• « Penses-tu que le but de la peinture soit la beauté ? Qu'est-ce que la beauté si elle n'est pas habitée ? »

    Couverture L'Or du Chemin

     

     

     

           Publié en 2019

       Editions Albin Michel 

       144 pages 

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Qu’est-ce qu’aimer ? Comment mener une vie qui vise à l’essentiel ? Comment œuvrer à rendre l’homme meilleur ? Ces questions d’hier et d’aujourd’hui sont au cœur de la quête de Giovanni, un peintre florentin du début de la Renaissance. Pauline de Préval nous raconte son parcours singulier : les épreuves qu’il traverse, son combat contre ses doutes, mais aussi contre l’emprise de l’argent qui façonne la société de son temps, comme sa volonté de doter sa vie de sens. Léonora, sa bien-aimée, Brunelleschi, son ami, Starnina, son maître, le guident tour à tour vers le plus intime de lui-même. Dans l’Italie enfiévrée du XVème siècle, un roman initiatique porté par une émotion intense, qui propose à chacun de retrouver la clef du paradis.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Giovanni est un peintre florentin du Quattrocento. Un de plus, me direz-vous. On ne compte plus les artistes italiens et notamment ceux issus de Florence, en ce début de XVème siècle. Ce n'est pas encore la Renaissance mais celle-ci se profile néanmoins à l'horizon, notamment avec la construction du fameux dôme de Brunelleschi, dans la future cité des Médicis...Alors que le reste de l'Europe est encore engluée dans le Moyen Âge, déjà de nouvelles lumières s'élèvent sur la péninsule italienne.
    De Giovanni, on sait peu de choses hormis que l'art est une vocation d'enfance. Fils de teinturier, sa voie semble toute tracée : reprendre un jour l'affaire de son père. Mais le jeune garçon n'aime rien tant que dessiner, faire naître des figures sous sa main et jouer avec les couleurs, les plus belles, les plus puissantes, sans se restreindre aux simples coloris utilisés pour teindre la laine. Giovanni renonce donc à la vie qu'on lui avait promise, mais sans regrets. Il se lance alors dans la recherche d'une toute une vie : comment retranscrire la beauté, si subjective et abstraite, pour la rendre clairement perceptible à chacun ? Comment se faire une place dans le monde fermé des artistes ? Comment retrouver Léonora, son amour perdu, que les hommes puis la fatalité lui ont enlevée ? Dans une longue errance, l'artiste se perfectionne mais l'homme aussi, que Giovanni devient, fort d'une expérience unique et personnelle.
    L'Or du Chemin est un tout petit roman, d'un peu plus cent pages, presque de la taille d'une nouvelle. L'intrigue est pourtant riche et dense, autant que l'errance de Giovanni avant de se trouver est longue. A travers ce personnage fictif, c'est un peu toute l'émulation artistique de l'Italie du XVème, promise à influencer ensuite toute l'Europe, que Pauline de Préval interroge. En ce jeune artiste contemporain de Brunelleschi ou de Masaccio, on retrouve un peu de Giotto, un peu de Lippi, un peu de Léonard...il est un peu tous ces artistes à la fois tout en étant unique aussi par l'expérience de vie que l'auteure lui prête. Les questionnements qu'il se pose sont aussi criants d'une vérite pure.
    Toutefois, peut-être justement parce que le roman est relativement court et que l'auteure ne s'appesantit pas vraiment, j'ai eu l'impression de survoler un peu ces personnages et de ne pas réussir à les visualiser vraiment. Ainsi, je suis restée relativement distante d'eux et si l'intrigue ne m'a pas déplu, j'ai déploré de ne pas pouvoir me sentir plus proche des divers protagonistes du roman, à commencer par Giovanni qui en forme l'armature, la trame. Mais j'ai beaucoup aimé la façon d'écrire de Pauline de Préval, très actuelle mais qui, en même temps, se marie très bien avec son intrigue plus historique. Peut-être ce roman aurait-il mérité un peu plus de développements car il a beaucoup de potentiel et pour moi qui aime beaucoup l'Histoire de l'Art et notamment le XVème siècle italien (les romans de Sophie Chauveau lus il y'a quelques années n'y sont pas pour rien), j'avoue ne pas avoir été déçue et avoir trouvé quelque chose de captivant dans ce roman. Mais j'en aurais bien lu plus, franchement, ne serait-ce que pour rester encore un peu avec la plume de Pauline de Préval, douce et subtile, qui a su me séduire dès les premières pages.

    En Bref :

    Les + : un style doux et subtil ainsi que très moderne, qui se met au service d'une intrigue historique et artistique mais avec une résonance relativement universelle.
    Les - : des personnages à peine ébauchés qui peinent à toucher malgré la noblesse ou le beauté de leurs convictions.


