• Le Clan de Mallaig, tome 3, Sorcha ; Diane Lacombe

    « Il n'y a pas de plus grande humiliation que d'être refoulé d'un groupe en raison du milieu auquel on appartient. »

    Le Clan de Mallaig, tome 3, Sorcha ; Diane Lacombe

    Publié en 2004 au Canada ; en 2014 en France (pour la présente édition) 

    Editions Pocket

    476 pages

    Troisième tome de la saga Le Clan de Mallaig


    Résumé :

    Ecosse, 1437. Fille d'un laird de la tribu MacNèil de Mallaig, Sorcha Lennox grandit dans un couvent de l'île d'Iona, où sa mère s'est réfugiée après la disgrâce de son mari. Par correspondance, la jeune fille se rapproche de son vaste clan et plus particulièrement de la châtelaine. Bientôt, elle va devenir sa suivante. C'est le jeune Baltair qui vient la chercher pour le voyage. Entre eux un lien puissant se crée. Mais l'arrivée de Sorcha à Mallaig va délier de mauvaises langues et les rumeurs les plus infâmes sur ses origines ne tardent pas à circuler...

    Ma Note : ★★★★★★★★★★

    Mon Avis :

    Ce troisième et ultime tome de la saga Le Clan de Mallaig commence en 1437, une dizaine d'années après l'issue du second et porte le nom de l'héroïne éponyme, Sorcha Lennox, de Morar, qui sera, après Lite MacGugan et Gunelle Keith, la troisième narratrice féminine de cette grande fresque. Sorcha est une jeune enfant lorsque que commence ce livre. C'est la fille du lieutenant William Lennox, anciennement au service des Keith, homme de confiance de dame Gunelle, qui est devenu un laird du clan MacNèil après le mariage de cette dernière avec Iain MacNèil. Celui-ci a hérité d'une propriété de la famille près du loch Morar, où la jeune Sorcha passa son enfance. Mais, en cette année 1437, le destin de la jeune fille va se précipiter et basculer. Le 21 février, le roi Jacques Ier est assassiné à Perth et l'un des beaux-frères de Lennox, jeune frère de son épouse Angusina, vient se réfugier à Morar : tout laisse à penser qu'il a trempé dans le complot qui a visé le roi. La jeune Sorcha et sa mère sont mises à l'abri par le lieutenant Lennox sur la sainte île d'Iona, dans un couvent de femmes. Après la mort de son père, Sorcha, qui refuse le destin de moniale que lui propose la mère supérieure du couvent, décide de quitter Iona et d'aller honorer la tombe de son père à Edimbourg. Au même moment, à Mallaig, dame Gunelle, qui a correspondu avec la jeune fille, envoie son fils aîné, Baltair, chercher Sorcha pour la ramener dans les Highlands, la châtelaine souhaitant en effet en faire sa suivante. Commence alors, pour Sorcha comme pour Baltair une course à travers l'Ecosse, une course qui ne sera pas sans conséquence, ni pour l'un ni pour l'autre.
    Voilà, en quelques mots, comme on pourrait résumer ce troisième tome de la saga écossaise de Diane Lacombe. Nous faisons donc la connaissance d'un nouveau personnage féminin, la jeune Sorcha qui, de toute jeune enfant, se mue doucement sous nos yeux en jolie adolescente déterminée. Nous faisons également la connaissance d'une nouvelle génération de MacNèil : après avoir fait évoluer Baltair et Lite dans L'Hermine, Diane Lacombe a imaginé le destin de leur fils puîné Iain, de l'épouse de ce dernier dans La Châtelaine et, enfin, ce sont les propres enfants de Iain et Gunelle qui grandissent dans cet ultime tome de la trilogie.
    Le Clan de Mallaig est une saga historique mais aussi une saga de romance : et, qui dit romance, dit, forcément, histoire d'amour. Et il n'y pas besoin d'être voyant pour comprendre rapidement que ce voyage à travers l'Ecosse va vite unir Sorcha et Baltair le Jeune autrement qu'amicalement. Je dois dire que ce troisième tome est plutôt à la hauteur des deux précédents. Le premier tome, L'Hermine, serait finalement ce qui m'a le moins plu et le moins fait palpiter car je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages principaux et notamment à Lite, l'un des narrateurs. Avec La Châtelaine, au contraire, je me suis tout de suite sentie proche du personnage de Gunelle, fragile en apparence mais finalement très complexe. Et là, même si j'ai ressenti moins d'amitié pour Sorcha et que je suis restée finalement assez détachée d'elle, je me suis très vite plongée dans le récit, riche en rebondissements et péripéties. Sorcha est également un très beau tableau de cette Ecosse highlander sauvage et intemporelle et cette description d'un pays si beau et si riche participe bien sûr à l'intérêt et au plaisir du lecteur. 

