• Jane Eyre ; Charlotte Brontë

    « Les pressentiments, les sympathies et les signes sont trois choses étranges qui, ensemble, forment un mystère dont l'humanité n'a pas encore trouvé la clef. »

    Jane Eyre ; Charlotte Brontë

     

     

     Publié en 2020

     Éditions RBA (collection Cranford)

     Date de parution originale : 1847

     Titre original : Jane Eyre

     441 pages 

     

     

     

     

    Résumé :

    Jane Eyre est pauvre, orpheline, pas très jolie. Pourtant, grâce à sa seule force de caractère, et sans faillir à ses principes, elle parviendra à faire sa place dans la société rigide de l'Angleterre victorienne et à trouver l'amour... Une héroïne qui surmonte les épreuves sans perdre foi en son avenir, une intrigue où se succèdent mystères et coups de théâtre, une passion amoureuse qui défie tous les obstacles : le plaisir de lire Jane Eyre est toujours aussi vif. Comme elle, on veut croire que rien n'est écrit d'avance et que la vie réserve des bonheurs imprévus.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Pauvre, orpheline, sans famille, Jane Eyre est, en un mot, insignifiante. Confiée à la mort de ses parents à un oncle, elle devient lorsque ce dernier disparaît à son tour, la pupille de sa veuve, Mme Reed. Mais Jane est pour cette tante par alliance plus un boulet qu'une bénédiction et, au château de Gateshead où elle vit avec les Reed, Jane doit faire face à l'indifférence de sa tante et à la méchanceté de ses trois cousins. 
    A dix ans, elle est placée en pension à Lowood, sinistre école pour jeunes filles pauvres, où la bonté des institutrices, à commencer par la douce Mlle Temple, ne compense pas les conditions de vie rudes : les pensionnaires connaissent la faim, le froid et vivent dans une promiscuité qui favorise les maladies et les épidémies. Mais à Lowood, Jane découvre la bienveillance, d'abord en la personne de la directrice du pensionnat, Mlle Temple, qui fait tout son possible pour adoucir le quotidien des pensionnaires et l'amitié, en la personne d'Hélène Burns, une autre élève. Pour la première fois, Jane est acceptée et jugée à sa juste valeur. 
    Elle passe huit ans à Lowood : six en tant que pensionnaire, deux en tant qu'institutrice. Mais Jane, à dix-huit ans, aspire à autre chose. Elle publie donc une annonce dans un journal local pour se placer dans une maison comme gouvernante. C'est alors qu'elle reçoit une lettre d'une certaine Mme Fairfax, lui proposant la place de gouvernante d'une jeune fille, Adèle, au manoir de Thornfield. Jane accepte le poste et déménage à des kilomètres de là, à Thornfield, auprès de sa jeune élève à laquelle elle s'attache bien vite. Quelques semaines après son arrivée, elle fait la connaissance du tuteur de la jeune fille : un certain Edward Rochester, propriétaire de Thornfield. Ombrageux et taciturne, l'homme est étrange, mystérieux. Mais il se prend d'amitié pour Jane, dont il aime la modestie. De conversations en conservations, un doux attachement se créé entre eux. D'abord sans se l'avouer, Jane et Rochester sont attirés l'un par l'autre et tombent amoureux. Mais un secret se cache dans le cœur de Thornfield, un secret qui pourrait bien avoir raison de leur histoire avant même qu'elle ne ne naisse...
    Publié en 1847, Jane Eyre est probablement le roman le plus connu de Charlotte Brontë. S'il n'est pas son unique production romanesque, comme Les Hauts de Hurlevent, le roman de sa sœur Emily, il est souvent celui que l'on associe en premier à son autrice, bien plus que Villette ou Le Professeur, par exemple. 
    Jane Eyre est le tout premier roman des sœurs Brontë que j'ai lu et, pour cela, il garde une place spéciale dans mon cœur. Puis j'ai découvert Anne, la moins connue des trois sœurs avant de lire il y a trois ans Les Hauts de Hurlevent, qui me faisait très peur et que j'ai finalement beaucoup aimé. Mais malgré tout moins que Jane Eyre...si je ne gardais pas un souvenir extrêmement précis de l'oeuvre - pas mal de détails m'étaient sortis de la tête, mais c'est normal -, je me souvenais malgré tout des sensations générées en moi à la découverte de ce récit : les premiers chapitres m'avaient mise mal à l'aise. Ce que Charlotte Brontë décrit n'est plus ni moins, à Gateshead, que des maltraitances domestiques et du harcèlement entre enfants...puis Lowood ne m'avait pas fait spécialement une très bonne impression non plus. Bref, je n'avais pas trop aimé la sensation de malaise née de la lecture de ces premiers chapitres et pourtant, j'avais aimé le roman. J'en gardais un bon souvenir et j'avais envie de le relire, pour voir si, maintenant que je connais mieux les soeurs Brontë, leur univers, leur vie également, que je peux aussi les comparer toutes les trois, j'allais encore aimer ce roman. Ou moins. Ou pas, parce que ça arrive aussi qu'une bonne lecture soit une déception à la relecture, quelques années plus tard. 
    Rien ne s'est passé comme cela pour cette redécouverte de Jane Eyre et j'en suis ravie. Je l'avais aimé en 2009, je l'ai adoré en 2023 et il m'a même, à certains moments, tiré des larmes. Peut-être moins inquiétant et toxique que le Heathcliff d'Emily, Edward Rochester est un personnage masculin, un héros de roman comme on en fait peu et Jane n'est pas en reste non plus. La transformation de la jeune orpheline sans trop de perspectives dans une société où l'on n'est pas grand-chose sans fortune, sans réseau, sans famille, est extraordinaire. Intelligente, capable de réfléchir par elle-même, de s'opposer, Jane n'est pas une oie blanche et je me suis vraiment attachée à elle. J'ai beaucoup aimé cette histoire d'amour, qui craquèle l'armure de l'un et révèle l'autre. Car Jane Eyre n'est pas une héroïne passive, soumise aux désirs et souhaits des hommes. Elle sait se révolter quand il le faut, opposer ses opinions quand il le faut, quitte à renoncer à un confort matériel qui, s'il est important, peut s'avérer bien peu de choses quand il est acquis ou conservé pour les mauvaises raisons.
    Une lectrice avec qui j'ai échangé à propos de Jane Eyre m'a demandé si le roman n'était pas problématique : peut-être n'est-ce qu'un avis subjectif mais pour moi, ce n'est pas le cas. Dans ce cas, bon nombre de romans classiques encensés sont problématiques, mais il ne faut pas oublier non plus l'époque à laquelle ces romans ont été écrits puis publiés. Cependant, je n'ai trouvé aucune toxicité dans les rapports, notamment entre homme et femme, notamment du fait du relief du personnage de Jane. Un autre lecteur pourra peut-être être gêné par la relation qui unit Jane à ses cousins dans leur petite enfance et la méchanceté des trois contre elle seule, mais après tout, ce n'était probablement pas un cas isolé : n'est-ce pas aussi ce que nous raconte Victor Hugo dans Les Misérables, lorsqu'il décrit le quotidien de la petite Cosette chez les Thénardier ?
    Si je devais ne vous donner qu'un conseil, ce serait celui-ci : lisez les soeurs Brontë et faites-vous votre propre opinion, après tout cela ne coûte rien. Bien plus que Jane Austen, pour moi, les autrices incontournables du XIXème siècle britanniques sont bien ces trois soeurs qui ont su décrire et imaginer de magnifiques histoires qui transcendent les années et dans lesquelles déjà (notamment chez Anne et Charlotte) on sent pointer la modernité d'une pensée féminine, qui n'est pas encore féministe mais ne demande qu'à le devenir. Je me rappelais également la jolie plume de Charlotte et je l'ai effectivement retrouvée, avec beaucoup de joie. Inutile de dire que je m'en  suis délectée. Jane Eyre est sans nul doute mon coup de cœur de cette fin d'année.

    Le dévore tant: Jane Eyre 2006

    Souvent adapté à la télévision ou au cinéma, Jane Eyre fait l'objet d'une adaptation par la BBC en 2006 avec Ruth Wilson dans le rôle de Jane et Toby Stephens dans celui d'Edward Rochester

    En Bref :

    Les + : un coup de cœur. Je me suis laissée emporter dans ce roman et j'ai adoré, j'ai été très touchée par le personnage de Jane et son évolution tout au long du roman. 
    Les - :
    Aucun.


    Jane Eyre ; Charlotte Brontë

     Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 

    • Mon avis sur un autre roman incontournable, Les Hauts de Hurlevent, à retrouver juste ici 

     

    Coup de cœur


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