• La Florentine, Intégrale, tome 1, Fiora et la Vengeance ; Juliette Benzoni

    « Tous les grands noms sont sortis d'un autre, nettement plus petit. Même ceux des rois. »

    La Florentine, Intégrale, tome 1, Fiora et la Vengeance ; Juliette Benzoni

    Publié en 2012

    Editions Pocket

    885 pages

    Premier tome de l'intégrale de la saga La Florentine

    Comprend : Fiora et le Magnifique ; Fiora et le Téméraire

    Résumé :

    Bourgogne, an 1457. De passage à Dijon, Francesco Beltrami, riche marchand florentin, assiste à l'exécution de deux jeunes amants accusés d'inceste. Bouleversé, Beltrami sauve l'enfant de ces amours illégitimes : Fiora. La jeune fille, d'une inégalable beauté, connaîtra, dans la Florence de Lorenzo de Médicis, la douceur de la vie de palais, mais aussi de cruels revers de fortune lorsque le meurtre de son père adoptif la jettera sur les routes. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 1457, un jeune marchand florentin de passage à Dijon assiste à l'exécution publique de deux jeunes personnes. Jean et Marie de Brévailles sont frère et sœur, mais ils ont aussi été convaincus d'inceste -et d'adultère pour la jeune dame-, et l'époux de Marie n'a eu de cesse de les faire condamner. Le jeune marchand, Francesco Beltrami, tombe en admiration devant la beauté foudroyante de la jeune condamnée et, en se renseignant sur elle, il apprend que, cinq jours seulement avant son exécution, la jeune Marie a donné naissance à une petite fille, vouée à une vie d'orpheline et d'indigente à l'hospice. A cause de cet amour irraisonné qu'il a voué tout de suite à Marie, Francesco décide qu'il ne quittera pas la capitale des Ducs de Bourgogne sans la petite fille, qu'il sauve d'une mort certaine. Cette enfant, il va la ramener dans sa ville, Florence, en faire sa fille et lui donner un prénom. La fille incestueuse de Jean et Marie de Brévailles devient Fiora Beltrami, notre future héroïne.
    Dix-sept ans plus tard, la jeune fille est devenue l'une des étoiles de Florence, ex-aequo avec la flamboyante Simonetta Vespucci, modèle de Botticcelli et belle amie de Giuliano de Médicis, frère du Magnifique. Le père de Fiora a fait fructifier son négoce et il est devenu l'un des marchands les plus prospères de la ville toscane ainsi qu'un banquier possédant des comptoirs un peu partout en Europe. Fiora, amoureuse folle de Giuliano de Médicis, profite des fêtes données par la famille pour l'apercevoir et est devenue, grâce à l'éducation de son père, une parfaite humaniste, connaissant sur le bout des doigts ses classiques latins et grecs. Tandis qu'ailleurs en Europe, les anciennes nations pansent leurs plaies, surtout la France, qui se relève doucement de la guerre qui l'a oppposée pendant cent-seize ans à l'Angleterre sa voisine, en Italie fleurit déjà ce courant érudit qui va bientôt se répandre partout en Europe et donner le jour à ce que l'on appelle la Renaissance. A Florence, en cette fin de XVème siècle, sous la férule plutôt bienveillante de la famille Médicis, l'art pictural devient art de vivre, on redécouvre celui des Étrusques et des Romains avec un plaisir non feint. C'est dans ce monde en pleine effervescence que Fiora évolue, mais plus pour longtemps, car bientôt, des malheurs sans nom vont s'abattre sur la jeune femme, dont la naissance maudite va être révelée. Alors qu'elle doit faire face à la mort de son père, Fiora, toute jeune fille encore, comprend qu'on en veut à sa vie à elle aussi -et à sa fortune-, et décide donc de quitter Florence pour la France, où elle va aller se réfugier auprès du roi Louis XI. De là, elle gagnera sa terre natale de Bourgogne où elle souhaite rencontrer le duc, Charles, dit le Téméraire, afin de se venger d'avoir laissé l'un de ses meilleurs sujets, Jean de Brévailles, monter sur l'échafaud sans même solliciter sa grâce...C'est alors le début d'une course folle et d'années d'errance pour la jeune femme qui va découvrir les cruautés d'un monde qu'elle ne soupçonnait pas.

