• Codex Millenarius, tome 1, L'abbaye des cent péchés ; Marcello Simoni

    « En l'année du Seigneur 1345, vers la fin du mois de mars, Saturne, Jupiter et Mars entrèrent en conjonction entre les 15e et 17e degrés du Verseau. Il en résulta un événement astronomique qui enflamma les cœurs et les esprits des savants. S'il n'est pas facile d'établir dans quelle mesure les mouvements des corps célestes ont influé sur les actions humaines, il est avéré que les années suivantes virent l'Europe livrée à la guerre, à la famine et à la peste. L'Occident chrétien tout entier devint le théâtre d'une danse macabre qui réveilla la peur de l'Apocalypse. »

    Couverture Codex Millenarius, tome 1 : L'abbaye des cent péchés

     

     

         Publié en 2014 en Italie 

      En 2016 en France (pour la présente édition)

      Titre original : L'abbazia dei cento peccati

      Editions Michel Lafon

      429 pages 

      Premier tome de la saga Codex Millenarius

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Août 1346. Le Lapis Exilii, une précieuse relique dont le pouvoir est susceptible de faire basculer l’Europe dans un chaos plus destructeur encore que les guerres qui la consument, attire les convoitises du puissant Karel de Luxembourg et du cardinal d’Avignon, prêts à tout pour s’en emparer.
    Lorsque le valeureux chevalier Maynard de Rocheblanche reçoit la lourde tâche de le retrouver afin d’empêcher qu’il ne tombe entre de mauvaises mains, il s’élance sur les routes de France et d’Italie.
    Mais il ne saurait y avoir de quête sans danger, et celle-ci est loin de faire exception…

