruciale, qui lui avait donné la force de voir sa vie autrement et de se reprendre en main. Et si Evelyn servait désormais de bon ange à Ruthie, qui passe sensiblement par les mêmes étapes qu'elle ?
Réconfortant et chaleureux, ce roman se situe dans la droite ligne de son prédécesseur, Beignets de tomates vertes, que j'avais déjà beaucoup aimé. Au départ, le roman peut sembler un peu décousu, avec une chronologie assez fantaisiste et qui ne cesse de faire des allers et retours dans le temps. Mais, comme un puzzle qui, au départ, peut sembler totalement illogique, on se rend compte que, justement, les pièces se remettent petit à petit en place pour former un tout cohérent.
Comme Beignets de tomates vertes, Retour à Whistle Stop est porté par de belles réflexions universelles : l'entraide, la bonté naturelle et gratuite, qui existe bel et bien dans ce monde, même si on a tendance à l'oublier. Oui, la vie peut être belle à vivre, même quand on a des passages à vide et ce roman redonne confiance en l'humanité - sans naïveté aucune. Certes, il s'agit d'un roman et certains petits coups de pouce que peuvent se permettre la romancière n'auraient peut-être pas lieu dans la vraie vie...quoique...
Décidément, cette communauté de Whistle Stop, qui m'avait déjà séduite dans le premier tome, a à nouveau su m'emmener dans ses aventures. J'ai beaucoup aimé retrouver Bud à un âge où sa fragilité s'accompagne aussi d'une envie de retour aux sources, de marcher sur les traces de son passé, quand il était enfant. Mais, même s'il est âgé, cela ne veut pas dire que la vie est complètement derrière lui et de belles choses peuvent encore survenir, pourvu qu'on y croie.
Fannie Flagg a vraiment un univers chaleureux, qui donne le sourire. On ressort de la lecture de ses livres un peu plus heureux, un peu plus optimistes. Encore une fois, une très belle découverte, que je ne regrette pas du tout.En Bref :
Les + : on ressort toujours d'un roman de Fannie Flagg un peu plus confiant en la nature humaine : oui, l'humain est aussi capable de belles choses, d'entraide et d'amitié. Cette suite de Beignets de tomates a été un vrai petit bonbon, j'ai encore une fois beaucoup aimé.
Les - : aucun. Si je devais formuler un tout petit bémol : deux, trois coquilles d'impression, mais vraiment rien de grave.
LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle
- Envie d'en savoir plus sur Beignets de tomates vertes ? Je vous propose de lire ma chronique juste ici.
- Un autre roman de Fannie Flagg, tout aussi réconfortant : La dernière réunion des filles de la station-service. Vous retrouverez mon billet juste là.
votre commentaire -
Par ALittleBit le 22 Juillet 2024 à 10:31
« Il sait désormais comment le désir essaime, un peu comme la chaleur se répand - il comprend comment, quand Effie et lui l'avaient décelé en eux, ils s'étaient ouverts au tourbillon de tout ce qu'il pouvait y avoir de désirable alentour. Il n'avait pas pu résister. Elle non plus. »
Publié en 2019 aux États-Unis
En 2021 en France (pour la présente édition)
Titre original : Cape May
Éditions Le Livre de Poche
336 pages
Résumé :
« Quelle soirée ! Il sourit à l'adresse du réverbère qui semblait lui promettre une vie pleine de succès. Et de fait, oui, elle allait être brillante. Il se souviendrait de cette fête jusqu'à la fin de ses jours parce qu'elle marquerait pour lui un nouveau début. »
Septembre 1957. Henry et Effie passent leur lune de miel à Cape May, dans le New Jersey. Hors saison, la petite station balnéaire n'offre guère de distractions - si ce n'est la découverte du plaisir -, et le jeune couple ne tarde pas à s'ennuyer. Leur rencontre avec un groupe de New-Yorkais riches et délurés va leur ouvrir les portes d'un monde insoupçonné. Cape May devient alors leur terrain de jeu : ils s'invitent dans des maisons vides, font de la voile, se saoulent au gin et marchent nus sous les étoiles...jusqu'à cette nuit où tout bascule.
