18 Novembre 2018
« Il ne servait à rien de vouloir tout planifier, compte tenu de cette propension de la vie à changer brusquement de cap sans prévenir. »
Publié en 2014 aux Etats-Unis ; en 2016 en France (pour la présente édition)
Titre original : Outlander, book 8, Written in my own heart's blood
Editions J'ai Lu
800 pages
Huitième tome de la saga Le Chardon et le Tartan
Résumé :
1778.
Dans la foulée de la bataille de Monmouth, Claire et Jamie doivent déterminer leur prochaine destination. Resteront-ils à Philadelphie, où Fergus, le fils adoptif de Jamie, possède toujours son imprimerie, ou se hasarderont-ils à revenir à Fraser's Ridge, en Caroline ? Jamie souhaite en outre se réconcilier avec William, qui ne veut rien savoir de son père biologique et qui a choisi la cause loyaliste.
Brianna tentera elle aussi de retisser la toile familiale en partant à la recherche de son mari, Roger, qui a regagné le passé.
L'amour et la famille triompheront-ils de cette quête entre l'Amérique révolutionnaire et l'Ecosse ?
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Suite à la bataille de Monmouth (1778), qui oppose les hommes de Washington et ceux de Clinton, dans le New Jersey et à laquelle Jamie a pris part, avec son neveu Ian, dans le camp des Insurgents et durant laquelle Claire a été blessée, les Fraser décident de regagner Fraser's Ridge, dans les Carolines, le climat politique se tendant de plus en plus entre les armées britanniques et les nouvelles troupes américaines.
Dans le même temps, Brianna et Roger, au XXème siècle, vivent des heures sombres. Jem, leur fils, a été enlevé par un homme aux motivations troubles mais une chose est sûre, il en veut à leur famille et Roger a pris le risque de retraverser les pierres pour retrouver son fils qu'il croit égaré dans le temps. Se trouvant seule avec Mandy au XXème siècle, Brianna choisit de retenter aussi l'aventure terrifiante du voyage dans le temps, afin que leur famille soit de nouveau réunie. Y parviendront-ils ?
Ecrit à l'Encre de mon Coeur, huitième opus de la saga de Diana Gabaldon, est à ce jour le dernier. Il y'en aura encore deux autres, avant que la saga ne s'arrête définitivement, dans quelques années. Pour le moment, le neuvième tome est en cours d'écriture et son titre anglais, Go tell the bees that I am gone, a été dévoilé mais, en revanche, aucune date de sortie, ce qui veut dire qu'on va avoir le temps de se languir, nous, lecteurs français, alors que le huitième tome se termine sur LE truc de dingue, qui ne donne qu'une envie : se jeter sur la suite comme seul un lecteur compulsif et mort de faim sait le faire. Cela dit, il va falloir prendre son mal en patience et, en attendant, j'aimerais donc revenir avec vous sur ma lecture de ce huitième tome.
J'ai démarré Le Chardon et le Tartan il y'a trois ans et, depuis, cette saga m'a accompagnée, tous les ans. J'aime retrouver son ambiance et ses personnages, familiers et attachants. Malgré quelques petites maladresses parfois ou quelques longueurs -difficile de faire autrement, vu la densité de la saga et de certaines tomes-, Diana Gabaldon a su créer un univers cohérent, un peu comme J.K Rowling et Harry Potter, finalement. Mêlant habilement Histoire -avec certes parfois quelques petites entorses- et fantastique, elle a fait du Chardon et du Tartan une saga addictive et captivante, nous poussant sans cesse, en dosant savamment le suspense, à en redemander.
J'ai trouvé ce huitième tome bien écrit et je l'ai un peu considéré comme le dernier, étant donné qu'il faudra patienter plusieurs mois, voire plusieurs années avant de pouvoir connaître la suite des aventures de Claire et Jamie au XVIIIème siècle et de Roger et Brianna, au XXème. D'ailleurs, cette seconde partie a été beaucoup plus consacrée aux Fraser qu'aux McKenzie et j'ai trouvé ça un peu dommage -mais pas décevant-, dans la mesure où, depuis quelques temps, l'auteure nous habitue à une alternance presque équitable entre les deux couples et les deux époques comme si, Claire et Jamie prenant petit à petit de l'âge, c'était au tour de leurs enfants de prendre un peu plus d'importance sur le devant de la scène.
Le retour à Fraser's Ridge rend aussi le roman un peu nostalgique, Claire et Jamie se replongeant dans les souvenirs de la vie heureuse qu'ils y avaient menée, avant que les circonstances ne les en chassent. Finalement, plus que l'Ecosse, c'est vraiment dans ce petit coin perdu des Carolines, dans une nature grandiose et encore presque vierge qu'ils sont chez eux, dans un environnement qui est aussi devenu familier aux lecteurs. Tout comme Claire et Jamie, j'ai été heureuse de retrouver cet univers des tomes précédents, où il leur est arrivé tant de choses, des plus joyeuses aux plus tristes.
Ce huitième tome n'est pas exempt de péripéties, calquées sur l'actualité belliqueuse des années 1770 en Amérique et ses pages sont, encore une fois, traversées de personnages historiques authentiques, de La Fayette à Washington. On retrouve également les Grey, qui semblent prendre de plus en plus d'importance dans la saga, notamment au travers du personnage de William et toutes les familles de Fraser's Ridge : les Beardsley, les Wilson, les Higgins, qui vivent dans une joyeuse camaraderie au milieu d'une nature opulente, à l'opposé, dirait-on, de ce qu'ont pu connaître Claire, Jamie et leur famille aux cours de leurs pérégrinations en pleine guerre d'Indépendance.
Si j'ai parfois eu un léger sentiment de confusion quand j'ai démarré ma lecture du huitième tome, ne me souvenant pas de toutes les péripéties du tome précédent, cela n'a évidemment pas été le cas avec cette deuxième partie et je m'y suis vraiment plongée avec plaisir, tournant la dernière page avec regrets et n'attendant qu'une chose : pouvoir enfin avoir entre les mains la suite des aventures des Fraser, même si l'on s'approche dangereusement de la fin.
En Bref :
Les + : l'univers familier, les personnages attachants qu'on est immanquablement heureux de retrouver !
Les - : dans cette deuxième partie, j'ai un peu regretté de moins voir Roger et Brianna.