    L'Or du Chemin ; Pauline de Préval

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • «  La vie du corps est-elle la vraie vie ? Et l'esprit rien d'autre qu'une lumière anormale, comme les feux de Saint-Elme que les marins voient entourer le sommet des mâts au milieu de l'Atlantique ? »

    Couverture Dernier requiem pour les innocents

     

     

           Publié en 2011 en Angleterre 

       En 2016 en France (pour la présente édition)

       Titre original : Pure

       Editions Pocket

       432 pages 

     

     

     

    Résumé :

    Paris, 1785. Une odeur pestilentielle s'est emparée du cœur de la capitale. Des caves avoisinantes aux étals des marchands, le cimetière des Saints-Innocents déborde, pourrit à ciel ouvert, contamine tout le quartier. A Versailles, on s'inquiète. 
    Chargé de résoudre le problème, le jeune ingénieur normand Jean-Baptiste Baratte plonge au cœur du Paris des petites gens et des commerçants qui vivent autour du cimetière, et se met à l'ouvrage. Mais pour transférer les fosses vers les catacombes de Denfert, il devra livrer au conservatisme et à la superstition une bataille féroce. Pour faire enfin briller quelques Lumières, au milieu des charniers...

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    1785, Paris. Le quartier du cimetière des Innocents suffoque : le cimetière déborde, littéralement et empoisonne l’atmosphère. Le pouvoir décide alors de le supprimer, ni plus ni moins, d’assainir les lieux et de faire disparaître l’ancien cimetière, qui remonte à des temps immémoriaux (au moins depuis l'époque mérovingienne) et a accueilli des générations de Parisiens dans ses fosses et ses ossuaires.
    Pour ce faire, un jeune ingénieur des Ponts et Chaussées, Jean-Baptiste Baratte, arrive tout droit de sa Normandie natale pour prendre en charge le projet. Idéaliste, plein d’espoir et de projets, le jeune homme se heurte pourtant à une tâche colossale, dont il ne sortira pas indemne. Car rayer un cimetière de la carte, sur le papier, c’est facile. Le pouvoir à Versailles a décrété cela aussi facilement qu’il aurait signé une lettre de cachet envoyant un prisonnier à la Bastille. Mais voilà, sur le terrain, Jean-Baptiste va vite s’apercevoir qu’un cimetière, ce n’est pas qu’une affaire de mort, ni même une simple tâche administrative : aux Innocents vit un vieux prêtre, ancien missionnaire en Chine, un organiste, Armand, avec lequel Jean-Baptiste va se lier d’amitié et le sacristain avec sa petite-fille Jeanne, qui n’a jamais connu d’horizon plus étendu que le quartier et l’entendue herbeuse du cimetière et de ses charniers. Et pour certains habitants du quartier, le cimetière est le point de mire de toute une vie, un lieu familier que l'on s'apprête à détruire. Comme le lui dit si bien la fille de ses logeurs, c'est un peu son enfance qu'il est en train de détruire, pour autant que cela puisse nous paraître surprenant. Pour tous ces gens, les Innocents n’est pas qu’un lieu sordide, putride et nauséabond, c’est un lieu de vie, aussi peu agréable soit-il, où s’accrochent des souvenirs et une existence.
    Et puis, si ce projet s’inscrit parfaitement dans ce contexte hygiéniste et physiocrate qui caractérise la fin du XVIIIème siècle, si les tenants des Lumières sont évidemment pour la disparition de cette relique du passé qui, en plus, empoisonne les riverains, Jean-Baptiste va se rendre compte que, dans ce siècle écartelé entre croyances et raison, athéisme et superstitions, les vieilles légendes ne sont pas mortes. Ne parle-t-on d’une bête infernale mi-loup mi-chien qui hanterait les ossuaires ? Ne se souvient-on pas de l’aubépine des Innocents qui, complètement sèche, aurait soudainement refleuri à l’été 1572, donnant aux catholiques une justification pour le massacre qu’ils s’apprêtaient à perpétrer contre les protestants ? En un mot, le cimetière des Innocents fait partie de la vie des habitants du quartier et Jean-Baptiste l’apprendra à ses dépens…
    De plus, que l’on soit croyant ou non, la déférence envers la mort est humaine et instinctive. On ne plante pas une pelle dans de la terre ayant recueilli des corps, des cercueils, comme dans un carré de terre vierge. Ce que Jean-Baptiste et ses ouvriers vont déterrer n’est pas anodin : reliques de vies anciennes et parfois disparues depuis des siècles, os et parfois même, des corps remarquablement bien conservés, qui mettent brutalement les vivants en face de l’une des peurs les plus enfouies chez l’Homme… on ne détruit pas non plus une église vieille de plusieurs siècles comme on mettrait un coup de pied dans un tas de terre. C’est un travail digne des travaux d’Hercule qui leur est demandé, un travail éprouvant psychiquement et physiquement, choquant parfois. Aucun de ceux qui assisteront à la destruction des Innocents n’a ressortira vraiment indemne.

