• Une Bonne Âme ; Audrey Perri

    « Ainsi, qu'elles pleurent ou qu'elles aient les joues sèches, qu'elles soient arrivées à pied, en voiture, en transports en commun ou à dos de mulet, elles avaient toutes une chose en commun : la honte. Et cette honte, Ada pouvait les en débarrasser. »

    Une Bonne Âme ; Audrey Perri

     

    Publié en 2017

    Editions Librinova (livre numérique)

    172 pages 

    Résumé : 

    Londres, 1899.
    Florence Jones, jeune mère célibataire, décide de faire adopter sa fille Sélina, faute de pouvoir la garder auprès d'elle. Elle se tourne alors vers Mrs Hewetson, l'une de ces fermières de bébés qui pullulent dans la capitale et qui affirme pouvoir s'occuper de son enfant. Mais Florence ignore encore que cette femme, loin d'être la bonne âme qu'elle prétend être, est déjà impliquée dans la disparition de nombreux enfants...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Aujourd'hui, je reviens pour une chronique assez particulière puisque c'est la première fois que je rédige un billet sur un livre écrit par quelqu'un que je connais. Connaître est peut-être un bien grand mot car nous ne nous sommes jamais vues mais Audrey Perri, l'auteure de cette nouvelle, est aussi une blogueuse, avec qui j'échange depuis quelques mois et que je prends toujours plaisir à lire, sur son blog Cellardoor. Car si son nom ne vous dit rien, peut-être celui de son blog, lui, vous sera plus familier ? Celladoor est une page que j'ai découvert par hasard il y'a près d'un an. Une page très variée, où Audrey rédige des billets littéraires ou cinématographiques... Pour ma part, ce sont les premiers qui m'ont intéressée, surtout quand je me suis rendu compte que nous avions toutes les deux sensiblement les mêmes lectures et des avis similaires, le plus souvent. J'ai commenté ses articles, Audrey m'a rendu la pareille : suffisamment rare sur la blogo pour que ce soit signalé, d'ailleurs ! Bref... et depuis janvier dernier, nous avons beaucoup échangé via nos blogs respectifs. J'ai donc été très contente pour elle quand j'ai appris en octobre dernier que sa nouvelle avait été récompensée et allait être publiée par Librinova. Bon, c'était un livre numérique... et je ne suis pas fan de la lecture numérique, ce n'est pas trop mon truc. Mais s'il y'a bien quelqu'un qui, une fois, pouvait me faire approcher un livre numérique, c'était bien elle ! Le résumé de sa nouvelle, Une Bonne Âme, avait tout pour me plaire et a fini de me convaincre. Inspirée par un faits divers de la fin du XIXème siècle, Audrey nous emmène donc en Angleterre, en pleine époque victorienne. C'est une époque passionnante, je trouve. Une époque très paradoxale, aussi : la croissance de l'industrie s'accompagne aussi d'une paupérisation grandissante, surtout dans les grandes villes et les plus défavorisés se voient entassés dans des taudis, où la mortalité et les maladies ont la part belle. La modernité naissante s'accompagne malheureusement de conditions de vie absolument épouvantables et qui vont perdurer d'ailleurs au siècle suivant. Dans ces conditions, elles furent nombreuses celles qui, pour tout un tas de raisons, se virent obligées, à un moment où un autre de leur existence, d'abandonner un ou plusieurs enfants. Il y'avait les mères de famille, accablées par des grossesses répétées et qui finissaient par se défaire des nouveau-nés qu'elles ne pouvaient pas nourrir. Et il y'avait celle dans une situation bien plus délicate, celles qui, à la suite d'un moment d'abandon, se retrouvent enceintes et célibataires. Comme le dit bien l'auteure à la fin de sa nouvelle, l'époque victorienne se caractérise par un puritanisme extrême, même si cela n'est pas inhérent à l'Angleterre de l'époque. On n'est pas tendre avec les fille-mères à l'époque et cela, quel que soit le pays. Encore fortement marqués par une éducation marquée par la religion, les gens sont particulièrement peu indulgents devant ce qu'ils considèrent comme une faute et comme une honte. Il n'est pas rare que les jeunes femmes soient rejetées, même par leurs propres familles, pas prêtes à endosser une mise au ban de la société. Ne s'ouvrent alors à elles que des solutions terribles : l’avortement, clandestin et illégal, au risque d'y laisser leur vie, le suicide ou les fermières à bébés. Dans le meilleur des cas, certaines mères célibataires parvenaient à trouver des solutions leur permettant de protéger leur enfant, en les plaçant en nourrice, par exemple, dans l'espoir de les reprendre un jour avec elles. Mais, la plupart du temps, c'est entre les trois premières solutions que les malheureuses étaient obligées de choisir. Et, à une époque où les abandons d'enfants sont monnaie courante, des réseaux interlopes se développent, qui flirtent avec la criminalité et la petite délinquance. Des réseaux qui profitent du désespoir de ces mères pour mieux les manipuler. Des faits divers comme celui traité dans Une Bonne Âme, il y'en a certainement eu des dizaines, des centaines. Audrey, elle, a choisi de s'intéresser au cas d'Ada Williams, fermière à bébés -la bonne âme qui a donné son titre à la nouvelle- finalement confondue et jugée en 1900. Elle a existé, tout comme Florence Jones, l'autre personnage principal de la nouvelle et sa fille, Sélina Ellen Jones.
