• « C'était là une enquête rondement menée. Il n'était pas né, le mécanicien qui enrayerait les rouages la pensée voltairienne ! »

    Couverture Elémentaire, mon cher Voltaire !

     

     

     

        Publié en 2017

       Éditions Le Livre de Poche (collection Policier)

       256 pages

       Cinquième tome de la saga Voltaire mène l'enquête

     

     

     

     

    Résumé :

    Qui en veut à la marquise du Châtelet ? Sa servante est brutalement assassinée, et la voici aux prises avec la police...quand elle n'est pas occupée avec le brillant mathématicien Maupertuis, son amant. Son amant ? Voltaire ne l'entend pas de cette oreille ! Bravant l'interdit qui pèse sur lui depuis la parution des Lettres philosophiques, notre San Antonio des Lumières vole au secours de l marquise. Que ce soit dans les salons parisiens, dans les taudis sous les ponts de la Seine, dans les ateliers de couture ou dans les fabriques de poupées et d'automates, Voltaire ne recule devant aucun stratagème pour déjouer la mécanique du crime - et démontre une fois de plus que, pour un philosophe comme lui, découvrir la vérité n'est qu'un jeu d'enfant.

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Toujours en difficulté à cause de ses Lettres philosophiques, éloigné de Paris pour ne pas dire exilé, Voltaire se morfond à Cirey, dans l’antique château des du Châtelet où les courants d’air sont au moins aussi nombreux que les longues heures oisives…et le moins que l’on puisse dire, c’est que Voltaire s’ennuie en Lorraine. Lassé de ramasser et de manger les mirabelles de la région, voilà notre philosophe qui se sent soudain l’âme d’un sauveur quand il apprend que sa bien-aimée Emilie du Châtelet est en butte à la police parisienne, symbolisée par l’inflexible lieutenant Hérault. Voilà donc notre philosophe en perruque Régence qui prend la clé des champs pour voler au secours de la belle marquise traductrice de Newton…mais c’est sans compter le cœur d’artichaud de la jolie mathématicienne, qui n’a rien trouvé de mieux que de remplacer son Voltaire par un confrère, le mathématicien Maupertuis. Blessé dans son orgueil, le philosophe se retrouve malgré tout embringué dans une affaire des plus confuses où il est question de servantes assassinées et de poupées maléfiques… tout un programme, surtout quand il s'agit de faire le lien entre les deux !!
    Je vous préviens tout de suite : si vous lisez cette saga pour l’intrigue policière pure, vous allez être déçus ! Ce qui est le plus intéressant dans cette série, c’est vraiment le comique de situation. Plus qu’un véritable roman policier, l’enquête et le crime ne sont là que prétextes pour développer autre chose : Lenormand joue bien plus sur les personnages, l’humour et le décalage et c’est vraiment ça qui me plaît dans cette saga. D’ailleurs, si j’avais un petit bémol à soulever ce serait justement que l’intrigue policière est un peu confuse dans ce tome, sans que cela ne m’ait trop gênée pour autant. En effet, ce fut un plaisir de retrouver Voltaire, toujours imaginatif quand il s’agit de tirer la bourre à la police, toujours aussi irrévérencieux, sans-gêne, orgueilleux. Le pauvre abbé Linant, qui ne connaît rien à la philosophie hormis Épicure et dont la sottise n’a d’égal que l’appétit, n’est toujours pas à la fête ; quant à Emilie du Châtelet, elle nous fait encore une fois la démonstration que porter des jupons et un corset n’empêche pas d’être un homme comme les autres et de démontrer par A plus B dans une équation parfaite qu’une enquête de police n’est finalement pas plus compliquée à déjouer que le plus délicat des calculs.
    Élémentaire, mon cher Voltaire ! est un roman de cosy mystery (même si la saga, publiée depuis de nombreuses années n'est pas présentée comme telle) simple et efficace. Pas parfaite, cette saga n’en est pas pour autant désagréable à lire, c’est léger, frais et sans prise de tête, on sourit et on rit souvent devant les répliques imparables et les nombreuses références (souvent anachroniques) de l’auteur. Un bon petit roman facile à lire et qui vous divertit du début à la fin. Une façon de revoir l'Histoire sans se prendre au sérieux et de temps en temps, ça fait du bien !