    Quand les morts débordaient du cimetière de Paris - Le Parisien

     

    Vue du cimetière des Innocents et de son quartier avant sa destruction


    Le récit d’Andrew Miller se base sur un fait avéré : au milieu des années 1780, suite à un printemps particulièrement pluvieux, les soubassements du cimetière des Innocents s’effondrent, déversant dans les caves des maisons voisines les contenus de fosses communes, ossements et cadavres en putréfaction. Complètement imprégnée par les corps, la terre exhale odeurs et miasmes qui finissent par contaminer le quartier entier, entre les rues Saint-Denis, de la Lingerie et de La Ferronnerie. Ce qui pouvait passer pour normal encore un siècle plus tôt, voire moins, est intolérable en cette époque de grand progrès : c’est l’époque des « Lumières », qui rime avec modernité, avec progrès. C’est à ce moment-là, à la fin du règne de Louis XVI, qu’est décrété la suppression du cimetière, qui devra être remplacé par un grand marché (le marché des Innocents, lui-même supprimé en 1858).
    Pour le reste, Dernier Requiem pour les Innocents est une œuvre de fiction, mais basée donc sur un fait historique authentique. Autour de cela, l’auteur brode une histoire humaine, plus petite que la grande Histoire, celle de multiples destins féminins ou masculins : on y croise des personnages tous représentatifs de leur époque, de Jean-Baptiste le jeune ingénieur, incarnant la modernité tout comme l’organiste Armand ou le médecin Guillotin, avec sa vision presque contemporaine de la médecine, aux Monnard, bourgeois parisiens parmi d’autres, en passant par Héloïse, la fille publique. Pendant une bonne centaine de pages, ce roman ne m’a pas mise à l’aise. L’ambiance est trouble, opaque, presque glauque parfois. Elle est épaisse aussi, presque palpable. C’est une atmosphère vraiment particulière et presque gênante. Pour autant, je n’en ai pas détesté ma lecture, bien au contraire : déjà, c’est vraiment bien écrit. Le style est lent, tout est écrit au présent mais une vraie force se dégage du style d’Andrew Miller. C’est précis, c’est très visuel aussi…on vit l’excavation des fosses, l’exhumation des cercueils, des ossements, comme si on y était. Oui, parfois cette évocation fait froid dans le dos. Mais il n’y a pas que ça, ce roman est bien plus riche qu’une simple relation d’événements. Il y’a aussi tout un univers qui se développe en parallèle, des personnages également, qu’on apprend à connaître au fil des pages et qui, comme je le disais plus haut, font partie intégrante de cette histoire car ils sont tous un peu symboliques, entre les représentants d’une certaine modernité et ceux qui continuent à avancer de manière immuable alors que la société française d’Ancien Régime toute entière ne le sait pas encore mais court vers l’abîme.
    Ce roman est particulier, vraiment, on ne peut le nier. Mais si vous aimez les romans historiques, je pense qu’il pourra vous plaire. Personnellement, j’ai eu un peu peur au début de ne pas aimer, je ne savais pas trop quoi en penser. Puis tout s’est dénoué progressivement et facilement, je me suis seulement laissée emporter par l’intrigue qui coule, fluide et cohérente, jusqu’à la fin. Un roman riche, intense et qui ne laisse pas indemne, on ressort de cette lecture quand même un peu secoué. Une bonne surprise et une lecture totalement adaptée à la période automnale ! 

    En Bref :

    Les + : un récit qui coule, cohérent et fluide, des personnages bien travaillés et représentatifs et un sujet qui, on ne peut le nier, n'est pas banal ! 
    Les - : une ambiance particulière qui pourra peut-être en déranger certains mais qui participe malgré tout à l'atmosphère globale du roman et qui ne m'a pas gênée plus que ça personnellement, même si j'ai mis un peu de temps pour m'y habituer. 