    Panorama de Florence, avec le dôme de Santa Maria dei Fiori (le Duomo), créé par Brunelleschi


    Ce n'est pas un hasard si Juliette Benzoni situe la naissance de son héroïne en 1457. Ainsi, la jeune Fiora a dix-huit ans en 1475, une période florissante pour Florence puisque c'est celle du Magnifique -Lorenzo de Médicis-, mais aussi celle de la chevauchée fantastique du duc Charles le Téméraire à travers ses Etats, dans l'espoir de reformer l'ancien royaume de Lotharingie et de relier ainsi, par le verrou que deviendrait la Lorraine, ses terres bourguignonnes proprement dites, qui ont Dijon pour capitale et les Flandres qui s'articulent autour de grandes villes marchandes comme Gand, Bruxelles ou Bruges. Devenus de véritables souverains, les ducs de Bourgogne, que l'on surnomme à cette époque les Grands Ducs d'Occident -cela veut tout dire-, deviendraient ainsi les égaux de l'Empereur dont les terres sont voisines mais surtout, prendraient en tenaille ce royaume de France qu'ils renient (la dynastie bourguignonne est cependant issue d'un rameau capétien puisque l'apanage avait été offert par le roi Jean II le Bon lui-même, en 1356, à son fils cadet Philippe, pour sa conduite durant la bataille de Poitiers et Charles le Téméraire était un descendant direct de ce premier duc d'ascendance royale et qui possédait donc saint Louis comme ancêtre, à l'instar de son ennemi juré, Louis XI). C'est donc dans cette effervescence, artistique d'une part, puis guerrière d'autre part que Fiora Beltrami, assoiffée de vengeance, va évoluer pendant plusieurs mois, jusqu'à approcher celui dont le rêve va tragiquement prendre fin devant Nancy un matin glacial de janvier 1477...

    Charles de Bourgogne, dit Le Téméraire


    Avec cette saga, nous voyageons d'un point à un autre sans beaucoup nous arrêter, au gré des pérégrinations de Fiora. Alors que Juliette Benzoni nous avait habitué à des sagas aventureuses certes, mais plus statiques -je pense notamment à ses sagas se passant au XVIIème siècle et qui prennent corps seulement en France, entre Paris et quelques châteaux et cités de province-, là, pour le coup, nous voguons de Florence à Paris, de Paris à Dijon et de Dijon à la Suisse avant de revenir en faisant un petit crochet par ce val de Loire où la vie est si douce et que Louis XI, en précurseur des rois du XVIème siècle, affectionnait tout particulièrement. Après un début relativement calme, c'est un déluge d'aventures qui s'abat sur la tête d'une jeune femme mal préparée à une vie dangereuse, alanguie qu'elle est dans les plaisirs et la culture de Florence...mais pourtant, elle fera courageusement face et Fiora, durant cette errance à travers des pays en guerre et en contact avec ces derniers représentants d'une chevalerie qui lui est complètement étrangère, va en apprendre bien plus qu'elle ne le croyait sur les hommes et l'Histoire de son temps.
    Solidement documenté, ce premier tome de l'intégrale de La Florentine est plutôt intéressant à lire, même si l'accumulation de rebondissements finit par être un peu lassante et à rendre justement lesdits rebondissements quelque peu invraisemblables. Des dialogues un peu ampoulés alourdissent parfois un peu le récit qui mériterait des parties dialoguées plus directes et sans aucune fioritures. Cela dit, la partie plus narrative rattrape un peu ces désagréments.
    Bref, malgré ces quelques inégalités, les deux premiers tomes de la saga, Fiora et le Magnifique et Fiora et le Téméraire, réunis en un seul roman, sont plutôt intéressants à découvrir et, même si l'on ne s'attache pas de façon inconditionnelle à l'héroïne, il est tout de même plaisant de la suivre tout au long de ces années difficiles mais aussi formatrices pour elle.

    En Bref :

    Les + : une intrigue intéressante, basée sur une histoire solide et bien documentée.
    Les - : des dialogues un peu ampoulés ; des rebondissements trop nombreux et parfois invraisemblables.


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 26 Novembre 2015 à 13:13

    Je suis tentée par cette saga ! Ton billet me tente encore plus surtout si la saga est en intégrale maintenant.

      • Jeudi 26 Novembre 2015 à 14:40

        Mais oui, enfin, Pocket s'est décidé à publier en intégrale cette saga et j'aimerais bien que ce soit fait aussi pour Catherine, une autre saga de Benzoni, qui commence à dater un peu aussi et qui n'est malheureusement pas facile à trouver...comme pouvait l'être aussi La Florentine avant sa réédition, d'ailleurs. 

        Je te conseille cette saga, vraiment. :) Je ne sais pas si tu connais déjà Benzoni, personnellement, je suis une habituée et du coup, j'ai vraiment retrouvé ce qui fait tout l'intérêt de ses sagas pleines d'aventures. Le fait de voyager aussi, entre Florence, la France et la Bourgogne m'a beaucoup plu ! Comme tous les romans d'aventures, bien sûr, La Florentine a les défauts de ses qualités mais ça reste une bonne lecture ! 

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