    En  Bref :

    Les + : c'est toujours un plaisir de retrouver Voltaire, qui déploie des trésors d'irrévérence et l'univers de cette saga qui ne se prend pas au sérieux.
    Les - :
    une enquête peut-être un peu confuse dans ce cinquième opus.


     

    Voltaire mène l'enquête, tome 5, Elémentaire mon cher Voltaire ! ; Frédéric Lenormand

       Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     

    • Retrouvez tous mes autres billets sur Voltaire mène l'enquête :

    La baronne meurt à cinq heures (tome 1)

    Meurtre dans le boudoir (tome 2)

    Le diable s'habille en voltaire (tome 3)

    Crimes et condiments (tome 4)


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  • « Elle savait que, bien souvent, le meilleur moyen de faire parler quelqu'un était de garder le silence. »

    Couverture Les dames de Marlow enquêtent, tome 1 : Mort compte triple

     

     

           Publié en 2021 en Angleterre 

       En 2021 en France (pour la présente édition)

       Titre original : The Marlow Murder Club

       Editions de La Martinière 

       390 pages 

       Premier tome de la saga Les Dames de Marlow           enquêtent

     

     

    Résumé :

    C'est drôle, c'est exquis, c'est anglais ! Quand Miss Marple rencontre le Capitaine Marleau : la série phénomène dont vous ne pourrez plus vous passer. 

    Dans la petite ville de Marlow, en Angleterre, Judith Potts, 77 ans, mène la vie qui lui plaît. Elle boit un peu trop de whisky et se baigne toute nue dans la Tamise, et alors ? Au pays des excentriques, elle est la reine ! 

