• La chorale des dames de Chilbury

    « La guerre ne va pas durer éternellement. Nous ne pouvons pas la laisser tout nous prendre. »

     

     

         Publié en 2017 en Angleterre

      En 2019 en France (pour la présente édition)

      Titre original : The Chilbury Ladies' Choir

      Éditions Le Livre de Poche

      552 pages

     

     

     

     

    Résumé :

    1940. Un paisible village anglais voit partir ses hommes au front. Restées seules, les femmes affrontent une autre bataille : sauver la chorale locale pour défier la guerre en chantant. Autour de miss Primrose Trent, charismatique professeur de chant, se rassemble toute une communauté de femme, saisie dans cet étrange moment de liberté : Mrs Tilling, une veuve timide ; Venetia, la tombeuse du village ; Silvie, une jeune réfugiée juive ; Edwina, une sage-femme qui cherche à fuir un passé sordide. Potins, jalousies, peurs, amours secrètes...Entre rires et larmes, Jennifer Ryan, s'inspirant des récits de sa grand-mère qui a vécu le conflit depuis un petit village du Kent, sonde avec talent les âmes de chœur attachant et inoubliable.

    Ma Note : ★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Printemps 1940 : comme la plupart des villages d’Angleterre, Chilbury a vu partir ses hommes. Et, coup de tonnerre, voilà que le pasteur décide de supprimer la chorale, faute de voix masculines. Mais c’est sans compter sur les femmes du chœur, qui ne l’entendent pas de cette oreille ! La chorale de Chilbury doit continuer et, faute d’hommes, elles ont l’idée de créer…la chorale des dames de Chilbury, dans laquelle se retrouve de très nombreuses femmes de la communauté, jeunes ou moins jeunes, du même milieu social ou pas. L’arrivée d’une nouvelle maîtresse de chœur, Primrose Trent, va galvaniser tout ce petit monde et redonner un nouveau souffle à cette chorale de village, soutien indéfectible des habitants pendant cette période trouble.
    Dans la veine du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates ou de Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles, La chorale des dames de Chilbury fait partie de ces romans de guerre qui pourtant donnent le sourire. Toutefois, ne vous attendez pas à un petit roman gentillet et plein de bons sentiments. Chilbury étant situé dans le Kent, le village se trouvera en première ligne lors des débuts de la bataille d’Angleterre. Mais l’espoir et la bonne humeur ne sont jamais loin dans ce village qui est finalement très soudé et s’entraide quoi qu’il arrive.
    Le roman se découpe en plusieurs chapitres qui font alterner les voix. Ce n’est pas forcément très facile à suivre au départ, mais j’ai beaucoup aimé cette forme : lettres, journaux intimes…on découvre les pensées et les sentiments les plus intimes de certaines des habitantes du village. La douce et plutôt discrète Mrs Tilling, qui a pourtant beaucoup de ressources, sauve le chœur de Chilbury mais effectue aussi sa mission d’infirmière avec zèle, la jeune Kitty, âgée de quatorze ans, fille du propriétaire du manoir de Chilbury, qui vit dans une certaine monotonie et se distrait comme elle le peut, parfois en laissant son imagination déborder au risque de se brûler les ailes, sa sœur Venetia, qui apparaît au départ plutôt superficielle mais évolue tout au long du roman, jusqu’à devenir bien plus humaine et attachante, Edwina, une sage-femme nouvelle venue, dont on comprend que son cynisme cache peut-être quelque chose de plus profond et un passé difficile qui lui a enlevé ses illusions…au-delà de ses quatre narratrices principales, on découvre aussi d’autres personnages, leurs familles, leurs amoureux, leurs amisMrs Tilling accueille sans plaisir un colonel basé à Litchfield et qu’elle voit occuper la chambre de son fils, parti au front, Venetia tombe amoureuse et Kitty se fait des illusions sur un ami d’enfance mais peut compter sur le réconfort simple et sans arrière-pensée de la jeune Silvie, petite réfugiée arrivée de Tchécoslovaquie pour échapper à la fureur nazie. Au village, on croise aussi l’institutrice, appréciée de tous, la douce Hattie qui attend son premier bébé, l’insupportable Mrs B., pleine de principes et de grandes ambitions et qu'il est bon parfois de la voir se faire clouer le bec !
    Tranches de vue tantôt truculentes, drôles ou tragiques, La chorale des dames de Chilbury est un roman plutôt atypique mais aussi dynamique et, étrangement, plutôt réconfortant. On ressort de cette lecture avec un sentiment de chaleur, comme si les habitants de Chilbury nous accompagnaient encore un petit moment. Je les ai tous appréciés (même si, comme d'autres lecteurs, je ferai une mention spéciale à Venetia, dont l'évolution est spectaculaire tout au long du livre) et j’ai été un peu triste de les quitter. Jennifer Ryan s’est appuyée sur des souvenirs de sa grand-mère qui avait passé la Seconde guerre mondiale dans un village du Kent et on ressent l’authenticité de certaines anecdotes, de certains épisodes et c’est très sympa.  Cela rajoute vraiment un petit quelque chose au roman et nous montre que, si la guerre a bouleversé des vies, malgré l'incertitude, la peur, l'angoisse, la tristesse, la vie quotidienne continue et peut s'avérer belle, même quand les troupes nazies menacent, de l'autre côté de la mer.
    Au-delà de ça, il est très bien écrit, avec cette ambiance so british inimitable et que j’aime tant, qui peut rappeler un peu Downton Abbey par certains de ses personnages (on aura ainsi la vision fugitive de la Comtesse douairière ou encore, de lady Isobel et parfois de leurs joutes verbales, en cours de lecture) et j'ai parfois eu l'impression d'être dans Étés anglais d'Elizabeth Jane Howard par moments.
    Bref, si vous aimez ces romans historiques avec une ambiance inimitable, des tranches de vie simples et authentiques, alors vous ne serez sûrement pas déçus en allant visiter les rues de Chilbury. Loin de nous plomber avec un propos misérabiliste, La chorale des dames de Chilbury est un petit bonbon à savourer. Je n’ai désormais plus qu’une hâte : découvrir les autres romans de Jennifer Ryan.

    En Bref :

    Les + : un style rythmé et dynamique, un roman mené tambour battant, des personnages inimitables.
    Les - : pas vraiment de points négatifs à soulever, c'était vraiment très sympa !


    La chorale des dames de Chilbury

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle  

     

     


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