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    Henri III, huile sur bois (XVIème siècle)

     

    I. Naissance et enfance d'un fils de France

     

    Catherine de Médicis et ses enfants, dont le duc d'Anjou, futur Henri III (copie du XXème siècle d'un tableau du XVIème)

    Quatrième fils d'Henri II et Catherine de Médicis, le futur Henri III vout le jour le 19 Septembre 1551 à Fontainebleau, sous le nom d'Alexandre-Edouard et est immédiatemment titré duc d'Angoulême. Il est le frère des futurs François II et Charles IX, de François d'Alençon, son puîné et de la célèbre Reine Margot, de deux ans sa cadette. Il passe une grande partie de son enfance, au moins jusqu'à la mort tragique de son père, en 1559, avec ses frères et soeurs, aux châteaux de Blois et Amboise. Il est ensuite confié, comme tous les jeunes garçons, à deux précepteurs, connus pour leur humanisme : il s'agit de Jacques Aymot et François de Carnavalet. Ce sont eux qui lui apprennent à aimer les belles lettres et les discussions intellectuelles. Très tôt, le jeune prince, appelé Edouard dans sa famille, exerce son rôle de prince royal et siège même, alors qu'il n'a que neuf ans, aux Etats Généraux de 1560, auprès de son frère Charles IX. Il sera aussi du grand tour de France que la reine-mère entreprend avec ses enfants et toute la Cour, pour montrer au peuple son jeune roi. 

    Le jeune Edouard est certainement le fils et même l'enfant préféré de la reine Catherine, c'est à lui qu'elle se confie le plus sur les affaires de l'Etat et souhaite qu'il devienne un ferme appui pour la royauté. 

    En 1560, quand son frère François II meurt de la mastoïdite qui le fait souffrir depuis son plus jeune âge, son frère Charles devient roi, sous le nom de Charles IX et Alexandre-Edouard devient duc d'Orléans. Ce n'est que cinq ans plus tard, lors de sa confirmation, qui a lieu à Toulouse, que le jeune adolescent prend le nom de son père, Henri. L'année suivante, en 1566, il prend le titre de duc d'Anjou. 

    II. Les victoires du jeune duc d'Anjou et sa nomination au trône de Pologne

    Le duc d'Anjou (XVIème siècle)

    A seize ans, Henri, qui bénéficie plus que les autres de l'affection de sa mère, est nommé lieutenant général du royaume malgré son très jeune âge. En lui confiant cette charge, la reine-mère et le roi font de Henri le second personnage du royaume après Charles IX lui-même. Mais cette nomination n'est pas du goût de tous...En effet, le prince de Condé convoitait également la charge. Il quitte donc la Cour avec plusieurs autres chefs protestants et s'ensuivent quelques hostilités. 

    Toujours très jeune, le duc d'Anjou s'investit énormément dans la troisième Guerre de Religion, qui fait rage alors. Ses efforts militaires sont couronnés de succès puisqu'il remporte deux batailles restées célèbres : celle de Jarnac puis celle de Montcontour. La réputation du jeune homme se base donc essentiellement sur ses hauts faits militaires, connus de l'Europe entière. Cela vaut au jeune duc d'Anjou la jalousie de son frère aîné et Henri, envié par Charles IX, s'entend de moins en moins bien avec lui. 

    Bientôt, le duc d'Anjou participe à la politique intérieure du royaume, sa mère l'ayant introduit au Conseil du roi. Niveau affinités politiques, il est plus proche des Guise que des Montmorency et prône même une politique rigoriste envers les huguenots. Son ambition à gouverner mais aussi ses capacités font de lui un successeur à la Couronne très attendu. 

    Henri est un jeune homme passionné également, alors follement épris peut-être de la seule femme qu'il aimera jamais : il s'agit de la belle Marie de Clèves. Mais Catherine de Médicis entend marier son fils à une autre, une princesse bien née et de haut rang. Un instant, il avait été envisagé de marier le jeune prince à Elizabeth Ière d'Angleterre, mais le mariage n'avait pu se faire à cause de divergences religieuses. Catherine décide donc de chercher une couronne européenne pour donner à son fils préféré...