    Un soir, elle entend, provenant de la maison de son voisin, un cri suivi d'un coup de feu. Elle en est sûre : un meurtre a été commis. Mais la police ne la croit pas. Pas d'énigme sans solution pour Judith Potts ! La vieille anglaise passionnée de mots-croisés va se lancer dans l'enquête avec, à ses côtés, Becks, la femme du vicaire, et Suzie, la promeneuse de chien et commère attitrée de Marlow. Vous reprendre bien un nuage de crime avec votre thé ? 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Bienvenue dans la Thames Valley, à Marlow très exactement, petite cité proprette nichée dans les boucles de la Tamise, en amont de Londres. C’est là que nous faisons la connaissance de notre fin limier, Judith Potts, septuagénaire un peu atypique et décalée, qui n’aime rien tant que les grilles de mots croisés, le whisky et se baigner nue dans la Tamise !
    Un soir de canicule, alors qu’elle s’adonne à une petite brasse derrière son jardin, Judith entend un coup de feu qui retentit dans la propriété de son voisin, Stefan Dunwoody. Ni une ni deux, la vieille dame qui n’a pourtant rien d’une retraitée rangée, décide d’en savoir plus sur ce qu’il s’est passé de louche chez son voisin, à plus forte raison lorsqu’il apparaît que Stefan a été assassiné dans son jardin d’une balle dans la tête. Qui pouvait bien lui en vouloir ? Voilà Judith transformée en Miss Marple, n’hésitant pas à se mettre en danger pour élucider cette affaire, dans laquelle elle est secondée par Becks, la femme du révérend de Marlow et Suzie, une excentrique quinquagénaire qui gagne sa vie en gardant et en promenant des chiens. Les trois femmes, que tout oppose mais qui vont pourtant se lier d’amitié, décident d’enquêter de concert – et en parallèle de la police, bien sûr – sur cette affaire qui met en émoi la tranquille petite communauté de Marlow. Alors, quand le meurtre de Stefan est suivi par un autre, puis un autre encore, la petite ville n’est pas loin de basculer dans la panique la plus totale, d’autant plus que la police semble piétiner. Judith, Becks et Suzie vont devoir mettre leurs méninges à rude épreuve pour parvenir à bout d’une affaire qui semble, de prime abord, bien embrouillée.
    Quelle joie de rencontrer enfin Judith Potts ! Ça fait des mois que je voulais lire ce premier tome des Dames de Marlow, un cosy mystery qui en a séduit plus d’un sur les réseaux sociaux. La couverture so british m’a beaucoup plu et puis le résumé me tentait (même si, concernant les cosy mystery, en règle générale je suis plus attirée par ceux qui ont une trame historique en toile de fond) : cette vieille dame de 77 ans mais qui a la pêche de ses trente ans et qui s’improvise enquêtrice, forcément, elle pique la curiosité ! Comme prévu, j’ai beaucoup aimé Judith, son côté un peu excentrique totalement assumé, sa grande maison au bord de la Tamise, pleine de désordre et de vieux journaux. Quant à Becks et Suzie, ses deux acolytes, tout les oppose : l’une est l’épouse modèle du révérend de la ville, entretenant à la perfection sa maison où pas un grain de poussière ne subsiste, mère parfaite, excellente cuisinière, bref, l’archétype de la femme au foyer idéale mais qui s’ennuie quand même un peu dans ce rôle-là, tandis que Suzie est une femme de cinquante ans, célibataire, pas hippie mais un peu bohème, entourée d’animaux et qui roule dans un vieux van complètement déglingué. Pourtant, une véritable alchimie s’établit entre les trois femmes et, on peut même dire, une amitié qui s’étoffe à mesure qu’elles se prêtent main-forte pour élucider le mystère autour de la mort de Stefan Dunwoody et des deux autres victimes.
    Mort contre triple est donc le premier tome de la saga Les Dames de Marlow, de Robert Thorogood, qui écrit aussi pour la télévision et a notamment créé la série Meurtres au paradis. On retrouve dans ce premier volet tout ce qui fait un bon cosy murder : les enquêteurs, des gens lambda qui ne sont pas du tout issus de la police, une petite communauté en principe sans histoires. Et puis les paysages de l’Angleterre qui, je trouve, se prêtent tout à fait aux intrigues des cosy mystery. D’ailleurs, j’avoue que je m’attendais vaguement à une intrigue qui se serait passée en hiver ou en automne, dans les brumes anglaises et puis…non, pas du tout ! Nous sommes en été et il règne une touffeur caniculaire sur le sud de l’Angleterre ! Mais qu’importe. Cela n’est absolument pas gênant.
    J’ai beaucoup ri ! C’est frais, décalé, rafraîchissant. Avant Les Dames de Marlow, j’ai lu Les Graciées, de Kiran Millwood Hargrave, un très beau roman mais à l’ambiance particulièrement tendue et poisseuse : j’avais vraiment besoin d’une parenthèse, d’une bulle de fraîcheur après ça et Mort compte triple me l’a totalement donné. J’ai suivi cette enquête avec beaucoup d’intérêt, me posant maintes questions au fur et à mesure des découvertes de Judith et ses compères. Je me suis plu à visualiser Marlow, ses petites rues tranquilles, ses belles maisons au bord du fleuve, son club d’aviron…très anglais, comme je vous le disais un peu plus haut. Et puis on découvre aussi que sous l’aspect carte postale d’une petite ville de province sans histoire, se cachent bien plus de choses qu’on ne pourrait croire : jalousies, inimitiés, ambitions… comme partout, en fait. Sauf que là, cela conduit à des meurtres. Et ce, pour notre plus grand plaisir (oui, je sais, ça fait bizarre de le dire comme ça) parce que sinon, on n’aurait pas rencontré Judith, ni Becks ni Suzie.
    Alors oui, on peut considérer que les cosy mystery ne sont pas de la grande littérature. Certes. Et qu’il y en a partout. Encore d’accord. Mais…et alors ? C’est frais, c’est drôle, ce n’est pas prise de tête : n’est-ce pas ça que l’on demande aux cosy mystery ? Je peux donc vous dire que ce premier tome des Dames de Marlow remplit tout à fait son office et ce sera avec beaucoup de plaisir que je découvrirai les autres enquêtes de la série parce que c’était bien sympa. J’ai vraiment adoré Judith et Marlow !

