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Le salon des précieuses

Les Sept Soeurs, tome 4, La Soeur à la Perle ; Lucinda Riley

« Célaéno, tu as trouvé ton propre monde cette semaine, et je suis fier de toi. »

 

 

       Publié en 2017 en Irlande

   En 2020 en France (pour la présente édition)

   Titre original : The Pearl Sister

   Éditions Le Livre de Poche

   755 pages

   Quatrième tome de la saga Les Sept Sœurs

 

 

 

Résumé :

A la mort de leur père, énigmatique milliardaire qui les a ramenées des quatre coins du monde et adoptées lorsqu'elles étaient bébés, Célaéno d'Aplièse et ses soeurs reçoivent chacune pour héritage un indice qui leur permettra de percer le mystère de leurs origines. Le sien conduira CeCe jusque dans la chaleur et la poussière rouge de l'Australie. Elle y croisera le destin de Kitty McBride qui, cent ans plus tôt, a abandonné sa vie bien rangée à Édimbourg pour chercher en terre inconnue le grain d'aventure dont elle avait toujours rêvé... ainsi qu'un amour qu'elle n'avait jamais imaginé. Pour CeCe, ce vaste et sauvage continent pourrait lui offrir ce qu'elle croyait impossible : un sentiment d'appartenance et un foyer...
La Soeur à la perle est le quatrième tome de la série événement Les Sept Soeurs, qui a conquis 20 millions de lecteurs dans le monde. A travers ses romans au souffle unique, peuplés de personnages inoubliables, liés par les drames et l'amour, Lucinda Riley a affirmé son immense talent, créant un genre littéraire à part entière.

Ma Note : ★★★★★★★★★★

Mon Avis :

Décembre 2007. Éprouvée par la mort brutale de son père adoptif, Pa Salt et par la prise de distance de sa sœur Star, partie sur les traces de ses origines dans le Kent, Célaéno d’Aplièse, dite CeCe, se cherche à son tour. Artiste peintre passionnée, elle a pourtant perdu confiance en elle après des semaines éprouvantes dans une école d’art de Londres…surtout, CeCe, très proche de sa sœur aînée Star, supporte mal la prise d’indépendance de celle-ci qui, après la mort de leur père, suivant les traces de Maia et Ally, a cherché sa famille biologique et vient de la retrouver dans un grand domaine anglais.
Prenant d’abord quelques semaines pour se ressourcer en Thaïlande, CeCe va alors décider de partir à son tour à la recherche de sa famille et comprendre pourquoi elle a été abandonnée avant d’être adoptée par Pa Salt, énigmatique milliardaire suisse qui a recréé dans sa villa des bords du lac de Genève une petite constellation : en effet, chacune des petites filles adoptées par lui aux quatre coins du monde porte le nom d’une étoile de la constellation des Sept Sœurs (les Pléiades), que l’on retrouve dans bien des civilisations, des Grecs en passant par les peuples asiatiques et jusqu’aux Aborigènes d’Australie, qui semblent d’ailleurs vouer un culte particulier à ces divinités. Célaéno, la quatrième sœur, qui arrive après Maia, Alcyone et Astérope est, pour les Grecs anciens, celle dont le nom peut se traduire par « Obscure ». Elle est l’amante du dieu des mers Poséidon, dont elle aura un fils, Lycos.
Et c’est vrai que, dans le roman, CeCe n’est pas forcément celle que l’on déchiffre au premier coup d’œil. On devine chez elle un fort caractère, qui étouffe celui de sa sœur Star, sur laquelle elle semble avoir pris un ascendant qui devient de plus en plus étouffant. C’est aussi une artiste, puisqu’elle a une passion pour la peinture. Pour autant, elle n’était pas celle qui m’attirait le plus : autant j’étais intéressée par Maia, par Ally aussi, même si je ne me reconnaissais pas en elle et surtout par Star, au caractère assez introverti et discret et dans laquelle je me retrouvais plus, j’avoue que CeCe me laissait de marbre. Et le fait de voyager en Australie, après le Brésil, la Norvège et l’Angleterre, ne me passionnait pas plus que ça. J’ai pourtant lu beaucoup de sagas historiques se passant sur le continent océanien ces dernières années, mais je pense que j’avais fini par me lasser et n’étais pas donc hyper emballée à l’idée de commencer ce tome quatre : mais vu que je veux aller au bout de la saga, en espérant un jour découvrir la clef du mystère entourant Pa Salt et surtout la septième sœur, Mérope, qui est absente du récit, il fallait bien que je lise le tome consacré à CeCe.
Et finalement… comme j’ai bien fait ! Ce tome-ci m’a happée de la première à la dernière page, comme La Sœur de l’Ombre, en fait. Le voyage en Australie s’est avéré très plaisant, dans le sillage d’une CeCe qui se dévoilait de chapitre en chapitre et la sœur au caractère fort, à l’ascendant presque malsain sur sa quasi jumelle Star s’est avérée finalement bien plus fragile et douce que l’on ne pourrait le croire. Comme beaucoup d’artistes, de créateurs, CeCe vit avec un doute permanent chevillé au corps et surtout, sans sa sœur Star, on s’aperçoit qu’elle n’est peut-être pas aussi extravertie qu’elle en a l’air. J’ai aimé ses fragilités et ses failles qui la rendent plus attachante, plus humaine. Surtout, j’ai eu l’impression que c’était un personnage un peu écorché vif, à fleur de peau, qui se cherche sans cesse et qui a un besoin terrible et inconscient d’être aimé. Et j’avoue que je l’ai beaucoup aimée, cette CeCe. Toutes les trajectoires de vie des trois sœurs précédentes étaient intéressantes et le secret qui entourait leur naissance émouvant mais j’avoue que c’est vraiment celui au cœur de La Sœur à la Perle qui m’a le plus touchée. La découverte des origines de CeCe en même temps qu’elle m’a beaucoup plu, j’avais le sentiment de voir quelqu’un rentrer chez lui après une longue absence.

L'Outback et le bush australien, entre mort et désolation – Moi Caméléon

Le paysage désertique du bush australien, où CeCe va découvrir ses racines et ses liens avec la culture aborigène


Ce qui me plaît aussi beaucoup dans cette saga c’est, évidemment, la double-temporalité, qui permet aussi d’expliquer les origines familiales des sœurs et comment est né le secret entourant leur naissance. En parallèle de CeCe, on suit donc les premiers pas en Australie d’une jeune Écossaise, Kitty McBride, que rien pourtant ne prédestinait à venir vivre en Australie. La jeune femme y fera sa vie auprès d’Andrew Mercer, dont l’empire familiale se fonde sur le commerce des perles et de la nacre que l’on trouve en quantité au large de la ville de Broome, dans le nord de l’Australie. Malgré ça, la jeune femme n’oublie pas celui qui a fait battre son cœur pour la première fois… pourtant, un terrible mensonge l’empêchera de mener sa vie comme elle l’entend et la poussera à renoncer à l’amour. En Australie, Kitty découvre aussi une vie bien différente de celle qu’elle avait connue jusqu’ici en Ecosse : la chaleur accablante, les maladies qui se propagent à une vitesse folle pendant les périodes humides et surtout, la ségrégation terrible dont sont victimes les Aborigènes, peuple autochtone d’Australie mais considérés comme des indigènes par les Européens venus s’installer en Australie au XIXème siècle. Et c’est pourtant avec l’une d’elles, la jeune Camira, qu’elle va se lier d’une amitié indéfectible.
En suivant le destin de Kitty Mercer dans l’Australie de la première moitié du XXème siècle, entre joies et malheurs familiaux, CeCe va pouvoir remonter aussi à la source de sa propre histoire, qui se noue près de cinquante ans avant sa naissance. Surtout, elle découvre en Australie la culture des siens et le sang métissé qui coule dans ses veines : car si elle est à moitié aborigène, elle est aussi un peu anglaise, écossaise et même japonaise, une parfaite représentation finalement de cette nation cosmopolite qu’est l’Australie, attirant des colons du monde entier. C’est aussi dans les terres rouges et arides du bush qu’elle va comprendre que son art est profondément et viscéralement attaché à cette culture aborigène et à cette terre qu’elle portait jusqu’ici comme un héritage insoupçonné. Pour CeCe, le temps de l’apaisement semble arrivé.
Oui, vraiment, je n’ai pas peur de le dire : c’était passionnant. J’ai dévoré ce roman, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et c’était beaucoup moins niais et romance « cucul-la-praline » que les tomes 1 et 2 (et pourtant, j’ai beaucoup aimé le tome 1, centré sur Maia). Un peu comme dans le tome 3 consacré à Star, La Sœur de l’Ombre, j’ai trouvé une histoire cohérente, pas trop romanesque même si pas dénuée d’une certaine dose de romance assez inévitable dans cette saga de toute façon. Le voyage en Australie m’a totalement emportée, j’avais vraiment l’impression d’y être et comme, je le disais plus haut, j’ai vraiment été très émue par la découverte finale de CeCe, lui permettant enfin de retrouver les siens. J’ai été presque contente pour elle, oubliant un instant que je ne lisais pas l’histoire d’un personnage de chair et de sang mais celle d’un personnage fictif. Et je pense que c’est le signe que le roman est réussi.
Les Sept Sœurs me réconcilient vraiment avec l’univers de Lucinda Riley, depuis que j’ai lu le premier tome au mois de juin l’année dernière. Le tome 2, consacré à Ally, a été celui que j’ai le moins aimé pour le moment (l’aspect historique ne m’avait pas convaincue) mais chaque fois, c’est un plaisir de retrouver l’une des sœurs, de la découvrir seule, sans les autres, de la suivre dans ses pérégrinations qui l’emmènent finalement à découvrir qui elle est. L’auteure analyse bien les mécanismes du lien familial, qu’il soit de sang ou non et maîtrise toujours aussi bien le suspense. J’ai évidemment hâte de lire la suite, d’autant plus que le tome 5 sera consacré à Tiggy, celle sur laquelle on sait finalement le moins de choses…

Une famille d'exploitants perliers de Broome et son personnel, au début du XXème siècle

En Bref :

Les + : CeCe n'était pas la sœur qui m'attirait le plus de prime abord et pourtant, j'ai été captivée du début à la fin et j'ai beaucoup aimé ce tome. J'ai redécouvert CeCe et j'ai beaucoup aimé la suivre dans son voyage australien en quête de ses origines
Les - : peut-être les derniers chapitres partent-ils un peu dans tous les sens, sans que cela ne soit très gênant pour autant.
 


Les Sept Soeurs, tome 4, La Soeur à la Perle ; Lucinda Riley

Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

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C
Le style de roman que j'aimerai voir éditer en livre-album avec des photos des villes et des paysages, des cartes géographiques, des annotations informant sur la culture perlière...
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