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
A la fin du mois de septembre 1957, Henry et Effie, deux tous jeunes mariés originaires de Géorgie, arrivent à Cape May (New Jersey) où ils doivent passer leur lune de miel. Issus tous les deux de milieux conservateurs et traditionnels, âgés respectivement de vingt et dix-huit ans, Henry et Effie sont gauches et empruntés et la découverte du plaisir et de la sexualité se fait pour eux de manière tout à fait conventionnelle et sans fantaisie. A Cape May, dans la tristesse d’un été finissant, les deux jeunes gens découvrent la vie à deux et la réalité du mariage – mais aussi l’ennui d’un quotidien sans saveur et, rapidement, en dehors d’un lit, Henry et Effie ne partagent pas grand-chose…
Dans cette ville endormie pour la basse saison, mais où des éclairs fulgurants d’été indien réservent encore de belles journées et des baignades impromptues sur le front de mer, toute chose sortant un peu de l’ordinaire est bon à prendre et, un jour où ils rentrent de promenade, Henry et Effie se rendent compte que l’une des maisons de leur rue est occupée : de nombreuses voitures sont garées devant son portail et ses habitants semblent s’apprêter à faire la fête. Sur un coup de tête, les deux jeunes gens décident d’aller se présenter et Effie, qui venait à Cape May dans son enfance retrouve, non sans surprise, une ancienne connaissance : Clara Strauss. Plus âgée qu’Effie, charismatique, expérimentée, Clara exerce rapidement une véritable fascination sur eux, bien plus jeunes et inexpérimentés et issus d’un milieu sudiste traditionaliste et conventionnel. Effie et Henry assistent à une fête psychédélique où toutes les barrières sociales, religieuses et de la bienséance semblent tomber : les amis de Clara sont bien loin des archétypes que les deux anciens lycéens fréquentent dans leur petite bourgade de Géorgie.
Henry et Effie vont peu à peu tomber sous l’emprise bienveillante de Clara et de son amant, Max, qui semblent mener une vie de bohème où sexe, alcool et fêtes débridés sont banalisés. En parallèle de ce duo déluré, Henry commence à s’intéresser à la mystérieuse Alma, la sœur cadette de Max, silencieuse et plus solitaire mais qui ne le laisse pas indifférent, tandis qu’Effie, sans le vouloir et peut-être même s’en rendre compte, se met à copier Clara, poussant ses propres limites pour être acceptée et se débarrasser ainsi des préjugés que peuvent faire naître sa jeunesse, sa naïveté, son milieu social.
La vie chez Clara est dénuée de règles et de routine : on se lève et se couche à l’heure que l’on veut, on s’habille n’importe comment, on mange n’importe quoi et à n’importe quelle heure…l’alcool, la liberté et le sexe sont banalisés et font partie du quotidien. Là où le sexe et la consommation d’alcool sont soumis, pour Effie et Henry à des interdits, toutes les barrières tombent dans le cercle de la trop magnétique Clara, qui revendique son mode de vie, assume d’avoir un amant alors que, par ailleurs, elle est mariée à un autre homme…
Si les premières fêtes et sorties en bateau dans la baie de Cape May les jours où le temps est estival et que l’on peut, une dernière fois, ressortir maillots de bain, serviette de plage et ambre solaire sont relativement innocentes, le groupe s’enhardit bientôt, brouillant sa perception du temps, s’introduisant la nuit dans les maisons secondaires non occupées de Cape May, buvant plus que de raison…les jeux innocents le deviennent de moins en moins, la nudité ne semble plus aussi chaste qu’elle pouvait l’être quelques jours encore auparavant, les gestes sont plus lourds et suggestifs, plein de sous-entendus...ce qui était jusque là synonyme d’une liberté que l’on découvre et que l’on prend à pleines mains se fait plus équivoque, plus lourd de sens…jusqu’à une soirée où tout bascule, où les couples se mêlent, se fondent, jusqu’à un point de non-retour…Cape May est une ville américaine et station balnéaire qui existe bel et bien, dans l'Etat du New Jersey
Roman d’apprentissage plein de tension et de sexe, Cape May mérite sans nul doute sa réputation de roman sulfureux. L’auteur ne s’embarrasse pas de langue de bois et nomme un chat, un chat sans s’embarrasser d’euphémismes ou de circonlocutions subtiles. Dans ce livre, il est question de sexe à l’état brut, de découverte du plaisir, de liberté et de passage à l'âge adulte…mais le roman est aussi plein de tension et on le comprend dès le début : les deux personnages principaux, Henry et Effie malgré la banalité de leur quotidien avant leur rencontre avec Clara, semblent courir vers un abîme, qu’on ne peut pas déceler vraiment mais qui est là, tapi, attendant son heure. J’ai retrouvé un peu l’ambiance glauque, poisseuse du roman The Girls, d’Emma Cline où une toute jeune fille négligée par ses parents et qui s'ennuie intègre un groupe plus âgé qui la subjugue et l’emmène au bord du gouffre. C’est un peu la même chose ici et on dévore le roman en apnée, en essayant de déceler quel sera l’élément déclencheur, celui qui, soudain, va faire tout basculer.
Les personnages ne sont pas particulièrement attachants : Henry n’a pas véritablement de personnalité, Effie est superficielle, le personnage d’Alma est difficilement cernable tandis que l’on ressent, sous la couche d’affabilité souriante chez Clara et Max, poindre un cynisme à tout épreuve et destructeur. Pourtant, on ne peut pas s’empêcher de continuer et de tourner les pages, ne serait-ce que pour savoir comment cette intrigue va tourner, car on s’en doute, elle va mal tourner et certains de nos personnages vont y laisser des plumes – et c’est fatalement ce qui va arriver.
La chute est tout aussi violente que le plaisir et la légèreté d’un moment suspendu dans le temps l’ont été durant la période un peu hors du temps de la lune de miel. En moins de quinze jours et tandis que l’été bascule irrémédiablement dans la grisaille humide de l’automne, Henry et Effie en apprennent plus sur la vie et sur eux-mêmes que durant toutes les années qu’ils viennent de vivre. Les deux jeunes gens à peine sortis du lycée tombent brutalement dans une réalité basse et sordide et découvrent que la vie d’adulte ne signifie pas seulement la disparition de certaines barrières et la liberté de faire ce que l’on veut quand on le veut. La responsabilité des actes leur revient aussi brutalement en plein visage et ne les lâchera plus jamais.
Érotique et assez sulfureux, le roman ne correspondra probablement pas à tout le monde. Si vous n’aimez pas ces ambiances, où les scènes de sexe se multiplient, peut-être n’aimerez-vous pas Cape May…il est vrai que, parfois, la profusion de ces scènes peut sembler superflue mais, en même temps, cela est fait certes avec trivialité, mais sans grossièreté ni vulgarité. La sexualité et ses multiples facettes ont toute leur place dans le roman et l’auteur en parle sans langue de bois et sans affectation, sans pour autant banaliser les dérapages et les déviances qu’elles peuvent impliquer. Le sexe est certes générateur de plaisir mais peut être aussi la source de traumatismes et de mauvaises expériences, même si elles sont consenties au départ.
Cape May laisse une sensation de lourdeur dans la poitrine quand on tourne l’ultime page : ce roman n’est pas gai, il n’est pas frais, ni léger ni même estival, malgré ce que peut laisser penser la couverture qui évoque le plein été. Sombre et dense, ce roman aborde efficacement un élément qui est généralement du domaine de l’intime mais devient ici matière à analyse de l’âme humaine et de ses travers, petits ou grands.En Bref :
Les + : l'ambiance est dense, étouffante, étrange et met mal à l'aise. On comprend très rapidement que les personnages se sont engagés dans une course à l'abîme...l'atmosphère moite et sombre laisse une sensation étrange lorsqu'on tourne l'ultime page du roman.
