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Le salon des précieuses

Une enquête du commissaire aux morts étranges, tome 8, Petits meurtres au Caire ; Olivier Barde-Cabuçon

« Je ne joue pas lorsque je suis à la recherche de la vérité. »

  • Informations complémentaires : 

Publié en 2021

Editions Babel (collection Noir)

480 pages 

Huitième tome de la saga Une enquête du commissaire aux morts étranges 

Résumé : 

Coursés par un navire barbaresque tandis qu’ils quittent Venise, le commissaire aux morts étranges et le moine hérétique font naufrage et sont séparés. Le chevalier de Volnay se retrouve esclave au Caire, dans l’étrange demeure d’une princesse mamelouke adepte des dieux anciens, et de ses trois suivantes au comportement singulier. Échappé de l’île de la mystérieuse Calypso sur laquelle il était retenu, le moine vole à son secours ; c’est alors qu’on découvre les corps de deux amants, visiblement morts au milieu de leurs ébats.
Meurtre ou suicide ? C’est ce que vont devoir déterminer les deux acolytes s’ils veulent gagner l’affranchissement de Volnay. Mais au Caire, où les rapports de force et d’autorité sont inversés, maîtres et esclaves ne sont pas forcément ce qu’ils paraissent…
À travers la rencontre, toujours actuelle, de l’Orient et de l’Occident, Olivier Barde-Cabuçon nous offre la plus inattendue et la plus dépaysante des enquêtes du chevalier de Volnay.

Ma Note : ★★★★★★★★★★

Mon Avis :

Obligés de quitter précipitamment Venise, Volnay et le moine se retrouvent séparés quand le bateau sur lequel ils avaient embarqué est attaqué par un navire barbaresque. A l’issue d’un naufrage sur une mystérieuse île de la Méditerranée, le chevalier se retrouve esclave au Caire tandis que le moine, parti à la recherche de son fils, rencontre une femme mystérieuse qui lui évoque l’antique Calypso. Et si le moine hérétique avait échoué sur la célèbre île d’Ogygie ? 
Pendant ce temps, Volnay découvre une région dépaysante : l’Egypte du XVIIIe siècle, sous le joug ottoman, n’est plus que l’ombre de la grande civilisation qu’elle fut jadis. Enfermé dans une maison mamelouke du Caire, il y découvre un quotidien mystérieux aux côtés de celle dont il est « l’esclave », Yasmina. Quelle est donc cette maison, isolée des autres et principalement occupée par des femmes, à commencer par la maîtresse des lieux, la très belle princesse Nephtys
Alors que Volnay et le moine sont enfin réunis au Caire, voilà que deux morts suspectes surviennent dans la maison de Nephtys : une servante et l’intendant de la maison sont retrouvés morts, vraisemblablement au milieu de leurs ébats amoureux. Qu’a-t-il pu arriver pour que tous deux trouvent ainsi une mort foudroyante dans les bras l’un de l’autre ? 
Voilà nos deux enquêteurs engagés dans une investigation à haut risque, car les occupants de la maison semblent tous avoir un secret. Quant à Volnay, la résolution de cette intrigue revêt une véritable importance, car à sa réussite est conditionné son éventuel affranchissement. 
Dans une ambiance feutrée, languide, imprégnée de l’atmosphère des Mille et Une Nuits, Volnay et le moine hérétique vont mener leur enquête la plus dépaysante et la plus exotique. Il est certain que l’un des grands atouts du roman est cette exploration de l’Egypte de la seconde moitié du XVIIIe siècle, ce télescopage entre deux mondes. On est loin des décors habituels, parisiens, versaillais ou vénitiens et justement, c’est un peu ce qui me faisait peur avant de démarrer ma lecture : est-ce que j’allais retrouver l’ambiance qui m’avait tant plu dans les tomes précédents ? Est-ce que ce dépaysement n’allait pas être trop important ?
Finalement, mes doutes se sont très vite dissipés et j’ai vraiment beaucoup aimé cette enquête. Elle était absolument passionnante et le décor grandiose de la maison de la princesse Nepthys, digne du palais de Shéhérazade est un véritable point fort. Dans la vapeur parfumée des bains, dans l’ombre des moucharabiehs ou près des fontaines au chant cristallin, dans le huis-clos de cette maison aussi majestueuse que dangereuse, Volnay et le moine vont devoir avancer tantôt masqués tantôt à découvert pour percer à jour les secrets de chacune des habitantes de la maison : qui est cette princesse Nephtys, aussi mystérieuse qu’altière ? Et ses suivantes, Nour la caucasienne, Shani la Syrienne et Yasmina l’Egyptienne, que cachent-elles dans le secret de leurs alcôves ? Et surtout, quel est la nature de la mort de la servante, Sirine et de l’intendant, Noam ? Est-ce un suicide ou un meurtre ? Et surtout, comment le poison a-t-il pu avoir un effet conjoint et immédiat sur les deux victimes ? 
Alors que les rapports s’inversent, que maîtres et esclaves ne sont peut-être pas exactement ce qu’ils semblent être et que Volnay et le moine découvrent une autre société, une autre culture, empreintes d’islam mais aussi de magie, nous naviguons dans une atmosphère surprenante, très féminine et saturée de parfums et de soleil. 
Comme je le disais plus haut, j’avais peur de moins aimer cette enquête car elle nous propulsait vraiment très loin des théâtres habituels des opérations du commissaire aux morts étranges et de son acolyte le moine. Mais finalement, c’est ce que j’appréhendais qui m’a en réalité le plus plu. Je pense que j’aurais pu lire une centaine de pages de plus. L’auteur emmêle et entremêle les pistes, nous envoie bien souvent dans des impasses avant de nous faire revenir sur nos pas. On se met à soupçonner tout le monde et à supputer sur les motivations de l’éventuel meurtrier. Je me suis vite prise au jeu et j’ai vraiment apprécié le déroulé de cette intrigue et toute l’atmosphère qui l’entoure. 
L’auteur nous parle aussi beaucoup du contexte politique de l’Egypte de la fin du XVIIIe siècle : si le pays est cosmopolite, il est désormais sous domination ottomane, après avoir été un sultanat mamelouk, depuis le Moyen Âge. Cet éloignement de l’Europe nous apporte un point de vue différent sur l’histoire et c’était passionnant de changer un peu de prisme. 
Bref, cette huitième enquête m’a totalement convaincue, d’autant plus que j’ai eu le sentiment que Volnay, dans ce volume, tombait le masque et se révélait un peu. Le commissaire froid et peu liant des premiers tomes se dévoile un peu plus ici et on découvre une certaine fragilité chez lui, une fragilité quelque peu insoupçonnée, d’ailleurs. 
Loin de tourner en rond, la série trouve ici un véritable souffle, pour notre plus grand plaisir

En Bref :

Les + : un huitième volume, qui renouvelle vraiment la série et lui donne un coup de frais. C'était très agréable à lire et cette ambiance orientale est mystérieuse et captivante. 
Les - : aucun. 

   Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

Retrouvez ici mes avis sur les autres tomes de la série : 

- Casanova et la femme sans visage

- Messe Noire 

- Tuez qui vous voulez

- Humeur noire à Venise 

- Entretien avec le diable

- Le moine et le singe-roi

- Le carnaval des vampires

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