• Adelia Aguilar, tome 3, Le Secret des Tombes ; Ariana Franklin

    «  Parmi toutes les abbayes ici ou sur le continent, c'est la plus sacrée, la plus révérée. Son air même est sanctifié et le culte qu'on lui rend remonte à l'aube de la chrétienté, peut-être même au-delà - cet endroit respire le mystère. Si Avalon existe quelque part, c'est là. Il y'a une vibration qui pousse à tomber à genoux. »

    Couverture Le secret des tombes

     

     

         Publié en 2009 en Angleterre 

      En 2017 en France (pour la présente édition)

      Titre original : Relics of the Dead / Grave Goods

      Editions 10/18 (collection Grands Détectives)

      402 pages

      Troisième tome de la saga Adelia Aguilar

     

     

     

    Résumé :

    Angleterre, 1176. La paisible abbaye de Glastonbury, site sacré associé à la légendaire Avalon du roi Arthur, a été détruite par un incendie criminel. La traque du coupable est vite abandonnée devant une découverte macabre : le feu a révélé la présence de deux squelettes. La taille et l'état des cadavres relancent la rumeur : s'agirait-il des dépouilles d'Arthur et Guenièvre ? Henri II, qui tente de mater un soulèvement au pays de Galles où la légende d'Arthur le Libérateur reste vivace, utiliserait bien la preuve de sa mort pour détruire tout espoir d'indépendance. Il fait appel à Adelia Aguilar, diplômée de la grande école de médecine de Salerne, pour examiner les corps. Mais certains sont prêts à tout pour que l'identité des morts reste secrète...

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Quel plaisir de retrouver Adelia pour une troisième enquête ! Nous sommes en 1176 et l'enquêtrice spéciale du roi Henri II Plantagenêt est de nouveau réquisitionnée pour résoudre une nouvelle énigme. Alors que l'abbaye de Glastonbury vient d'être anéantie par un terrible incendie, deux corps viennent d'être mis au jour dans son cimetière : et tout porte à croire qu'il s'agirait de ceux d'Arthur et Guenièvre, les souverains légendaires, dont on dit que les corps reposent sur l'île d'Avalon (assimilée peu à peu à Glastonbury).
    Parce qu'Henri II se débat alors au Pays de Galles où les revendications sont fortes et où la rébellion couve, il voit dans cette découverte un bon moyen de mettre un terme aux croyances immémoriales qui imaginent qu'Arthur est simplement endormi à Avalon et va un jour revenir au monde ; comme par hasard, ces croyances sont particulièrement ancrées chez les gallois...
    Voilà donc qu'Adelia et Mansur, flanqués de Gyltha et de la petite Allie, qui quittent leur havre près de Cambridge pour s'engager dans une enquête à haut risque...D'autant plus qu'une bonne amie d'Adelia, dame Emma Wolvercote, a disparu sans laisser de traces près de Wells, ne laissant pas l'esprit de l'enquêtrice en repos. En plus de ça, il semblerait que dans cette ville ravagée par les flammes, on voie d'un mauvais œil l'enquête d'Adelia : qui donc n'a-t-il pas intérêt à ce que les squelettes attribués à Arthur et Guenièvre ne soient pas identifiés ? Que cache la poignée de moines qui continue à vivre dans les ruines de l'abbaye et à entretenir tant bien que mal son souvenir ? Et les deux taverniers de Glastonbury ont-il des intentions vraiment claires ? Cette enquête brouillera bien des pistes et fera tomber les masques, révélant derrière une façade des caractères bien plus complexes ou des blessures insoupçonnées.
    Comme dans La Confidente des Morts et La Morte dans le Labyrinthe, j'ai apprécié de suivre cette troisième enquête d'Adelia, dans un lieu comme l'abbaye de Glastonbury, qui a alors un rayonnement particulièrement important au sein de la chrétienté. On admire toujours autant les capacités de déduction et la perspicacité de la jeune médecin, qui ne recule devant rien pour faire la lumière sur les énigmes qu'on lui confie. Ancienne étudiante de la réputée école de Salerne, formée à ce que l'on pourrait appeler la médecine légale par son père adoptif, à Naples, Adelia est un personnage qui n'a rien à faire au XIIème siècle : elle exerce finalement une activité que l'on pourrait rapprocher de notre police scientifique contemporaine, ce qui est totalement anachronique et inconcevable au Moyen Âge et pourtant, ça fonctionne ! Forte d'une érudition que bien des hommes n'ont pas, Adelia a des compétences qui peuvent à l'époque paraître un peu surnaturelles mais qui, du coup, la servent tout particulièrement parce qu'elle ne trouve pas en face d'elle de compétiteur digne de ce nom. Et le roi Plantagenêt a bien compris ce qu'il pourrait en tirer, quitte à utiliser Adelia à sa guise (ou plutôt, officiellement, Mansur car tout Maure qu'il est, il est préférable d'utiliser les services d'un médecin infidèle plutôt que d'une femme chrétienne).
    J'avoue que cette enquête me tentait peut-être plus que les autres parce qu'il y est question de la légende arthurienne et de la supposée découverte des trombes d'Arthur et Guenièvre. Et, bien que déplacée dans le temps, cette découverte eut bien lieu : c'était en 1190, toujours à Glastonbury, où l'on exhuma deux corps que l'on identifia comme celui du roi breton légendaire et de son épouse. Mais finalement, cette histoire de tombes, bien que donnant son titre au roman, n'est pas omniprésente non plus et sert plus de trame de fond que de véritable fil rouge. A la lecture de ce roman, j'ai finalement plus eu l'impression que c'était le mystère de la disparition d'Emma Wolvercote et de sa mesnie, qui préoccupe le plus Adelia, même si elle continue d'enquêter discrètement à Glastonbury comme le lui a demandé Henri II. J'aurais pu être déçue de cela mais ce ne fut pas le cas.
    Cette troisième enquête de la confidente des morts se déroule sans heurts, elle est fluide, facile à lire, cohérente. Je n'aime pas les enquêtes trop embrouillées qui finissent par me perdre (la faute à mon esprit peu logique - je n'aurais pas fait un bon flic). Et l'humour de l'auteure, toujours bien présent, n'est pas non plus pour me déplaire (je crois que je ne me suis pas encore remise de l'expression imagée « cinglé comme un furet » !) : cela apporte une certaine authenticité au texte avec des dialogues très oraux et donc dynamiques.
    Bref, encore une fois, ce fut un bon cru et, pour rester dans le lexique du vin, je dirais même qu'Adelia se bonifie avec le temps. Elle qui était si brusque et pas forcément hyper accessible dans le premier tome craquelle un peu la coquille et apparaît plus humaine et attachante également. Une saga à découvrir ou à faire découvrir si vous aimez les enquêtes policières simples mais efficaces, avec un contexte historique intéressant en arrière-plan.

    En Bref :

    Les + : cette enquête qui nous emmène à la rencontre d'un personnage certes fictif mais fondateur de l'Histoire anglaise (le Roi Arthur) est bien menée et j'avoue que l'humour corrosif d'Ariana Franklin marche toujours très bien avec moi (j'avoue que j'ai souvent ri, amusée par telle ou telle expression). 
    Les - :
    pour moi, aucun point négatif à soulever.


    Adelia Aguilar, tome 3, Le Secret des Tombes ; Ariana Franklin

      Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle


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