      


     

    Dernier Requiem pour les Innocents ; Andrew Miller

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

     

     


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  • « La guerre entraîne des atrocités, qui nous font honte la paix revenue. »

    Couverture La bête des Saints-Innocents

     

     

     

         Publié en 2015

      Editions J'ai Lu

      629 pages 

      Cinquième tome des Aventures d'Olivier Hauteville

     

     

     

     

    Résumé :

    Après l'assassinat d'Henri III, Henri de Navarre s'attela à conquérir son royaume que la Sainte Ligue lui refusait. Ayant écrasé l'armée de la Ligue, Henri mit le siège devant Paris. La famine qui s'ensuivit provoqua la mort de dizaines de milliers d'habitants. En examinant la dépouille d'une femme trouvée dans le cimetière des Saints-Innocents, on s'aperçut qu'elle avait été en partie dévorée. D'autres découvertes tout aussi macabres devaient suivre. S'agissait-il de crimes perpétrés par des lansquenets affamés, ou plus effrayant, de forfaits commis par un loup-garou ? Le commissaire Louchart, forcené ligueur, est persuadé de l'existence de la Bête, selon lui un animal venu des Enfers pour meurtrir les Parisiens à la demande de l'hérétique Henri de Navarre. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    1591. Henri III est mort depuis deux ans et son cousin Henri de Bourbon, roi de Navarre, a ceint la couronne. Mais le nouveau roi n'est pas reconnu par une partie de la population car il est protestant.
    Paris, la capitale du royaume, s'apprête à vivre un siège pendant lequel la famine emportera des milliers d'habitants. Épidémies et disette éprouvent les Parisiens prisonniers de leur ville pendant de longs mois. Mais ce n'est pas tout...bien vite, des enfants et des femmes disparaissent et sont retrouvés mutilés, probablement en partie dévorés. Alors que l'on pense au début que les coupables sont des lansquenets, on s'aperçoit très vite que les crimes perdurent, même après leur arrestation. Et parce qu'en cette fin de XVIème siècle, on est aussi religieux que superstitieux, très vite la rumeur qu'une bête diabolique, peut-être à la solde du roi de Navarre, s'est jetée sur Paris pour en massacrer les habitants. Un loup-garou assoiffé de sang humain sévirait-il dans la capitale ?
    Dans un contexte extrêmement éprouvant où la Ligue se déchire en plusieurs factions, où les Espagnols de Philippe II n'attendent que l'occasion favorable pour fondre sur le royaume de France affaibli par des années de guerres civiles et où les armées d'Henri IV encerclent la ville, ces meurtres sanglants viennent en plus rajouter à l'ambiance tendue une terreur dont se seraient bien passés les Parisiens. Alors justement, que se passe-t-il entre les murs de Paris ? Et pourquoi l'ambitieux commissaire Louchart cherche-t-il à utiliser et instrumentaliser cette histoire de loup-garou ?
    Cette cinquième aventure d'Olivier Hauteville est presque un roman à part entière, qui peut très bien se lire indépendamment des autres. Et il a bien changé, le jeune Parisien découvert plusieurs années plus tôt dans Les Rapines du duc de Guise. C'est désormais le cousin par alliance du roi, qu'il a rejoint sans pour autant renier sa foi catholique. Et il semblerait que bien des magistrats parisiens penchent pour cette solution, eux aussi, au grand dam de la Ligue catholique, affaiblie malgré tout par les dissensions de ses membres, certains tenants fidèles des Lorrains (qui, depuis l'assassinat du duc de Guise sont représentés par le duc de Mayenne qui n'a ni charisme ni réelle influence et par sa sœur, aigrie et vieillie par les échecs) tandis que les autres lorgnent de plus en plus vers l'Espagne des Habsbourg...
    Olivier Hauteville, à la faveur de cette affaire louche où un partisan d'Henri IV se retrouve impliqué, va revenir à Paris et peut-être trouver le moyen, enfin, de se venger du commissaire Louchart.
    Comme d'habitude, en partant de témoignages, de chroniques, de mémoires, Jean d'Aillon exhume des faits divers parfois enfouis dans les limbes de l'Histoire et en fait le point de départ d'un roman, prenant plaisir à mêler le vrai du faux jusqu'à ce que la limite entre les deux devienne si floue qu'on n'arrive plus à savoir ce qui est authentique et ce qui ne l'est pas.
    Plus roman historique et d'aventures que réelle enquête policière, ce volume met en avant un contexte intéressant et finalement assez peu connu, où se croisent une myriade de personnages tous plus ciselés les uns que les autres. Étrangement, Olivier Hauteville n'est au centre du roman qu'à partir de la seconde moitié du roman mais cela n'est pas gênant pour autant et on suit ce roman comme un épisode de série avec cette question qui revient sans cesse (même si on connaît la réponse, près de cinq cents ans plus tard ) : qui, de la Ligue ou d'Henri IV sortira vainqueur de ce bras de fer sans merci ?
    Les seuls bémols que je soulèverais concernant ce roman sont les suivants : des coquilles récurrentes et c'est un peu dommage, une ou deux incohérences et les très nombreux personnages que l'on finit par confondre (j'avoue qu'à la fin, ils étaient un peu amalgamés dans mon esprit et j'avais du mal à savoir qui était qui).
    A part ça, si vous aimez les romans historiques rythmés, nul doute que La Bête des Saints-Innocents pourra vous plaire.

