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Le salon des précieuses

Souvenirs d'enfance, tome 1, La gloire de mon père ; Marcel Pagnol

« Dans ces Souvenirs, je ne dirai de moi ni de mal ni de bien ; ce n'est pas de moi que je parle mais de l'enfant que je ne suis plus. C'est un petit personnage que j'ai connu et qui s'est fondu dans l'air du temps, à la manière des moineaux qui disparaissent sans laisser de squelette. »

 

 

 

  Publié en 2004

  Éditions de Fallois (collection Fortunio)

  216 pages

  Premier tome de la saga Souvenirs d'enfance

 

 

 

 

 

Résumé :

Un petit Marseillais d'il y a un siècle : l'école primaire ; le cocon familial ; les premières vacances dans les collines, à La Treille ; la première chasse avec son père...

Lorsqu'il commence à rédiger ses Souvenirs d'enfance, au milieu des années cinquante, Marcel Pagnol est en train de s'éloigner du cinéma, et le théâtre ne lui sourit plus. 
La Gloire de mon père, dès sa parution, en 1957, est salué comme marquant l'avènement d'un grand prosateur. Joseph, le père instituteur, Augustine, la timide maman, l'oncle Jules, la tante Rose, le petit frère Paul, deviennent immédiatement aussi populaires que Marius, César ou Panisse. Et la scène de la chasse à la bartavelle se transforme immédiatement en dictée d'école primaire...
Les souvenirs de Pagnol sont un peu ceux de tous les enfants du monde. Plus tard, paraît-il, Pagnol aurait voulu qu'ils deviennent un film. C'est Yves Robert qui, longtemps après la mort de l'écrivain, le réalisera.

« Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. »

Ma Note : ★★★★★★★★★★

Mon Avis :

Souvenirs d’enfance est un cycle de quatre romans, publiés entre 1957 et 1977. La gloire de mon père est le premier d’entre eux. Il est suivi du Château de ma mère, Le temps des secrets et Le temps des amours, ce dernier publié en 1977, de manière posthume puisque son auteur était décédé en 1974.
A l’aube de la soixantaine, Marcel Pagnol, né en 1895, entreprend de raconter ses souvenirs d’enfance et d’adolescence dans la première partie du XXème siècle. Dramaturge, cinéaste, producteur, écrivain, la réputation de Pagnol dans les années 1950, n’est plus à faire. Avec ses Souvenirs d’enfance, il laisse un cycle de romans autobiographiques qui vont devenir des classiques, bien souvent lus, dans les années qui vont suivre, par les écoliers – la chasse à la « bartavelle » dans La gloire de mon père, deviendra d’ailleurs une dictée souvent prisée par les enseignants.
Étrangement, je n’ai jamais lu Pagnol à l’école. Des extraits, certes, car je me rappelais par exemple de la scène où, tout jeune encore, le petit Marcel étonne son père, instituteur, en lisant une phrase au tableau alors qu’il n’est pas encore censé savoir lire.
Alors, cet été je me suis lancé un petit défi : et si je lisais les Souvenirs d’enfance entre juin, juillet et août ? A l’heure actuelle, ma collection est incomplète puisque j’ai eu du mal à me procurer Le temps des amours, qui clôture le cycle, mais je vais au moins lire les trois en ma possession avant la fin de l’été. Mon défi est donc déjà bien entamé puisque j’ai lu en quelques heures La gloire de mon père.
Ouvrir un roman de Pagnol, c’est se téléporter. Dans une région et dans une autre époque. Imaginez une Provence couleur sépia, tremblotante, comme figée sur la bande d’un film muet du début du siècle. Dans ce premier roman, Pagnol entreprend de raconter la petite enfance. Né le 28 février 1895 à Aubagne, il est le fils de Joseph Pagnol, instituteur et d’Augustine, couturière. Il aura deux frères puînés et une petite sœur.
Si ce roman est une ode à l’enfance et une nostalgie heureuse, il est aussi une belle ode à la région d’origine de l’auteur. Il suffit de se laisser porter, ouvrir les pages et nous parviennent alors le cri-cri des cigales, le chant des fontaines de villages, à l’ombre des grands platanes, où l’on entend aussi s’entrechoquer les boules de pétanque. Il fait beau, il fait chaud et l’arrière-pays de Marseille est garni de cette garrigue odorante, faite de lavandes, de thyms sauvages, de cades et de petits chênes kermès qui poussent tout noueux dans les roches arides.

