• De Deux Roses l'Une ; Juliette Benzoni

    « Tout irait tellement mieux si la concorde régnait entre les membres de ma nouvelle famille ! Pour l'instant je ne veux voir autour de moi que des sourires... »

    De Deux Roses l'Une ; Juliette Benzoni

     

    Publié en 2014

    Editions Bartillat 

    240 pages

    Résumé :

    La guerre des deux roses...C'est sous cette appellation poétique qu'il fut convenu d'évoquer une des guerres les plus sanglantes qu'ait connues l'Angleterre de 1455 à 1485. Au cœur de cette querelle, Marguerite d'Anjou, fille de René, roi de Sicile et comte de Provence, une petite princesse française qui à l'aube de ses quatorze ans; alors qu'elle était la vie et la fraîcheur mêmes, épousa Henri VI, roi d'Angleterre, ignorant qu'elle allait se trouver au centre de la célèbre lutte fratricide des York et des Lancastre, deux clans symbolisés l'un par la rose blanche, l'autre par la rose rouge. 

    A travers les épreuves tragiques endurées par cette jeune reine, accusations d'adultère, d'espionnage au service de la France, de haine du peuple anglais, puis la folie du roi qui va la laisser seule pour défendre les intérêts de son fils, Edouard, prince de Galles, et les dernières persécutions de la fin de sa vie, Juliette Benzoni a su nous emporter au coeur du combat exceptionnel d'une femme tour à tour reine, mère, guerrière, amazone de la raison d'Etat et du droit d'aimer. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★★ 

    Mon Avis :

    Marguerite d'Anjou...le nom, en France, reste relativement méconnu et pourtant, cette reine d'Angleterre est née en France, sur les terres lorraines appartenant à sa famille. Fille d'Isabelle de Lorraine et de René d'Anjou (« le Roi René » ), duc d'Anjou, comte de Provence, roi de Sicile et de Jérusalem, Marguerite voit le jour à Pont-à-Mousson en 1430. Par son père, qui est le frère de Marie d'Anjou, mère de Louis XI, elle est également cousine germaine de ce sévère roi de France avec lequel elle partage une grand-mère, et quelle grand-mère ! La célèbre Yolande d'Aragon.
    L'année de ses quatorze ans, elle est mariée au jeune souverain anglais, Henri VI. Ils régneront pendant cette affreuse période qui vit l'Angleterre se déchirer en luttes intestines, entre descendants d'Edouard III. Les Lancastre, dont était issu Henri VI, le jeune époux de Marguerite, descendants de Jean de Gand, troisième fils d'Edouard III et Philippa de Hainaut et duc de Lancastre, s'opposèrent à leurs cousins York, issus, eux, de Edmond de Langley, duc d'York et dernier fils d'Edouard III. Par mariage, les York étaient également apparentés au second fils du roi, Lionel d'Anvers, duc de Clarence. Plus ou moins semblable à la lutte qui déchira, en France, Armagnacs et Bourguignons -même si, bien sûr, le contexte n'est pas le même-, ce conflit familial restera connu dans l'Histoire sous le nom de Guerre des Deux-Roses et s'achèvera en 1485, sur le champ de bataille de Bosworth par la victoire complète du dernier représentant des Lancastre, Henri Tudor, sur Richard III, le dernier York. Henri Tudor, devenu roi sous le nom d'Henri VII, en ceignant la couronne d'Angleterre, est le premier roi d'une dynastie particulièrement puissante, qui régna peu de temps mais donna au pays deux de ses plus grands souverains : Henry VIII et Elizabeth Ière.

    De Deux Roses l'Une ; Juliette Benzoni

    Statue de Marguerite d'Anjou (avec son fils le prince de Galles) dans la série des Femmes Illustres du Jardin du Luxembourg à Paris


    Marguerite, en butte à la haine et à la méfiance du peuple anglais, dut affronter les grands barons et les débuts du conflit qui secouait son nouveau pays. Déterminée, intelligente, elle devait composer avec le jeune souverain, son époux, qu'elle aimait tendrement mais qui préférait la vie monacale au pouvoir royal et qui développa rapidement, à l'instar de son infortuné grand-père Charles VI, des tendances à la démence qui compliquèrent d'autant plus la situation. Seule, abandonnée de tous, Marguerite se battit pourtant comme une lionne pour défendre les intérêts des Lancastre, représentés par Henri VI mais aussi par son fils, Edouard, le prince de Galles, à qui elle se dévoua complètement.
    C'est le destin de cette princesse angevine pas préparée à affronter de telles horreurs que Juliette Benzoni se propose de nous raconter dans ce petit roman, qui fait partie de l'un de ses premiers écrits. Il est d'ailleurs tout à fait différent des autres romans de l'auteure et moi qui fait partie d'un lectorat fidèle à Benzoni, je dois dire que j'ai parfois été un peu déroutée par ce petit bouquin, très intéressant, certes, mais qui, parfois, m'a paru un peu étrange. Beaucoup de passages, consacrés uniquement au rappel du contexte et à la relation d'événements divers m'a fait l'effet de lire une biographie historique lambda et je me suis parfois demandé si ce livre était bien un roman. Les fréquents bonds dans le temps et surtout, dans le futur, que l'on peut retrouver dans une biographie mais rarement dans un roman historique plus souvent basé sur un déroulement chronologique m'ont parfois surprise sans me gêner outre-mesure non plus, ceci dit.
    Pour les lecteurs habitués aux récits aventureux et pleins de chaleur de Benzoni, je dois dire que la froideur et la distance instaurée entre le lecteur et les personnages peut perturber un peu également -en effet, ce n'est pas ce à quoi l'auteure nous a habitués dans ses plus célèbres sagas. Je pourrais reprocher, également, mais ceci est un petit bémol, la trop grande modernité de certains dialogues, les personnages utilisant parfois des mots ou des tournures un peu trop modernes à mon avis. Cela dit, de part le contexte même où se déroule l'intrigue, on ne peut que se laisse prendre au jeu. Même si ce livre-là est moins aventureux que les autres, plus centré sur les événements historiques et le destin exceptionnel, bien que malheureux, de la reine Marguerite, on se laisse emporter rapidement au cœur de cette lutte fratricide et horrible qui ensanglanta l'Angleterre pendant plus de trente ans et saoula le pays de sang et d'exactions en tout genre, avant que l'avènement des Tudors n'apaise enfin la guerre civile. C'est avec fascination, un peu comme devant une scène de bataille au cinéma, que l'on suit le flux et le reflux de chaque partie et que l'on vibre, tantôt avec les York tantôt avec les Lancastre. Et même si, malheureusement, il est un peu difficile de s'attacher aux personnages, on ne peut s'empêcher de ressentir beaucoup d'admiration devant le courage et la force de cette femme qui se battit jusqu'au bout et connut de bien grands malheurs. 
    Un livre qui se laisse lire et reste particulièrement intéressant malgré ses défauts.

    En Bref :

    Les + : un livre intéressant qui brosse le portrait d'une femme au caractère bien trempé ; la documentation historique est solide et le contexte bien restitué. 
    Les - : 
    du vocabulaire parfois un peu trop moderne utilisé dans les dialogues.


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 13:16

    J'ai acheté 2 séries de l'auteur sans jamais l'avoir lu... J'espère ne pas être déçue ! Je note celui-ci dans ma PAL quand même 

    2
    Lundi 13 Octobre 2014 à 20:35

    J'ai du mal avec Benzoni, généralement je n'accroche pas ! Je passe mon tour pour ce roman.

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