• Les Suprêmes, tome 2, Les Suprêmes chantent le blues ; Edward Kelsey Moore

    « La seule façon d'être un homme bien c'est de toujours commencer par agir en adulte. Et j'essaie. Franchement, j'essaie. »

    Couverture Les Suprêmes, tome 2 : Les Suprêmes chantent le blues

     

     

         Publié en 2017 aux Etats-Unis 

      En 2020 en France (pour la présente édition)

      Titre original : The Supremes Sing the Happy          Heartache Blues

      Editions Babel

      381 pages 

      Deuxième tome de la saga Les Suprêmes

     

     

    Résumé :

    Tous deux octogénaires, Forrest Payne et Beatrice Jordan ont, à la surprise générale, décidé de convoler en justes noces, provoquant ainsi le retour à Plainview d'El Walker, ancien complice de Forrest et véritable légende du blues, qui avait pourtant juré de n'y plus jamais revenir. 
    Tandis que le célèbre guitariste voit se dresser devant lui les fantômes du passé, l'inséparable trio des Suprêmes fait, quant à lui, face à son avenir. Clarice réussira-t-elle à saisir la chance d'embrasser enfin une grande carrière de pianiste ? Barbara Jean parviendra-t-elle à se libérer de l'humiliation que sa mère lui a laissée pour tout héritage ? Et combien de temps Odette pourra-t-elle endurer les accès de colère d'un mari qu'elle ne comprend plus ? 
    Après le triomphe de son premier roman, Edward Kelsey Moore revient avec une bouleversante histoire de pères et de fils, de péchés de jadis et d'acceptation à venir, qu'incarnent, sous le signe d'une irrésistible drôlerie, des personnages aussi puissants qu'attachants. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Quel plaisir de retrouver nos adorables « Suprêmes », Clarice, Odette et Barbara Jean et leur petite ville de l’Indiana, Plainview !!
    L’an dernier, en juin, je sors de ma PAL un livre qui y dort depuis près de quatre ans : continuant sur ma lancée du confinement, pendant lequel j’ai essayé de vider un maximum ma PAL de ses reliquats, je me dis qu’il est enfin temps de lire ce roman acheté en 2016. En le commençant, je ne sais pas à quoi m’attendre. Certes, quand je l’ai acheté c’est après avoir lu le résumé donc c’est que ce dernier devait me plaire…mais qu’en sera-t-il quatre ans plus tard ? Est-ce que cette histoire va vraiment me séduire ? Oui. Contre toute attente, oui. J’ai vraiment beaucoup aimé Les Suprêmes, qui abordait plein de sujets mais avant tout celui de la question raciale. Et il s’est trouvé que ma lecture résonnait tristement avec l’actualité puisque j’ai lu Les Suprêmes au moment de l’affaire George Floyd et l’arrivée sur le devant de la scène du mouvement Black lives matter.
    Dans le premier tome des Suprêmes, nous faisions donc la connaissance de trois charmantes quinquas afro-américaines, Clarice, Odette et Barbara Jean. Amies depuis le lycée, qu’elles fréquentaient dans les années 1960, elles sont nées et ont grandi à Plainview, une petite bourgade de l’Indiana. Les retrouvailles dominicales Chez Earl, le café du coin où elles ont leurs habitudes, le quotidien, les enfants, les maris, les coups durs, les revers…au début je m’attendais à lire une sorte de chronique du quotidien de ces trois charmantes femmes un peu déjantées ou au caractère bien trempé. Au final, il s’est avéré que Les Suprêmes, sans avoir l’air, est un roman qui aborde la question raciale, mal réglée aux Etats-Unis on le sait et la jeunesse des trois amies fut forcément marquée par le racisme, l’intolérance mais aussi le mouvement des droits civiques puisqu’elles sont adolescentes au moment où Martin Luther King prononce son fameux discours. Dans ce premier tome, on découvre que chacune a eu à souffrir, un jour, d’injustice par rapport à la couleur de sa peau…on découvre aussi avec tristesse que, pour l’une d’entre elles, le prix à payer sera particulièrement lourd. Mais Edward Kelsey Moore aborde ce sujet sans pathos. Il le fait même parfois avec humour et légèreté, en plaçant, dans la bouche d’Odette notamment, des réparties digne des uppercuts de Mohammed Ali, rien que ça ! Surtout, il ne laisse jamais le pessimisme prendre le pas sur l’espoir. Jamais.