    Cette nouvelle illustre bien une époque, dans toute sa cruauté et nous démontre bien que, si elle n'était pas tendre avec les couches sociales les moins favorisées, elle ne l'était pas non plus pour les femmes et ce, quel que soit leur rang. Dans ces histoires malheureusement courantes, les jeunes femmes se trouvaient confrontées à la lâcheté de l'homme qui les avait mises enceintes et au rejet de la société qui ne pouvait pas les tolérer. Une femme n'était reconnue que mariée et mère de famille, c'était à ce moment-là le seul statut auquel elle pouvait prétendre et qui était gage de respectabilité. Et gare à elle si elle s'éloignait un tant soit peu du chemin tracé pour elle par une société bien-pensante et hypocrite. De là alors l'apparition de femmes comme Ada Williams, profitant du malheur des autres pour s'enrichir et qui, parfois, dévient jusqu'à verser dans les crimes les plus sordides.
    Une Bonne Âme se construit autour de deux figures féminines antagonistes, Florence et Ada mais qui, on s'en rend compte au fil de la lecture, ne sont finalement pas éloignées l'une de l'autre autant qu'on pourrait le croire. J'ai vraiment apprécié que l'auteure ne tombe pas dans une sorte de manichéisme mal venu qui était justement l'écueil à éviter. On pourrait pourtant tellement facilement se laisser aller à noircir les traits de la fermière à bébés, objet d'incompréhension et dégoût, pour nous. Mais en distillant des événements de son passé, l'auteure nous permet de nuancer notre jugement. Il est hors de question bien sûr d'excuser ni même d'expliquer le comportement déviant et criminel d'une femme qui mérita assurément la peine à laquelle elle fut condamnée. Mais en lui donnant un soupçon de complexité, l'auteure nous permet d'entrevoir le mécanisme qui se met en place progressivement et peu amener quelqu'un à verser progressivement et irrémédiablement, dans une spirale néfaste qui l'emporte et l'empêche de faire machine arrière. Ada, dans la nouvelle, sans être véritablement touchante, a des failles et j'ai apprécié qu'elle ne soit pas qu'un monstre froid dénué de sentiments, de doutes et de culpabilité, parce que ce n'est pas le cas. Moi qui pensais la détester au final, si je ne me suis pas attachée à elle, je dirais que je me suis intéressée à son personnage parce que je l'ai trouvé complexe et très bien travaillé.
    Je me suis par contre beaucoup attachée à Florence Jones qui n'est pas, elle non plus, qu'une pauvre victime faible, aisément manipulable et trompée. Florence est une jeune femme modeste, comme il y'en a tant à Londres à cette époque, gagnant sa vie au service des autres. Elle est une jeune femme qui, un jour, tombe amoureuse de la mauvaise personne, la laissant seule assumer une faute pourtant commise à deux. Elle n'est pas naïve pour autant. J'ai trouvé qu'elle avait une réelle force de caractère et une envie de s'en sortir. Imaginez : vous vous verriez, vous, subitement relégué, brutalement congédié par votre famille, par votre employeur ? Sans emploi, sans famille, sans issue, on peut aisément imaginer dans quelle situation se retrouvaient ces pauvres jeunes femmes qui, parfois, étaient à peine sorties de l'enfance. Et Florence, elle, ne flanche jamais ou, si elle flanche, se relève toujours. Je l'ai trouvé forte et admirable pour cela. Je ne pensais pas m'attacher autant à elle, me sentir tellement proche d'elle. J'ai presque ressenti de la peine et de la commisération pour elle, c'est assez fou.
    Si l'auteure a su saisir à merveille une époque, elle a su aussi tracer des portraits très fins, ciselés et nuancés qui m'ont beaucoup plu, en évitant justement le ou tout noir ou tout blanc qui aurait alors fait tomber dans sa nouvelle dans une sorte de facilité. J'ai aussi été épatée -et je ne dis pas ça par flatterie, ce n'est parce que l'auteure ne m'est pas inconnue que j'écris une critique élogieuse, loin s'en faut, cette chronique est tout à fait sincère-, par la capacité d'Audrey a s'approprier l'époque ! Le contexte est vraiment très très bien restitué, on sent qu'elle est une lectrice de romans historiques, comme moi et qu'elle adore ça...comme moi aussi ! Pas facile aussi de devoir broder une fiction à partir d'éléments authentiques qui brident un peu, de fait, la liberté du romancier, mais j'ai trouvé qu'elle s'en était bien sortie, en orientant la description des personnages sur leur psychologie, sur les blessures de leur passé. Elle fait apparaître ces deux femmes sous un jour crédible et vraisemblable et c'est ce que j'aime aussi, dans les romans historiques.
    J'ai passé un bon moment avec Une Bonne Âme. J'ai été très agréablement surprise, tant par l'histoire que par le style. Tout n'est pas parfait mais, pour un premier roman, franchement, Audrey s'en tire très très bien. J'ai aimé sa façon d'écrire et, dans sa globalité, j'ai aimé sa nouvelle... Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais je n'ai franchement pas été déçue... Je crois qu'en fait, je n'attendais rien. J'ai d'abord voulu lire cette nouvelle pour son auteure. Puis le résumé m'a interpellée...A ma lecture, j'ai retrouvé du Anne Perry et du Ann Granger dans cette histoire et, oui -Audrey, je ne sais pas si telle était ton idée au moment de la rédaction-, le personnage de Charles Morton m'a fait un peu penser à Thomas Pitt, le fameux enquêteur d'Anne Perry !
    Je vous conseille cette nouvelle. Lancez-vous ! Si vous aimez les faits divers et si vous aimez l'Histoire, cette petite nouvelle est faite pour vous, vous ne regretterez pas : ça se lit vite et, une fois qu'on a commencé, c'est difficile de lâcher