     

    En Bref :

    Les + : le personnage totalement décalé de Judith Potts, l'ambiance du roman, pleine d'humour et de fraîcheur.  
    Les - : aucun point négatif à soulever, c'était savoureux à souhait.  
     


    Les Dames de Marlow enquêtent, tome 1, Mort compte triple ; Robert Thorogood

       Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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  • « Il ne leur restait qu'une certitude, dans cette affaire : ils ne pouvaient plus avoir de certitudes. »

    Couverture Au service secret de Marie-Antoinette, tome 2 : Pas de répit pour la Reine

     

     

      Publié en 2019

      Editions de La Martinière 

      331 pages 

      Deuxième tome de la saga Au service secret de          Marie-  Antoinette

     

     

     

    Résumé :

    C'est la guerre des farines : le peuple a faim ! Louis XVI s'en moque et continue de s'affairer à ses passe-temps : la serrurerie et l'horlogerie. A Marie-Antoinette de remonter ses manches ! Mettre la main sur un mystérieux trésor inca tomberait à pic pour acheter du pain à ses sujets. Mais gare à la malédiction qui frappe tous ceux qui s'approchent de l'or !

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Quel rapport entre Marie-Antoinette, jeune reine de France, une modiste, un coiffeur, un trésor inca ancestral et la guerre des Farines ? A première vue, aucun. Mais c'est sans compter l'imagination débordante et un brin irrévérencieuse de Frédéric Lenormand !
    Voguant sur la vague des cosy murder/cosy mystery qui sont très à la mode depuis quelques temps, l'auteur de Voltaire mène l'enquête nous propose ici une saga truculente et savoureuse comme un maracon, dans laquelle Marie-Antoinette, reine iconique s'il en est, tient le haut de l'affiche...tenez-vous bien, comme cheffe d'un renseignement parallèle à celui de la couronne.
    Et les deux émules de Sherlock Holmes auxquelles elle fait appel ne sont autre que sa modiste, Rose Bertin et son coiffeur, Léonard Autier.
    Tous deux ont réellement existé : Rose Bertin a été effectivement la modiste de Marie-Antoinette, si influente disait-on, qu'on la surnommait la « Ministre des Modes ». Elle tenait boutique à Paris, au Grand Mogol, où toutes les aristocrates et bourgeoises de la capitale se pressaient pour copier la reine.
    Quant à Léonard, il est connu pour avoir inventé les coiffures extravagantes qui caractérisent le règne de Marie-Antoinette, faites d'armatures métalliques sur lesquelles les cheveux, vrais ou postiches, viennent créer de véritables pyramides souvent surmontés de poufs thématiques, imaginés justement par Rose Bertin (ainsi du pouf à l'inoculation, porté par la reine et ses dames après que le roi Louis XVI et ses frères aient été inoculés de la petite vérole).
    Et voilà Rose et Léonard, qui ne raffolent pas l'un de l'autre, obligés de collaborer pour le service de leur reine bien-aimée - et qui, disons-le pragmatiquement, est aussi leur gagne-pain.
    Après L'enquête du Barry, qui nous lançait sur les traces d'un somptueux bijou volé, Pas de répit pour la reine nous offre une intrigue encore plus surréaliste mais on retrouve avec bonheur nos deux protagonistes et on n'aime rien tant que leurs prises de bec et leur compétition larvée.
    Nous sommes donc en 1775 : Louis XVI et Marie-Antoinette règnent depuis moins d'un an et sont déjà confrontés à leur première révolte populaire. Le prix des grains et donc du pain a augmenté en flèche, affamant les plus pauvres. Dans Paris et ailleurs, les boulangeries sont prises d'assaut. Cette crise alimentaire, découlant notamment du système libéral mis en place par Turgot, le contrôleur général des Finances, que l'Histoire a retenu sous le nom de Guerre des Farines.
    Parce que Louis XVI, toujours indécis, préfère se consacrer à des ouvrages de serrurerie ou d'horlogerie, Marie-Antoinette décide de prendre le taureau par les cornes et d'agir. Quand elle apprend qu'un mystérieux trésor des Amériques circulerait dans le royaume, elle met Léonard et Rose sur le coup : et si cet or inespéré pouvait tomber à point nommé, afin de mettre fin aux émeutes et nourrir le peuple ?
    Trimbalant avec eux une mystérieuse autant que désagréable statuette inca surnommée Carmencita et qui pourrait peut-être bien être plus précieuse qu'il n'y paraît au premier abord et que sa mine renfrognée le laisse penser, les deux acolytes se lancent donc sur la piste du trésor de Panamá qui, depuis le XVIIème siècle, semble avoir porté malheur à tout ceux qui l'ont approché. Et quand les morts commencent à apparaître sur leur chemin comme autant d'embûches, le coiffeur et la modiste, pourtant relativement cartésiens, ne sont pas loin de le croire...
    Encore une fois, j'ai beaucoup aimé cette petite enquête. Alors oui, elle ne paye pas de mine mais c'est toujours un plaisir de retrouver Frédéric Lenormand et son style inimitable. Il m'a toujours beaucoup fait rire dans Voltaire mène l'enquête et je retrouve là cette plume familière, au service d'une saga qui sort malgré tout de l'ordinaire.
    Si vous aimez les enquêtes très tortueuses effectivement, vous risquez de rester sur votre faim. Mais si, comme moi, vous aimez le contexte historique et les personnages mis en avant dans cette saga, à commencer par Marie-Antoinette, vous aimerez probablement la retrouver...là où ne l'attend pas, finalement. Frédéric Lenormand joue avec ses personnages et ce, pour notre plus grand plaisir. Et en même temps, il ne faut pas oublier que l'auteur connaît son sujet sur le bout des doigts et prend prétexte de dénoncer les absurdités du XVIIIème siècle pour montrer du doigt, par ricochet, celles de notre époque.
    Bref, vous l'aurez compris, c'est encore un succès pour moi et c'était un grand plaisir de retrouver Rose et Léonard dans cette deuxième enquête. Une lecture légère et sans prise de tête, qui vous fera rire et sourire bien souvent.

    En Bref :

    Les + : une lecture légère en apparence mais qui n'en dénonce pas moins certains travers de la société du XVIIIème siècle et prend plaisir à les mettre en exergue avec ceux de notre temps, des personnages intéressants, truculents et hauts en couleur. 
    Les- :
    pour moi, aucun. Sans être la saga policière du siècle, ça se laisse lire, c'est plaisant et c'est tout ce que j'aime, donc pas de point négatif à soulever.