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    En 1346, la guerre latente avec l'Angleterre vient de prendre un nouveau tournant et le roi Philippe VI de Valois est en déroute devant la puissance du roi d'Angleterre Edouard III. En août 1346, la cavalerie française est battue par les archers de l'armée britannique à Crécy : c'est la première défaite d'une longue série qui culmine en 1415 avec Azincourt. 
    Le chevalier Maynard de Rocheblanche se réveille sur le champ de bataille jonché de cadavres, blessé mais bien vivant. Alors qu'il tente discrètement de fuir, Rocheblanche est arrêté par un agonisant, qui s'avère être le roi Jean de Bohême : mortellement touché, le roi lui confie un mystérieux parchemin et un anneau. Maynard se retrouve alors bien malgré lui mêlé à une sombre intrigue et détenteur d'un dangereux secret...quels mystères et dangers recèlent ce parchemin sur lequel sont inscrites des phrases sibyllines et cet anneau gravé d'un blason cardinal ? Et quel est leur lien avec la précieuse relique du Lapis Exilii, mentionnée dans le parchemin ? 
    Pour Maynard commence alors une quête aventureuse et pas dénuée de nombreuses embûches sur les traces de ceux qui sont en possession de la clé de l'énigme. Mais, dès lors qu'il se trouve en possession du parchemin du roi de Bohême, le chevalier français se rend compte que des ennemis de l'ombre se sont mis sur son chemin et le premier n'est pas le moindre puisqu'il s'agit du prince Karel de Luxembourg, le propre fils du roi de Bohême. Surtout, Maynard va vite se rendre compte que ce secret dont il a été fait le dépositaire bien malgré lui est si brûlant et dangereux que même ses proches ne sont plus à l'abri et sa sœur Eudeline, abbesse d'un couvent non loin de Reims, devra elle aussi faire preuve d'esprit et de ruse pour échapper aux ennemis de son frère.  
    Les pérégrinations de Rocheblanche l'amèneront d'un mystérieux monastère du Mont-Fleuri jusqu'aux rives du Pô, à l'abbaye de Pomposa, où se cache peut-être - en partie du moins - la clé de cette énigme qui semble le dépasser et impliquer de nombreux éminents personnages, que ce soit le nouveau roi de Bohême ou bien un cardinal de l'Eglise romaine - qui, en ce milieu du XIVème siècle ne l'est plus tant que ça, romaine, puisque les papes ont déménagé à Avignon, provoquant ce que l'on appelle le Grand Schisme d'Occident, dans un contexte de conflit plus ou moins larvé entre les deux grandes puissances occidentales de l'époque, la France et l'Angleterre. 
    Un mystérieux codex, un parchemin dangereux, des reliques, des moines et des abbayes...on a déjà fait plus innovant, me direz-vous et pour ceux qui ont lu Le nom de la rose d'Umberto Eco ne pourront sans nul doute s'empêcher d'avoir une pensée pour ce roman, même si Marcello Simoni ne le mentionne pas comme possible source d'inspiration. Mais il n'en faut pas beaucoup plus pour faire le lien : l'abbaye, l'époque, même si L'abbaye des cent péchés n'est pas vraiment à proprement parler un huis-clos comme peut l'être Le nom de la rose et on peut ici plutôt parler de quête que de véritable enquête policière
    Toujours est-il que ce premier tome d'une série qui en comptera trois n'est pas mauvais du tout même si, pour être honnête, il ne s'y passe pas grand chose. Je pense que, dans L'abbaye des cent péchés, Marcello Simoni a posé les bases de son triptyque. Ainsi, nous découvrons les personnages et l'univers dans lequel ils vont évoluer mais sans apprendre tant que cela sur eux, à l'exception de Maynard et Eudeline de Rocheblanche, dont on comprend assez vite qu'ils sont liés tous deux par un passé commun assez traumatisant. Maynard a ainsi décidé de prendre au pied de la lettre les valeurs de courage, d'abnégation et d'altruisme qui sont celles de la chevalerie et Eudeline s'est retirée du monde pour en fuir les déceptions et les dangers, dirigeant d'une main de maître son couvent de Sainte-Balsamie. 
    Nous croisons les autres personnages sans trop savoir encore quels sont leurs liens et quelle sera leur importance pour la suite de l'intrigue : une mystérieuse jeune fille aux yeux pers, une famille de peintres italiens dont le fils, plus doué que le père, semble sur le point de découvrir une nouvelle technique picturale, maniant le fusain dans une sorte d’apothéose mystique, une jeune femme manipulée par un cardinal qui en a fait son jouet sexuel et son espionne mais qui s'avère bien plus complexe qu'elle n'y paraît et dont la bonté instinctive contrebalancera peut-être la noirceur induite par une vie difficile de labeur et de misère, des moines qui cachent peut-être de sombres secrets et des ambitions mal dissimulées dans les plis de leur coule...
    J'avoue être assez bon public pour ce type de romans où il est question d'une quête spirituelle voire mystique, d'un livre mystérieux et quelque peu prophétique, de mystérieuses reliques qui apporteraient pouvoir et reconnaissance à son propriétaire, à tel point que l'on pourrait tuer pour elles...et je ne dois pas être la seule parce que sinon, des romans comme Le nom de la rose, déjà cité plus haut ou encore Da Vinci Code, n'existeraient pas. 
    J'ai donc vraiment apprécié ce premier tome, même s'il m'a un peu laissée sur ma fin dans le sens où j'ai l'impression d'avoir renversé la boîte du puzzle et de me retrouver devant une multitude de pièces qui, pour le moment, n'ont pas beaucoup de liens entre elles mais ne demandent justement qu'à être rattachées les unes aux autres pour former un tout cohérent et compréhensible. J'avoue, pour le moment, je ne sais pas - ou je n'ai pas compris - où l'auteur voulait en venir ni nous emmener mais je pense que c'est normal et qu'il va ensuite distiller des clés dans les deux romans suivants que je me fais déjà une joie de découvrir. J'ai apprécié suivre le personnage de Maynard dans sa quête : ce dernier m'a parfois, par certains aspects de sa personnalité, rappelé le personnage de Matthias Tannhauser, le héros de Tim Willocks dans La Religion ou encore, celui de Guilhem d'Ussel, le chevalier troubadour de Jean d'Aillon
    Bref, ce fut une lecture très agréable et, pour moi qui adore le Moyen Âge depuis que je suis enfant, une nouvelle plongée dans une époque passionnante. Il est vrai que le Moyen Âge se prête parfaitement bien à ces intrigues mystiques. 
    Pour conclure, je dirai donc que ma curiosité est d'ores et déjà piquée et que c'est avec beaucoup d'intérêt que je découvrirais la suite des aventures du chevalier de Rocheblanche dans sa quête du Codex Millenarius et du Lapis Exilii

     En Bref :

    Les + : premier tome d'un triptyque prometteur, L'abbaye des cent péchés alterne entre mystères, aventures et autres rebondissements entre la France et l'Italie du XIVème siècle.  
    Les - :
    beaucoup de questions et peu de réponses...cela peut être frustrant même si évidemment c'est normal car ce premier tome n'est que l'amorce d'une saga bien plus vaste. 


    Codex Millenarius, tome 1, L'abbaye des cent péchés ; Marcello Simoni

         Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 


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