Les - : une multiplication de scènes suggestives parfois ad nauseam...toutes étaient-elles nécessaires ? Peut-être pas.
LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle
votre commentaire -
Par ALittleBit le 26 Juin 2024 à 10:35
« Pourquoi les choses sont-elles ainsi et pas autrement ? Étaient-elles écrites dès le départ ? Quand on commence à se poser ce genre de questions, on n'en finit pas. »
Publié en 2013 aux Etats-Unis
En 2015 en France (pour la présente édition)
Titre original : The All-Girl Filling Station's Last Reunion
Editions Le Cherche-Midi
462 pages
Résumé :
Point Clear, Alabama. Après avoir marié la dernière de ses filles, Sookie Poole aspire à un repos bien mérité. Elle aimerait se consacrer enfin à elle, à son couple, faire avec Earle, son mari, les voyages dont elle rêve. Mais elle doit encore compter avec sa mère, l'incroyable Lenore Simmons Krackenberry qui, à 88 ans, épuise les infirmières à domicile les unes après les autres. Si certains de ses coups d'éclat récents peuvent laisser penser qu'elle souffre de démence sénile, le diagnostic n'est pas aisé à établir car, toute sa vie, son comportement a été des plus excentriques.
Le jour où un mystérieux interlocuteur révèle à Sookie un secret de famille parfaitement inattendu, son existence vole en éclats, à commencer par ses rapports avec sa mère. Afin de comprendre qui elle est vraiment, Sookie va alors se mettre sur la piste d'une femme exceptionnelle, Fritzi, qui, en 1940, tenait avec ses trois sœurs une station-service dans le Wisconsin. Le destin incroyable de Fritzi donnera-t-il à Sookie une nouvelle inspiration pour sa propre vie ?Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
En 2005, Sookie Poole, cinquante-neuf ans, espère bien pouvoir souffler après avoir géré le mariage de sa dernière fille. Enfin, un peu de bon temps pour elle et son mari Earle, dentiste sur le point de prendre sa retraite ! Sookie a eu une vie bien remplie, avec sa famille, ses enfants à élever et surtout sa mère, l’extravagante Lenore qui lui en fait voir de toutes les couleurs et mène leur petite communauté de l’Alabama, Point Clear, à la baguette…alors, prendre un peu de vacances…elle ne dirait pas non !
Mais la vie parfois en décide autrement : un jour, Sookie reçoit un mystérieux coup de téléphone du Texas et reçoit dans la foulée un dossier qui risque bien de bouleverser toutes ses certitudes et de révéler un secret de famille inattendu, qui va l'emmener jusque dans le Wisconsin pendant la Seconde guerre mondiale.
Mais comment accepter de tout remettre en question quand on a presque soixante ans ?
Double-temporalité (on découvre aussi en parallèle l’histoire de sœurs qui pendant la Seconde guerre mondiale, ce sont engagées comme pilotes), secrets de famille, personnages de femmes fortes, courageuses et déterminées…tout est là dans ce roman pour me plaire et, ne faisons pas durer le suspense plus longtemps, effectivement, j’ai été totalement convaincue, comme je l’ai été d’ailleurs par Beignets de tomates vertes, le premier roman de Fannie Flagg – et le plus connu – que j’ai lu.
Je l’ai trouvé très bien écrit, un peu « feel-good » aussi et très bien documenté, acidulé et doux à la fois, comme un petit bonbon. C’est le genre de livres dans lequel on se plonge avec beaucoup de plaisir, on a envie d’avancer et en même temps de ne pas aller trop vite parce qu’on n’a pas envie de quitter Sookie et tous les autres personnages – à commencer par l’excentrique Lenore, aussi insupportable qu’attachante.