    Au Service Secret de Marie-Antoinette, tome 2, Pas de répit pour la reine ; Frédéric Lenormand

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  • « Où va le monde, grands dieux ! De mon temps, des choses pareilles n'existaient pas. Les gens savaient tenir leur place. Ils étaient bien trop occupés à travailler pour aller profaner les tombes de leurs supérieurs.  »

    Couverture Resurrection Row

     

     

           Publié en 1981 en Angleterre 

       En 2012 en France (pour la présente édition)

       Titre original : Resurrection Row

       Editions 10/18 (collection Grands Détectives)

       314 pages 

       Quatrième tome de la saga Charlotte et Thomas         Pitt 

     

     

     

    Résumé :

    Qui donc s'amuse à déterrer les morts du très chic quartier de Gadstone Park ? S'agit-il de farces de mauvais goût ou faut-il y voir une plus sombre menace ? Chargé de l'enquête, Thomas Pitt se perd en conjectures. Mais le code de bonne conduite de la haute société anglaise ne tardera pas à se craqueler, révélant sa corruption et sa fausse respectabilité. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Resurrection Row est le quatrième tome des Enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, les deux héros victoriens d'Anne Perry, rencontrés pour la première fois dans L’Étrangleur de Cater Street
    Nous sommes toujours à la fin du XIXème, à Londres. Un soir de brouillard, un cadavre vêtu d’un uniforme de cocher, est retrouvé dans les rues de Londres. L'effroi s'empare alors de la ville lorsqu'on s'aperçoit que le cadavre en question a été déterré. Thomas Pitt est chargé de faire la lumière sur cette sordide affaire qui semble toucher un quartier très huppé de Londres, Gadstone Park. Encore une fois, Thomas Pitt se retrouve confronté à une histoire louche et probablement criminelle mais surtout à l’omerta instinctive qui se met aussitôt en place dans la haute société quand elle se trouve soudain éclaboussée par le scandale. Qui peut s’amuser ainsi à déterrer des corps et à les mettre en scène de manière aussi macabre, sur un cab, dans une église, sur un banc dans un parc ? Pitt peut-il s’aviser de soupçonner les habitants du Park et surtout que cachent-ils derrière les belles façades de leur demeure et leurs valeurs bourgeoises ? Et si cette affaire en cachait une autre ?
    Cette quatrième enquête est dans la veine des trois précédentes : on retrouve nos deux enquêteurs, le policier Thomas Pitt et son épouse, Charlotte, quoique celle-ci soit un peu moins présente ici. En soi, il n’y a rien de révolutionnaire ici et si vous aimez les romans policiers vraiment très rythmés avec des rebondissements à chaque chapitre, effectivement vous risquez d’être déçu. Mais si, comme moi, vous aimez les intrigues qui prennent le temps, qui permettent aussi de développer d’autres sujets en parallèle, pourquoi pas ? L’avantage de cette saga, c’est que vous pouvez lire les tomes indépendamment. Resurrection Row peut être un bon point de départ si vous découvrez les romans policiers historiques, par exemple.
    J’ai par exemple apprécié que l’aspect social soit encore plus présent ici et pas seulement en filigrane comme dans les trois tomes précédents. On ne le dira jamais assez mais l’époque victorienne et une époque de grands contrastes, de grande richesse comme de grande précarité. Les beaux quartiers voisinent avec les bouges sordides des docks ou de Whitechapel, où la misère s’accompagne évidemment d’une mortalité très forte et d’épidémies en tous genres. Ce contraste entre les classes est ici encore plus marqué, peut-être justement parce que deux habitants de Gadstone Park, Somerset Carlisle et Edward St-Jermyn, ont fait de l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres leur cheval de bataille. On prend alors conscience du fossé qui sépare les nantis et les miséreux et de la futilité des premiers, confits dans de vieilles traditions et de fausses convenances hypocrites.
    Simple mais efficace, voilà ce qui me viendrait à l’esprit pour décrire succinctement ce roman. Sans être révolutionnaire, ça se lit bien, c’est bien écrit et fluide. On suit finalement deux intrigues en une, avec ce fond social vraiment intéressant et bien décrit, assez effroyable aussi quand on pense que cela n’est pas si lointain que ça (à peine 150 ans). Bref, un tome qui ne m’a pas déçue et qui me donne envie de continuer à lire cette saga policière dont l’un des points forts est le couple central formé par l’inspecteur Pitt et son épouse Charlotte, d’un rang social bien plus élevé mais qui n’a pas hésité à renoncer à son aisance financière par amour.
    Anne Perry reste définitivement une référence en terme de romans policiers, c’est certain. rencont

    En Bref :

    Les + : une enquête policière, sociale et historique, simple mais malgré tout très efficace. 
    Les - :
    comme beaucoup d'autres lecteurs, je soulignerai seulement une fin un peu abrupte, on ne s'y attend pas.