    C'est décidé, ce sera la couronne de Pologne que ceindra le duc d'Anjou. Catherine de Médicis envoie l'évêque de Valence, Jean de Montluc, en Pologne, pour appuyer la candidature du duc d'Anjou auprès de la Diète polonaise, qui procèdent à des élections en 1573. Grâce à ses talents de diplomate, Monluc parvient à persuader les membres de la Diète de choisir le jeune prince français. Henri est désormais roi de la Rzeczpospolita de Pologne-Lituanie, sous le nom de Henri IV de Valois (Henryk IV Walezy, en polonais). Le 19 Août 573, une délégation polonaise arrive en France pour ramener le prince dans son nouveau pays. Mais Henri, n'étant pas pressé, fit traîner, et assez longuement, son départ. Finalement, sur l'insistance de son frère, il est obligé de faire ses adieux à sa famille et à la France en Décembre 1573. Voilà le duc d'Anjou, nouveau roi de Pologne, en partance pour son nouveau pays, dont les ambassadeurs avaient paru bien archaïques à la Cour de France, fastueuse et raffinée, quand cette dernière les avaient accueillis. 

    Parti de Fontainebleau, le nouveau roi arrive finalement en Pologne, à Cracovie, en Février 1574, après un voyage assez mouvementé et difficile à travers les Etats allemands. Accompagné par une suite assez nombreuse de jeunes nobles français, tels Albert de Gondi ou Charles de Guise, pour ne citer qu'eux, Henri est sacré roi de Pologne le 21 Février 1574, soit quatre jours après son arrivée. Il a vingt-trois ans et refuse le mariage qu'on lui propose avec Anne Jagellon, la soeur de Sigismond II Auguste, une femme bien plus vieille que lui (elle est quadragénaire) et que, de toute façon, il juge laide. 

    Quelques mois plus tard, il apprend la mort de son frère Charles IX, le 14 Juin 1574. Il est donc roi de France, puisque son frère n'a eu qu'une fille d'Elisabeth d'Autriche et un fils bâtard de sa maîtresse, Marie Touchet. Henri songe donc à quitter la Pologne pour prendre possession du trône laissé vacant. De plus, il s'ennuie en Pologne, où le roi à moins de pouvoir qu'en France. Et il regrette également les fêtes données à la Cour de ses parents...C'est sans le consentement de la Diète polonaise et presque comme un fugitif qu'Henri quitte son palais et galope à bride abattue vers le Sud pour rentrer en France. Le 18 Juin 1574, il s'échappe du palais de Wawel pour ne plus y revenir. Etienne Bathory succède à Henri sur le trône de Pologne...

    III. Le roi de France (1574-1589)

    Estampe représentant le roi Henri III et son épouse, la princesse de Lorraine Louise de Vaudémont

    Henri s'arrête d'abord en Autriche puis rallie l'Italie et Venise, où il fait des dépenses considérables. Là, il a une liaison assez brève avec une jeune courtisane, Veronica Franco mais la quitte vite pour se rendre à Padoue, Ferrare et Mantoue. Ensuite, il gagne Turin, où il revoit sa tante Marguerite de France (elle avait été mariée, comme sa nièce Elisabeth, lors de la fatale année 1559). C'est de Chambéry qu'il regagne la France, depuis une litière vitrée. 

    Le 6 Septembre, il est accueilli à Lyon par la reine Catherine, sa mère. Il pense déjà à délier Marie de Clèves pour l'épouser et en faire sa reine mais il apprend la mort de sa bien-aimée, qui a succombé à la naissance d'un enfant mort-né. Fou de douleur, anéanti, le roi cesse de s'alimenter pendant dix jours. 

    Enfin, le 13 Février 1575, Henri de Valois, devenu Henri III est sacré roi de France en la cathédrale de Reims par le cardinal de Guise. Deux jours plus tard, il épouse une jeune femme qu'il avait croisée lors de son voyage vers la Pologne : il s'agit de Louise de Lorraine-Vaudémont, fille du duc de Lorraine, qui n'en revient pas d'avoir été choisie pour devenir la reine d'un aussi prestigieux royaume. 

    Le nouveau roi apparaît alors, en ses débuts, comme celui qui pourra restaurer la France, alors en piteux état. Mais, dés son avènement, Henri est confronté à la guerre menée par celui qui se dit « roi du Languedoc », Henri de Montmorency. A la Cour, il doit également faire face à tous les complots et intrigues montés par son frère puîné, François d'Alençon, qui mène le parti des Malcontents et affronter son beau-frère, Navarre, qui finira par quitter la Cour avec Alençon. Tandis que ce dernier s'allie au parti protestant, Henri de Navarre, qui avait abjuré en faveur du catholicisme, revient à la religion calviniste. Une campagne s'engage alors, qui sera désastreuse pour Henri III. Malgré une victoire du duc de Guise à Dormans, le roi de France est obligé de s'incliner et, le 6 Mai 1576, l'édit de Beaulieu est signé. Ce dernier accorde de nombreuses faveurs à Alençon, voilà pôurquoi il est également appelé "Paix de Monsieur". Les protestants se voient eux aussi favorisés, au grand dam des catholiques. Cet édit participera à la naissance des premières ligues...La sixième Guerre de Religion débute peu de temps après et ne prendra fin qu'en 1577 avec la Paix de Bergerac et l'édit de Poitiers. 

    Henri III est un roi marqué par les malheurs de son temps, ce qui le fait se tourner vers une vie plus austère et consacrée à la prière. En 1584, François d'Anjou, ex-Alençon, meurt de tuberculose, sans descendance et une grave crise dynastique s'ouvre pour la France. Henri III et Louise de Vaudémont, la reine, ne parviennent pas, eux non plus, à avoir des enfants, d'ailleurs, leur union restera stérile. Henri III est donc confronté à un énorme dilemme : le royaume peut échoir autant à Henri de Navarre qu'à Henri de Guise, ce que ne souhaite pas le roi. Quant à Navarre, il est protestant et cet éventuel choix pose un problème aux catholiques, qui estiment qu'une réconciliation entre huguenots et catholiques n'est pas possible. En attendant, le roi est parfaitement conscient qjue la dynastie des Valois est condamnée à s'éteindre car, malgré tout les pèlerinages entrepris avec son épouse, ils ne parviennent pas à engendrer. 

    Au même moment, le duc de Guise, chef de la Ligue catholique avec ses frères et sa soeur, complote en secret pour empêcher Henri de Navarre de monter un jour sur le trône. Brandissant haut leur ascendance avec Charlemagne, les Guise espèrent un jour voir leur chef, Henri, ceindre la Couronne, après Henri III. S'engage alors une lutte entre le roi en place et les deux prétendants au trône. Cette lutte est appelée "La Guerre des Trois Henri", du nom des belligérants Henri de Valois, Henri de Navarre et Henri de Guise. 

    Ce conflit va pousser peu à peu Henri III a fomenter un complot contre le duc de Guise. Le 23 Décembre 1588, à Blois, Henri jette ses célèbre Quarante-Cinq, des gentilshommes gascons, sur Henri de Guise, qui tombe mort dans la chambre même du roi. Celui-ci dira, en sortant de sa cachette :  « Il me semble encore plus grand mort que vivant ». Le cardinal de Guise, frère d'Henri de Guise, est lui aussi assassiné. Ces meurtres ne seront jamais pardonnés au roi. Quelques semaines plus tard, au début du mois de Janvier 1589, Henri III perd sa mère, Catherine de Médicis, âgée de soixante-dix ans. 

    IV. L'assassinat et la légende noire

    Assassinat d'Henri III par le moine fanatique Jacques Clément

    Le 1er Août 1589, Henri III se trouve avec la Cour à Saint-Cloud. C'est le matin, le roi va s'installer sur sa chaise-perçée quand on  lui annonce qu'un moine souhaite le rencontrer. Ce dernier est introduit auprès du roi et demande à Henri III d'éloigner ses proches, ce qu'il a à dire ne concerne que le roi. Henri III s'exécute et reste seul avec le moine, Jacques Clément. Ce dernier commençe à parler puis, brusquement, sort un couteau de sa manche et frappe le roi au bas ventre. Le roi se lève et s'écrie : « Méchant moine, tu m'as tué ! ». Jacques Clément sera pris et assassiné à son tour comme régicide. C'était un catholique fanatique et ligueur. Après une douloureuse agonie, le roi Henri III, dernier de sa dynastie, s'éteint, au matin du 2 Août 1589. C'est son cousin et beau-frère, Henri de Navarre, qui monte sur le trône.

    Effondrée par la mort de son époux, Louise de Lorraine, véritablement éprise de lui (Henri III l'a aimée également), se retire complètement du monde, en son château de Chenonceau, où elle prend le deuil des reines de France=. Toute vêtue de blanc, elle sera désormais surnommé « la Dame Blanche ». 

    Pierre de l'Estoile dira, comme éloge funèbre : « Ce Roy étoit un bon prince, s’il eût rencontré un meilleur siècle. ». Cela prouve que, malgré la haine qu'il s'était attirée, ce roi avait aussi des qualités. Aujourd'hui encore, il fait l'objet de débats, notamment à propos de sa sexualité. Henri III est resté un roi honni, comme son frère Charles IX, avec une réputation d'homme coquet et délicat, se parfumant, se maquillant...La présence de ses mignons et archimignons n'a rien arrangé. 

    Malgré l'idée tenace qu'Henri III était bien plus attiré par les hommes que par les femmes, il ne faut pas oublier qu'il entretint de nombreuses liaisons, même après son mariage. Mais, par respect pour la reine, il organisait en secret ses rencontres avec ses maîtresses. Comme son frère Charles IX, il aima sa femme. Peut-être Henri III souffrit-il de sa mauvaise réputation, comme sa mère, dont la légende noire est encore aujourd'hui, bien vivace. 

    Ces mauvaises images laissées par les derniers souverains de la Renaissance participent à donner à tous une image décadente des derniers Valois. 

    © Le texte est de moi, je vous demanderais donc de ne pas le copier, merci.

    Pour en savoir plus :

    -Henri III : un désir de majesté, Jean-François Solnon. Biographie.
    -Henri III, Philippe Erlanger. Biographie.
    -Catherine de Médicis, Jean-François Solnon. Biographie.

     


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  • « Attention, j'ai rien contre les bouseux ! D'habitude je mange pas avec, c'est tout. » Cryda de Tintagel dans l'épisode Cryda de Tintagel

     

    Kaamelott, Scripts, Livre III ; Alexandre Astier

     

     

    Publiés en 2013

    Editions J'ai Lu

    314 et 295 pages 

    Résumé :

    La décision de Lancelot de se retirer de la Table ronde pour reprendre sa carrière de chevalier errant ne semble pas troubler outre mesure la cour de Kaamelott. Pas plus, en tout cas, que le désintérêt de Léodagan pour les exécutions sanglantes, les aspirations théâtrales de Guenièvre ou les conséquences aléatoires de la proverbiale incompétence e Merlin. Imperturbable, Arthur arpente le chemin de l'amour, mais celui-ci pourrait se révéler en définitive bien glissant...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Il est finalement assez difficile de chroniquer les scripts de Kaamelott sans risque de se répéter. Du coup, je pense que cette chronique sera relativement courte. Non pas que je n'ai pas apprécié ces tomes-ci, loin de là ! Comme on dit : « Dans Kaamelott, tout est bon » !! Bien sûr, il y'a des épisodes meilleurs que d'autres mais, dans l'ensemble, ce Livre III est un très bon ensemble. Je me suis d'ailleurs pris pas mal de fous rires en lisant les scripts du Livre III... Je ne connais pas ce livre-là aussi bien que le premier, par exemple, alors ce fut un plaisir de retrouver certains épisodes qui avaient pu me sortir de la tête mais qui s'avèrent finalement très drôles, aussi drôles que certains du Livre I, d'ailleurs, où l'on retrouvait des épisodes cultes et franchement comiques comme Le Prodige du Fakir ou Un Bruit dans la Nuit.

     

     

     

    Kaamelott, Scripts, Livre III ; Alexandre Astier


    Dans le Livre III, je dirais que mon épisode culte et qui me fait mourir de rire à chaque fois, que ce soit en vidéo ou bien comme ici, sur papier, c'est L'Etudiant, quand Perceval décide de suivre une leçon avec les jeunes chevaliers, une leçon sur la catapulte, qui va s'avérer particulièrement laborieuse (vous pouvez retrouver la vidéo à la fin de l'article) ! Mais il y'en a pleins d'autres qui sont également très drôles et c'est un plaisir de les redécouvrir sur papier (c'est le cas de La Cassette II, par exemple). Surtout que, lorsqu'on connaît relativement bien la série, les images et les intonations des différents personnages reviennent assez vite. Pour les fans absolus, découvrir les textes bruts avant les changements qui peuvent survenir au moment du tournage est aussi très sympa. Surtout qu'on s'en rend compte rapidement et on finit par s'établir un jeu de pistes en recherchant les versions qui diffèrent, entre le scénario d'origine et la version finale et filmée.
    A part ça, quoi dire ? Ah là là, c'est vraiment difficile de chroniquer ces bouquins-là, tiens ! Eh bien je dirais seulement que les fans de Kaamelott devraient se jeter sans tarder sur ces bouquins. Moment de détente et de rigolade assurée.

     

     

    En Bref :

    Les + : l'esprit de la série, bien respecté et qui promet des moments de fou rire garanti
    Les - : Aucun !

     
     
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    Kaamelott - Saison 3 Episode 88 : L'etudiant - wideo
    Auteur : Alexandre Astier Réalisé par : Alexandre Astier Avec : Anne Girouard , Alexandre Astier, Nicolas Gabion, Lionel Astier, Thomas Cousseau © Calt - Dies Iræ – Shortcom Mots-clés : sketch m6 humour drôle kaamelott amusant alexandre saison 88 épisode astier

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  • In My Mail Box - Octobre 2014

     

     

    Kaamelott, Scripts, Livre II, Partie 1 ; Alexandre Astier

    Editions J'ai Lu 

    Date de parution : 2012

    Sujet : Humour, Série télé

    Kaamelott, Scripts, Livre II, partie 2 ; Alexandre Astier

    Editions J'ai Lu

    Date de parution : 2012

    Sujet : Humour, Série télé

    Kaamelott, Scripts, Livre III, partie 1 ; Alexandre Astier

    Editions J'ai Lu

    Date de parution : 2013

    Sujet : Humour, Série télé

    Kaamelott, Scripts, Livre III, partie 2 ; Alexandre Astier

    Editions J'ai Lu

    Date de parution : 2013

    Sujet : Humour, Série télé

    Mystérieuse Manon ; Elise Fischer

    Editions Pocket

    Date de parution : 2007

    Sujet : Histoire, XVIIIème siècle, Histoire de la Lorraine, Littérature du terroir

    Les Femmes dans la Vie de Louis XIV ; Antonia Fraser

    Editions Flammarion, Collection Champs Histoire

    Date de parution : 2009

    Sujet : Histoire, XVIIème siècle, Histoire des Femmes, Règne de Louis XIV

    Marie-Antoinette ; Antonia Fraser

    Editions J'ai Lu

    Date de parution : 2007

    Sujet : Histoire, XVIIIème siècle, Marie-Antoinette

    Meurtres au Potager du Roy ; Michèle Barrière

    Editions Le Livre de Poche

    Date de parution : 2010

    Sujet : Histoire, Roman policier, XVIIème siècle, Règne de Louis XIV

    Mémoires sur la Vie Privée de Marie-Antoinette ; Madame Campan

    Editions Folio, Collection Femmes de Lettres

    Date de parution : 2007

    Sujet : Histoire, XVIIIème siècle, Marie-Antoinette

     

     


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  • « Un bonheur se gagne souvent au prix du sacrifice d'un autre. » 

    La Fille du Pasteur Cullen, tome 1 ; Sonia Marmen

     

    Publié en 2007 au Canada ; en 2011 en France (pour la présente édition)

    Editions City (collection Poche)

    700 pages

    Premier tome de la saga La Fille du Pasteur Cullen

     

    Résumé : 

    L'Ecosse, aux premières lueurs des années 1800. Dana Cullen, la fille d'un pasteur rigoriste, est fiancée à un garçon de son âge. Mais la rencontre de la jeune femme avec l'étrange docteur Francis Seton va bouleverser le cours d'une vie jusque-là très conventionnelle. En dépit de tout ce qui les oppose, l'amour les prend sournoisement dans ses serres. Petit à petit, des incidents tragiques exhument le trouble passé du chirurgien, de sombres secrets resurgissent et plongent Dana dans un cauchemar qui semble sans issue... Ce grand roman entraîne le lecteur des cimetières occultes d'Edimbourg aux salons feutrés de la grande bourgeoisie du XIXe siècle, des batailles napoléoniennes aux balbutiements de la médecine moderne.