    En Bref : 

    Les + : une nouvelle vraiment aboutie qui aurait presque mérité plus de développements tant l'histoire est réussie et les personnages, tous autant qu'ils sont, intéressants. J'ai passé un bon moment. 
    Les - : quelques coquilles de ci de là mais rien de catastrophique. 


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  • Commentaires

    1
    Cellardoor
    Jeudi 14 Décembre 2017 à 16:27
    Cellardoor

    Waouh ! Merci pour cette belle et longue critique ! Je suis touchée que tu aies pris le temps de me lire et d'écrire autant sur mon petit texte ! Merci beaucoup beaucoup !

    Je suis parfaitement consciente que tout n'est pas parfait, aussi bien dans la forme (coquilles, fautes éventuelles de grammaire bien que quelqu'un soit passé derrière) que dans le fond avec peut-être des scènes qui auraient pu être écrites autrement. Il faut dire qu'écrire Une bonne âme, même si cela m'a tenu à cœur, n'était qu'un petit exercice entre deux romans plus longs. Je l'ai écrit très vite, de manière linéaire, sans trop d'hésitations c'était étrange ! Mais je me suis vite prise au jeu ! Et comme tu dis, en fan de romans historiques, je me suis fait plaisir et je l'ai principalement écrit pour celles qui aiment ça aussi !

