19 Juin 2025
« C’est un homme puissant et, comme tel, il a des ennemis. C’est un homme honnête et, à ce titre, les gredins peuvent lui en vouloir. C’est un esprit libre, et cela dérange toujours. »
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Publié en 2014
Editions Le Livre de Poche (collection Policier)
312 pages
Deuxième tome de la saga Les enquêtes de Quentin du Mesnil, maître d'hôtel de François Ier
Résumé :
Juin 1520. François Ier et Henri VIII s'apprêtent à signer un traité de paix au camp du Drap d'or, près de Calais. Pour Quentin du Mesnil, le maître d'hôtel de François Ier dont nous avons fait la connaissance dans Le Sang de l'hermine.
C'est l'occasion rêvée pour briller lors des fêtes et des festins. Pourtant, le climat reste tendu entre Français et Anglais, un rien mettrait le feux aux poudres. Et les occasions ne manquent pas : meurtres étranges, disparitions de victuailles côté français et...visite de Charles Quint à Henri VIII, juste avant sa rencontre avec François Ier. Thomas More, conseiller du roi d'Angleterre, semble jouer un rôle dans tous ces événements. Au fil des découvertes macabres, plus de doutes pour Quentin : c'est bien son livre, L'Utopie, qui guide la main assassine.
De sang et d'or ne déroge pas à la règle des romans de Michèle Barrière : enquête policière, histoire et gastronomie y font bon ménage.
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
J’ai découvert Michèle Barrière il y a plusieurs années avec Meurtres au potager du Roy et Les soupers assassins du Régent. J’avais bien évidemment apprécié l’aspect historiques dans ces romans tout comme la touche de policier qu’ils contenaient. Mais surtout, qu’ils se situent dans l’univers de la gastronomie, à une époque où celle-ci commence à gagner ses lettres de noblesses, m’avaient intriguée et séduite. Je n’avais pas du tout passé un mauvais moment avec ces deux lectures, qui m’avaient donné envie de lire la série sur le maître d’hôtel de François Ier.
Au printemps 2019, j’avais donc lu Le Sang de L’Hermine, le premier tome, où l’on découvre Quentin, notre héros. Ce dernier, de petite noblesse normande, est toutefois l’ami d’enfance de François Ier et de sa sœur, Marguerite. Ils ont grandi ensemble à Amboise et partagé les mêmes jeux. Devenu roi de France en 1515, à la mort de Louis XII, François a fait de Quentin son maître d’hôtel. Ce dernier est chargé de gérer les grandes fêtes et banquets donnés à la cour du roi : c’est lui qui fixe les menus, s’occupe de l’approvisionnement etc.
Dans Le Sang de l’Hermine, Quentin avait été missionné par le roi pour ramener en France Léonard de Vinci. Le jeune homme avait alors connu bien des aventures de l’autre côté des Alpes, en compagnie du vieux génie.
Mais, en cette année 1520, il est sur le pont pour un événement autrement plus grandiose : les deux grands rivaux que sont François Ier et Henri VIII, le roi d’Angleterre, ont décidé de se rencontrer, lors d’une grande manifestation qui est passée à la postérité sous le nom de Camp du Drap d’Or. Jeunes et jaloux l’un de l’autre, François et Henri ont, chacun de leur côté, imaginé des festivités grandioses pour impressionner la cour rivale. Quentin, en ce printemps 1520 est donc sur des charbons ardents et sur tous les ponts pour organiser la rencontre qui promet d’être mémorable. Mais des événements inquiétants émaillent les jours qui précèdent l’ouverture du Camp du Drap d’Or puis d’autres surviennent, à Ardres comme à Guînes, où les Français et les Anglais se sont respectivement installés. Or, ces événements pourraient bien finir à la longue par provoquer un incident diplomatique, d’autant plus que, sous les sourires et l’amitié de façade, François et Henri ne rêvent que d’une chose : s’entre-dévorer comme deux lions ambitieux. Et quand Quentin et ses équipes commencent à être à court de vivres, sans comprendre pourquoi, la situation pour le jeune homme devient périlleuse, d'autant plus que la rivalité des deux souverains a déteint sur leur entourage et même leurs serviteurs.
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Le camp du Drap d'or, où Anglais et Français se rencontrèrent au printemps 1520
En ce début de Renaissance, la gastronomie ne s’est pas encore débarrassée de ses oripeaux médiévaux, même si elle commence à évoluer doucement. Quentin, qui mâtine ses plats d’influences italiennes, est surpris de voir que la cuisine anglaise est encore lourde et grasse, principalement composée de pièces de viande et de sauces épicées. Mais d’autres plats le surprennent aussi agréablement comme la custard, une crème sucrée dont Henri VIII est friand…
De sang et d’or est, comme son prédécesseur, un roman où plusieurs influences se mêlent. Toutefois, je n’y ai pas tout aimé et je pense que l’intrigue policière était surtout un prétexte à développer d’autres sujets.
Sans surprise, j’ai apprécié l’aspect culinaire du roman car, on n’y pense peut-être pas spontanément, mais l’étude de la cuisine et de ses évolutions est un bon moyen aussi d’étudier l’Histoire à travers elle. On découvre ainsi que les palais du début du XVIe siècle sont différents des nôtres et se délectaient d’associations ou mélanges que l’on ne priserait plus autant de nos jours. Au contraire, on se rend compte aussi que des plats ont traversé les siècles, tout comme certaines saveurs : si nous sommes des becs sucrés au XXIe siècle, nos ancêtres du XVIe l’étaient aussi.
Le roman est assez court et comme j’avais lu le premier tome il y a plusieurs années, c’est vrai que j’ai mis un peu de temps à raccrocher les wagons. Toutefois, j’ai apprécié l’ambiance, le contexte du roman : ce début des années 1520 est riche d’événements mais aussi de personnages. On découvre ainsi la rivalité à peine dissimulée sous de fausses protestations d’amitié de deux rois jeunes, ambitieux et virils, les propos subversifs du conseiller du roi d’Angleterre, Thomas More, dans son livre L’Utopie, dans lequel l’auteur explore des idées très actuelles comme l’abolition de la peine de mort ou encore, une critique de la grande richesse. Une jeune femme appelée à un destin aussi grand que tragique fait aussi son apparition sur le devant de la scène : Anne Boleyn.
Bref, si vous avez regardé la série Les Tudors, vous retrouverez un peu l’ambiance de la série avec une pointe d’enquête policière qui, toutefois, a peiné à me convaincre. Mais maintenant que je me suis à nouveau familiarisée avec cet univers, j’espère entrer avec plus de facilité dans la suite, Le prisonnier de l’Alcazar et Innocent Breuvage.
En Bref :
Les + : un roman centré sur la gastronomie, qui permet de voir l'Histoire à travers un prisme différent.
Les + : un roman qui ne sera pas inoubliable, mais qui était agréable à lire malgré tout.
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