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Paroisse de Kirkcaldy, début du XIXème siècle. La petite Dana Cullen est la fille d'un pasteur rigoriste de la Kirk d'Ecosse. Elevée dans une éducation traditionnaliste et fortement religieuse, la jeune fille est très proche de son frère aîné, Jonat, qui, contrairement à leur père, a choisi la modernité et l'ouverture d'esprit en devenant chirurgien. A cette époque-là, la chirurgie est une science balbutiante, qui rencontre l'opposition de l'Eglise, ne tolérant pas que les médecins et les étudiants s'exercent sur les morts avant de pratiquer sur les vivants. Le pasteur Cullen prend bien évidemment le parti de l'Eglise contre son fils Jonat qui part à Londres...Il ne reviendra jamais et la jeune Dana ne se remettra pas de la disparation de ce frère chéri et qui l'avait tant aidée et soignée, dans son enfance, lorsqu'elle avait contracté une poliomyélite.
    A la mort de leur père, les filles Cullen et leur mère doivent quitter la cure pour s'installer chez l'aînée, Maisie Cullen, mariée à Scott Chalmers dont elle a eu de nombreux enfants. Janet Cullen, la mère décide alors d'envoyer la jeune Dana à Edimbourg, chez sa propre soeur, Flora, mariée au papetier Nasmyth. Flora n'a eu que des garçons et, très vite, Dana se rapproche de son cousin Logan mais c'est de Timmy, qui a son âge, qu'elle va finalement tomber amoureuse.
    Et pourtant...pourtant, Dana n'est pas au bout de ses peines. Pour réparer une erreur de son cousin et fiancé, la jeune femme, courageuse, endosse la responsabilité de la faute et devient servante dans la maison du chirurgien Seton, un médecin d'Edimbourg, d'illustre famille. La voici à Weeping Willow, le domaine de famille des Seton...entre mystères et non-dits, Dana va voir sa vie bouleversée car elle se sent vite attirée par l'étrange et taciturne docteur Seton, qui pourrait bien être plus lié qu'il n'y paraît à Jonat Cullen...
    Entre roman noir et romance historique, le premier tome de La Fille du Pasteur Cullen augure bien du reste... je me suis donc plongée dans cette lecture avec un intérêt certain. Et pourtant, le premier tiers du livre est d'une longueur...je me suis particulièrement ennuyée je dois bien le dire, et j'abandonnais souvent ma lecture au bout de quelques pages parce que je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire...et pourtant, la description de cette Ecosse sauvage et sublime et des balbutiements de la science médicale et chirurgicale, est particulièrement intéressante. Mais je n'arrivais pas forcément à m'attacher aux personnages ni même à trouver un quelconque intérêt à l'histoire.
    Et puis, tout se délie assez rapidement finalement et l'histoire prend un tour inattendu à partir du moment où Dana entre au service du docteur Seton. Le roman prend alors une autre dimension et entre mystères, chuchotements, craquements de la vieille maison, on se laisse happer...le mystère se transforme en suspense et l'on a envie de savoir ce qui va se passer, coûte que coûte. Alors la lecture devient plus fluide et les pages se tournent toutes seules. On retrouve l'ambiance de ces romans noirs et gothiques qui ont fait le succès des auteurs britanniques entre la fin du XVIIIème et le XIXème siècle...on peut penser par exemple aux Mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe ou encore au Moine, de Matthew Lewis, même si l'aspect horrifique est complètement absent du roman de Sonia Marmen. En tous cas, clin d'oeil ou non à ce courant littéraire, l'auteure fait du roman de Lewis le roman de chevet de Dana.
    Rapidement, dans cette seconde partie du roman, on s'attache un peu plus à l'héroïne aux yeux vairons. Dana Cullen ne fera certainement pas partie de mes héroïnes romanesques préférées mais au moins, on finit par se sentir un peu plus proche d'elle. On la comprend et on vit ses doutes. Dana devient un personnage un peu plus humain et un peu moins intolérant et rigoureux, enfermé dans un carcan religieux et archaïque. Sous nos yeux, Dana Cullen s'éveille à l'amour et affronte les embûches semées sur sa route par la vie...avec brio, toutefois et l'on ne peut s'empêcher d'avoir quelque peu d'admiration pour elle.
    Autre bémol que je soulèverais...les « malgré que » qui reviennent assez souvent au cours du récit font particulièrement mal aux yeux ! Alors une coquille de temps en temps, ça peut passer, l'imprimerie n'étant pas infaillible...mais là, c'est une faute de grammaire qui aurait pu être évitée. Après renseignements, j'ai lu que cette tournure n'était pas forcément considérée comme une faute grammaticale, même si, personnellement, c'est ainsi qu'on me l'a enseignée, j'ai donc un peu de mal avec cette formulation...
    Ce premier tome de la saga, malgré ses longueurs en début, m'a donné envie de connaître la suite et je pense que c'est un bon point !! C'est finalement une belle description d'un pays et des débuts d'une science qui occupe aujourd'hui une place centrale dans nos vies et que l'on n'imaginerait plus, 200 ans plus tard, remettre en cause, comme cela pouvait être le cas à l'époque.

    En Bref :

    Les + : de jolies descriptions, une belle histoire en soi.
    Les - :
    des longueurs et des erreurs de grammaire récurrentes, dommage.

     


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