    Je suis contente de voir que tu as quand même accordé un peu de "compassion" à Ada. Je ne voulais vraiment pas en faire un monstre sans cœur, je crois que cela aurait été un peu trop facile... Et en même temps, comme tu dis, il était hors de question de l'excuser. Car même si je crois que, malheureusement, la vie d'un enfant n'avait pas la même valeur (enfin tu vois ce que je veux dire...) à cette époque que maintenant, ces crimes restaient abjects.  

    Je n'ai pas du tout pensé à Thomas Pitt quand j'ai écrit ce texte car pour être honnête, je n'ai pas lu d'Anne Perry depuis un bail mais il est vrai qu'on peut parfaitement faire un lien entre les deux hommes ! Et tant mieux car j'aime beaucoup Thomas ! :)

      • Jeudi 14 Décembre 2017 à 17:08

        Oui, j'ai été très inspirée ! ^^ Parfois les rédactions de chronique sont très laborieuses parce qu'on ne trouve pas ses mots... Pour celle-ci ça n'a pas été le cas, bien au contraire. Et surtout, elle est très sincère... Si d'aventure je n'avais pas aimé, j'aurais été très embêtée, c'aurait été difficile pour moi, mais je crois que je te l'aurais dit. Au contraire j'ai aimé et j'en suis très contente... smile

        Quand je dis que tout n'est pas parfait, ne prends pas ça pour une critique... La perfection n'existe pas et dans ma vie de lectrice je n'ai pas encore trouvé le livre parfait. Ce n'est pas la perfection qui fait le coup de coeur de toute manière. Je parlais surtout des coquilles, qui ne sont pas grave... Ça ne m'a pas gênée... Tu as du talent, vraiment.  

        J'ai été vraiment heureuse de lire ta nouvelle... J'aurais presque aimé qu'elle dure plus, qu'elle soit plus développée, dans le sens, où j'en redemandais ! Cette intrigue est vraiment de qualité et tu m'as fait découvrir un faits divers qui glace le sang mais qui est tellement représentatif d'une époque, de sa cruauté et de son injustice. yes

    2
    Cellardoor
    Jeudi 14 Décembre 2017 à 21:19
    Cellardoor

    Quand on lit le roman d'une personne que l'on connait... et qu'on apprécie pas ledit roman, c'est compliqué à gérer, c'est sûr ! Vouloir être honnête est une chose mais on a pas forcément envie de blesser la personne en face... J'essaie de me "blinder" et d'accepter les points négatifs même si je sais bien que les critiques les plus "dures" ne viendront pas des personnes qui me cotoient (même virtuellement).  Les gens qui ne me connaissent pas du tout sont ceux qui sont les moins susceptibles de prendre des gants (même si j'ai été épargnée jusque là !). Tu n'es pas la première à me dire que c'est un poil trop court et que cela aurait mérité plus d'approfondissements. Ce matin, un ami m'a également dit que le prologue lui semblait de trop et qu'il donnait des infos qu'il aurait mieux fallut connaître plus tard dans le récit, chose que je peux comprendre. Je crois que de toute manière, je reprendrai ce texte un jour pour plus le développer. Il est un peu court pour être envoyé en maison d'édition pour le moment... Mais j'ai autre chose sous le coude ! ;)

      • Vendredi 15 Décembre 2017 à 00:07

        Oui, c'est effectivement très difficile de choisir ses mots même si là, pour le coup, j'ai aimé et ce n'est pas feint, donc c'était beaucoup plus facile... 

        Etant donné que tu as écrit une nouvelle, je comprends que tu n'aies pas pu forcément approfondir... je suppose que tu avais un quota de pages, peut-être ? En tous cas, c'est très positif, pour moi : j'avais envie d'en lire plus, donc c'est que j'ai aimé. 

        Il n'est pas facile de se heurter aux critiques, c'est sûr, même si c'est constructif... J'écris aussi mais n'ai jamais eu envie d'aller jusqu'à l'édition, cela me fait peur... Aujourd'hui, c'est beaucoup plus facile de se faire publier mais je garde un reste de pudeur en quelque sorte et surtout, les critiques me font très peur. Je n'ai pas envie de me confronter à ça...Du coup, mon blog est une bonne alternative... Je suis lue et je m'en contente. Et je garde le reste pour moi...C'est peut-être bête mais pour le moment, ça me convient. Je te rassure, en tous cas, pour le moment, je n'ai vu que de bonnes critiques... Viendra peut-être le jour où il y'en aura une de discordante, cela arrive toujours... Il faut l'accepter, même si c'est plus facile à dire qu'à faire. Tant que la critique reste assez bienveillante...pour ma part, j'essaie de ne pas démolir les livres que je chronique sur mon blog...c'est un manque de respect et un déni du travail et de l'investissement de l'auteur. On peut ne pas aimer, encore heureux mais je crois que tout livre, même si celui qui nous a déçu, a du potentiel et des points positifs à soulever. J'espère donc que les critiques, quand elles viendront, ne seront pas trop violentes. 

        Ta nouvelle mérite d'être connue, en tous cas et si tu nous reviens avec autre chose, alors c'est juste parfait ! ^^

      • Cellardoor
        Vendredi 15 Décembre 2017 à 18:01
        Cellardoor

        Oui j'avais un nombre de caractères à ne pas dépasser. J'avais l'impression d'avoir beaucoup à dire et en même temps, j'ai toujours dû faire attention à ne pas trop m’appesantir sur les scènes parce qu'il fallait que l'histoire avance.

        Je comprends parfaitement ce que tu veux dire quand tu parles de pudeur par rapport à ses écrits parce que je le ressens aussi. Mais le désir de tenter ma chance dans ce domaine a été plus fort. C'est récent. J'ai longtemps cessé d'écrire car justement, je ne voulais pas confronter mes écrits au regard des autres, qu'il soit bienveillant ou pas. J'ai eu un petit "traumatisme" il y a quelques années (presque 10 ans en fait). J'ai gagné un concours de nouvelles et je suis allée récupérer mon prix à deux heures de chez moi. J'avais écrit cette nouvelle en toute simplicité, sans me poser trop de question et sur place, j'ai été confronté à des gens avec plein de questions sur l'histoire, sur le pourquoi du comment. Ils ont vu des références qu'il n'y avait pas. Ils m'ont cherché derrière mes mots (beaucoup m'ont demandé si c'était autobiographique)... ça fait vraiment ingrate de dire tout ça (pour les personnes qui avaient voté pour moi) mais je l'ai assez mal vécu sur le moment. Je me suis sentie vulnérable, très bête et pas à ma place du tout.

        Puis la vie a aussi fait que je n'ai plus beaucoup accordé de temps à tout ça. J'ai longtemps pensé que je n'avais rien à raconter ^^

        Je crois que tu es un peu plus jeune que moi alors crois moi, ton avis sur la question a le temps d'évoluer :) Si tu ne le sens pas, il est vraiment inutile de te forcer !

      • Vendredi 15 Décembre 2017 à 18:46

        C'est vrai que ton histoire aurait mérité plus de développements parce qu'elle est de qualité. Mais après, étant donné que tu n'étais pas complètement libre et que tu avais des contraintes imposées, tu ne pouvais pas partir dans tous les sens non plus et je le comprends très bien. Je n'ai pas été déçue du tout, au contraire, j'en aurais seulement voulu plus parce que j'ai aimé, parce que tes personnages sont aboutis et auraient assurément tout à fait leur place dans un roman plus long... yes 

        Écrivain, c'est un vraiment travail c'est sûr. Il faut parvenir à gérer son succès quand on en a, gérer les flops quand il y'en a. C'est aussi accepter de ne plus s'appartenir totalement aussi à partir du moment où on devient un personnage public. Je suppose que le sicces est finalement aussi difficile à gérer que son absence... Du coup je comprends totalement ce que tu veux dire. Peut-être à ce moment-là justement as-tu cette impression de ne plus t'appartenir, ce que je disais plus haut ? Parce que des personnes ont interprété ton travail, t'ont analysée... Je comprends que tu te sois sentie mal à l'aise, surtout parce que ce n'est paquebot ton métier et que tu n'avais peut-être pas toutes les clefs pour vivre vraiment cette expérience, le recul que l'on doit finir par se forger à partir du moment où on passe professionnel.

        En tous cas, professionnelle ou pas, je peux te dire que tu as du talent et tu as bien fait de franchir le pas. Je crois qu'il ne faut pas se forcer. Il faut le faire quand on le sent. En ce qui te concerne tu as bien fait de soumettre Une bonne âme à des yeux extérieurs car elle meritait d'être connue... Et qui sait ? Peut être petite nouvelle deviendra-t-elle grande ? smile

    3
    Mercredi 24 Janvier 2018 à 15:31

    Voilà une nouvelle qui me semble bien intéressante. 

    Je ne connaissais pas mais grâce à ta chronique, non seulement je découvre la page de Cellardoor mais je vais découvrir bientôt sa nouvelle puisque je viens de me l'a procurer. 

    Belle chronique, comme toujours. 

    Et j'en profite aussi pour te dire que même si je te suis depuis pas mal de temps, cette année 2018 sera l'année où je commenterais dorénavant ton univers. 

    Bises

      • Mercredi 24 Janvier 2018 à 15:53

        Bonjour Malorie, 

        Tout d'abord, bienvenue par ici. Je vais te rendre la pareille en venant visiter ton propre blog et je tenais à te remercier : c'est toujours plaisant de se savoir lue et suivie fidèlement. ^^

        Pour en revenir à la nouvelle d'Audrey, j'ai découvert le blog avant l'auteure et je dois dire que cela a grandement joué dans mon envie et mon enthousiasme à lire cette nouvelle, alors qu'elle n'est disponible qu'en formant numérique, ce que je n'aime pas. Je ne suis pas du tout à l'aise avec les liseuses et autres ebooks mais pour Audrey, j'étais prête à mettre de côté ces légers a priori et j'ai bien fait ! 

        N'hésite pas, d'ailleurs, à revenir par ici pour me dire ce que tu as pensé de cette nouvelle lorsque tu l'auras lue. J'espère que tu seras séduite, en tous cas et que tu le seras aussi par Cellardoor qui est vraiment un blog plaisant à suivre. ^^

        J'ai trouvé que l'auteure avait vraiment su prendre la mesure de l'époque dans laquelle elle situe son intrigue. L'époque victorienne est vraiment bien rendue et le fait que la nouvelle soit basée sur un faits divers authentique ne la rend que plus vraisemblable et édifiante. On se rend compte que de terribles pratiques existaient et existent certainement encore dans certains pays car malheureusement, le trafic d'enfants, c'est à peu près vieux comme le monde. Mais c'est assez terrifiant de se dire que cela existait en Europe il y'a à peine une centaine d'années. L'époque victorienne est finalement très paradoxale et assez représentative de l'évolution qui s'opère avec l'industrialisation et qui entraîne des enrichissements prodigieux et, en même temps, une misère de plus en plus flagrante dans les classes les plus défavorisées. Audrey a vraiment su saisir tout ça et ciseler ses personnages, ce qui est aussi important dans la mesure où la fermière de bébés, au même titre que Florence, est au centre du récit et il aurait été dommage qu'elle ne soit dépeinte qu'en négatif, cela aurait finalement donné une image un peu trop convenue et manichéenne. 

        Enfin, je vais essayer de ne pas te gâcher le plaisir en en disant trop. J'espère vraiment que tu aimeras, je me répète, mais c'est sincère : j'espère que tu passeras un aussi bon moment que moi et que tu sortiras de cette lecture édifiée comme j'ai pu l'être. 

        A très vite en tous cas, merci pour ton passage ! ^^

    4
    Jeudi 6 Septembre 2018 à 15:05
    Le Salon Des Lettres

    La situation des filles-mères ne se rencontrent pas tellement dans les livres et tu parles si bien du sujet et du livre que j'aimerai beaucoup me pencher sur cette histoire :-))

      • Jeudi 6 Septembre 2018 à 20:20

        Le point fort de cette nouvelle, c'est aussi que l'auteure s'est inspirée d'un fait divers authentique ! C'est effrayant de se dire que des personnes peuvent se faire de l'argent en trafiquant des enfants ! Ça existe encore, en plus et c'est terrible de se dire que certains jouent de la misère ou de la détresse des autres pour s'enrichir ! arf 

        Audrey Perri décrit très bien cette Angleterre victorienne en plein essor mais encore très corsetée et bien-pensante où une fille mère n'a sûrement pas sa place ! Dommage que ce ne soit qu'une nouvelle ! J'en aurais bien lu un petit peu plus je crois ! wink2

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