    Dans ce deuxième tome, on retrouve donc notre trio plus soudé que jamais. Certes, Clarice se débat dans des problèmes de couple avec Richmond, son incorrigible mari un peu trop porté sur le sexe et Barbara Jean se retrouve soudain confrontée à un pan de son passé qu’elle aurait préféré peut-être ne jamais connaître mais, en parallèle, Odette est enfin rassurée concernant sa santé et peut continuer à discuter avec sa mère décédée depuis douze ans et l’ex-première dame Eleanor Roosevelt le cœur plus léger !
    Pourtant, elle ne sait pas encore qu’un événement bouleversant va arriver, touchant son époux James qui aura besoin de tout son soutien pour ne pas vaciller dans la tempête.
    Un peu plus choral que le premier tome (du moins je ne me rappelle pas de cet aspect, je pense donc qu’il était moins présent dans Les Suprêmes), le deuxième tome des Suprêmes, Les Suprêmes chantent le blues, est plus axé sur les relations parents-enfants et notamment les relations père-fils.
    Que faire quand un père dont on n’a plus de nouvelles depuis des dizaines d’années refait surface sans crier gare ? Comment pardonner de vieilles blessures d’enfance ? Comment réussir à oublier quand on a été humilié par un père intolérant et inflexible ? Et, de l’autre côté, comment se souvenir comme il le mérité d’un père qui n’est plus mais qui a toujours été là de son vivant, soutien fier et attentif qui a porté, supporté et attendu son enfant pour qu’il puisse aller là où il le souhaitait ? Ce sont des relations complexes que l’auteur aborde ici mais toujours avec justesse.
    Plus mélancolique que le premier tome, peut-être parce que le souvenir y est plus présent, les flash-back aussi, peut-être parce que c’est le dernier aussi (à ma connaissance il n’y a pas encore de troisième tome et je ne sais même pas si c’est prévu), Les Suprêmes chantent le blues m’a, sans trop de surprise, beaucoup plu. Ceci étant dit, je crois que j’ai préféré le premier tome : peut-être le plaisir, l’attrait de la découverte… ici, le décor est posé, on le connaît déjà. Malgré tout, j’ai apprécié de retrouver Clarice, Odette et Barbara Jean, que l’on retrouve comme de vieilles copines. Elles n’ont pas changé et sont fidèles à elles-mêmes, avec leurs qualités, leurs petits défauts et manies. Ce qui m’a beaucoup plu chez elles, c’est leur humanité, le fait qu’elles ne soient pas lisses, parfois aussi un peu cabossées par la vie.
    L’autre gros point positif du roman (et pas des moindres) c’est évidemment la justesse des mots, du ton et de l’analyse d’Edward Kelsey Moore. L’humour et le sérieux y sont savamment dosés, les messages passent, avec émotion : parfois ce sera un sourire, une autre fois un rire (j’avoue que les réparties d’Odette m’ont encore beaucoup rire dans ce deuxième tome), parfois ce sera une gorge serrée par des larmes contenues. L’émotion n’est jamais loin, l’espoir non plus. C’est pour cela que je crois qu’on peut qualifier Les Suprêmes de lecture bénéfique voire salutaire, sans peur d’exagérer !!  

    En Bref :

    Les + : roman mélancolique mais toujours porté par l'espoir et l'amour de la vie, un style juste et une fine analyse des comportements humains. 
    Les - : j'ai parfois eu le sentiment que le roman était un peu plus confus que le premier, mais sans que cela ne me gêne non plus outre-mesure. 


    Les Suprêmes, tome 2, Les Suprêmes chantent le blues ; Edward Kelsey Moore

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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