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  • «  Parmi toutes les abbayes ici ou sur le continent, c'est la plus sacrée, la plus révérée. Son air même est sanctifié et le culte qu'on lui rend remonte à l'aube de la chrétienté, peut-être même au-delà - cet endroit respire le mystère. Si Avalon existe quelque part, c'est là. Il y'a une vibration qui pousse à tomber à genoux. »

    Couverture Le secret des tombes

     

     

         Publié en 2009 en Angleterre 

      En 2017 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Relics of the Dead / Grave Goods

      Editions 10/18 (collection Grands Détectives)

      402 pages

      Troisième tome de la saga Adelia Aguilar

     

     

     

    Résumé :

    Angleterre, 1176. La paisible abbaye de Glastonbury, site sacré associé à la légendaire Avalon du roi Arthur, a été détruite par un incendie criminel. La traque du coupable est vite abandonnée devant une découverte macabre : le feu a révélé la présence de deux squelettes. La taille et l'état des cadavres relancent la rumeur : s'agirait-il des dépouilles d'Arthur et Guenièvre ? Henri II, qui tente de mater un soulèvement au pays de Galles où la légende d'Arthur le Libérateur reste vivace, utiliserait bien la preuve de sa mort pour détruire tout espoir d'indépendance. Il fait appel à Adelia Aguilar, diplômée de la grande école de médecine de Salerne, pour examiner les corps. Mais certains sont prêts à tout pour que l'identité des morts reste secrète...

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Quel plaisir de retrouver Adelia pour une troisième enquête ! Nous sommes en 1176 et l'enquêtrice spéciale du roi Henri II Plantagenêt est de nouveau réquisitionnée pour résoudre une nouvelle énigme. Alors que l'abbaye de Glastonbury vient d'être anéantie par un terrible incendie, deux corps viennent d'être mis au jour dans son cimetière : et tout porte à croire qu'il s'agirait de ceux d'Arthur et Guenièvre, les souverains légendaires, dont on dit que les corps reposent sur l'île d'Avalon (assimilée peu à peu à Glastonbury).
    Parce qu'Henri II se débat alors au Pays de Galles où les revendications sont fortes et où la rébellion couve, il voit dans cette découverte un bon moyen de mettre un terme aux croyances immémoriales qui imaginent qu'Arthur est simplement endormi à Avalon et va un jour revenir au monde ; comme par hasard, ces croyances sont particulièrement ancrées chez les gallois...
    Voilà donc qu'Adelia et Mansur, flanqués de Gyltha et de la petite Allie, qui quittent leur havre près de Cambridge pour s'engager dans une enquête à haut risque...D'autant plus qu'une bonne amie d'Adelia, dame Emma Wolvercote, a disparu sans laisser de traces près de Wells, ne laissant pas l'esprit de l'enquêtrice en repos. En plus de ça, il semblerait que dans cette ville ravagée par les flammes, on voie d'un mauvais œil l'enquête d'Adelia : qui donc n'a-t-il pas intérêt à ce que les squelettes attribués à Arthur et Guenièvre ne soient pas identifiés ? Que cache la poignée de moines qui continue à vivre dans les ruines de l'abbaye et à entretenir tant bien que mal son souvenir ? Et les deux taverniers de Glastonbury ont-il des intentions vraiment claires ? Cette enquête brouillera bien des pistes et fera tomber les masques, révélant derrière une façade des caractères bien plus complexes ou des blessures insoupçonnées.
    Comme dans La Confidente des Morts et La Morte dans le Labyrinthe, j'ai apprécié de suivre cette troisième enquête d'Adelia, dans un lieu comme l'abbaye de Glastonbury, qui a alors un rayonnement particulièrement important au sein de la chrétienté. On admire toujours autant les capacités de déduction et la perspicacité de la jeune médecin, qui ne recule devant rien pour faire la lumière sur les énigmes qu'on lui confie. Ancienne étudiante de la réputée école de Salerne, formée à ce que l'on pourrait appeler la médecine légale par son père adoptif, à Naples, Adelia est un personnage qui n'a rien à faire au XIIème siècle : elle exerce finalement une activité que l'on pourrait rapprocher de notre police scientifique contemporaine, ce qui est totalement anachronique et inconcevable au Moyen Âge et pourtant, ça fonctionne ! Forte d'une érudition que bien des hommes n'ont pas, Adelia a des compétences qui peuvent à l'époque paraître un peu surnaturelles mais qui, du coup, la servent tout particulièrement parce qu'elle ne trouve pas en face d'elle de compétiteur digne de ce nom. Et le roi Plantagenêt a bien compris ce qu'il pourrait en tirer, quitte à utiliser Adelia à sa guise (ou plutôt, officiellement, Mansur car tout Maure qu'il est, il est préférable d'utiliser les services d'un médecin infidèle plutôt que d'une femme chrétienne).
    J'avoue que cette enquête me tentait peut-être plus que les autres parce qu'il y est question de la légende arthurienne et de la supposée découverte des trombes d'Arthur et Guenièvre. Et, bien que déplacée dans le temps, cette découverte eut bien lieu : c'était en 1190, toujours à Glastonbury, où l'on exhuma deux corps que l'on identifia comme celui du roi breton légendaire et de son épouse. Mais finalement, cette histoire de tombes, bien que donnant son titre au roman, n'est pas omniprésente non plus et sert plus de trame de fond que de véritable fil rouge. A la lecture de ce roman, j'ai finalement plus eu l'impression que c'était le mystère de la disparition d'Emma Wolvercote et de sa mesnie, qui préoccupe le plus Adelia, même si elle continue d'enquêter discrètement à Glastonbury comme le lui a demandé Henri II. J'aurais pu être déçue de cela mais ce ne fut pas le cas.
    Cette troisième enquête de la confidente des morts se déroule sans heurts, elle est fluide, facile à lire, cohérente. Je n'aime pas les enquêtes trop embrouillées qui finissent par me perdre (la faute à mon esprit peu logique - je n'aurais pas fait un bon flic). Et l'humour de l'auteure, toujours bien présent, n'est pas non plus pour me déplaire (je crois que je ne me suis pas encore remise de l'expression imagée « cinglé comme un furet » !) : cela apporte une certaine authenticité au texte avec des dialogues très oraux et donc dynamiques.
    Bref, encore une fois, ce fut un bon cru et, pour rester dans le lexique du vin, je dirais même qu'Adelia se bonifie avec le temps. Elle qui était si brusque et pas forcément hyper accessible dans le premier tome craquelle un peu la coquille et apparaît plus humaine et attachante également. Une saga à découvrir ou à faire découvrir si vous aimez les enquêtes policières simples mais efficaces, avec un contexte historique intéressant en arrière-plan.

    En Bref :

    Les + : cette enquête qui nous emmène à la rencontre d'un personnage certes fictif mais fondateur de l'Histoire anglaise (le Roi Arthur) est bien menée et j'avoue que l'humour corrosif d'Ariana Franklin marche toujours très bien avec moi (j'avoue que j'ai souvent ri, amusée par telle ou telle expression). 
    Les - :
    pour moi, aucun point négatif à soulever.


    Adelia Aguilar, tome 3, Le Secret des Tombes ; Ariana Franklin

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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