La Gloire de mon père » & « Le Château de ma mère » - 20 films pour partir  en vacances - Elle

Marcel Pagnol aurait voulu que ses Souvenirs d'enfance deviennent des films : c'est chose faite en 1990. L'acteur Philippe Caubère y interprète Joseph Pagnol et Nathalie Roussel, Augustine. Le petit Marcel à 9 ans est campé par Julien Ciamaca


La gloire de mon père est assez court et on pourrait presque assez aisément diviser le roman en deux : une première partie qui resitue la famille Pagnol, où l’auteur se raconte et raconte les siens. Puis la seconde partie est consacrée aux vacances à La Bastide-Neuve. Pour les petits citadins que sont Marcel et son frère cadet Paul, La Bastide-Neuve est un lieu d’aventures, de bonheur, synonyme de la liberté des longues vacances d’été, de chasse à la bartavelle dans les collines derrière la maison, en des course-poursuites illimitées dans le jardin en friche qui entoure la maison.
La gloire de mon père est un roman des choses simples, mais c’est peut-être pour cela qu’il est si évocateur. Les souvenirs racontés ici par Pagnol sont ceux d’un enfant qui a vécu au début du XXème siècle, il y a presque cent-vingt ans. Et pourtant, ce qu’il raconte, cela ne nous est-il pas familier ? Cela ne réveille-t-il pas l’enfant endormi qui est en nous ? Au fond, ce roman nous démontre bien l’intemporalité des souvenirs d’enfance : que l’on soit né en 1895 ou cent ans plus tard, ou même encore plus tard, l’enfance reste – pour la plupart des enfants car malheureusement, il y en a qui garderont de cette période de leur vie un sombre souvenir – une sorte d’époque étrange, un peu suspendue, dont on se souvient par bribes mais qui ne nous quittera jamais vraiment. C’est l’époque des premières expériences, de l’école, des premiers apprentissages… pour Marcel Pagnol dont l’enfance a sans nul doute été heureuse, entre des parents aimants et attentifs, les souvenirs sont doux, sincères et authentiques. Certes, c’est un homme âgé, un homme mûr et dont plus de la moitié de la vie est passée, qui se retourne sur l’enfant qu’il a été. Et pourtant, l’enfant qu’il nous raconte n’a jamais été aussi vivant, aussi présent. J’ai par exemple beaucoup aimé la manière dont il relate les conversations d’adultes, parfois surprises par les enfants. Un exemple, cette conversation politique opposant Joseph Pagnol, farouchement anticlérical et son beau-frère que l’on connaît sous le nom de « l’oncle Jules », fervent chrétien. Ainsi, le petit Marcel entend parler d’un certain monsieur « Comble » (Emile Combes) et d’un groupe de personnes, les « radicots », qu’il serait bien en peine de décrire. Autre moment intéressant, la grossesse d’Augustine – qui attend la petite sœur – et les questionnements de Marcel et de Paul, qui se demandent bien comment cette petite sœur va venir.
C’est avec une vraie pudeur et en même temps la spontanéité de l’enfant qu’il a été et qu’il raconte ici que Marcel Pagnol rédige La gloire de mon père est nous offre un récit d’une grande sincérité, d’une grande simplicité également mais qui n’a besoin de rien d’autre pour séduire et devenir, déjà, soixante-six ans après sa sortie, un classique de la littérature française, à découvrir à tous les âges.

En Bref :

Les + : roman de la nostalgie heureuse et des choses simples, La gloire de mon père est une évocation toute douce et touchante de l'enfance provençale du narrateur.
Les - : aucun, c'était un petit bonbon.


Souvenirs d'enfance, tome 1, La gloire de mon père ; Marcel Pagnol

Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle  

 

 

 

 

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L
Quelle bonne idée que de lire cette série en été ! Je suis incapable de dire si j'ai lu les quatre tomes ou pas, il me semble que oui... Je ne savais pas que l'auteur les avait écrit si tard dans sa vie. C'est une belle démarche ! Cela me donne envie de replonger dans ses souvenirs d'enfance...
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