• Cadeaux de Noël ; Colette

    « Aucun enfant n'est sans mémoire. La couleur de nos premiers souvenirs est terriblement vive, et le temps ne l'amende presque pas. »

    Couverture Cadeaux de Noël

     

     

     

              Publié en 2020

        Éditions Archipoche

        180 pages

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    De 1909 à 1948, Colette publie dans la presse des textes sur Noël et le jour de l'an qui comptent parmi les plus belles pages de son œuvre. Elle y évoque les hivers de son enfance à Saint-Sauveur-en-Puisaye et la figure maternelle de Sido.
    Pas de sapins dans le salon, mais des branches de houx et une fleur d'ellébore, dont elle guette l'éclosion et qui ornera, le soir venu, la table familiale.
    Ces Noëls d'autrefois, dans leur simplicité et leur dénuement, rouvrent, intacts, tout un univers de sensations. Et nous invitent à retrouver les « vraies fleurs de décembre que sont Noël et le 1er janvier ».

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Imaginez : vous êtes écrivain ou journaliste et l’on vous demande de rédiger, dans des journaux ou des magazines, un petit texte évoquant Noël ou le Premier de l’An et, surtout, les souvenirs qui vont avec. Que raconteriez-vous ?
    Immanquablement, les souvenirs de Noël sont intimement liés à l’enfance : c’est la période de l’année où l’on convoque le plus nôtre âme d’enfant…et si c’était « la plus merveilleuse période de l’année » justement grâce à ça ? Le souvenir des papiers qui brillent sur les cadeaux, l’odeur du sapin, le clignotement des guirlandes, les chansons de Noël (pour moi, c’est Petit papa Noël), les repas du 24 ou du 25 qui, selon les familles, diffèrent tout en étant sensiblement identiques…
    La fête de Noël est tellement ancrée dans notre imaginaire collectif, que l’on soit croyant ou pas, qu’il est difficile d’imaginer qu’il y a encore un peu plus de cent ans, ce n’était pas une fête qui allait de soi pour tout le monde…parce que, il faut bien le dire, alors qu’aujourd’hui les Noëls que nous vivons sont très souvent associés à la société de consommation qui est la nôtre, à l’époque de Colette enfant, tout cela n’existait pas. Et la tradition des étrennes était bien plus marquée et observée que celle de Noël.
    Déjà, remettons-nous dans le contexte : Colette naît le 28 janvier 1873, en plein cœur de la Puisaye, une région naturelle de Bourgogne. Si sa famille n’est pas extrêmement riche, elle ne connaît pas non plus la pauvreté. Colette est la fille de Adèle Sidonie Landoy, affectueusement surnommée dans l’œuvre de sa fille Sido et du capitaine Colette, ancien militaire qui a servi en Indochine et participé à la guerre d'indépendance italienne, dont il est revenu avec une jambe en moins. Colette vit une enfance très libre dans une région rurale et rustique et toute son œuvre par la suite, se ressent de cette enfance campagnarde, au plus proche de la nature et des animaux.

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    Les Noëls de l’enfance, pour elle, prennent donc place dans les années 1870, 1880…c’est l’époque de la IIIème République, où l’avènement d’un enseignement obligatoire commence à creuser la tombe de la christianisation des populations…Sido est un bel exemple de ce peuple français de la fin du XIXème siècle : farouchement athée, elle adore emmener son chien à l’église et cache des œuvres de Corneille dans son missel. Quand on pense que Noël est encore, alors, une fête essentiellement religieuse, on imagine aisément que les enfants d’une athée féroce n’aient pas connu une observance bien fidèle de cette célébration. D'ailleurs, Colette le dit souvent : Noël, chez ses parents, est un jour comme un autre et c'est le Nouvel An et l'approche des étrennes qui prennent, chez elle, une importance toute différente.
    Les Noëls de Colette seraient presque des Noëls païens, quand les anciens célébraient Yule et le retour de la lumière…dans ce recueil, la nature est souvent convoquée, bien loin devant le cadeau…pour Colette, les fêtes de fin d’année restent associées au froid piquant de la fin décembre, à des Noëls blancs, bien plus réguliers qu’aujourd’hui, à la merveilleuse fleur d’héllébore, qui pousse sous la neige.
    Puis Colette s’éloigne des Noëls de l’enfance, pour aborder ceux, plus noirs, qui ont marqué les deux conflits mondiaux du début du XXème siècle : jeune femme en 1914, femme mûre en 1940, inquiète pour l’avenir car son troisième mari, Maurice Goudeket, est juif, la journaliste, romancière et nouvelliste raconte avec brio, sans pathos mais avec beaucoup de dignité les fêtes de fin d’année en temps de guerre, quand les hommes sont loin, quand il fait froid dans les maisons, que les cheminées sont éteintes et que la simple présence de ceux que l’on aime est un présent.
    Petite lecture de 180 pages, Cadeaux de Noël ne permet pas de se faire une idée de la plume de Colette si vous ne la connaissez pas. Mais si, comme moi, vous aimez déjà son œuvre, vous passerez sûrement un bon moment qui, en plus de nous décrire des Noëls délicieusement rétro et vintage, vous feront aussi vous souvenir – du moins je l’espère – de ceux de votre enfance. Et si vous vous surprenez à fredonner une chanson de Noël ou à songer aux plats cuisinés par votre mère ou votre grand-mère pour Noël et qui n’étaient dégustés qu’à cette période, alors c’est que cette lecture aura gagné son pari !

     

    En Bref :

    Les + : infiniment poétiques et d'une rare profondeur, ces textes nous amènent au cœur des Noëls d'antan et ruraux. Colette est une très bonne conteuse et sait convoquer l'enfance et le souvenir avec brio.
    Les - : quelques passages que l'on retrouve d'un texte à l'autre et qui peuvent donner une impression de redondance. 


     

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    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle

     


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