• Les disparus de Blackmore ; Henri Lœvenbruck

    « La contradiction n’est-elle pas le meilleur moteur de la réflexion, laquelle mène alors à la connaissance ? »

    Les Disparus de Blackmore | Henri Loevenbruck | Pocket

     

     

     

       Publié en 2024

      Éditions Pocket

      560 pages 

     

     

     

     

     

     

    Résumé :

    Octobre 1925. A Blackmore, une île coupée du monde au large de Guernesey, meurtres et disparitions sèment la terreur. Alors que la police piétine, Lorraine Chapelle, première femme diplômée de l'Institut de criminologie de Paris, est appelée en renfort. Cette cartésienne irréductible va devoir mener l'enquête aux côtés d'Edward Pierce, qui se présente comme détective de l'étrange. 
    Ensemble, ils devront affronter les plus sombres secrets de Blackmore : les statues énigmatiques disséminées sur l'île, la rumeur d'un culte maléfique, et ce vent lancinant, le murmure des brumes, qui ne cesse jamais. Entre mensonges et confidences, ce duo improbable va devoir démêler le vrai du faux dans une course contre la montre diabolique. 

    Ma Note : ★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Par une froide et tempétueuse journée d'automne 1925, la jeune criminologue Lorraine Chapelle, fraîchement diplômée, arrive sur l'île anglo-normande de Blackmore où d'étranges choses se passent. Appelée par Sir Ronald Waldon, un des notables de l'île, qu'elle a connu lorsqu'elle était enfant, Lorraine est chargée par le vieil homme d'enquêter sur la mystérieuse disparition de sa petite-fille Margaret, qui s'est volatilisée un soir de début octobre en rentrant du travail, sans laisser de traces.
    Lorraine découvre une petite communauté vivant presque en autarcie, repliée sur elle-même par la force des choses, Blackmore étant perdue au milieu de la Manche. Dépendant des autres îles de l'archipel, plus grandes, plus dynamiques, Blackmore offre un spectacle mystérieux et un peu inquiétant en cet automne pluvieux et sombre.
    Lorraine fait alors la connaissance d'un jeune détective britannique, Edward Pierce, appelé lui aussi par l'un de ses amis vivant sur l'île, le père Pat Molloy, qui semble vouloir partager avec lui des informations surprenantes. Mais, lorsqu'Edward arrive à Blackmore, le prêtre a disparu lui aussi, sans laisser de traces derrière lui hormis quelques notes mystérieuses et des livres traitant d'anciennes croyances celtiques et druidiques. Que se passe-t-il donc à Blackmore ? Une simple affaire criminelle ou quelque chose de plus surprenant encore ?
    Pour Edward et Lorraine commence alors une enquête à la frontière de l'étrange : pourquoi certains habitants de l'île présentent-ils tous une particularité anatomique, à savoir, un cercle marron autour de l'iris de l'oeil ? Quelles sont ses mystérieuses sculptures réalisées dans une pierre inconnue et qui représentent les quatre attributs d'une puissante divinité celtique ? Pour quelle raison les militaires britanniques cantonnés dans un fort de l'île ont-ils tous mystérieusement disparu au XIXe siècle, tout comme d'autres habitants au cours des siècles qui ont précédé ? Pourquoi certains habitants font-ils référence à Croatoan, une mystérieuse déité venue du fond des âges et dont le nom avait été retrouvé gravé dans le bois dans la colonie britannique de Roanoke au large des Etats-Unis actuels ? Une colonie établie à la fin du XVIe siècle et dont les habitants arrivés d'Angleterre disparurent tous mystérieusement sans qu'on sache jamais ce qui leur était arrivé ?
    Pour Lorraine, la cartésienne qui ne travaille qu'à partir de faits concrets et cherche avant tout le mobile criminel, l'enquête s'annonce rude, surtout quand son acolyte se présente comme détective de l'étrange et tout prêt à souscrire aux thèses quelque peu ésotériques qui leur sont présentées.