    En Bref :

    Les + : un récit historique et rythmé, se passant à une époque que l'on croise peu dans les romans historiques, ce qui est dommage parce qu'elle est au final très intéressante ! 
    Les - :
    de trop nombreuses coquilles et les personnages, foisonnants, que l'on finit par confondre (notamment les personnages secondaires).


    Les Aventures d'Olivier Hauteville, tome 5, La Bête des Saints-Innocnens ; Jean d'Aillon

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • « À présent, elle prend conscience que les arbres, les oiseaux, les nuages et les animaux possèdent un sens qui leur est propre, qui ne dépend en rien des activités humaines. »

     

     

        Publié en 2014 aux Etats-Unis

      En 2020 en France 

      Titre original : Flight of the Sparrow

      Editions 10/18 (collection Domaine Etranger)

      456 pages 

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Baie du Massachusetts, 1672. Bonne mère, bonne épouse, Mary Rowlandson vit dans une communauté de puritains venus d'Angleterre. Lorsque son village est attaqué par des Indiens, elle est capturée et mise au service d'une femme puissante de la tribu. Séparée de ses enfants, réduite en esclavage, souffrant du froid et de la faim, Mary va pourtant découvrir peu à peu des coutumes et une liberté qui vont faire vaciller le socle rigide sur lequel reposait son univers corseté. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Colonie du Massachussetts, années 1670. Mary Rowlandson est une bonne épouse, une mère dévouée. Elle vit dans la petite ville frontière de Lancaster, au milieu d’une population empreinte de rigorisme et de religiosité. Un jour de l’hiver 1675, la communauté est attaquée par les Indiens et Mary est faite prisonnière, ainsi que d’autres femmes et enfants de Lancaster. Elle passera trois mois captive des Indiens, les suivant dans leur pérégrinations, découvrant leur mode de vie au plus près de la nature. Surtout, Mary connaîtra l’humiliation et l’indignité de l’esclavage, mise au service de Weetamoo, une puissante femme de la tribu. Cette expérience la change pour toujours : retournée à la vie « civilisée » c’est-à-dire la vie des colons anglais, Mary n’aura de cesse de s’élever contre les exactions commises contre les tribus indiennes et contre l’esclavage des natifs amérindiens et des peuples d’Afrique. Cela, évidemment, contre l’opinion générale qui ne la comprend pas. Mary devra alors assumer la méfiance et les commérages tandis qu’elle-même se débat dans un véritable cas de conscience, voyant toutes ses certitudes vaciller et se craqueler.
    Comment revenir dans un monde auquel on ne croit plus ?
    Ce que décrit Amy Belding Brown, c’est un peu un « syndrome de Stockholm », cet attachement qui parfois naît chez un prisonnier à l’égard de son geôlier, son ravisseur. D’abord terrifiée par les Indiens, oscillant entre un désir de fuite et parfois de mettre fin à ses jours, Mary, petit à petit, s’ouvre à ce monde nouveau : et si ces païens, présentés comme des sauvages, étaient en fait capables de faire preuve de bonté et de charité, comme n’importe quel chrétien et parfois même, encore mieux qu’un croyant ? Mary découvre progressivement leurs coutumes, leur culture, s’aperçoit que ce qu’elle avait imaginé comme une vie rude ne l’est en fait pas tant que ça ou, du moins, pas plus qu’à Lancaster où les colons anglais sont dépendants d’un environnement hostile, où une vague de forte chaleur l’été peut anéantir tout aussi bien les récoltes que le froid mordant de l’hiver, exposant alors la population au plus grand dénuement, à la famine et aux épidémies. Et même si les Indiens se montrent parfois changeants, lui octroyant parfois quelques grâces et se montrant un moment plus tard hostiles, Mary finit par s’accoutumer à cette vie au plus près de la nature, dans une relative liberté qu’elle découvre, elle, la femme chrétienne assujettie à la communauté et au patriarcat. Quand il faudra revenir à la vie normée de la colonie anglaise, le choc sera tout aussi brutal que l’enlèvement initial et l’attaque de Lancaster. Et Mary se retrouve alors tiraillée envers la loyauté qu’elle ressent envers les Indiens et qu’elle ne peut pas verbaliser et celle qu’elle doit, légitimement, ressentir envers sa communauté d’origine et son époux, Joseph.
    L’histoire de Mary Rowlandson est d’autant plus puissante et édifiante qu’elle est…vraie. Basée sur des faits réels, devrait-on dire, parce que l’auteure a un peu extrapolé à partir des archives disponibles, qui ne sont pas nombreuses et parfois contradictoires.