    Même si le style de Diane Lacombe n'est pas extraordinaire et reste très conventionnel, au final, j'ai trouvé cette saga très plaisante et ce troisième tome tient complètement ses promesses. Il clôt particulièrement bien cette saga médiévale qui s'étend sur deux siècles, deux siècles importants de l'Histoire européenne : les XIVème et XVème siècles, siècles-charnières et de bouleversements, entre Moyen Âge tardif et balbutiements d'une nouvelle époque, qui sera un jour appelée Renaissance...Je me suis parfois un peu embrouillée dans les dates, la chronologie n'étant pas forcément claire et c'est d'ailleurs ce que je pourrais reprocher en général à la saga, même si cette confusion ne se retrouve pas forcément dans le premier tome, un peu plus linéaire, peut-être...Diane Lacombe a choisi d'utiliser l'ancienne datation en vigueur dans cette partie du monde, pour ses romans : il s'agissait de ce que l'on appelle le « style florentin » ou « style de l'Annonciation » qui faisait commencer l'année le 25 mars -dans les Highlands, où l'on parlait le gaélique, on appelait l'An Neuf le Calluinn et cette célébration se faisait donc à la fin du mois de mars. Mais j'avoue que, parfois, étant donné que nous ne nous référons plus, aujourd'hui, à ce système de datation, le calendrier ayant été harmonisé par la suite, je me suis un peu paumée dans les dates et celle de la mort du roi Jacques Ier m'a particulièrement posé problème, ne sachant pas s'il était véritablement mort le 21 février 1437 ou 1438... J'ai donc décidé de rapidement faire abstraction des dates pour ne me concentrer que sur le récit mais j'avoue que j'ai eu un peu de mal à éclaircir ce problème de datation mais qui m'a un peu gênée, du coup. 
    Le Clan de Mallaig est une saga historique plaisante à lire, et, même si s'attacher à ses personnages n'est pas forcément évident, le récit est suffisamment bien amené pour qu'on se laisse mine de rien prendre au jeu. A lire, je pense, si vous aimez les romans historiques et médiévaux (comme moi).

    En Bref :

    Les + : un récit riche en rebondissements ; des personnages travaillés.
    Les - : une chronologie pas forcément très claire.

     

     


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Janvier 2015 à 22:55

    J'avais beaucoup aimé également ce 3è tome, mais cette fois c'est le personnage secondaire de Colm qui avait eu ma préférence... J'ai trouvé Baltair le Jeune un peu nigaud et légèrement agaçant, par contre Sorcha est vraiment touchante...

    Il y a un recueil de nouvelles illustrées avec chronologie et répertoires qui est sorti peu après la trilogie...

    2
    Lundi 24 Août 2015 à 17:33

    j'ai vraiment regretté que les deux premiers tomes soient construits selon la même trame et donc très prévisible. Du coup je n'ai pas spécialement envie de finir cette saga. Comme toi j'ai été génée par le style dans le tome 1 . En revanche j'ai trouvé le tome 2 dégoulinant de bons sentiments et n'ai pas été convaincue. C'est dommage car , comme tu le dis, les paysages, le fond historique sont ben retranscrits ( enfin j'entrevois quelques libertés sur ce dernier point non ?). Donc un avis mitigé pour moi

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