    Toujours est-il que le temps presse et alors que Blackmore s'apprête à célébrer la Blackmore Week, une semaine de célébrations qui prend fin au moment de la fête d'Halloween (l'ancien Samhain des Celtes), Lorraine et Edward vont devoir découvrir ce qui se cache derrière ces mystérieuses disparitions et les non-dits des habitants. Et quand des témoins se retrouvent brutalement assassinés après avoir collaboré avec eux, leurs investigations deviennent de plus en plus périlleuses.
    Ce roman était le tout premier que je lisais d'Henri Lœvenbruck et je dois dire que j'ai été agréablement surprise. Moi qui ne lis pas beaucoup de thrillers, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, d'autant plus que si j'aime les intrigues avec de la tension, du suspense, je n'aime pas quand ça tourne au gore et à l'horrifique...ici, rien de tout cela. Nous naviguons dans une ambiance étrange, surprenante, où la frontière entre raison et croyances anciennes est ténue, mais cela ne m'a pas dérangée, au contraire. Je pense même que si l'auteur avait encore davantage forcé le trait, ça ne m'aurait pas dérangée du tout ! Mais enfin, faisons preuve de continence pour ne pas risquer aussi de tomber dans l'opposé et dans le « trop », car ce n'est pas non plus rendre service à une intrigue.
    J'ai donc été captivée par l'enquête et totalement convaincue par le duo d'enquêteurs, qui fonctionne super bien : l'auteur se débarrasse des poncifs attendus lorsqu'on se trouve en présence d'un tel tandem. Pas de jeu de séduction, ni même de concurrence...Lorraine et Edward travaillent en bonne intelligence et s'entendent bien très vite, ce que j'ai apprécié. Ils sont très complémentaires, même si finalement on n'en sait pas beaucoup sur eux. Au début, Lorraine m'a fait un peu peur : n'ayant pas sa langue dans sa poche, directe et altière, je me suis dit que je n'allais pas l'aimer. Finalement, si elle n'est pas particulièrement attachante, j'ai apprécié la suivre dans son enquête. Elle est le pendant parfait, cartésien, raisonnable d'Edward Pierce, beaucoup plus perméable aux croyances anciennes, aux mystères ésotériques tandis que la jeune femme n'étudie que les faits purs, débarrassée de toute croyance, de tout préjugé, de toute superstition.
    Cette lecture est absolument idéale pour l'automne : l'aurais-je lu à une autre période de l'année, peut-être ne l'aurais-je pas autant appréciée car là, vraiment, j'étais totalement dans l'ambiance. Imaginez une petite île isolée, battue par les embruns de la Manche, balayée par un vent lancinant et permanent...le huis-clos apporte évidemment une certaine tension à l'intrigue puisque, une fois le pied posé sur Blackmore, Lorraine et Edward ne peuvent plus s'en échapper, à moins de résoudre leur enquête. Le temps est bas, souvent nuageux voire tempétueux et cela apporte évidemment une ambiance brumeuse bienvenue, qui colle complètement à l'intrigue sombre. On a presque l'impression d'imaginer Blackmore en clair-obscur, comme si l'île était délavée, grise, dans l'obscurité de l'automne - et cela en rajoute un peu au malaise que l'on peut ressentir par moments.
    J'ai passé un très agréable moment de lecture. C'était bien écrit, fluide, les personnages étaient efficaces. Peut-être un lecture averti de thrillers plus noirs ou plus complexes trouvera-t-il ce roman trop facile, ou trop lisse. Pour ma part, ça a fonctionné parfaitement et je le recommande chaudement

    En Bref :

    Les + : dès lors qu'il y a du mystère, des croyances celtiques et des mystères ésotériques, je suis assez bon public. Ce n'était pas aussi flippant que je ne le croyais, mais j'ai pris plaisir à suivre Lorraine et Edward dans leur enquête, somme toute assez policée, mais intéressante tout de même.
    Les - : pas vraiment de points négatifs à soulever.


    Les disparus de Blackmore ; Henri Lœvenbruck

    Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789 ; Henriette Louise de Waldner de Freundstein, baronne d'Oberkirch LE SALON DES PRÉCIEUSES EST AUSSI SUR INSTAGRAM @lesbooksdalittle 


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