    Mary White est probablement née vers 1637 en Angleterre. Elle émigre avec sa famille en 1639 vers la colonie du Massachussetts, où ses parents s’installent dans la petite ville de Wenham. Les White font partie de ces vagues d’émigration qui touchent l’Angleterre dans un contexte politico-religieux des plus tendus : depuis 1625 c’est le roi Charles Ier qui a ceint la couronne. Or, Charles Ier, comme sa célèbre grand-mère Marie Stuart, est catholique. Les protestants les plus rigoureux, les conservateurs, les quakers, les puritains, quittent le royaume en masse. Direction les jeunes colonies des Amériques, qui ne sont pas encore les Etats-Unis (en 1620, c’est le cas des passagers du fameux Mayflower, par exemple). Mary passe donc toute son existence dans les colonies britanniques de l’autre côté de l’Atlantique. Elle y mourra vers 1711, à l’âge de soixante-quatorze ans.
    Mariée à Joseph Rowlandson, un pasteur rigoriste, elle en aura plusieurs enfants, qui apparaissent d’ailleurs dans le roman. Joseph n’est pas à proprement parler un fanatique, mais il ne jure et ne voit pas que par Dieu. Tout est signe et œuvre de Dieu, aucune rébellion n’est tolérable, aucune mise en cause du système ou du discours en place. Ces premières colonies des Amériques vivent et respirent en ayant toujours sur les lèvres le nom de Dieu, on lit la Bible toute la journée, la religion n’est même pas une habitude, c’est un mode de vie adopté dès la naissance et que l’on ne quitte plus jamais.
    Par le plus grand des hasards, Mary trouvera sa liberté et son échappatoire de la plus violente des manières. Mais comment s’émanciper de quelque chose que l’on ne discute pas, dans les années 1670 ?
    L’autre aspect du roman que j’avais pressenti, mais sans certitude, c’est la nature, les grands espaces. On est loin, au XVIIème siècle, d’un pays ultra urbanisé comme c’est le cas aujourd’hui. Les Etats-Unis de 2021 n’ont rien à voir avec les premières colonies européennes implantées dans un paysage grandiose et parfois hostile, au milieu de communautés indiennes natives, qui ont évidemment l’avantage de la connaissance du terrain et défendent, légitimement, leurs territoires. C’est ce que découvre d’ailleurs Mary au contact des Indiens : un mode de vie étroitement lié à la nature, un mode de vie qui s’adapte. Les Indiens vivent en communion avec la nature, quitte à mourir de faim, alors que les colons européens cherchent à modeler un territoire, à l’adapter et non à s’adapter, eux. Leurs croyances les orientent plus volontiers vers la terre, l’eau, les éléments et non vers un déisme abstrait qu’ils ne comprennent pas. J’ai d’ailleurs intégré ce livre à une sous-catégorie « Nature » du Pumpkin Autum Challenge et cela convenait absolument. Et on ne peut s’empêcher de se dire, en lisant ce roman, que ce mode de vie des Amérindiens, si proche de la nature, en communion avec elle, est menacé depuis longtemps mais l’est peut-être plus encore aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation et de l’urbanisation galopantes.
    L’Envol du Moineau est aussi un roman très centré sur l’humain. De part l’histoire qu’il raconte, c’est évident. Paradoxalement, je ne me suis pas vraiment attachée à Mary : j’ai ressenti pour elle un peu la même chose que pour Molly, l’héroïne de La Cuisinière, de Mary Beth Keane. J’ai pris plaisir à découvrir leurs histoires mais sans forcément m’attacher à elles : j'ai eu l'impression un peu paradoxale de lire leur histoire de loin tout en ressentant malgré tout une certaine émotion. Cela ne veut donc pas dire que je n’ai pas compati ou que je n’ai pas compris Mary, au contraire. J’ai même trouvé son courage admirable : une fois revenue « à la civilisation », elle sera déterminée à faire valoir sa pensée, en dépit de la réprobation générale, en dépit des réprimandes infantilisantes et condescendantes de son époux, se croyant dans son bon droit et pensant exercer correctement son « devoir » de mari. Comment, quand on a découvert que les femmes peuvent avoir du pouvoir, même sur les hommes, que les femmes sont libres d’aimer leurs enfants comme bon leur semble, que ce qui a toujours été seriné comme la vérité vraie et universelle n’est en fait la vérité que d’une infime part de la population, revenir en arrière ?
    Ce roman, c’est le roman de la résilience, de la prise de conscience, de la découverte, de l’horreur aussi, parce que ce que vit Mary au moment de la prise de Lancaster est innommable et traumatisant. Il nous fait passer par une gamme de sentiments variés, on a parfois envie de tourner les pages, de lire encore et encore, et à un autre moment, on se freine par crainte de découvrir ce qui va se cacher plus loin. Une chose est certaine, c’est qu’il ne laisse pas indifférent.
    La prise de position de Mary contre l’esclavage des Africains et des Amérindiens n’est pas prouvée historiquement mais il est certain que la jeune femme n’a pas dû sortir indemne de sa captivité et il est probable que cette expérience a changé sa façon de voir le monde. Comme je le disais plus haut, le récit n’en est que plus percutant. Bref, si vous aimez les romans historiques, les histoires fortes, les grands espaces, lisez L’Envol du Moineau. Vous découvrirez les Amériques comme vous ne les avez jamais vues.

    En Bref :

    Les + : un récit fort, très bien écrit ce qui ne gâche rien. Il est résonne d'autant plus qu'il est basé sur une histoire vraie. 
    Les - :
    pas vraiment de points négatifs à soulever, concernant cette lecture.


    L'Envol du Moineau ; Amy Belding Brown

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

     

     


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  • « Auriane ne peut se départir de l'étrange impression de s'être perdue dans une description de Rousseau, témoin d'un peuple originel sans péché ni passion : paradoxalement celui qui s'approche le plus d'une forme simple et pure du bonheur. »

    Couverture Aux sources du vent

     

     

     

     

        Publié en 2017

      Editions Pocket

      298 pages 

     

     

     

     

     

    Résumé : 

    1887. A 23 ans, orpheline d'un père couvert de dettes, Auriane accepte de quitter Paris pour devenir préceptrice en Indochine. Après un long voyage, la jeune femme se retrouve en pleine jungle, loin de Saigon et de la douceur de vivre dont elle avait rêvé. Qui plus est, mes deux enfants dont elle devait s'occuper ont été emportés par la maladie. Bientôt livrée à elle-même, Auriane doit trouver sa place dans cet univers à l'équilibre précaire où se côtoient colons, marchands, missionnaires, militaires et indigènes. C'est une toute nouvelle vie, dangereuse et intense, qui l'attend dans ce pays plein de mystères...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 1887, la jeune Auriane n’a d’autre choix que de quitter Paris après la mort de son père, couvert de dettes. Contrainte d’accepter une place de préceptrice en Indochine, elle s’embarque sans se retourner, pour cette colonie française du bout du monde. Là-bas, elle découvre un monde bien différent de celui qu’elle vient de quitter : grandiose, certes mais aussi terriblement dépaysant et dangereux pour cette citadine policée qui n’a jamais rien connu d’autre que les trottoirs parisiens. En Indochine, les villes sont minuscules et la nature, immense, empiète sur tout. Deux saisons se succèdent : l’une, très sèche et l’autre, la mousson, où les ruisseaux se transforment en torrents, emportant routes et chemins. De plus, Auriane déchante quand elle pense s’arrêter à Saigon : la concession de ses futurs employeurs, les de Villardière, se trouve isolée dans une jungle luxuriante, au milieu d’un village de quelques baraques. Dans une humidité constante, au milieu d’une nature hostile, les Européens ont du mal à s’acclimater (on est loin de l’Indochine décrite par Marguerite Duras par exemple). Auriane débarque dans une atmosphère tendue : monsieur de Villardière tente comme il peut de maintenir à flots une concession qui ne demande qu’à couler pour de bon, sa femme Cécile, enceinte, semble près de verser dans une folie due à l’isolement et à la mort de leurs deux enfants ainés, qui ont succombé à des fièvres, mettant de fait Auriane au chômage dès son arrivée chez les de Villardière…
    L’ambiance du roman est assez étrange, tout aussi sombre que ce que le récit en lui-même. On est loin d’un roman dépaysant et lumineux comme peuvent l’être ceux de Sarah Lark par exemple (et pourtant, au départ, j’ai un peu rapproché l’histoire d’Auriane et celle d’Helen, l’une des héroïnes du Pays du Nuage Blanc, qui quitte l’Angleterre pour un poste de gouvernante en Nouvelle-Zélande). La concession française perdue dans les forêts de l’Annam a quelque chose d’inquiétant, presque abandonnée et peuplée de personnages qui ressemblent à des spectres. Les Européens vivent dans un désœuvrement total qui les poussent dans leurs derniers retranchements et Auriane, bientôt seule et livrée à elle-même va devoir se débrouiller par ses propres moyens et comprendre que les conséquences de ses actes ne la concernent plus elle toute seule mais toute une communauté qu’elle a du mal à comprendre et qui le lui rend bien.
    Il n’y a rien de réjouissant dans ce roman mais il dépeint en même temps relativement bien les dures réalités de la colonisation : les préjugés raciaux, l’hostilité parfois larvée mais bien présente entre deux peuples, le dominant et le dominé et la difficile acclimatation de ceux pour qui émigrer n’est pas un choix, comme Auriane. La jeune femme, qui a connu une vie relativement confortable jusque là, découvre que gérer une affaire commerciale sans connaître les us et coutumes du pays peut s'avérer dangereux et va commettre le faux-pas de trop, qui l’entraîne sur une pente plus que glissante…Heureusement, elle peut compter sur l’aide précieuse et discrète de François, jeune métis franco-annamite qui est loin de la laisser indifférente et qui lui enseigne comment fonctionnent les natifs de la région. Bientôt Auriane, d’abord imbue de sa supériorité de Blanche, apprendra à respecter ces gens simples sur qui elle peut compter alors que la France semble bien se ficher comme de sa première chemise de cette région inhospitalière perdue au fin fond de la jungle !

    Ecole Française XIXe siècle. Jonques sur une rivière en Indochine. -  Alain.R.Truong

     

    Jonques sur une rivière en Indochine (tableau de l'école française, XIXème siècle)


    Le roman aurait pu être passionnant s’il ne prenait pas soudainement un virage que je ne me suis pas expliqué, auquel je n’ai pas adhéré d’ailleurs et qui, pour moi, n’a rien à faire ici, disons-le clairement. Il est vraiment difficile de vous découvrir ce revirement de situation, ce rebondissement, sans vous le dévoiler entièrement et je ne veux évidemment pas le faire. Mais je dois avouer que, pour moi, c’est un peu le gros point noir de ce roman. Alors que cela démarrait bien, même si l’ambiance dont je parlais un peu plus haut ne met franchement pas à l’aise (on a l’impression d’arriver dans un monde qui se désagrège lentement), on tombe soudainement dans une intrigue aventureuse peut-être un peu trop poussée. Suivre le combat d’Auriane pour sauver la concession, essayer de s’acclimater, peut-être de développer un peu le village, avec l’aide de moins en moins méfiante des habitants, à la limite, pourquoi pas ? Cela serait resté cohérent alors que là on part dans quelque chose qui, en soi, n’est pas complètement fantaisiste mais l’est quand même un petit peu et rien auparavant ne laisse penser que le roman va prendre un tel revirement. J’avoue donc ressortir perplexe de cette lecture : le début m’a plu, la fin également, le milieu a été, comment dire ? Moins évident. Et pourtant, c’est une bonne grosse moitié du récit, quand même. Dire que j’ai été déçue serait très fort mais je ne peux honnêtement pas dire que j’ai aimé sans condition ce roman. Il m’a vraiment manqué quelque chose pour me sentir vraiment bien dans ce récit. J’ai en plus eu du mal avec le personnage d’Auriane, à laquelle je n’ai pas réussi à m’attacher, je l’ai trouvée d’abord trop méprisante, trop imbue d’elle-même puisque lorsque ces traits de caractère disparaissent, malgré tout je n’ai pas réussi à l’apprécier plus que ça. En revanche, le personnage de François m’a intriguée, je regrette presque que le récit n’ait été centré que sur Auriane et pas un peu plus sur lui.
    Aux Sources du Vent est un roman qui a plein de potentiel, qui est bien documenté et précis. On sent que l’auteur n’a pas foncé tête baissée et s’est intéressé à tout le contexte de l’Annam à l’époque de la colonisation française, aux coutumes ancestrales. Une chronologie bienvenue en fin d’ouvrage nous permet d’en apprendre un peu plus sur cette région du monde qui, au court de son Histoire, est passée sous la coupe de nombreux envahisseurs et oppresseurs. Les paysages sont aussi extrêmement bien décrits et on s’y croirait : la vallée du Mékong, les montagnes recouvertes de jungles inextricables, les petits villages faits de bois et de palmes…Mais voilà : à un moment donné, le récit dérape et ne parvient pas à se redresser et je le regrette beaucoup parce que j’ai eu l’impression que cela lui enlevait un peu de vraisemblance. Je ne suis pas contre une dose d’aventures mais il ne faut pas non plus que cela empiète sur le reste. Bref, je ressors mitigée de cette lecture : pas déçue mais malheureusement pas emballée non plus. Je ne regrette cependant pas de m’être fait mon propre avis sur un roman qui a obtenu autant de bons avis que d’impressions un peu plus nuancées. Vous y trouverez peut-être votre bonheur et je vous le souhaite.

    En Bref :

    Les + : un récit appuyé sur des informations solides et concrètes, une idée de départ vraiment pas mauvaise d'autant plus que l'Indochine n'est pas vraiment valorisée dans la littérature, on en parle peu je trouve...
    Les - :
    ...mais une véritable incompréhension pour la deuxième partie du roman qui part en vrille totalement et c'est dommage alors qu'un peu moins de romanesque aurait donné bien plus de vraisemblance et de cohérence au livre. 


    Aux Sources du Vent ; Frédéric Jeorge

     

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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