C’est difficile de résumer correctement ce roman sans trop en dévoiler mais, en gros, Sookie découvre donc à l’aube d’une nouvelle décennie, que la femme qu’elle croyait être depuis tout ce temps n’a peut-être jamais existé car des révélations sur ses origines viennent bouleverser son quotidien. Élevée dans une famille du Sud, en plein cœur de l’Alabama, Sookie a appris la fierté des ancêtres et de l’histoire familiale, a intégré toutes les sororités scolaires et les associations de descendants d’anciens combattants…alors, comment accepter que tout cela soudain, n’a plus de sens ? Surtout quand on est la fille de l’écrasante Lenore Simmons Krackenberry, avec laquelle il est difficile de composer.
J'ai aussi beaucoup aimé découvrir le quotidien des femmes pendant la Seconde Guerre Mondiale, le pays participant tout autant que les autres à l'effort de guerre, mais n'ayant pas de conflit à proprement parler sur son sol. Ici, l'autrice nous raconte l'histoire de trois courageuses soeurs qui, avant la guerre, ont appris à piloter des avions : c'est en effet la grande période de l'essor de l'aviation et des femmes se sont déjà distinguées au pilotage de ces nouveaux véhicules volants, comme Amelia Earhart. Après l'agression japonaise sur Pearl Harbor en décembre 1941, l'armée américaine s'organise mais tout d'abord, sans les femmes, contrairement à l'Angleterre par exemple, qui mobilise aussi les femmes. Puis, des corps féminins seront créés, comme les WAVES dans la Navy et les WASP (Women Airforce Service Pilots), en 1943, à l'initiative de Jacqueline Cochran. Ces femmes, tout autant que les hommes, serviront leur pays et risqueront leur vie (39 mourront en service) et pourtant, ne seront jamais reconnues comme vétérans de la Seconde Guerre Mondiale, ne pouvant ainsi prétendre aux mêmes avantages que leurs homologues hommes qui ne manquèrent évidemment pas de leur faire payer d'être des femmes et parfois, plus douées qu'eux-mêmes.
Pour en revenir à l'enquête de Sookie sur ses origines, elle est intéressante et bien menée, on a envie d’en apprendre un peu plus en même temps qu’elle et, évidemment, on se pose les mêmes questions qu’elle au même moment : que ferions-nous si cela nous arrivait aussi ? Est-on toujours la même personne quand on se rend compte à presque soixante ans que ce qu’on croyait depuis toujours est en réalité factice ? Comment accepter que l’on soit en fait une personne complètement différente, avec peut-être une hérédité et des gènes différents, mais au fond, est-ce que cela change vraiment quelque chose ? Et si le lien du sang n’était pas toujours obligatoire pour tisser un lien tout aussi fort et sincère finalement ?
J’ai vu La dernière réunion des filles de la station-service comme une sorte de roman d’apprentissage, mais inversé, car ce n’est pas une jeune femme ou un jeune homme avançant vers son avenir que l’on suit ici, mais une femme accomplie. Sans dire que la vie de Sookie est derrière elle, disons qu’en grande partie, elle a accompli ce qu’elle avait à accomplir. Et pourtant, on peut en apprendre à tous les âges, sur soi comme sur les autres. On peut se réconcilier, avec soi ou avec les autres, avec tous les âges et on peut aussi trouver la paix, à trente comme à soixante ans. Sookie en est un bon exemple ! J’ai apprécié de la voir gagner en relief et en sérénité, à mesure qu’elle répond aux questions qu’elle se pose sur elle, sur ses origines et sa vie.
Dans ce roman, j’ai retrouvé ce que j’avais aimé déjà dans Beignets de tomates vertes et ce que j’espère retrouver dans Retour à Whistle Stop : des personnages très bien décrits et attachants, une histoire qui, de prime abord, ne paye pas de mine mais nous redonne le sourire et nous donne un doux sentiment de réconfort.En Bref :
Les + : petit bijou de douceur, drôle et rafraîchissant, ce roman donne la pêche et le sourire !
Les - : comme dans Beignets de tomates vertes, une chronologie parfois un peu surprenante, mais ça reste un désagrément léger.
LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique