2 Décembre 2024
« Tu vois, ma petite, les étoiles apportent la vie. Elles fournissent lumière et chaleur au ciel sombre et solitaire. Mais il y a une constellation que je trouve plus magique que toutes les autres réunies : les Pléiades. »
Publié en 2023 en Irlande
En 2024 en France (pour la présente édition)
Titre original : Atlas: The Story of Pa Salt
Éditions Le Livre de Poche
948 pages
Huitième tome de la saga Les Sept Sœurs
Résumé :
Les sept sœurs d'Aplièse, réunies à bord du Titan, rendent un dernier hommage à leur père, l'énigmatique milliardaire Pa Salt. Si chacune a découvert sa propre histoire, la véritable identité de leur Pa bien-aimé leur est inconnue. Les réponses se trouvent peut-être dans le journal qu'il leur a laissé en héritage. Tout commence en 1928 à Paris lorsqu'un jeune garçon, retrouvé quasi mort au détour d'une ruelle, refuse de prononcer le moindre mot. Seul son don exceptionnel pour la musique lui permet de nouer des liens profonds avec les membres de la famille qui l'a recueilli. Auprès d'elle, il soigne peu à peu les blessures de son passé. Mais, dans une Europe aux prises avec ses heures les plus sombres, il sait qu'il devra tôt ou tard fuir à nouveau...
Atlas est le huitième tome de la série événement Les Sept Sœurs, qui a conquis 50 millions de lecteurs dans le monde.
Ma Note : ★★★★★★★★★★
Mon Avis :
Lucinda Riley se doutait-elle du succès de sa saga Les Sept sœurs, lorsqu'elle imagina les destinées de six sœurs adoptées aux quatre coins du monde et qui, à la mort de leur adoptif, partent sur les traces de leurs familles d'origine, au Brésil, en Angleterre mais aussi en Norvège, en Australie ou encore, au Kenya ? Six sœurs qui découvriront aussi l'existence d'une septième sœur, que leur père n'avait jamais pu retrouver de son vivant et dont on découvre aussi le destin dans un tome dédié, le septième.
Un héritage énigmatique, des voyages initiatiques et des destins entremêlés marqués souvent par des secrets de famille parfois enterrés depuis des générations et qui refont surface, voilà comment on pourrait résumer rapidement cette saga foisonnante, riche de plusieurs milliers de pages.
Passionné par l'astronomie, le père des sœurs d'Aplièse, surnommé affectueusement Pa Salt par ses filles, leur a donné le nom de six étoiles des Pléiades : Maia, Alcyone (surnommée Ally), Astérope (surnommée Star), Célaéno (surnommée CeCe), Taygète (surnommée Tiggy) et Electra. En Grèce antique, les Sept sœurs sont les filles du géant Atlas, condamné par Zeus à porter le monde sur son dos et de l'océanide Pléioné. Parfois présentées comme les ancêtres de certaines grandes lignées royales (Taygète serait ainsi à l'origine de la dynastie lacédémonienne qui régna sur Sparte), elles sont plus connues comme les compagnes vierges de la déesse Artémis. Convoitées par Orion, qui ne cesse de les pourchasser, les soeurs sont transformées en étoiles par Zeus. Si six d'entre elles sont souvent bien visibles dans le ciel, la septième, du nom de Mérope, est parfois appelée la sœur disparue car elle on peut ne pas l'apercevoir dans le ciel. Dans les mythes grecs, Mérope est souvent présentée comme l'épouse de Sisyphe, le roi de Corinthe, dont elle a trois enfants : Ornytion, Sinon et Glaucos.
Les sœurs d'Aplièse tiennent donc leurs prénoms peu communs de ces divinités que l'on retrouve dans des mythes très différents les uns des autres, de l'Europe en passant par l'Amérique du Sud et l'Océanie - où elles sont très représentées dans la mythologie maorie. Élevées dans l'opulence en Suisse, dans le majestueux domaine de leur père adoptif baptisé Atlantis, elles n'ont manqué de rien et reçu l'occasion de vivre leurs rêves. Mais, en 2007, à la mort de leur père, un indice ainsi qu'une lettre et des coordonnées géographiques leur sont remis afin de pouvoir partir chacune sur les traces de leur famille biologique. Chacune entame donc un voyage initiatique : Maia, au Brésil, CeCe en Australie, Star en Angleterre, Tiggy en Andalousie...chacun des tomes précédents était donc consacré à la quête de l'une des sœurs, tandis que le dernier nous racontait l'histoire de Mérope, la sœur disparue, celle que Pa Salt chercha toute sa vie sans pouvoir la retrouver.
Il était donc temps de découvrir l'histoire de cet énigmatique personnage, si absent et pourtant si présent dans la saga. En effet, lorsque démarre le premier tome, les sœurs apprennent avec stupeur la mort brutale de leur père et se réunissent à Atlantis, la maison de l'enfance et du bonheur. Et pourtant, Pa Salt ne semble jamais bien loin...sans que l'on en sache beaucoup plus sur lui, cependant. Qui était-il ? Quelle était son histoire ? Pourquoi a-t-il adopté ses six filles aux quatre coins du monde ?
Atlas : L'histoire de Pa Salt se propose donc de nous raconter l'histoire de ce personnage central, sans lequel il n'y aurait pas de récit. Malheureusement, Lucinda Riley n'aura pas pu mettre elle-même un point final à sa saga puisqu'elle est décédée des suites d'une longue maladie en 2021. C'est donc son fils Harry Whittaker qui, fort des directives de sa mère concernant la saga, a repris le flambeau et rédigé ce dernier tome.
Je suis assez contente d'avoir lu ce roman qui m'a enfin apporté les réponses aux questions que je me posais depuis plusieurs tomes déjà. Alors que j'attendais déjà quelques révélations dans La sœur disparue, malheureusement, elles ne sont pas venues et, si j'ai apprécié l'aspect historique ce roman, globalement, il m'a un peu déçue car je ne l'ai pas trouvé plus utile que ça pour le développement de la saga.
J'espérais donc que cet ultime tome serait celui des réponses et, en cela, il ne m'a pas déçue. Nous découvrons enfin qui était Pa Salt, d'où vient sa grande fortune et pourquoi il a fait aménager un grand domaine isolé et grandiose en bord de lac Léman pour y élever ses six filles aux origines diverses. Nous découvrons aussi pourquoi cet homme adopte quasiment coup sur coup six petites filles à l'aube de la soixantaine...
Mais, très vite, j'ai eu un sentiment de trop, de manque de crédibilité et mon esprit n'a pas pu passer au-dessus. Peut-être parce que, dans l'ensemble, je n'ai pas été séduite globalement par la saga et que je n'ai donc pas trouvé de points positifs qui seraient venus contrebalancer les points négatifs...par exemple, si Harry Whittaker a respecté l'univers et la façon d'écrire de sa mère, j'ai eu l'impression que, malheureusement, le mimétisme allait jusqu'aux petits tics de langage et à la manie de l'autrice de tout décortiquer. Certaines choses, qui pourraient être résumées en une ou deux phrases prennent là quatre ou cinq lignes de dialogue, ce qui n'est pas forcément nécessaire. Bref, la plume de Lucinda Riley ne m'a jamais particulièrement séduite et le style de son fils non plus - même si je loue l'effort d'avoir respecté au mieux la manière d'écrire de sa mère. Et, plus gros bémol, à mesure que l'on avançait dans l'histoire de Pa Salt - dont on découvre le vrai prénom, Atlas -, je n'ai plus réussi à y croire. Alors que les histoires familiales respectives de Maia, Ally, Star, CeCe, Tiggy et Electra sont assez crédibles, je n'y ai pas cru une seule seconde pour Atlas. Il se passe bien trop de choses dans la vie de ce seul individu pour que cela soit vraisemblable. Certains événements sont dignes de James Bond ou de films d'espionnage et j'avoue que ce sont des œuvres qui me laissent de marbre. Cela aura été aussi le cas avec la lecture de ce roman, qui me conforte au moins dans un sentiment : si je comprends l'engouement pour cette saga atypique et originale, elle n'aura eu finalement aucun effet sur moi. La lecture d'Atlas : l'histoire de Pa Salt n'a pas non plus été une torture, sinon je me serai pas infligé la lecture de plus de 900 pages. Finalement, je comparerais la lecture de ce roman a un gâteau un peu trop sucré, que l'on apprécie sur le moment mais qui pèse ensuite sur l'estomac pendant des jours. Comme je le disais plus haut, tout est trop, dans ce roman, comme dans la saga en général d'ailleurs. Trop grandiose, trop extravagant, parfois tout simplement trop gros pour être crédible. Ce qui, peut-être, serait plus tolérable dans une série ou un film, m'a paru parfois trop invraisemblable dans un récit écrit.
Pour autant, tout n'est pas à jeter dans ce roman, loin de là. Atlas : l'histoire de Pa Salt, comme les autres tomes de la saga d'ailleurs, véhiculent de belles valeurs : l'entraide, le fait de rendre ce que l'on nous a donné, l'amour plus fort parfois que les liens familiaux biologiques... La saga soulève aussi des questionnements qui nous animent tous plus ou moins : qui sommes-nous ? Comment nos liens familiaux et les foyers dans lesquels nous avons été élevés ont influencé notre personnalité, notre façon d'être notre avenir ? Comment un secret de famille, même non-dit mais pressenti peut parfois ronger une âme, jusqu'à ce que le dévoilement du secret n'apporte une certaine paix, comme le font les voyages initiatiques des sœurs, qui leur apporte des réponses mais aussi une certaine paix intérieure.
Mais ce qui aurait pu m'émouvoir dans un autre roman, chez un autre auteur, me laisse ici assez indifférente. Avec cette série, je suis restée à distance, curieusement plus spectatrice que véritablement actrice de mes lectures, alors que tout m'invitait justement à m'y lancer sans réfléchir, ce que certains lecteurs ont fait. Moi, je n'ai pas réussi. C'est dommage mais ce n'est pas catastrophique. Quoi qu'il en soit, je sais que je ne garderai pas un souvenir impérissable des Sept sœurs, même si j'ai apprécié les tomes 1, 3 et 4. Oui, la conclusion de la série est assez émouvante mais n'aura pas su me faire vibrer.
Si j'ai commencé la saga avec un certain enthousiasme et l'envie de me réconcilier avec l'oeuvre de Lucinda Riley, malheureusement je la termine avec le même sentiment un peu amer, en demi-teinte, qui m'accompagne depuis le tome 5. Clairement, je ne relirai pas Lucinda Riley car je n'y retrouve pas ce que j'attends.
En Bref :
Les + : une histoire unique et originale.
Les - : beaucoup de longueurs, d'actions décortiquées alors que ce n'est pas nécessaire, des dialogues qui sonnent bien souvent faux. Comme disent les anglophones, par moments, c'était too much.
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Maia, le premier tome centré sur l'aînée des sœurs et nous fait voyager au Brésil
La sœur de la tempête, centré sur Ally et qui nous emmène en Norvège
La sœur de l'ombre, qui met à l'honneur Star, la plus réservée des sœurs et nous fait découvrir les secret d'un grand domaine anglais des années 1930
La sœur à la perle, dont l'héroïne est CeCe et avec laquelle nous voyagerons jusqu'en Australie
La sœur de la lune, centré sur la très spirituelle Tiggy qui nous emmène de l’Écosse à l'Andalousie
La sœur du soleil nous fait découvrir les origines de la sixième et plus jeune sœur, Électra, entre New York et le Kenya
La soeur disparue nous emmène sur les traces de la seule sœur que Pa Salt n'a pas pu retrouver, Mérope, dans un grand voyage en Europe et jusqu'en Nouvelle-Zélande