30 Décembre 2024
« Il y a toujours une part de vérité derrière les légendes. La magie existe, elle est vivante et chacun de nous contribue à son existence. »
Publié en 2020
Editions Véga
160 pages
Résumé :
La période de fin d'année fourmille de rituel anciens, de coutumes transmises de siècle en siècle qui animent nos tables de fêtes sans que nous en ayons vraiment conscience. Ce livre vous invite à découvrir les secrets des créatures fabuleuses : les Elfes, les Tomtes, les Nisses et les Lutins qui courent sur la neige, se faufilent dans les airs, portés par les tempêtes, jusqu'à nos cheminées. A l'approche de Noël, lorsque les vents de l'hiver se glissent sous les portes, nombre d'êtres s'échappent des montagnes, des forêts et des territoires sauvages, pour errer sur les chemins de campagne. Beaucoup participent pleinement à la joie et aux célébrations qui ponctuent la saison. Derrière le Père Noël, Saint Nicolas, la Befana, des dizaines d'Esprits s'éveillent lorsque s'endort la terre. Si ces derniers nous comblent de merveilles, d'autres font naître bien des frissons : Fantômes, Sorcières, Garous, Krampus... Tous ont leur rôle à jouer, leur présence n'est pas anodine...
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Noël est une période où la magie s’invite dans les foyers et ce, depuis des temps immémoriaux, avant même que Noël ne soit réellement Noël…
Parce que le solstice d’hiver est une période importante dans l’année, combinant la nuit la plus longue au début du rallongement des jours, on retrouve des célébrations autour de ce jour dans beaucoup de civilisations partout dans le monde et plus particulièrement dans celles qui connaissent des hivers longs et froids, comme la Scandinavie, l’Amérique du Nord, la Russie…de là sont nés des personnages merveilleux, féeriques ou plus inquiétants qui font toute la magie et tout le sel de cette période sombre qui, dans les traditions nordiques ou celtiques, commençait à la fin du mois d’octobre (Samhain) et se terminait au début du mois de mai (Beltaine).
Dans ce beau livre, Richard Ely nous propose donc de partir à la rencontre de tous ces personnages et nous offre un véritable voyage dans des traditions anciennes et un peu magique mais aussi, autour du monde, puisque nous visitions de nombreux pays, dans les traces de la Befana (Italie), Saint-Nicolas (Alsace, Allemagne, Autriche et Suisse entre autres), les Tomtes et les Nisses (Scandinavie), Snegourochka (pays slaves et principalement la Russie)…
En parcourant ce livre, on se rend compte que de nombreuses traditions, notamment celles de s’échanger des cadeaux, sont communes à bien des pays. Le livre met en lumière de nombreuses coutumes qui sont si ancrées dans notre quotidien et notre imaginaire que nous ne savons parfois plus exactement à quoi elles correspondent…si on s’amuse parfois à laisser de nos jours un verre de lait et quelques biscuits pour le Père Noël sans oublier des carottes pour les rennes, qui travaillent dur dans la nuit du 24 au 25 décembre, on oublie que cette tradition nous vient souvent d’une lointaine époque où l’on prenait garde de ne pas froisser les esprits du foyer, afin de s’accorder leurs bonnes grâces et donc, fortune et bonheur pour l’année à venir. Si, en Irlande, on tresse aujourd’hui des croix de paille aux alentours des fêtes d’Imbolc (début février), c’est une tradition qui découle du culte de Brigit, une ancienne divinité féminine, fille de Dagda. En France, si l’on se délecte aujourd’hui lors du repas de Noël de la célèbre bûche, déclinée de plein de manières différentes, c’est parce que nos ancêtres autrefois, brûlaient dans la cheminée, entre Noël et l’Épiphanie, une grosse bûche de bois, symbole de prospérité et qui devait se consumer tout doucement pendant les douze jours que duraient alors la période de fête. Le Noël des actuels pays scandinaves (Jul en danois, norvégien et suédois, joulu en finnois, jólin en islandais) mais aussi des pays baltes ne vient-il pas du sabbat de Yule, célébré à la mi-décembre et marquant le solstice ? La date du 25 décembre, choisie arbitrairement par l’Eglise pour célébrer la naissance de Jésus-Christ, ne correspond-t-elle pas à des célébrations romaines et au culte de Sol Invictus ? Célébrations de la lumière et du soleil se retrouvent donc ainsi tant sur les rives de la Méditerranée, où un vieux culte païen peut ainsi se rapprocher de la célèbre fête des Lumières de Sainte-Lucie, si appréciée en Suède chaque 13 décembre…
Snegourochka et Ded Moroz sont deux personnages incontournables des fêtes de fin d'année en Russie et dans les pays de tradition slave
Les célébrations des fêtes de fin d’année, Noël, mais aussi le Jour de l’An ou encore, l’Épiphanie, aujourd’hui marquées d’une dimension religieuse, peuvent être tout aussi bien reliées à des croyances et des coutumes bien plus anciennes et communes à des peuples qui, en apparence, n’ont pas grand-chose en commun de prime abord…mais on se rend compte que l’humain, qu’il ait vécu en Chine, dans les confins de la froide Russie, soit issu des anciens peuples scandinaves ou des tribus de natifs américains, a toujours eu besoin d’associer à la nature, aux passages du temps et aux grands moments symboliques des personnages soit bienveillants, soit malveillants, qui deviennent des légendes vivaces ou se transmettent ensuite en se transformant, en se modifiant, tout en conservant une base commune.
Qu’il est bon de se plonger dans une lecture qui nous ramène en un clin d’œil aux merveilles des Noëls de l’enfance quand, à la douce attente du jour J et des cadeaux se mêle aussi une délicieuse ambiance pleine de magie propre à la période. Ce Grand livre des esprits de Noël est à feuilleter sans modération : abondamment illustré par les traits fins et tendres de Frédérique Devos, revêtu d’une jolie couverture brochée aux couleurs de Noël (rouge et or), il est rempli de fées, de lutins et autres elfes…mais attention, si la plupart des esprits de Noël ou de l’hiver sont bienveillants, certains peuvent aussi se montrer tout aussi sombres que la saison…
Le livre nous ramène comme je l’ai dit, dans des temps très anciens où Romains, Celtes, Scandinaves, Slaves ou encore, Amérindiens, célébraient le solstice d’hiver, l’avènement de la période sombre mais marquée aussi par une lueur d’espoir : les nuits raccourcissent au profit des jours, préfigurant le printemps et le retour des beaux jours…comme le solstice d’été est marqué, paradoxalement, par la lumière et l’abondance des récoltes mais voit aussi les jours lentement décroître au profit des nuits…
Du culte de Mithra et de Sol Invictus des anciens romains au Yule des peuplades germaniques et nordiques, on se rend compte que la tradition chrétienne a repris bien des éléments de traditions bien différentes, pour créer une fête polymorphe, mi-religieuse, mi-profane où, aux croyances chrétiennes se mêlent de vieilles coutumes que l’on prend plaisir à observer, comme l’ont fait nos ancêtres avant nous.
Le Grand livre des esprits de Noël est un livre poétique et au charme un peu désuet qui saura sans nul doute ravir les amoureux de Noël et de l’hiver, mais aussi tous les autres.
Saint Nicolas, de tradition chrétienne et que l'on célèbre chaque 6 décembre, est le patron des enfants. Sa figure a été progressivement associée à celle de Noël et à la distribution de présents, dans les pays germaniques ou en Belgique
En Bref :
Les + : un beau livre poétique et plein de la magie des Noëls anciens et des vieilles traditions.
Les - : pas vraiment de points négatifs à soulever, hormis quelques coquilles qui auraient pu être évitées dans un beau livre broché comme celui-ci.
LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle